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Foulques, comte d'Anjou, était tuteur du jeune Dragon, fils et successeur d'Alain Barbe Torte. Pour s'emparer de l'héritage de son pupille il le fit assassiner par sa nourrice : Dragon mourut étouffé dans un bain (953).

Conan, comte de Rennes, désespérant de vaincre Hoël, comte de Nantes, résolut de le faire assassiner. Un gentilhomme de sa cour feignant de se plaindre de Conan eut accès auprès d'Hoël. Au cours d'une partie de chasse dans la Forêt nantaise, près de Bouguenais, ce gentilhomme tua le comte d'un coup de lance et se perdit ensuite dans la profondeur des bois.

Après une furieuse bataille, au résultat indécis, livrée dans les landes de Conquereuil, Conan ayant appris que le nouveau comte de Nantes, Guérech, était malade, gagna le médecin de celui-ci, qui saigna avec une lancette empoisonnée le comte qui mourut de la gangrène (987).

Foulques, duc d'Anjou, ayant redemandé Nantes à Conan, celui-ci refusa. Une nouvelle bataille eut lieu dans les plaines de Conquereuil. Conan, arrivé le premier, fit creuser de larges fossés, recouverts de claies et de gazon où la cavalerie ennemie vint se précipiter : mais les troupes du duc d'Anjou revenues de cette surprise fondirent sur les soldats de Conan. Ils en firent un grand massacre, et Conan lui-même fut tué (992).

En 1004, Judicaël, comte de Nantes, ayant été assassiné par trahison, les Nantais choisirent comme comte son fils naturel Budic que l'évêque Gautier refusa de reconnaître. Il en résulta une guerre cruelle entre Budic enfermé dans son château du Bouffay et Gautier retranché solidement dans sa cathédrale.

Eu 1008 cependant ils avaient signé la paix, et l'évêque alla faire un pèlerinage en Terre Sainte. A son retour, à la place de son logis et des remparts qui entouraient son église, il ne trouva que des ruines : Budic avait tout détruit en son absence.

Gautier excommunia les Nantais et implora l'assistance du duc de Bretagne, pendant que Budic obtenait l'aide du duc d'Anjou en lui portant l'hommage de son comté … Et la lutte reprit plus acharnée et plus terrible que jamais, jusqu'à la soumission de Budic (1030) (D'après LESCADIEU ET LAURANT).