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Inventaire des bâtiments hospitaliers d'Ille-et-Vilaine

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Si depuis de longues années, les historiens se sont attachés à étudier les hôpitaux sous leurs aspects institutionnel et économique, si la dernière décennie a vu se multiplier les travaux concernant la maladie, la pauvreté, la prostitution, l'examen des bâtiments hospitaliers et le souci de leur conservation constituent une préoccupation toute récente des historiens de l'art.

C'est ainsi qu'il nous a semblé intéressant de dresser un inventaire de l'architecture hospitalière du département d'Ille-et-Vilaine, tant pour les édifices bien connus (comme ceux de Rennes) que pour d'autres, ruraux et beaucoup plus modestes, mais tout aussi attachants et plus menacés dans leur existence même.

Nous avons choisi d'étudier ces hôpitaux en consacrant une notice assez brève à chacun et en les classant le plus simplement possible, c'est-à-dire dans l'ordre alphabétique des villes où ils sont situés.

Après un bref rappel historique, nous étudions la chronologie des constructions et retraçons le destin des bâtiments jusqu'à nos jours. Nous avons indiqué aussi, chaque fois que cela nous était possible, les objets et tableaux qui, à une certaine date, étaient encore conservés dans l'établissement.

Nous donnons aussi les références bibliographiques nécessaires en nous limitant aux seuls ouvrages consacrés à l'architecture des hôpitaux. Pour l'aspect historique, nous avons trouvé l'essentiel de nos renseignements dans Guillotin de Corson (abbé), Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, t. III, Rennes-Paris, 1882, p. 247-388.

Enfin, nous illustrons notre texte de documents iconographiques exclusivement tirés des collections des Archives départementales d'Ille-et-Vilaine.

Availles : Hôpital Saint-Joseph.

L'établissement fut fondé en 1699 par Mathurine Geffrard veuve de Bernard Grout de la Corderie, seigneur de Fourneaux (les sires de Fourneaux étant seigneurs d'Availles).

L'hôpital conservait encore, en 1927, un tableau aux armes des Grout et des Geffrard représentant la fondatrice soignant les malades et une gravure en couleur figurant le même sujet, exécutée à la fin du XVIIIème siècle, par la petite-fille de Mathurine Geffrard.

Bibl. : Banéat (Paul), Le département d'Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments, Paris, 1973, t. I, p. 61 (3ème éd., revue par H. Quéffelec).

Châteaugiron : Hôpital Saint-Nicolas.

Les seigneurs de Châteaugiron l'établirent à une date inconnue. Il cessa d'être un hôpital en 1713 et fut vendu comme bien national en 1792. Ses bâtiments appartinrent ensuite au bureau de Bienfaisance. La chapelle Saint-Nicolas (lieu de pèlerinage, au XIXème siècle, pour les jeunes filles à marier), conservait une statue de Saint-Eloi très vénérée.

Dol-de-Bretagne : Hôtel-Dieu ou Hôpital Saint-Marc.

Nul n'a pu déterminer si cet Hôtel-Dieu, existant déjà au XIVème siècle, fut fondé par les évêques de Dol ou par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Le roi donna, en 1733, des lettres patentes en faveur de l'hôpital de Dol.

En 1764, le bâtiment fut entièrement reconstruit. Dès lors, il abrita aussi l'Hôpital-Général créé par ordre de Louis XIV.

A la Révolution, il fut transféré dans l'ancien prieuré de l'Abbaye-sous-Dol devenu Grand Séminaire au XVIIème siècle et entièrement reconstruit sous Louis XV. Il abrite aujourd'hui l'hospice de vieillards et conserve toujours une statue du XIVème siècle dite « Vierge du Sourire ».

Fougères I : Hôtel-Dieu ou Hôpital Saint-Nicolas (fig. 1).

Il fut établi au début du XIIème siècle par le seigneur de Fougères.

Détruit en 1166 pendant le sac de la ville par Henri II Plantagenêt, il fut reconstruit et transféré près de l'église Saint-Nicolas.

En 1317, des lettres patentes réunissaient l'église Saint-Nicolas à l'Hôtel-Dieu.

Fougères (Bretagne) : chapelle Saint-Nicolas.

Les bâtiments, édifiés du au XIIème au XVIIIème siècle, ainsi que la chapelle furent entièrement rasés en 1865 pour le percement de la rue Pommereul.

Aujourd'hui, seuls subsistent un bâtiment conventuel du XVIIIème siècle, (couvent des Augustines qui desservaient l'hôpital), actuelle caserne des pompiers, et l'hôtel Le Chatellier, datant du XVIème siècle.

Le couvent des Augustines possède un tableau sur bois représentant les sœurs donnant des soins aux malades (Reproduit dans G. Renault, Fougères, visage d'autrefois, Paris, 1978, page de couverture).

Les religieuses conservent aussi un dessin du début du XIXème siècle représentant l'arrière de la chapelle et de l'hôtel Le Chatellier (Reproduit dans G. Renault, op. cit., p.25).

Fougères II : Hôpital-Général ou Hôpital Saint-Louis.

Né de l'édit royal de 1662, il fut inauguré en 1678. L'année 1680 marqua la fin de la construction. L'Hôpital-général fut approuvé par lettres patentes du roi en 1683. Ce fut seulement entre 1772 et 1777 que la construction fut définitivement achevée.

La première chapelle Saint-Louis avait été édifiée de 1678 à 1680.

La chapelle fut reconstruite de 1724 à 1739 sur les plans de Huguet Le Jeune.

La chapelle fut célèbre car elle accueillit, au début du XIXème siècle, pour leurs réunions, les anti-concordataires de la région, sous la direction de l'abbé Goret des Martinais. C'est peut-être pour cette raison qu'on les appela « Louisets ».

L'hôpital et la chapelle furent fermés en juin 1940. Les bombardements de 1944 détruisirent les bâtiments hospitaliers.

La chapelle, demeurée branlante, fut démolie au début des années 1960.

Une lettre, adressée le 8 octobre 1963 par M. Renault, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale de Fougères, à un professeur de Rennes [Note : Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine, Série Fi.] donne des renseignements sur la destination du mobilier de la chapelle Saint-Louis. La cloche de la chapelle et la girouette de cuivre ont disparu, probablement vendues en cachette. La façade de granit fut également vendue et utilisée par un particulier dans sa propriété de Dinard.

La très grande grille (2/3 de la hauteur de la voûte) qui séparait le chœur de la nef fut acquise par un industriel pour être placée dans sa propriété située dans le département de la Mayenne. Cette grille, immense, qui comportait, en fer forgé, les instruments de la Passion du Christ, semblait peu utilisable à usage privé et ne le fut peut-être pas.

La chaire et le tabernacle ont été acquis par la Communauté des Sœurs de Rillé à Fougères, pour être placés à l'hospice de Chaudebœuf en Saint-Sauveur-des-Landes. Le tabernacle présente la rareté de comporter à sa base une petite niche pour y loger les Saintes Huiles.

Le retable disparut aussi, sans doute vendu chez un antiquaire. De bois sculpté, orné de colonnes de marbre, il comportait, entre autres, une statue de Saint-Louis, roi de France.

Seule la plaque commémorative de la pose de la première pierre (1724), a été récupérée et déposée à la bibliothèque de Fougères. (Reproduite par G. Renault, op. cit., p. 70).

Bibl. : Briand (abbé A.), La fondation et la vie d'un hôpital au XVIIème siècle, Saint-Louis de Fougères dans Bull. et Mém. de la soc. archéol. d'Ille-et-Vilaine, 1963, p. 23-40 ; idem, Comment fut construite la chapelle du vieux Saint-Louis de Fougères, ibidem, 1964, p. 11-20.

La Guerche-de-Bretagne : Hôpital Saint-Jean (fig. 2 et 3).

L'édifice fut fondé par les seigneurs de la Guerche. La Communauté de ville obtint des lettres patentes en 1776.

En 1780-1781, un projet de reconstruction complète fut élaboré mais ne fut jamais réalisé. En 1784, tous les bâtiments existants furent réparés et la chapelle construite.

L'hôpital et la chapelle furent détruits en 1905.

La Guerche de Bretagne : l'hôpital Saint-Jean.

 

La Guerche de Bretagne : Projet d'un nouvel hôpital.

 

Montfort-sur-Meu I: Hôpital (fig. 4).

Il fut fondé par les seigneurs du lieu pour loger et secourir les pauvres malades allant en pèlerinage à Saint-Méen.

Montfort-sur-Meu (Bretagne) : L'hôpital.

Les bâtiments furent entièrement reconstruits vers 1760. L'hôpital obtint des lettres patentes en 1776.

La chapelle fut détruite en 1944.

Monfort-sur-Meu II : Léproserie de Saint-Lazare (fig. 5).

Elle fut établie par les seigneurs de Montfort dans la paroisse de Coulon et confiée, à l'origine, aux Chevaliers Hospitaliers de Saint-Lazare.

Au XIVème siècle, la léproserie fut sécularisée et donnée en commende.

Montfort-sur-Meu (Bretagne) : Léproserie de Saint-Lazare.

En 1756, le dernier prieur de Saint-Lazare renonçait à son bénéfice. Le prieuré séculier fut définitivement supprimé et tous ses biens unis à un établissement de charité.

Les lettres patentes de 1757 confirmèrent la nouvelle fondation de l'hôpital Saint-Lazare. Les bâtiments avaient été entièrement reconstruits en 1662.

L'établissement doit sa célébrité à Louis-Marie Grignion de Montfort qui s'y retira en 1706. Il restaura la chapelle qui fut reconstruite peu après 1757. Elle abrite l'autel sur lequel Grignion de Montfort disait la messe, tandis que le bâtiment, devenu Institut médico-éducatif, conserve la chambre qu'il occupait.

La chapelle abrite également une pierre tumulaire de la fin du XIIIème siècle.

Redon : Hôpital (fig. 6).

Les Bénédictins de l'abbaye de Saint-Sauveur fondèrent cet établissement mentionné pour la première fois en 1438.

En 1770, les bâtiments étaient pratiquement en ruines. En 1772, l'hôpital fut reconstruit près de l'ancienne chapelle Saint-Pierre rebâtie à cette occasion.

Redon (Bretagne) : Ancien Hôtel-Dieu.

R. de Laigue dans son ouvrage, Redon, les anciens édifices religieux, Saint-Brieuc, 1946, p. 119-120, indique que hôpital et chapelle, désaffectés et abandonnés, furent rasés dans les dernières années du XIXème siècle. Pourtant, le Guide Bleu signale dans les « curiosités » l'hôpital du XVIIIème siècle...

Rennes I : Hôtel-Dieu ou Hôpital Saint-Yves (fig. 7).

En 1358, un prêtre, Eudon Le Bouteiller, consacra son manoir et ses dépendances, situés au bord de la Vilaine, à la fondation d'un hôpital.

Il le plaça sous la protection de Saint-Yves. L'établissement fonctionna tout au long de l'Ancien Régime.

Les bâtiments existant encore au XIXème siècle, en très mauvais état, dataient des XVIIème et XVIIIème siècles. La rectification des quais de la Vilaine les condamna à la démolition qui eut lieu de 1858 à 1864.

Seule subsiste de l'hôpital, la chapelle Saint-Yves construite à la fin du XVème siècle.

Elle servit d'église cathédrale de 1754 à 1791.

En 1839-1840, les administrateurs de l'hôpital songèrent à la transformer en salle de malades. Désaffectée, elle fut longtemps occupée par une quincaillerie.

La municipalité a décidé, en janvier 1981, de l'acheter et de la restaurer. Son affectation n'est pas encore arrêtée. En fort mauvais état, elle demeure pourtant le monument le plus caractéristique de cette époque à Rennes.

Rennes (Bretagne) : L'hôpital Saint-Yves.

Bibl. : Michel Denieul, L'Hôpital Saint-Yves de Rennes, thèse d'Ecole des Chartes, 1949, dactylographiée, Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine, 2J89.

Rennes II : Hôtel-Dieu ou Hôpital Napoléon III (fig. 8).

Au milieu du XIXème siècle, les quelques bâtiments subsistant de l'hôpital Saint-Yves croulaient. La reconstruction de l'Hôtel-Dieu dans la « Ville Haute » sur les terrains de la Cochardière où il est toujours, fut dès lors décidée.

La rédaction du projet fut mise au concours à l'échelon national. L'architecte rennais Aristide Tourneux le remporta et les travaux commencèrent en 1854.

Les problèmes fonctionnels eurent la première place. Tourneux avait visité les installations hospitalières de Lariboisière à Paris, celles de Bordeaux, Angers et Nantes. Il s'inspira largement du plan de l'hôpital de Bordeaux et de Lariboisière à Paris.

L'influence de Labrouste, présent à Rennes à ce moment-là, se note aussi, par exemple dans le fronton de la façade sud et dans la chapelle qui, elle, fait référence à la chapelle de l'hospice de Charenton, due à l'architecte Gilbert.

Bibl. : Jean-Yves Veillard, Rennes au XIXème siècle, architectes, urbanisme et architecture, Rennes, 1978, p. 331-345 (livre issu d'une thèse de doctorat).

Rennes (Bretagne) : Construction hôtel-Dieu (avis au public).

Rennes III : Hôpital-Général (fig. 9).

L'ancien Sanitat du XVIème siècle, construit pour recevoir les pestiférés puis les mendiants, fut transformé, par lettres patentes de 1679, en Hôpital-général.

A la Révolution, il devint caserne et arsenal et l'Hôpital-Général se transportait dans le couvent de l'ancienne abbaye Saint-Melaine et dans le Petit Séminaire.

Le corps de bâtiment, situé rue de l'Arsenal, fut détruit en 1916. Une pierre de parement, datée de 1763, avec inscription, fut sauvée et placée au Musée de Rennes, alors appelé « Musée archéologique ».

Une communication du 28 Juillet 1916 du secrétaire de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine signale que Leray, architecte départemental avait « déjà mis en lieu sûr (sic) une monumentale cheminée de bois » [Note : Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine, 4J].

Rennes (Bretagne) : restauration de l'hospice Saint-Melaine.

Rennes IV : Hospice Saint-Méen (fig. 10).

En 1627, Guillaume Régnier, fils d'un conseiller au Parlement de Bretagne, acheta une maison et des terres situées au tertre de Joué près de Rennes, afin d'y accueillir les pèlerins atteints du « mal Saint-Méen » qui allaient chercher la guérison à la fontaine miraculeuse de l'abbaye du même nom.

L'établissement reçut les aliénés à partir des années 1725, tout en hébergeant les « teigneux et galeux ». L'hospice servait aussi de prison.

Après la loi de 1838 (toujours en vigueur) qui obligeait chaque département à se doter d'un établissement psychiatrique, l'hospice Saint-Méen reçut exclusivement des aliénés.

Rennes (Bretagne) : L'hospice Saint-Méen.

Les bâtiments, élevés au XVIIème siècle, et la chapelle datée de 1652, (où furent inhumés Guillaume Régnier et son fils) disparurent dans un incendie au XIXème siècle.

L'actuel édifice Saint-Méen fut entièrement construit au siècle dernier, dans le plus pur style du XVIIème siècle avec chapelle surmontée d'un dôme à pans, percé d'oculi.

Un dessin du XVIIIème siècle, conservé au Musée de Bretagne (Rennes), garde le souvenir des anciens bâtiments beaucoup plus modestes que ceux que nous pouvons voir aujourd'hui.

L'hospice Saint-Méen possède, en son grenier, un tableau du XVIIème siècle représentant le fondateur Guillaume Regnier, bonne peinture d'histoire qui mériterait une restauration et une meilleure mise en valeur, d'autant que l'administration de l'établissement est soucieuse de la conservation de son patrimoine.

Nous avons pu voir aussi une lithographie de 1864 représentant une guérison à la fontaine Saint-Méen. Nulle du point de vue artistique, elle présente un grand intérêt pour l'histoire du sentiment Religieux.

Rennes V : Hôpital militaire (fig. 11).

Etabli en 1779, il s'installa dans une partie du couvent des Carmes.

La Révolution chassa les Carmes de Rennes et l'hôpital militaire fut transféré au Grand-Séminaire (dont la première pierre avait été posée en 1724) où il est toujours.

Rennes (Bretagne) : L'hôpital militaire.

Saint-Malo : Hôtel-Dieu (fig. 12 et 13).

Il fut fondé en 1252 par l'évêque et le chapitre de Saint-Malo. A la fin du XVIème siècle, l'édifice s'avérait trop exigu.

En 1607, de nouveaux bâtiments furent inaugurés. Ils nécessitèrent des restaurations à deux reprises : en 1700 et en 1745. Tout fut détruit en 1944.

Seule subsiste la chapelle Saint-Sauveur construite de 1738 à 1743 sur des plans de Garangeau.

Sous la Révolution, elle devint magasin à fourrages et ensuite prison.

Rendue au culte en 1801, elle fut détruite dans les bombardements et l'incendie de 1944. Entièrement restaurée après la guerre, elle demeura désaffectée.

Elle abrite des expositions et manifestations diverses et attend toujours une nouvelle destination.

Bibl. : Henri-G. Gaignard, Connaître Saint-Malo, Paris, 1973, p., 173-176.

Saint-Malo (Bretagne) : Elévation de l'Hôtel-Dieu.

 

Saint-Malo (Bretagne) : Porte d'entrée à l'Hôtel-Dieu. 

Saint-Méen-Le-Grand : Hôpital (fig. 14).

Construit près de l'abbaye pour accueillir les malades venus en pèlerinage, il fut relevé complètement par l'abbé de Saint-Méen, Pierre Cornulier (1602-1639).

Il fut aussi favorisé par son successeur Achille de Harlay.

En 1649, Saint-Vincent de Paul y conduisit lui-même ses religieuses qui restèrent pour desservir l'hôpital.

On y conserve le confessionnal de Saint-Vincent de Paul.

Saint-Méen-le-Grand (Bretagne) : L'hôpital.

Vitré : Hôtel-Dieu ou Hôpital Saint-Nicolas (fig. 15, 16 et 17).

Le baron de Vitré, André II, l'établit entre 1173 et 1192. Au XIIIème siècle, la fortification de la ville entraîna la destruction de l'hôpital.

Il fut transféré au faubourg du Rachat qui lui dut son extension.

Robert de Grasmesnil, chanoine de Vitré, fit construire la chapelle Saint-Nicolas au XVème siècle.

Vitré (Bretagne) : L'hôpital Saint-Nicolas.

Vitré (Bretagne) : Tombeau de Robert de Grasmenil.

Le nord de la nef de la chapelle abrite le tombeau de Robert de Astmesnil.

La chapelle possédait un retable de 1711 et un contre-table de 1714, tous deux dorés en 1725.

En 1794, on procéda au démontage des autels. La chapelle servit alors de salle d'hôpital.

L'an 1802 vit le rétablissement de tous les autels.

En 1830, le retable subit de fâcheuses transformations : remplacement des miroirs du contre-table et du tableau central, le tout étant redoré.

Le retable fut démoli en 1883. Seuls demeurent le contre-table à miroirs et les statues latérales de Saint-Augustin et de Saint-Nicolas.

Enfin, une grande partie des bâtiments de l'hôpital a été démolie en 1973. A cette occasion, les services de l'Inventaire ont réalisé une « opération d'urgence » photographique et en conserve le dossier.

En outre, la collection de pots de pharmacie et d'instruments médicaux se trouve au musée du Château.

Bibl. : Jean-Claude Menou, Les retables de bois de la région de Vitré (extrait) : Le retable de l'autel majeur de Saint-Nicolas de Vitré dans Les amis de Vitré, bulletin n° 2, 1974, p. 2-10.

Vitré (Bretagne) : retable du maître-autel de la chapelle Saint-Nicolas.

Au terme de cet inventaire et en guise de conclusion, nous nous permettons de formuler un vœu : celui de voir préserver un patrimoine encore largement ignoré qui mérite bien pourtant d'être mieux mis en valeur.

 

PIÈCE ANNEXE I.

Du premier janvier 1709.

Estat et inventaire de tous ce qui se trouve dans l'église et sacristie de St-Sauveur, tant pour le service de l'église que de la sacristie, le tout en l'estat qu'il se trouve. Délivré à Mons. des Ferier Renauld, de présent sacriste.

Scavoir :
1 soleil d'argent doré
2 ciboires d'argent dont l'une est doré.
3 petite boaiste d'argent pour consacrer les hosties.
8 callices avecque leur patainnes, le tout d'argent tant dans la sacristie que dans les salles.
6 chandelier d'argent. 2 petit chandelier d'argent.
4 lampes d'argent. 2 croix d'argent.
1 petite croix d'argent doré.
2 burettes et un plat d'argent pour le service de la messe.
1 encensoire d'argent pour le service de la messe avec sa navette.
1 bénitier d'argent avec son espergoir.
1 boeste pour les saintes huille ditto.
2 reliquaire d'argent.
1 Saint-Malo d'argent portant un reliquaire.
53 chazubles de différentes couleurs, tant dans la sacristie que dans les salles.
18 dalmatique de différentes couleurs.
9 chappes de différentes couleurs.
12 devant d'hotel pour le grand hostel.
2 pavillons de ciboire.
4 pavillons pour le tabernacles et un resine.
8 chandelier de cuivre.
1 lampe de cuivre qui est devant la Vierge.
30 nappes d'hostel tant grand que petit.
50 corporeaux avecque leurs bourées.

Suites de l'inventaire. De l'autre part

14 aubes à dentelle. Deux dantelle ne vaille rien et Monsieur Fenel en a eut une pour sa sépulture.
17 nappes pour la communion.
10 surplis an l'estat où il sont.
20 aubes sans dantelles.
9 misseles.
1 missel pour les messe de Requiem.
1 fallost pour conduire le Saint-Sacrement.
5 perres de burettes et 5 plats d'estain.
3 clochettes.
1 pompe et un plat d'estain pour laver les mains.
1 croix de bois pour les enterrement.
13 robles viollette pour les enterrement avec des colez.
1 aubes, pour les dits, violettes.
16 essuyes mains pour le service de l'hostel.
16 aubes pour les enfants à servir les messes.
10 draps noir pour les autels.
1 dito sur les biers.
20 fuaillons.
1 armoires avec ses caissons.
2 grande armoires à mettre les cappes et ornement.
2 grand banc avec leur claveures.
1 table avec ses caissons pour les chasubles.
4 piese de tapisserie de haute lisse.
2 piesces de tapisserie de Belgame.
3 tours de chesses avec quatre pomettes.
3 tableaux dans la sacristie.
1 niche de bois doré pour l'exposition du Saint-Sacrement.
1 ditte niche pour le Vendredy Bénix, le fond garny de damas avec un pavillon de velour rouge à frange d'or.

Suite de l'inventaire de l'autre part
1 petite armoire de bois painte de blanc pour mettre le Saint-Sacrement, quand on veut le mettre dans quelques chapelles.
4 tapis pour le grand hostel, scavoir 3 vert, un rouge.
1 tapis rayé pour la sacristie.
1 dit tapis de Turquie pour la chaisse de prédicateur.
1 banc à trois siège garny de morades pour sélébrer à la grande messe.
1 caisse garny pour le célébrant à vespres.
1 escabeau garny de mocade pour couvrir le pépitres aux prestres.
1 plat de cuivre jaune à recevoir les charittés.
3 chandeliers, les 2 d'attache et un grand de cuivre.
1 tapis pour couvrir le dessus d'une ermoire ou les prestres s'abilles des ornement sacerdoteaux pour sélébrer les messes et, pour après la sélébrassion, se désabiller sur cette tapis.
A Saint-Malo, le 11e may 1709
De Grandville Jacques
Des Ferieres Renault, sacriste de Saint-Sauveur;
Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de l'hôpital de Saint-Malo, Hôtel-Dieu, 1 C 43.

PIÈCE ANNEXE II.

Mémoire touchant l'église de Saint-Sauveur de Saint-Malo [1735].

Sur le bruit qui se répandit à Saint-Malo, au mois de may dernier, que l'église de Saint-Sauveur menaçoit ruine, quelques particuliers, de leur authorité privée, y firent descendre le Sr de Garengeau.

Le 2e juin suivant, le procez-verbal de cet ingénieur fut porté par le maire à la Maison de Ville, où sans autre formalité, il fut délibéré à la pluralité des voix que l'église seroit abatue et qu'il en soit fait une autre beaucoup plus grande.

On travailloit à l'abattre lorsque les administrateurs de l'Hôtel-Dieu de la même ville informèrent Monsieur le procureur général de ce qui se passoit, Ils luy mandèrent entrautres choses :

Que la Communauté usurpoit les droits du bureau de la direction de l'Hôtel-Dieu à qui seul, disoient-ils, il appartenoit de connoistre de cette affaire, sous l'authorité du Parlement, suivant la possession et les règlements qu'ils alléguèrent, attendu que l'église en question n'est point au public quoique, par tolérance, elle luy soit ouverte, mais aux pauvres de l'Hôtel-Dieu privativement.

Que le Sr de Garengeau âgé de 86 ans et qui avoit été obligé de se servir d'autres yeux que des siens pour examiner l'état de l'église, avoit bien pu se tromper lorsqu'il avoit raporté qu'elle devoit être démoly, et que des gens habiles en architecture, gens mêmes qui en faisoient profession, soutenoient qu'elle pouvoit être réparé et subsister encore [longtemps] [Note : [?] mot effacé].

Que d'ailleurs, l'exécution, soit du premier, soit du second plan dressé par le Sr Garengeau, pour l'édification d'unne nouvelle église, entraîneroit une infinité d'inconvéniens, que n'y ayant pas un sol de fond pour commencer, elle détourneroit et tarriroit peut-être les charitez dont l'Hôtel-Dieu subsiste, qu'elle obligeroit d'abattre plusieurs édifices qui luy sont très utille, qu'elle emporteroit la plus belle partie d'unne de ses principalles salles, qu'elle priveroit l'Hôtel-Dieu d'unne cour nécessaire, de deux petits jardins dont le terrain sera très précieux un jour pour son aggrandissement, et d'un puis dont la perte seroit irréparable, qu'elle diminueroit la cour principalle de près de la motié et par là obscurciroit le jour et nuiroit à l'air sy nécessaire à la reconvalescence des malades.

Et qu'enfin, cette entreprise, de l'aveu même de la Communauté et du Sr Garengeau, étoit aujourd'huy impossible puisque la délibération du 2e juin et le devis estimatif de cet ingénieur portoit expressément qu'on ne pourroit rien faire sy le roy ne permettoit d'établir une lotterie qui produiroit quinze pour cent par mois, pour bâtir la nouvelle église et que Sa Majesté avoit refusé cette permission, non seulement aux instances qui luy avoient été faittes de la part de la Communauté pour l'obtenir, mais encore à la sollicitation de S.A.S. Monseigneur le compte de Toulouze.

Sur ces avis des administrateurs de l'Hôtel-Dieu, Monsieur le procureur général s'est fait communiquer les plans et fournir des mémoires où les choses sont discutées en détail.

Mais sans entrer dans ce détail qui seroit trop long, on voit assez que, outre la question de sçavoir sy c'est à la Communauté ou au Bureau de se mesler de cette affaire, il s'agit principalement de constater le véritable état de l'église en question et, pour cet effet, de la faire examiner par des experts que le Parlement commettra pour descendre sur les lieux, attendu la nullité du procez-verbal du Sr Garengeau qui n'est revêtu d'aucunne des formalitez prescrites en pareil cas.

Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de l'hôpital de Saint-Malo, Hôtel-Dieu, 1 E 30.

(Nicole Vayssaire).

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