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LES FORÊTS ROYALES EN BRETAGNE AVANT 1789

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Les forêts bretonnes n'ont fait jusqu'à présent l'objet d'aucune étude ni historique ni géographique. A dire vrai, la Bretagne est une région faiblement forestière, encore qu'elle soit très boisée ; pourtant le Roi y possédait avant 1789 un certain nombre de forêts en qualité d'héritier des anciens ducs. D'autre part, les seigneurs fonciers puissamment apanagés et les gens de mainmorte étaient propriétaires eux aussi d'importantes superficies forestières [Note : L'Almanach de Bretagne de 1753 (Rennes, Vatar, éd.) donne une liste des principales forêts royales et seigneuriales de la province. Parmi ces dernières il cite la forêt de Vitré, appartenant au duc de la Trémoille ; celle de Châteaubriant, à « S. A. M. le Duc » ; celle de Montauban et celle de Houdon, à « M. le Prince de Guéméné » ; celle de Quintin, au duc de Lorge ; celles des. Salles, de Loudéac, de Blain et de la Nouée, au prince de Léon ; celles de la Guerche et de Mâchecoul, au duc de Villeroy ; de la Hunaudaye, au comte de Rieux ; de la Roche-Bernard, au président de Cucé. Cf. Manet (Abbé), loc. cit. Les forêts appartenant au clergé régulier ou séculier ne sont, pas mentionnées dans l'almanach. Pour en dresser l'état, il faudrait faire des recherches dans les pouillés et, cartulaires des évêchés et abbayes]. Les unes et les autres ont joué un rôle considérable dans la vie économique et quelquefois même dans la vie politique de la province [Note : Principaux usages : bois de construction et, en particulier, bois pour la marine royale et la marine de commerce, bois de chauffage domestique, bois de chauffage pour les forges, charbon de bois, sabots. Au point de vue politique, l'histoire de la chouannerie s'explique par la géographie forestière de la Bretagne].

Laissant, de côté les forêts de la seconde catégorie, nous nous bornerons à l'étude de celles de la première. Nous avons pour cela à notre disposition deux sortes de documents.

1. Un Procès-verbal d'arpentage des forêts de Bretagne dressé par le Grand-Maître des Eaux et Forêts de ce département d'après un arrêt du Conseil du 31 mai 1729, en date du 7 septembre 1729, conservé aux Archives nationales [Note : Archives Nat., série G3. Administration des Eaux et Forêts, 10. Cf. H. du Halgouët, Répertoire Sommaire des Documents manuscrits de l'Histoire de Bretagne antérieurs à 1789 conservés dans les dépôts publics de Paris, t. 1er, Bibl. Nat. et Archives Nat., Saint-Brieuc, 1914, 1 vol. in-4°, p. 198].

2. Une collection de registres de date postérieure conservés aux Archives départementales dans la série C. Intendance. 2e Supplément (non inventorié). Nous en utiliserons cinq :
a) Un Etat des forêts du Roi en Bretagne, 1 registre in-folio de 334 folios, datant de 1785.
b) Un Aménagement des forêts de Bretagne, 1 registre in-folio non folioté, datant de 1787-1788.
c) Un Aménagement des bois de la Maîtrise de Rennes et de la Gruerie de Bosquen de la même date, 1 registre in-folio de 309 folios.
d) Un Aménagement des bois de la Maîtrise de Cornouailles et de la Gruerie de Quimperlé de la même date, 1 registre in-folio de 163 folios.
e) Un registre de Plans des forêts royales de Bretagne, infolio de même date (Archives dép. d'Ille-et-Vilaine, série C. Intendance. 2e Supplément, non inventorié).

En combinant ces différentes sources, on arrive à se faire une idée approximativement exacte du domaine royal forestier en Bretagne.

A la tête de ce domaine est placé un « officier » qui porte le titre de Grand-Maître, Grand-Veneur et Enquêteur et Général des Eaux et Forêts de France au département de Bretagne [Note : Sur cette charge, cf. Archives dép. d'Ille-et-Vilaine, série C, 1er Registre, fos 43-47. Des Grands-Maîtres des Eaux et Forêts en Bretagne. Elle était d'origine féodale et datait de l'époque de l'indépendance : le Grand-Maître royal est l'héritier et le successeur du Grand-Veneur ducal. Cf. Pol Potier de Courcy, Nobiliaire-armorial de Courcy, Rennes, 1890, 3 vol. in-4°, t. III, p. 314 et sqq. Grands Officiers du duché de Bretagne]. Ses gages et traitements sont en 1788 de 6.590 livres 15 sols 6 deniers. Nous ignorons le prix d'achat de sa charge. En 1729, le Grand-Maître des Eaux et Forêts de Bretagne était François de la Pierre, baron de la Forest, Kerbrevest et Sebrevest, seigneur de Saint-Nouan-Kermenenen et autres lieux (Archives Nat., G3 10). En 1788, la charge est occupée par Thomas-Louis de Couëdic, seigneur de Kergraler, reçu au Parlement de Bretagne le 2 juillet 1784 en remplacement de son neveu Pierre-Jean-Gabriel de la Pierre de Saint-Nouant, mort le 24 septembre 1783. (l'intérim de dix mois ayant été fait par le maître-particulier de Rennes) (Archives dép. d'Ille-et-Vilaine, série C, registre n° 1, f° 47).

En outre, en 1785, l'état des forêts royales en Bretagne laissant, comme on le verra, particulièrement à désirer, un commissaire extraordinaire, le comte d'Essuile, par ordre du Contrôleur général des Finances de Calonne, avait procédé à une enquête spéciale à laquelle nous devons les documents conservés à Rennes et ci-dessus indiqués. (Archives dép. d'Ille-et-Vilaine, série C, registre n° 1, f° 1).

La Maîtrise-Générale des Eaux et Forêts de Bretagne se subdivisait à son tour en neuf circonscriptioss forestières. Sept portaient le nom de « maîtrises-particulières », deux moins importantes, celui de « grueries ».

Les sept maîtrises-particulières étaient celles de Rennes, Fougères, Bâzouges-Villecartier, Carhaix-Cornouailles, Vannes, du Gâvre et de Nantes. Les deux grueries étaient celles de Bosquen rattachée à la maîtrise-particulière de Rennes, et celle de Quimperlé rattachée à la maîtrise de Cornouailles (Archives dép. d'Ille-et-Vilaine, série C, registre n° 1, f°s 49-50).

Chaque maîtrise a à sa tête un maître-particulier assisté d'un procureur du Roi, d'un greffier, d'un garde-marteau, de sergents ou gardes forestiers, et parfois d'un arpenteur ; dans les grueries le maître-particulier est remplacé par le juge-gruyer. Par une confusion des pouvoirs exécutif et judiciaire très fréquente dans les institutions de l'Ancien Régime, la circonscription forestière en même temps qu'une unité administrative constitue un petit tribunal compétent pour les délits forestiers et dont les appels se portent devant le siège royal de la Table de Marbre, chambre spéciale du Parlement de Bretagne [Note : Cf. Etat Général par fonds des Archives départementales, Paris, Picard, 1903, 1 vol. in-40, col. 299, Ille-et-Vilaine, série B. Table de Marbre des Eaux et Forêts de Bretagne, 1542-1712, 22 registres et 6 liasses. Les juridictions seigneuriales des eaux et forêts de Bretagne en relevaient pareillement. Pour plus de détails sur ce tribunal d'appel, dont l'histoire est à faire, on consultera un inventaire manuscrit de la série B conservé aux Archives dép. d'Ille-et-Vilaine Fonds du Parlement de Bretagne]. Maîtres-particuliers, juges-gruyers, procureurs, greffiers, garde-marteau, sergents sont des « officiers », au sens où l'Ancien Régime prenait le mot, c'est-à-dire propriétaires de leurs charges, tout comme le Grand-Maître ; toutefois en Bretagne l'usage prévaut en beaucoup d'endroits de ne pas leur donner de « gages », nous dirions, de traitement. Le revenu de ces charges est constitué essentiellement par le produit des amendes infligées aux contrevenants ; en outre, les officiers jouissaient à proximité de ces forêts de certaines portions de terre cultivables du domaine concédées à titre d'afféagement et même de lambeaux de forêt proprement dite : ces dernières concessions étaient désignées sous le nom technique de « délaissements ». Quant aux fonctions de gardes forestiers elles sont souvent remplies, dans un but d'économie, non par des sergents proprement dits mais par de simples paysans riverains désignés d'office.

De telles pratiques administratives donnent lieu, comme on s'en doute, à de nombreux abus. D'une façon générale, les forêts bretonnes sont mal entretenues; le personnel, mal recruté et mal rétribué, est peu compétent et peu zélé. A la faveur de la coutume des « délaissements » les usurpations domaniales sont fréquentes de sa part. Il en va de même des riverains, surtout quand ces riverains ne sont pas de simples paysans charbonniers ou sabotiers mais des féodaux ou des ecclésiastiques propriétaires eux-mêmes de forêts contiguës, comme c'est le cas des moines de l'abbaye de Bosquen. —De là : des plaintes fréquentes donnant lieu à des enquêtes du type de celle qui nous a fourni les renseignements utilisés ici [Note : Sur ces abus, cf. Archives Nat., G3 10, passim : Archives dép. d'Ille-et-Vilaine, série C, registre n° 1, f°s 19-22, Observations particulières sur les bois en Bretagne, et f°s 29-39, Abus réels ou possibles dans la constitution et dans le service des Maîtrises (H. Sée, Les classes rurales en Bretagne, loc. cit ; H. Sée et A. Lesort, Cahiers de doléances, loc. cit.)].

 

I. — Maîtrise-Particulière des Eaux et Forêts de Rennes.

De cette maîtrise dépendaient cinq forêts :
1. La forêt de Rennes ou de Liffré avec la dépendance du Champ-au-Fou. Superficie en 1725 : 6.011 arpents 75 perches [Note : L'arpent des eaux et forêts sous l'ancien régime valait cent perches carrées de 22 pieds chacune. Le pied linéaire valait 0m32484. L'arpent équivalait donc à 232m² 14dem² 62 cm² 56m², soit un peu plus de deux ares ; la perche à 2m² 32dem² 14cm² 62m²]. Cette forêt renfermait d'ailleurs une certaine étendue de landes.
2. La forêt de Sevail et de La Brézil (près de Liffré). 2.153 arpents 93 perches. Elle aussi renfermait des landes.
3. La forêt de Haute-Sève, entre Gahard et La Mézière. 1.007 arpents 55 perches.
4. Les forêts ou mieux les bois de la Garde de Saint-Aubin-du-Cormier (bois d'Uzay, bois de la Chaisne s'étendant le premier sur une étendue de 133 arpents 81, le second sur une étendue de 154 arpents 33).
5. Le bois de Rumignon, 330 arpents 90 perches.

Total des forêts de la Maîtrise de Rennes : 9.791 arpents 27 perches.

Etaient attachés à cette maîtrise un maître-particulier auquel était dévolu un délaissement dont le revenu montait à 138 livres tournois, assisté d'un procureur (104 livres), d'un lieutenant-commis, d'un garde-marteau et d'un commis [Note : En 1729, le maître-particulier de la maitrise de Rennes est Messire François Frey de Neuville ; le procureur du Roi s'appelle Gilles-Julien Bertin. La Maîtrise-Particulière de Rennes siégeait au Présidial. C'est un ancien procureur du Roi en la Maîtrise de Rennes, Chailland, qui publia, en 1779, un Dictionnaire des Eaux et Forêts, 2 vol. in-4°, véritable répertoire technique et juridique de la matière. On le consultera utilement, en particulier pour avoir l'explication des termes spéciaux employés dans cet article. Le « garde-marteau » était un officier des eaux et forêts chargé de marquer d'une empreinte spéciale les pieds de bois réservés à la marine royale (servitude de martelage)].

Dix sergents ou gardes exerçaient la surveillance de ces forêts : six dans la forêt de Rennes, deux dans celle de Sevail et de La Brézil, un dans le bois de Saint-Aubin-du-Cormier, un dans la forêt de la Haute-Sève.

Le total des « délaissements » affectés à ces différents officiers et sergents s'élevait à 3.606 arpents 28 perches représentant un revenu de 1.323 livres. En outre, les forêts de Rennes, de Sevail et de la Haute-Sève contenaient un certain nombre d'enclaves « prétendues » par divers particuliers, entre autres par les moines de l'abbaye de Saint-Sulpice.

 

II. — Maîtrise de Fougères.

La maîtrise-particulière de Fougères ne comprenait que l'importante forêt de Fougères, forêt de haute futaie plantée en chênes et surtout en hêtres. Sa superficie était de 3.080 arpents desquels il faut défalquer 262 arpents 46 perches attribués aux officiers, plus un certain nombre d'enclaves. — La maîtrise de Fougères avait à sa tête un maître-particulier, un procureur du Roi, un garde-marteau, un greffier et six sergents [Note : Maître-particulier en 1729 : Claude-Julien Goret, sieur de la Mézangère. — Procureur du Roi : Julien Blanchouin, sieur de la Planche].

 

III. — Maîtrise de Bâzouges-Villecartier.

« La maîtrise de Villecartier, établie à Bâzouges », comprenait d'une part la forêt de Villecartier, à une lieue de Bazouges-la-Pérouse et tout près d'Antrain, forêt de haute futaie ; plantée surtout en hêtres avec très peu de chênes, d'une superficie de 1.676 arpents ; d'autre part le bois de Marcillé, entre Saint-Remi-du-Plain et Marcillé-Raoul, 600 arpents 67 perches. Au total : 2.276 arpents 67 perches administrés par un maître-particulier, un procureur, un garde-marteau, un greffier et six gardes (quatre à Villecartier, deux à Marcillé), desquels il faut déduire 361 arpents 72 perches de « délaissements », plus quelques enclaves [Note : Maître-particulier en 1729 : Gilles-Anne Anger, sieur Desvaux. — Procureur du Roi : Luc-Gilles Véron, sieur Guidevaux].

 

IV. — Maîtrise-Particulière de Carhaix-Cornouailles.

« La maîtrise-particulière de Cornouailles établie à Carhaix » étendait sa juridiction sur douze bois et forêts :
1. Forêt de Bodvarec à deux lieues de Carhaix et à une lieue du Huelgoat; sur un coteau (futaie et renaissance), 283 arpents 25 perches.
2. Forêt de Rochemarec « à portée de mousquet du Huelgoat », 539 arpents 25 perches.
3. Forêt de Mainguen, contiguë, à la précédente, 643 arpents 66 perches.
4. Forêt de Beuchcoat et de Saint-Ambroise, entre la précédente et le chemin de Carhaix à Morlaix, 476 arpents 51 perches.
5. Forêt de Lestuzec, au nord de la précédente, 299 arpents 73 perches.
6. Forêt de Lemezec, en la paroisse de Poullaouen, 207 arpents 94 perches.
7. Cantons de Nergoat et Larnothe, en Poullaouen, 138 arpents 52 perches.
8. Forêt de Freau, à trois lieues de Carhaix. Chênes et hêtres, 984 arpents 18 perches.
9. Forêt de Duault, à une lieue de Duault et à quatre de Carhaix, 832 arpents 59 perches.
10. Forêt de Coatbihan, à une lieue de Carhaix. Chênes et hêtres, 239 arpents 56 perches.
11. Bois taillis de Broez, à trois quarts de lieue de Châteauneuf, 124 arpents 44 perches.
12. Bois taillis au Duc de Quillivern, entre Châteauneuf et Gourin, 74 arpents 27 perches.

Total : 4.834 arpents 19 perches.

Le personnel de la maîtrise se composait d'un maitre-particulier, d'un garde-marteau, d'un lieutenant, d'un commis et de treize « forestiers », mais sur ces treize forestiers, quatre seulement étaient capables de remplir leurs fonctions, sachant lire et écrire. Les neuf autres postes étaient ou vacants ou remplis par des paysans riverains nommés d'office depuis longtemps. Les délaissements s'élevaient dans cette maîtrise à 793 arpents 50 perches, équivalant à un revenu de 1.110 livres 15 sols. L'Etat signale de nombreuses enclaves, de nombreuses usurpations, enfin de nombreux dégâts commis par les bestiaux des riverains, spécialement dans les environs du Huelgoat [Note : Maître-particulier en 1729 : Joseph-Ollimant Kerniguet. — Procureur du Roi : François-Joseph Briand].

 

V. — Maîtrise de Vannes.

La maîtrise de Vannes ne comprenait qu'une seule forêt, celle de Lanvaux, à quatre lieues de Vannes, près de l'abbaye du même nom. Cette forêt comprenait à la fois de hautes futaies de chênes et de hêtres s'étendant sur une superficie de 365 arpents 5 perches et des landes ou « vagues » sur une surface de 129 arpents 24 perches. Un maître-particulier, un procureur, un garde-marteau et un forestier l'administraient. Les délaissements s'y élevaient à 108 arpents royaux 53 perches [Note :  Maître-particulier en 1729 : Jean-Pierre Le Thies, sieur de Kermoël. — Procureur du Roi : Guillaume Mallet].

 

VI. — Maîtrise du Gâvre.

Cette maîtrise ne comprenait qu'une seule forêt, celle du Gâvre, située près de la petite ville du même nom [Note : Le Gâvre, commune de Loire-Inférieure, arrondissement de Saint-Nazaire, canton de Blain. La forêt du Gâvre est encore à l'heure actuelle une forêt domaniale. Cf. P. JOANNE, Dictionnaire géographique et administratif de la France, t. III, art. Le Gâvre]. C'était un bois de haute futaie planté en chênes et hêtres d'une superficie de 6.997 arpents 53 perches, plus 1.753 arpents 17 perches de terrains vagues, landes et, marais. Le personnel comprenait un maître-particulier, un procureur du Roi, un greffier et six sergents [Note : Maître-particulier en 1729 : François-Rolland de Lisle. — Procureur du Roi : René Pigeaud].

 

VII. — Maîtrise de Nantes.

Cette maîtrise renfermait six forêts :
1. La forêt de Touffou, à trois lieues de Nantes, près de la paroisse du Bignon, 517 arpents.
2 La forêt de la Gravelle, à quatre lieues de Nantes, près de Montebert. Bois, taillis et landes, 312 arpents 43 perches.
3. La forêt de Meilleraye, à deux lieues de Nantes, près de l'abbaye de Villeneuve, 176 arpents.
4. La Basse-Forêt, à une lieue et demie de Nantes. Bois, taillis, 440 arpents 78 perches.
5. La forêt de la Morandière, proche la Basse-Forêt, 271 arpents.
6. La forêt de Brin et le canton de Boulassier, 340 arpents 81 perches.

Au total : 2.058 arpents 5 perches, desquels il faut déduire 494 arpents 86 perches de délaissements représentant un revenu de 1.654 livres 10 sols. Le personnel forestier de la maîtrise de Nantes comprenait un maître-particulier, un procureur, un greffier et sept sergents [Note : Maître-particulier en 1729 : Jean-Baptiste Prud'homme. — Procureur du Roi : Cler de Guer].

 

Grueries de Bosquen et de Quimperlé.
Les deux grueries annexées respectivement aux maîtrises-particulières de Rennes et de Carhaix étaient celles de Bosquen et de Quimperlé.

La gruerie de Bosquen avait son siège à Jugon. Elle comprenait :
1. La forêt de Bosquen, à trois lieues de Jugon, forêt de moyenne futaie de hêtres avec des landes, des « perrières » d'ardoise et des enclaves de terre dépendant de l'abbaye, 965 arpents.
2. Le bois-taillis de Léhon, près de Dinan, 9 arpents 25 perches.
3. Le bois-taillis du Roi, au nord de Dinan, enclave dans le parc de M. de la Garaye, 19 arpents 51 perches.

En tout : 993 arpents 76 perches.

La gruerie de Bosquen avait à sa tête un juge-gruyer assisté d'un procureur, d'un greffier et de quatre gardes (trois à Bosquen, un à Dinan) [Note : Les noms des officiers de cette gruerie manquent dans G3 10 pour 1729 ; en 1785, le juge-gruyer de Rosquen s'appelait Béchu, et le Procureur du Roi, Rabouel (Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine, série C, 1er registre, f° 59)].

La gruerie de Quimperlé comprenait :
1. La forêt de Carnoët, située à une demi-lieue de Quimperlé, forêt de futaie et de jeunes bois en renaissance, 1.370 arpents.
2. Le taillis du Duc, à une demi-lieue de Quimperlé, sur la rivière, face à la forêt, 65 arpents.
3. Le bois-taillis de Moëllan, 30 arpents 64 perches en bois, 27 en vagues. Total : 57 arpents 64 perches.
4. La forêt de Coaloch, à trois quarts de lieue de Scaër, à une de Rasporden, à cinq de Quimperlé. C'était un bois de haute futaie avec des hêtres, quelques châtaigniers et peu de chênes. Il y avait aussi des « vagues » et des parties en « renaissance », 598 arpents 67 perches.
5. Le bois-taillis d'Elian, à une lieue d'Elian, 132 arpents.
6. Le bois-taillis de Pléven, à une lieue de Rasporden et à trois lieues de Quimper, 318 arpents.

En tout : 2.541 arpents 91 perches, administrés par un juge-gruyer, un procureur, un greffier et sept sergents jouissant de 879 « journaux » de bois en délaissement, soit 1.010 livres 14 sols de revenu [Note : Juge-gruyer en 1729 : Robert Frogeray. — Procureur du Roi : Pierre Briand].

En résumé, la superficie totale des bois royaux en Bretagne s'élevait à 34.804 arpents 14 perches, dont 6.496 arpents 34 perches de délaissements.

(Par M. René Durand).

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