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Notices biographiques de certains émigrés bretons à la fin du XVIIIème siècle

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Les historiens modernes se sont montrés presque toujours pour les émigrés d'une sévérité que je considère comme exagérée. Je ne conteste pas, bien entendu, qu'il y ait eu parmi eux de jeunes écervelés qui aient émigré uniquement parce que c'était la mode, dont les propos inconsidérés et les opinions exagérées aient fait du tort à leur cause, et qui aient mené, surtout à Coblentz pendant les premiers mois de l'émigration, une vie plus que légère. Mais ce que je ne puis admettre, c'est qu'on juge d'après eux l'ensemble des émigrés, comme s'ils en constituaient la majorité. On adresse à la masse, surtout à l'émigration armée, toute une série de reproches. On leur fait grief d'avoir, par des provocations intempestives, accélérée le cours de la Révolution, d'avoir abandonné le roi Louis XVI, de ne pas s'être mis à la tête des soulèvements royalistes de l'intérieur, enfin et surtout d'avoir pris du service dans les armées étrangères. J'ai voulu me rendre compte si ces reproches étaient fondés. Pour cela j'ai rédigé quelques centaines de courtes notices biographiques, soit d'après les généalogies de familles déjà imprimées, soit d'après les dossiers individuels du ministère de la guerre. On trouvera plus loin ces notices en ce qui concerne les émigrés. J'y ai indiqué notamment trois points : 1° la date de l’émigration ; 2° les services militaires pendant l’émigration ; 3° l'époque de la rentrée en France. Or la seule inspection de ces notices montre très vite que, dans une large mesure, les griefs dont je viens de parler ne sont pas fondés.

Presque tous les émigres ont quitté la France à une époque postérieur au 21 juin 1791 ; beaucoup ne sont partis que dans les premier mois de 1792, quelques-uns même, en mai et en juin. Par conséquent, pendant deux ans au moins les nobles, qui constituent non pas la totalité mais une très grande partie de l’émigration et qui, en tout cas, en ont donné le signal, ont subi sans se révolter ouvertement toutes les mesures de persécution légale et les avanies individuelles dirigées contre eux. Il a fallu que Louis XVI manifestât publiquement, par sa tentative d'évasion, qu'il réprouvait le nouvel ordre des choses et qu'en restant à Paris il n'était pas libre de s'y opposer, pour que les émigrés suivissent l'exemple que le roi leur donnait ainsi. Or la question religieuse ayant été pour Louis XVI, de son propre aveu, la raison déterminante de sa tentative d'évasion, il en résulte qu'elle est par contre-coup à l'origine de l'émigration. Louis XVI ayant été arrêté à Varennes et ramené prisonnier à Paris, sa prétendue liberté devenait de plus en plus une fiction. Un coup de force s'imposait donc, si l'on voulait rétablir la royauté et la religion.

Ce coup de force était-il possible sans une concentration des contre-révolutionnaires à proximité de la frontière mais hors de France ? Je ne le crois pas. En ce qui concerne par exemple les officiers, on ne peut soutenir que, restant disséminés dans chaque garnison, ils eussent réussi à entraîner leurs hommes. Si beaucoup de régiments étaient bien disposés, d'autres étaient nettement révolutionnaires. Les officiers eux-mêmes étaient divisés, et si les hommes de gauche étaient très peu nombreux, il y en avait suffisamment dans chaque régiment pour paralyser une prise d'armes. Enfin les pouvoirs municipaux disposaient de l'autorité et ne manquient pas de moyens de répression. Des tentatives isolées n'auraient donc abouti qu'à l'arrestation et au massacre. Tel fut le cas des officiers de Cambrésis-infanterie. Accusés en novembre 1791 de complot contre-révolutionnaire, ils furent arrêtés dans leur garnison de Perpignan avec quelques bourgeois royalistes de la ville et assassinés dix mois plus tard le 6 septembre 1792 à Versailles où on les avait transférés. Ouant aux soulèvements provinciaux à la tête desquels on leur reproche de ne pas s'être mis, c'est oublier d'abord que les trois quarts des départements français sont demeurés inertes en face de la tyrannie révolutionnaire. Dans les mieux disposés, il était très difficile d'organiser quelque chose. Dès que quelques gentilshommes se trouvaient en 1791 réunis dans un château, les gardes nationales de la petite ville voisine y voyaient immédiatement la préparation d'un complot : une expédition s'organisait, le château était généralement pillé, et ses habitants emprisonnés pendant quelques semaines. D'ailleurs, dès qu'il se produisit à l'intérieur des soulèvements sérieux, beaucoup d'émigrés s'empressèrent de revenir y prendre part. On verra plus loin, par exemple, combien de Bretons sont, individuellement, de 1793 à 1800, rentrés en Bretagne pour participer à la chouannerie, et presque tous y sont restés malgré les dangers de toutes sortes qu'ils couraient ainsi. Il en est de même des Normands, des Angevins, des Poitevins, des Languedociens, etc... On vit même des Champenois, des Lorrains, des Auvergnats, etc..., venir combattre dans l'Ouest. Des régiments entiers, Hervilly, du Dresnay. Hector, Rotalier, Léon, du Trésor. Oilliamson, furent même constitués exclusivement dans ce but. Je suis convaincu que si, après l'évasion manquée de Louis XVI, les émigrés s'étaient concentrés sur la frontière et étaient rentrés rapidement en France, ils auraient réussi à entraîner de nombreux régiments et à provoquer des soulèvements provinciaux. Ce qui les perdit, ce fut la lenteur de leur mouvement, puisque c'est seulement à la fin d'août 1792 qu'ils exécutèrent leur rentrée en France. Mais de cette lenteur ni les neuf dixièmes des émigrés armés, ni le prince de Condé, leur véritable chef, ne doivent être considérés comme responsables. Ils furent paralysés par la politique du roi, de la reine et des frères du roi.

Dès que le prince de Condé avait entrevu une possibilité de contre-révolution dans les troubles religieux qui, en 1790 et 1791, commencèrent à se produire dans le Midi, il avait eu en effet l'idée d'en faire le point de départ d'une grande insurrection pour laquelle il comptait sur l'appui de deus souverains dont la France n'avait rien à redouter, le roi d'Espagne qui était un Bourbon, et le roi de Sardaigne dont la famille était liée par trois mariages avec les frères et la sœur de Louis XVI. Cet appui, dans sa pensée, devait d'ailleurs se borner à une fourniture d'armes et de munitions. En 1792 son idée fut toujours de provoquer un soulèvement à l'intérieur el d'y répondre aussitôt par l'entrée en campagne de l'armée émigrée. Mais, dominé par le loyalisme et craignant qu'on lui reprochât comme à son glorieux aïeul, de se révolter contre l'autorité monarchique, il en référa toujours soit au roi, soit à ses frères, qui lui interdirent chaque fois toute action de ce genre. Louis XVI et Marie-Antoinette mettaient en effet tout leur espoir dans l'intervention étrangère. Chez Louis XVI, c’était surtout un sentiment d’humanité. Ce qui contribuait à le tromper, c’était la facilité avec laquelle, en 1787, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II avait réprimé la révolution Hollandaise. Il en concluait qu'une intervention de ce genre en France réussirait beaucoup plus vite qu'une guerre civil ferait couler beaucoup moins de sang et ne laisserait pas après elle ces rancunes violentes entre compatriotes qui sont le triste résultat des luttes fratricides. Louis XVI savait d'ailleurs que l'intervention du roi de Prusse sera désintéressée puisque ses ambitions se portaient à ce moment du côté de la Pologne et il comptait sur lui pour imposer une pareille attitude à l'empereur d'Allemagne chez qui l'on pouvait craindre le désir de profiter de la circonstance pour récupérer certains territoires enlevés jadis à la maison d'Autriche. Chez Marie-Antoinette, un tout autre sentiment dictait une conduite analogue. Il lui semblait qu'un souverain rétabli par une partie de ses sujets devenait en quelque sorte leur obligé, et qu'au lieu d'être le roi de tous, placé au-dessus des partis, il n'était plus que le chef d'une faction. A cette idée somme toute très élevée, se joignait d'ailleurs chez Marie-Antoinette une rancune personnelle contre les Rohan dont elle avait eu à se plaindre, et la pensée d'être redevable de la restauration du pouvoir royal à un Condé, mari d'une Rohan, lui était intolérable (ses opinions politiques se ressentirent toujours de ses anciennes antipathies personnelles et elle mit à cet égard les Noailles et leurs alliés sur le même pied que les Rohan). Le comte de Provence pensait au fond comme sa belle-sœur. Le comte d'Artois n'avait pas d'opinions fixes, et en changeait suivant les personnages qui se trouvaient près de lui. Si donc en 1792 l'empereur d'Allemagne et roi de Prusse ont fait si petite la place aux émigrés, ce qui était loin de leur déplaire, ils pouvaient dire qu'ils ne faisaient que se conformer au désir du roi et de la reine, très mollement combattu par les frères du roi. Je ne dis point cela parce que j'approuve leur opinion. Je crois au contraire qu'elle était fausse. Mais il m'a paru nécessaire de l'indiquer, d'abord pour montrer sur quelle part de vérité elle semblait s'appuyer, et ensuite pour indiquer comment les émigrés, qui pris en masse auraient voulu agir seuls, sont devenus d'abord les auxiliaires puis les subordonnés des étrangers.

Après le lienciement de novembre 1792 la question se posa pour les émigrés avec une acuité encore plus douloureuse. Il leur était impossible de rentrer en France où peine de mort était décrétée contre eux. La plupart étant d'anciens officiers, le métier des armes était la seule carrière qui leur parût normale. C'est ainsi que beaucoup se trouvèrent amenés à prendre du service dans les armées étrangères. Ce qu'on doit dire, parce que c'est la vérité, c'est qu'ils firent tout leur possible pour enlever à cet engagement ce qui choquait le patriotisme. D'abord il faut noter que nombreux furent ceux qui préférèrent demander leur pain aux métiers usuels même aux plus humbles. Non moins nombreux furent ceux qui, comme je l'ai dit, ne servirent que dans des régiments destinés exclusivement à rejoindre les insurrections royalistes de l'intérieur. Ces deux catégories réunies me paraissent constituer à peu près la moitié de l'émigration armée. Parmi les autres, il faut mettre à part les Condéens, dont le chef chercha toujours à maintenir autant que possible à sa petite troupe le caractère d'alliée aux armées des souverains coalisés dans une lutte contre la Révolution Internationale et non contre la France. Enfin parmi ceux qui servirent dans d'autres régiments, on est frappé de l'empressement avec lequel ils quittaient le service de l'Autriche pour celui de l'Angleterre ou de la Hollande. Je ne veux pas dire que quelques-uns n'aient pas vu à ce changement l'avantage d'une plus haute paye mais chez beaucoup il y eut inconstestablement le désir de ne pas collaborer directement au succès de l'Etat qui se montra le plus égoïste et le plus avide à cette époque. Le petit nombre de ceux qui firent le mouvement inverse vient, je crois, à l'appui de ma manière de voir.

Un dernier argument me paraît décisif. Lorsqu'en 1802 un sénatus-consulte accorda l'amnistie aux émigrés, presque tous rentrèrent en France. Ils ne furent retenus, ni par la perspective de la gène qui les y attendait, ni par les formalités humiliantes qu'on leur imposait, telle que la mise sous la surveillance de la police, qui ne fut supprimée que dix ans plus tard. Ceux qui ne rentrèrent pas étaient, ou des membres de la maison des princes, que la fidélité personnelle retenait à leur service, ou des personnes exceptées formellement de l'amnistie par le sénatus-consulte, comme les officiers supérieurs, ou enfin quelques anciens militaires qui n'avaient pour vivre que la petite pension accordé par le gouvernement anglais. Lorsque l'armée de Condé fut licenciée en 1801, quelques centaines d'hommes tout au plus demeurèrent au service de l'Angleterre. C'est bien la preuve que pour ceux qui émigrèrent volontairement, l’idée dominante fut la lutte contre le Révolution. Ils se sont trompés sur le moyen, c'est entendu, parce qu'ils n'ont pas réussi. Mais dès qu'ils ont pu rentrer en France, ils l'ont fait. Dans quelle proportion peut-on dire qu'ils avaient perdu le sentiment national ? Dans la proportion de cinq pour cent d'après les calculs que j'ai faits sur l'ensemble, et en comptant comme tels ceux qui ont véritablement préféré une naturalisation étrangère plus ou moins complète ou durable. Dans la proportion de deux pour cent en ce qui concerne nos pays de l'Ouest auxquels je suis particulièrement heureux d'apporter ici cet éloge.

Je crois que la façon la plus simple d'illustrer cette théorie générale est de reproduire ici, dans toute leur simplicité chronologique les notices biographiques dont j'ai parlé, en ce qui concerne les émigrés bretons.

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André de Lehec de Kerlidec (Jean-Claude). Né le 13 janvier 1757, lieutenant dans l'Artillerie des Colonies, 1776, a fait cinq campagnes dans l'Inde, émigré le 6 novembre 1791, a fait la campagne de 1792 à l'armée de Bourbon comme chef d'escouade dans la compagnie des Officiers des régiments d'Angoulême, a rejoint l'armée de Condé en juillet 1794, est entré dans la compagnie N° 3 de l'infanterie noble, puis est passé dans la compagnie N° 15, a été blessé de trois coups de feu à Kamlach en 1796, et figure au dépôt lors des licenciements de 1801.(Arch. guerre et Saint-Alais, Nobilaire universel, tome XIII, pages 321-322) ; Muret (Histoire de l'armée de Condé, tome I, p. 343) cite un de Kerlidec parmi les morts Kamlach. Est-ce un autre, ou de la liste des blessés a-t-il été porté par erreur à celle des tués ?

Anger de Kernisan (Jean-Marie-Louis-Marc), de Caro (Morbihan), volontaire d'honneur dans la marine royale du 14 juin 1780 au 24 janvier 1781, a émigré le 1er janvier 1792, a fait la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, a été incorporé en 1794 dans les cadres de du Dresnay et, en 1795 dans ceux du prince de Léon (expédition de l'île d'Yeu), est passé à l'armée royale du Morbihan jusqu'en 1800. Breveté lieutenant à dater de 1798 (Arch. guerre).

Le comte d'Avaugour (J. F.), de la branche de Bellouan, né en 1754, d'abord sous-lieutenant dans Artois-Cavalerie (état militaire de 1784), passa aux chasseurs à cheval de Franche-Comté, puis dans Colonel-Général-Hussard, où il était capitaine de remplacement d'après l'état militaire de 1790. Il fut, en émigration, capitaine dans les hussards de Bouillé, plus généralement connus sous le nom de « Uhlans Britanniques » (Arch. guerre, Billard des Portes, les Emigrés à Cocarde Noire, p. 79).

Bahon de Kerouale (Jean-René), né à Rennes le 4 septembre 1766, émigra le 1er janvier 1791 (sic), fit la campagne de 1792 à l'armée des princes conune quartier-maître dans les gardes de la porte, servit en 1793-1704 dans le corps de du Dresnay, fit la campagne de Quiberon (1795), passa en 1796 au service du Portugal où il resta jusqu'en 1810, se rendit en 1811 avec un congé en Angleterre, rentra en France en 1814, fut nommé garde de la porte, chevalier de Saint-Louis et breveté chef de bataillon (Arch. Guerre).

Baron du Taya (Rodolphe-François), né à Quintin en 1774, émigra, fit la campagne de 1792 comme volontaire dans la compagnie des officiers de Dauphin-infanterie, puis entra au régiment de du Dresnay où il fut successivement sergent-major puis sous-lieutenant, prit part à Quiberon, en 1795, aux affaires des 7, 9, 11 et 16 juillet où il fut blessé, réussit le 21 à regagner l'escadre anglaise à la nage et fut incorporé dans le régiment de Mortemart où il servit jusqu'à la paix de 1802 (Arch. guerre).

Trois membres de la famille Baude figurent dans l'Etat Militaire de 1789 le chevalier de la Vieuville (Henri), sous-lieutenant aux gardes françaises, émigré rentré, tué en Bretagne en 1796 (Churchill tome II, p. 138-139), le chevalier de Baude (Louis), enseigne surnuméraire aux gardes françaises, mort en 1794 (Churchill, tome II, p. 160) ; et baron de Pont-l'Abbé, colonel de Royal-Comtois, nommé en 1791 maréchal de camp et commandant l’infanterie de la garde constitutionnelle sous les ordres du de Brissac ; demeuré à Paris après le licenciement de ce corps, il commande le 10 aoùt 1792, avec M. de Puységur, une des deux compagnies des gentilshommes réunies aux Tuileries sous les ordres du maréchal de Maillly pour la défense du château (du Lac, le général de Précy, p. 71). Emigré après la chute du trône il fut successivement lieutenant-colonel du régiment d'Hervilly, 1794, puis des régiments de Castries (1791-1801) (Churchill, tome I, p. 166 et 291). Il est nommé commandeur de Saint-Louis le 7 septembre 1797 (Mazas, Histoire de l'ordre de Saint-Louis, tome III, p. 7).

Un frère aîné de Henri et de Louis, le marquis de la Vieuville (Auguste), né à Châteauneuf (Ille-et-Vilaine) en 1760, sous-lieutenant aux gardes françaises (Etat Militaire de 1784) ne figure plus dans l'état de 1789. Il émigra en 1791, commanda en 1792 une compagnie de la coalition bretonne, rentra en France vers 1799, devint préfet et comte sous l'Empire, député et pair de France sous la Restauration. (Robert, Dictionnaire des Parlementaires).

Trois de Bédée figurent dans l'Etat Militaire de 1789 (sans compter un Visdelou de Bédée), un cadet dans Bretagne-infanterie, un lieutenant aux chasseurs bretons, et un capitaine aux chasseurs à cheval de Picardie. Les deux premiers se retrouvent à l'armée de Condé sur la liste des blessés de Kamlach en 1796, un chasseur noble de la compagnie n° 15, et un officier de la légion, Roger de Damas. Celui-ci est seul présent au corps lors du licenciement de 1801, comme lieutenant au dépôt du régiment de Bourbon. C'est très probablement à lui que se rapporte une lettre de Roger de Damas au prince de Condé, datée du 13 juin 1795 et imprimée dans ses Mémoires (tome II, p. 451) où il est dit que M. de Bédé vient de sortir de prison, et qu'il se rendra le lendemain à Fribourg, conformément aux désirs du prince, « pour aller remercier M. de Sommerauw d'avoir, avec autant d'obligeance, réclamé l'indulgence de Monseigneur, après avoir sollicité sa justice ». Il s’agit, sans doute, d'une de ces querelles assez fréquentes entre émigrés et officiers autrichiens, à la suite desquelles le prince de Condé était obligé de sévir.

D'après Saint-Allais (Nobilaire, tome X), Jean-Marie-Louis de Bellingant, marquis de Crénan, colonel aide-de-camp du prince de Condé, chevalier de Saint-Louis et de Saint-Cincinnatus, émigré en 1792, aurait faite toutes les campagnes de l'armée de Condé. En tout cas, il ne figure pas sur l'état de 1801.

Bernard de Courville (A. E.), né à Calorguen en 1749, capitaine d'artillerie depuis 1787, émigré en 1792, rejoignit l'armée de Condé et figure, en 1801, dans l'artillerie comme aide-major. (Arch. Guerre).

Binet de Jasson (Jean-Marie-Philippe) était ancien lieutenant-colonel d'infanterie, lorsqu'ils émigra en 1791. Nous le trouvons, en 1793, capitaine d'une des deux compagnies de chasseurs à cheval de la légion de Mirabeau ; il se distingua par sa bravoure héroïque au combat de Berstheim (2 décembre 1793), et mourut à l'armée de Condé en octobre 1799. (Saint-Allais, tome X ; Muret, Histoire de l'Armée de Condé, tome I, p. 92 ; Bittard des Portes, idem, p. 137 de Champflour, la Coalition d'Auvergne, p. 306).

Charles de Botherel-Quintin de Saint-Denac, né à Plougoumelen (Morbihan) en 1754, successivement lieutenant dans Picardie-infanterie (1772-1774), agrégé aux gardes du corps (1774), capitaine aux volontaires de Luxembourg (1781), fait prisonnier la même année par les Anglais en se rendant dans l'Inde, émigra le 22 juillet 1789, rejoignit le Prince de Condé à Worms le 14 juin 1791, et servit dans l'infanterie noble jusqu'au licenciement de 1801, où il est inscrit dans la compagnie n° 11, sous le nom de Boterel-Moron (Arch. Guerre).

Jean de Bouan était, en 1790, major dans la Fère-infanterie. Il rejoignit le prince de Condé en 1791 et servit dans l'infanterie noble jusqu'à sa mort. Il fut fréquemment chargé, par le prince de Condé, de missions de confiance et fut notamment envoyé à Vienne en 1795 pour recruter parmi les prisonniers français ceux qui consentiraient à s'engager dans l'armée de Condé (Muret, tome I, p. 90 et 412).

Ferdinand-Joseph-Gabriel de Brémoy, né à Morlaix le 1er mars 1767, élève de la Marine de première classe depuis 1786, émigra en 1791, fut d'abord inscrit le 1er septembre dans la compagnie des volontaires de Penthièvre, passa le 1er novembre dans le corps de la marine royale, alors réunie à Enghien, dans le Hainaut Autrichien, y fit comme sous-aide-major la campagne de 1792 jusqu'au licenciement du 20 novembre « avec beaucoup de capacité, de zèle et de bonne conduite, ayant travaillé sans relâche aux manœuvres d'instruction dudit corps », dit le certificat du comte d'Hector, servit du 1er mars 1793 au 26 mai 1794 dans les hussards de Saxe et fut blessé au combat de Gosselis (1794), puis entra dans la Cavalerie de la légion de Béon en juillet 1794 et y resta jusqu'en juin 1795, servit ensuite dans le corps d’Oiliamson qu'il quitta le 16 février 1796 pour passer dans le corps du prince de Léon, fut nommé chevalier de Saint-Louis le 5 avril 1796, rentra en Bretagne en septembre 1802, après l’amnistie, et se fit inscrire en mars 1815 parmi les volontaires royaux du département des Côtes-du-Nord, qui, comme les autres, furent licenciés au bout de quelques jours. Son frère aîné Charles, né à Morlaix le 9 décembre 1763, lieutenant de vaisseau, émigré le 20 septembre 1791, fit la campagne de 1792 à l’armée des princes, passa à Jersey en 1793, fut nommé chevalier de Saint-Louis le 20 février 1796, rentra en Bretagne en 1797, et profita, en 1800, de l'amnistie partielle accordée aux émigrés ayant fait partie des armées royalistes de l'Ouest. (Archives de famille).

François-Anne de Bréville, né à Vannes le 13 août 1772, fils d'un lieutenant de vaisseau de la compagnie des lndes émigra en mars 1791 et servit à l'armée de Condé dans la cavalerie noble du 23 avril 1791 ou 18 février 1801 (Arch. Guerre).

Deux de Briant figurent en 1801 dans l'infanterie noble de l'armée de Condé, l'un comme lieutenant de la compagnie n° 1 l'autre au dépôt. Celui-ci est très probablement François-Hyacinthe Briant de Penquelen, lieutenant dans les grenadiers royaux, beau-frère du condéen Kerlidec, nommé chevalier de Saint-Louis en 1796 ; celui-là est Louis-André Colomban Briant de l'Aubrière, blessé à Kamlach en 1796 et nommé chevalier de Saint-Louis en 1797 (Mazas tome III, p. 38 et 52).

M. de Cadeville né à Hennebont en 1752, était, en 1789, capitaine au régiment d'infanterie du Roi. Il émigra le 1er octobre 1791, fit la campagne de 1792 dans la cavalerie noble à l'armée de Condé, 2ème escadron, passa le 29 décembre 1793 dans l'infanterie noble, compagnie n° 3 et quitta l'armée en 1797 (Arch. Guerre).

Louis de Cadoret, de Nantes, émigra en 1791 fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne à la compagnie Vicomte de Kermadec, fut grièvement blessé au siège de Thionville, passa à Jersey et servit successivement sous M. du Dresnay (1793) puis dans les cadres du prince Rohan-Chabot, plus connu sous le nom de Prince de Léon, 1794, fit la campagne de l'île d'Yeu, 1795, où il resta onze jours, rentra en Bretagne en 1795 et fut nommé, par Puisaye, chef de bataillon ou de canton avec rang de lieutenant-colonel dans l'armée royale des Côtes-du-Nord où il servit jusqu'en 1796, fut nommé le 1er octobre 1799, par M. Chatillon, lieutenant-colonel commandant en second la 5ème légion (Nantes) et confirmé dans son grade de lieutenant colonel le 24 mai 1815 par d'Andigné (Arch. Guerre)

Cahideuc du Bois de la Motte (Emmanuel-Paul-Vincent) de Cucé, près de Rennes, chevau-léger de la garde en 1776, sous-lieutenant dans Vivarais-infanterie en 1780, fut nommé capitaine dans Royal-cavalerie en 1784, mais comme beaucoup d'autres officiers de cavalerie hors cadres, ne figure pas sur l'Etat Militaire de 1790. Il émigra le 21 juin 1791 avec le comte de Provence et fit la campagne de 1792 comme aide de camp de ce prince (Arch. Guerre).

Mathieu Caillabon, né à Ercé-en-Lamée le 20 mars 1773, incorporé dans l'armée républicaine en 1793, rejoignit le 25 juillet 1795 l'armée de Condé à Mulheim, entra dans l'artillerie à la compagnie Lepelletier et y devint caporal. Lors du licenciement de 1801, il prit du service dans les chasseurs britanniques, régiment composé d'émigrés français, et y fit les campagnes de Sicile, de Portugal, et d'Espagne. Il ne rentra en France qu'en 1814 avec le duc d'Angoulême aux côtés duquel il se trouvait lors de l'entrée du prince à Bordeaux le 12 mars. La Restauration le nomma porteur de contraintes (Arch Guerre).

Pierre-Louis de Cambon de Coislin, sous-lieutenant de remplacement aux chasseurs de Lorraine en 1790 émigra en 1792 et fit campagne à l'armée du duc de Bourbon, puis servit comme officier dans le régiment de Rohan 1794-1795, et passa, en 1796, à Saint-Domingue où il resta jusqu'en 1800 (Arch. Guerre).

Le Marquis C.-H. de Carné de Trécésson avait servi de 1756 à 1761 au régiment d'infanterie du Roi. Emigré 1791, il fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, servit dans le régiment du Dresnay en 1794-1795 et fu licencié en 1796 (Arch. Guerre).

Le comte Louis-Marie de Carné était, en 1790, sous-lieutenant dans le régiment d'Ile-de-France. Emigré en 1791, il fit la campagne de 1792 dans la cavalerie de la coalition bretonne, passa, en 1793, dans la compagnie d'artillerie du capitaine Dufort, fit la campagne de 1795 comme sous-lieutenant dans le régiment du Dresnay, servit dans les cadres du prince de Léon en 1796-1797, s'embarqua en 1797 pour l'Egypte avec lord Abercromby et y resta jusqu'en 1802. rentra en France en 1810, prit du service dans l'armée et fut successivement capitaine (1811), puis chef de bataillon (1813) au premier régiment Irlandais, puis au 127ème régiment d'infanterie (Arch. Guerre).

Carre de Luzancay (Nicolas-Charles), né à Lorient en 1758, dit avoir été « nommé par messieurs de la noblesse de Bretagne, extraordinairement assemblés en 1789 à l'occasion du commencement de la Révolution, l'un de ses neuf commissaires, poste qu'il occupa constamment jusqu'à l'arrestation de Louis XVI à Varennes ». Après quoi il avait émigré, servi dans la compagnie n° 4 du corps de la marine commandée par le comte d'Hector, puis dans les compagnies nobles de Bretagne commandées par le marquis de la Porte-Vezins, et aurait enfin acompagné le comte d'Hector en Angleterre comme aide-de-camp. (Saint-Allais).

Jean-Marie de Chappedelaine, né à Illifaut, émigra, fit la campagne de 1792 à l'avant-garde de l'armée de Bourbon, comme chef de section dans la compagnie de Conti-dragons, rejoignit l'armée de Condé en 1794 et fut successivement chasseur noble à la compagnie n° 3, porte-drapeau du régiment et, comme tel, blessé à Kamlach, lieutenant de la compagnie n° 6 en 1798, puis attaché au dépôt, et licencié seulement en 1801. Ainsi s'exprime la Biographie dite de Leipzig, mais je ne l'ai pas retrouvé sur la liste des officiers présents au corps donnée par Muret.

François de Chateaubriand, le célèbre auteur du Génie du Christianisme, né à Saint-Malo en 1768, cadet dans Navarre-infanterie en 1790, fit uniquement la campagne de 1792 dans la coalition bretonne. Son frère aîné Jean, né à Saint-Malo en 1759, capitaine hors cadres dans Royal-cavalerie, émigra, rentra en France après le licenciement de l'armée des princes (novembre 1792), fut arrèté, emprisonné à Paris et guillotiné en 1794.

Louis-Marie comte de Chevigné était, en 1790, lieutenant dans Dauphiné-infanterie. Il émigra en 1791, fit la campagne de 1792 comme aide-major de la brigade d'Armagnac, fut nommé lieutenant au régiment de Béthizy (1794), fit la campagne de 1796 à l'armée de Condé, rentra en France en 1798, fut attaché comme capitaine à l'état-major de Châtillon en 1799, et fit la campagne de 1815 dans la division Coislin. Son frère Jacques-Antoine, d'abord lieutenant dans Dauphiné-infanterie, puis capitaine dans Chartres-dragons, donna sa démission en 1790, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans les mousquetaires, celles de 1793 et 1794 comme officier dans l'armée anglaise, celle de 1795 dans les volontaires de lord Moira, rentra en France en 1797 et fut attaché jusqu'en 1800, comme lieutenant-colonel à l'armée Royale de Haute-Normandie (Arch. Guerre ; Saint-Allais, tome VII).

Pierre-Joseph-Marie de Cibon, né vers 1772 à Toulon d'un père provençal et d'une mère bretonne, domicilié à la Chesnaye en Gaël, élève à l'école d'artillerie de Metz, 1789-91, émigra, sous-lieutenant d'artillerie à l'armée du duc de Bourbon (septembre 1791-novembre 1792), chasseur à pies dans l'armée autrichienne (mars 1793), sous-lieutenant volontaire dans la 4ème compagnie du cadre d'Allonville à Guernesey (juin 1795), profita de l'expédition de l'île d'Yeu pour passer en Bretagne ; nommé major aide de camp du chevalier de la Vieuville, chef de la 6ème division de l'armée royale d'Ille-et-Vilaine, commandée par M. de Puisaye, novembre 1795, il se distingua au combat du 1er février 1796 et sur-tout à l'affaire du Crouais le 22 février 1796, où, combattant seul pour soutenir la retraite du détachement qu'il commandait, il fut enveloppé par les troupes républicaines, blessé de trois coups de feu, de trois coups de baïonnette et de sept coups de sabre, dépouillé, massacré et laissé pour mort sur le champ de bataille ; il dépose les armes en juin 1796, fait la campagne de 1799-1800 à l'armée de la Prévalaye comme major commandant en second la 6ème légion sous les ordres de Félix de Botherel, et celle de 1815 (juin-septembre) comme colonel aide-major général à l'armée du Morbihan commandée par de Sol sous les ordres du major général M. de la Boessière qui, dans un certificat daté de Rennes le 18 novembre 1815, atteste « ses services, son activité, sa capacité et son dévouement » (Arch. Guerre).

Cillart de la Villeneuve (Jacques), fils d'une Kerousy, né à Tréguier en 1765, lieutenant depuis 1787 dans Foix-infanterie, fit à l'armée de Bourbon la campagne de 1792 avec les officiers de son régiment, passa en 1794 à l'armée de Condé comme chasseur noble puis en 1795 aux hussards du prince Louis de Rohan, fut blessé et pris en 1796, réussit à s'échapper et à rejoindre son régiment et fut réformé pour blessures en juillet 1799. Son frère Joseph-Marie-Fidèle, né à Tréguier en 1768, sous-lieutenant dans Foix depuis 1784, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 avec son frère, prit part en 1793 à la défense de Maestricht, rejoignit en avril 1794 l'armée de Condé où il entra dans l'artillerie noble et qu'il quitta en décembre 1799 pour passer d’abord comme lieutenant de carabiniers (mars 1800), puis comme capitaine (26 juin 1800) dans le 1er régiment de chasseurs francais que commandait le général Willot et qui, d’abord destiné à participer au soulèvement des royalistes du Midi que devait diriger Willot, fut, après Marengo, employé par les Anglais au siège de Porto-Ferrajo, puis caserné à Minorque où il fut licencié en 1802. Un troisième frère : Jean-Etienne-Marie, né en 1755, avait été de 1773 à 1779 sous-lieutenant au régiment du Roi. Il émigra en 1791 et fit la campagne de 1792 avec ses deux frères. Après le licenciement il les quitta pour passer à Guernesey, entra au régiment du Dresnay, fut pris à Quiberon et fusillé en 1795. D'après une note de son fils Alexandre, deux autres Cillart qu'il appelle ses oncles et qui étaient en réalité, l'un son oncle, l'autre son grand-oncle, faisaient partie de la même expédition, le capitaine de vaisseau Jean-Marie, commandant la compagnie des volontaires (ceci est une erreur), dans le corps de M. d'Hector, et Amand, élève de la marine, et furent tués au combat du 16 juillet 1795. Tous deux, dit Alexandre, venaient de l'armée de Condé. Lui-même né à Tréguier en 1783, n'émigra qu'en octobre 1792, lorsque sa mère, née le Gentil de Rosmorduc, vint rejoindre son mari à Guernesey avec ses trois enfants. Il entra dans La Châtre comme chasseur noble en 1798 et y servit jusqu'en 1802, puis entra dans l'armée française en 1807 et fut fait prisonnier à Baylen. (Arch. Guerre).

Cillart de Kermaingui (Joseph-René-Claude), né en 1778 à Pleubian, fils de Hyacinthe, officier de marine, et d'une nantaise, Mlle Merland, se dit neveu du chef d'escadre Cillard de Suville, du maréchal de camp Cillart de la Villeneuve, et de trois officiers de marine qui périrent à Quiberon (en réalité deux officiers de marine et un ancien officier d'infanterie). Emigré avec ses parents le 26 juillet 1791, il fut inscrit à Jersey sur les cadres du régiment de la marine. Rentré en France le 17 août 1792 comme chargé d'une mission à l'intérieur, il fut arrêté comme suspect et détenu pendant vingt mois dans les prisons de Guingamp (1793-1794). A peine remis en liberté « il s'empressa » dit-il, de rejoindre l'armée royale de Bretagne commandée par M. de Boishardy, sous les ordres duquel il fit la fin de la campagne de 1794 et celle de 1795 dans la compagnie des volontaires de la couronne (qu'il appelle ailleurs la compagnie d'élite. et reçut deux blessures à l'affaire de Vitré : un coup de feu à la jambe droite et un coup de sabre à la main gauche. Cela ne peut se comprendre que des chevaliers catholiques de l'armée de Boisguy. Après la défection (il veut dire sans doute le licenciement) de ce corps (1796) il fut obligé de se cacher pendant trois ans. Il reprit les armes en 1799 comme capitaine de cavalerie attaché à l'état-major, mais cette fois, à l'armée de Chatillon, fut de nouveau obligé de se cacher de 1801 à 1804, fut nommé en 1814 sous-préfet de Domfront, et, en 1815, chef d'escadron faisant fonctions d'inspecteur aux revues dans l'armée de d'Andigné. Son frère cadet, René-Elisabeth-Joseph, né à Pleubian en 1779 ou 1780, fit les campagnes de 1799-1800 à l'armée de Chatillon comme officier volontaire sous les ordres de Terrien et de Montardat et prit part aux affaires de Noyant et de Châteaubriant (Arch. Guerre).

Le chef d'escadre Cillart de Suville fit lui-même la campagne de 1792 dans le corps de la marine royale comme chef de la 5ème compagnie, et fut nommé commandeur de Saint-Louis en 1798 (Arch. Guerre, Marzas, tome III, p. 7).

François-Charles-Sébastien de Clairambault ou Clérembautl, né en 1766, sous-lieutenant dans La Fère-infanterie en 1790, émigra et fut tué au combat de Menin le 11 novembre 1793, servant probablement dans La Châtre, Son frère, Louis-François-Marie, né en 1769, officier d'artillerie, émigra en 1791, et fit campagne à l'armée de Condé et de Bourbon (Saint-Allais, tome VIII).

Jean-Baptiste-Félicité de Coetlogon, né en 1773, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, puis fut attaché à la personne de la comtesse d'Artois (Saint-Allais, tome IX).

Colin de la Brunerie (Thomas-Marie-Jacques), né à Saint-Malo, lieutenant du génie depuis 1785, émigra le 24 juin 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, servit de 1793 à 1795 sous les ordres du maréchal de Castries, et fit, dans l'armée russe, la campagne de Suisse de 1799 (Arch. Guerre).

Trois de Cornulier figurent sur les registres de la commission. Le premier, Jean-Pierre, né à Nantes le 31 janvier 1750, d'abord mousquetaire (1764) puis sous-lieutemant (1774), enfin capitaine (1781) dans Royal-Pologne-cavalerie, émigra en 1791, et fit la campagne de 1792 à l’armée des princes dans la compagnie de Royal-Guyenne. Le second, Jean-Baptiste-Théodore-Benjamin émigra en 1790, fil la campagne de 1792 d'abord dans l'escadron de Reine-cavalerie, puis dans les mousquetaires, servit de 1793 à 1795 dans du Dresnay, et, après avoir échappé au désastre de Quiberon, fit les campagnes de 1796 à 1802 dans le régiment d'artillerie de Rotalier. Un troisième, Alexandre-René-Augustin, né à Saint-Etienne de Mermorte, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans les chevau-légers, servit en 1793-1794 dans les cadres du prince de Léon à Jersey, rentra en Bretagne en 1795 et servit dans l'armée royale, d'abord comme officier volontaire puis comme major de division (1796-1797). Un quatrième, Louis-Auguste, né à Saint-Etienne de Mermorte, n'émigra pas, et fut successivement officier volontaire dans l'armée de Charrette de 1793 à 1796, puis major de la légion de Machecoul en 1799-1800 (Arch. Guerre).

Le condéen que Muret désigne sous le nom de Corroler-Kerné s'appelait en réalité Coroner de Kervescanton (Vincent-Charles-Marie). Emigré le 8 janvier 1792 il avait fait la campagne de cette année à l'armée des princes, celles de 1794-1795 à la légion de Béon et celles de 1796-1801 à l'armée de Condé (Arch. Guerre).

Joseph-Marie de Couessin de Kerhaude, né à Guérande le 11 décembre 1763, venait d'être nominé capitaine d'artillerie le 6 février 1792 lorsqu'il émigra. Il fit la campagne de 1792, passa en 1793 au service de la Hollande, probablement dans le groupe d'artillerie de M. de Quiefdeville, puis en 1795 au service Russe et fut employé jusqu'en 1802 en Russie et en Turquie. Etienne-François, probablement son frère, né à Guérande, le 21 avril 1768, émigra le 20 août 1791, fit la campagne de 1792 dans les compagnies nobles d'ordonnance et celles de 1794 à 1801 à l'armée de Condé, dans la 5ème compagnie des chasseurs nobles où il fut blessé à Kamlach en 1796 (Arch. Guerre).

Georges-Maurice-Pierre de Couessin de Boisriou, né à Quévert (Côtes-du-Nord) le 9 mars 1770 avait été nommé lieutenant au régiment de Béarn le 15 septembre 1791, il émigra le 14 janvier 1792, fit la campagne avec les officiers de son régiment puis entra comme cadet dans le régiment de Rohan en 1793 et y servit jusqu'à la fin de 1795 où le gouvernement anglais licencia ce qui restait du régiment après le désastre de Quiberon. Louis-Jean-Georges, probablement son frère, né le 29 décembre 1775, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans la compagnie de Béarn, celles de 1794 et 1795 dans les uhlans britanniques et celles de 1796 à 1799 dans le régiment de Waldstein (Arch. Guerre).

Couffon de Kerdellech (Gabriel-Marie), né à Pontrieux en 1771, élève à l'Ecole militaire de Bretagne, sous-lieutenant en 1789 dans la Couronne-infanterie, émigra en janvier 1792, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes avec les officiers de son régiment, celle de 1793 à l'armée de Condé dans la compagnie n° 10 des chasseurs nobles, la quitta le 10 février 1794 pour raison de santé, se retira à Maestricht, et fit la campagne de 1794 sous les ordres du comte de Cillart dans la petite armée levée par l'évêque de Liège pour la défense de sa principauté. Son frère aîné, Yves-Anne, garde du corps en 1789, était de service à Versailles lors de la fatale journée du 6 octobre : « lors du départ du roi en 1791 ; il eut, dit son frère, le bonheur d'être choisi comme courrier pour précéder sa Majesté » ; il fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, une campagne à l'armée de Condé au 1er régiment de cavalerie noble et mourut de maladie à Lubeck en 1798. (Arch. Guerre).

Hyacinthe-René de Courson de Lissineux, chevau-léger de 1785 à 1787, émigré en 1791, fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne sous les ordres de M. de Talhouet, passa à Jersey, entra en 1793 dans les cadres de du Dresnay, où il faisait partie de la compagnie du chevalier de la Houssaye, fusillé depuis à Quiberon, puis dans les cadres du prince de Léon, compagnie de Pontbellanger, accompagna le comte d'Artois à l'île d'Yeu, d'où il regagna la Bretagne et fit les campagnes de 1795-1796 dans l'armée royale des Côtes-du-Nord comme chef de bataillon. Avec l'humeur caustique dont sa correspondance, que j'ai entre les mains, fournit beaucoup de preuves, il s'excuse de ne pouvoir fournir de certificats, car, dit-il, « dans le seul canton où j'ai commandé j'ai vu périr onze chefs en moins d'un an ». Après la dissolution des armées royales, il se rendit à Paris, et fut emprisonné au Temple avec les autres chefs royalistes qui s'y trouvaient. Après sa sortie de prison, « je fus exilé pendant quatre mois à Troyes en Champagne. Après quoi je rentrai dans ma famille et m'établis ».

Alexandre-Jacques-François de Courson de la Villevalio, né à Trédaniel le 23 mars 1767, entré à l'Ecole militaire le 7 septembre 1782, nommé sous-lieutenant dans Lorraine-infanterie en 1784, venait de recevoir son brevet de lieutenant le 15 septembre 1791, lorsqu'il émigra le 5 octobre. Il fit la campagne de 1792 à l'armée des princes avec les officiers de son régiment, dans la compagnie desquels il avait été inscrit le 1er juin, passa comme volontaire dans la légion de Carneville le 1er mars 1793, puis comme chasseur noble dans la légion d'Etienne de Damas le 1er mai 1794, enfin comme sous-lieutenant dans le régiment de Mortemart le 1er septembre 1795. Il rentra en Bretagne le 1er octobre 1798, fut nommé le 1er octobre 1799 colonel chef de division dans l'armée des Côtes-du-Nord, déposa les armes en 1800, fut nommé le 9 mars 1815 commandant des volontaires royaux des Côtes-du-Nord, puis le 22 mai, chef de l'armée royale de ce département, « à l'exception des parties annexées aux légions dite de Saint-Méen et de Gourin ». Colonel de la garde royale le 4 octobre 1815, il exerça son commandement jusqu'au 27 avril 1828, époque où le ministère Martignac le mit en disponibilité, sans doute pour faire une concession aux libéraux de l'époque. Le ministère Polignac le rappela à l'activité en le nommant inspecteur général le 23 mai 1830, mais la révolution de juillet vint de nouveau interrompre sa carrière, et le 20 août suivant il était admis définitivement au traitement de réforme.

Le condéen de Courson (cavalerie noble, compagnie N° 2 en 1801) appartenait à une branche établie à la Sauvetat du Drot (Lot-et-Garonne). Lieutenant dans Orléans-infanterie, il avait commandé en 1792 la noblesse de Basse-Guyenne à l'armée de Bourbon (Arch. Guerre).

Gabriel-Jonathas-François de Crésolles, né à Lannion en 1755, entré comme volontaire dans Véxin-infanterie en 1773, sous-lieutenant en 1775, démissionnaire en 1778, émigra le 1er octobre 1791, fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, appartint aux cadres de du Dresnay de 1793 à 1796, passa en Bretagne en 1796 et fut nommé par le conseil général de l'armée royale de Bretagne chef de division chargé d'insurger la région où il se trouverait, c'est-à-dire le pays de Lannion. Dans ses états de services, il ne compte comme campagnes que celles de 1792 et de 1796 (Arch. Guerre).

Denis de Keredern de Trobriand (Fidèle-Amand-Marie-Constant), né en 1770, entré à l'école de Sorèze en 1779, passé à l'école militaire de Paris 1786, sous-lieutenant dans Bourbonnais-infanterie depuis 1787, émigré septembre 1791. campagnes de 1792 à 1801 à l'armée de Condé, d'abord dans l'infanterie noble, compagnie N° 6 ou de Bourbonnais 1792-1794, puis comme brigadier dans les chasseurs (lisez chevaliers) de la couronne, compagnie Taillefer, 1795-1798, enfin connue sous-brigadier dans la cavalerie noble, escadron des anciens gardes du corps, compagnie de Montesquiou ou N° 6, 1799-1801, rentré en France au début de 1802. emprisonné au Temple, élargi lors de l'amnistie de 1802, entré dans l'armée française comme lieutenant au 2ème régiment étranger (Arch. Guerre).

Aimé du Bois de Beauregard, de Caro (Morbihan), d'abord lieutenant au régiment provincial de Vannes en 1771, puis officier aux grenadiers royaux de Bretagne eu 1778, émigra, fit la campagne de 1792 dans la compagnie d'Auvergne, et celles de 1793 à 1796 dans les vétérans de La Châtre. Son frère (François-Ange-Marie), fusillé à Quiheron, avait été capitaine au régiment de Vannes en 1773, avait émigré en 1791, avait fait la campagne de 1792 dans la compagnie Royal-Auvergne, et était entré dans La Châtre en 1793.

Constance-François-Julien-Claude du Boisbaudry, de Rennes, successivement sous-lieutenant (1774), lieutenant (1787), puis capitaine (1788) dans Monsieur-dragons, était depuis le 1er juin 1789 capitaine de remplacement dans Commissaire général-cavalerie. Il émigra et fit la campagne de 1792 à l'armée des princes (Arch. Guerre).

Esprit-Pierre-Agathe du Boiguéhéneuc, entré dans la Marine comme aspirant en 1780, lieutenant de vaisseau en 1788, émigra en juillet 1792 et fit la campagne de l'armée des princes dans le corps de la Marine. Il prit part en 1793 à la défense de Maestricht comme officier d'artillerie, entra en 1795 dans l'infanterie de la légion de Rohan et fui licencié au mois de novembre de cette année (Arch. Guerre).

Henri du Boishamon, né à Montauban en 1776, élève l'école d'artillerie de Metz en 1790, émigra, fit la campagns de 1792 dans l'infanterie de la coalition bretonne, celles de 1793 et 1794 dans le régiment autrichien de Beaulieu-infanterie, entra en mars 1795 comme lieutenant d'artillerie dans la légion d'Oilliamson et profita de la seconde expédition de Quiberon pour rentrer en Bretagne et rejoindre les chouans. Sa biographie, écrite par un anonyme, a été éditée à Dinan en 1879.

Alexandre-Mare du Bot, émigré en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, et profita de l'expédition de l'île d'Yeu en 1795 pour rejoindre les chouans (Saint-Allais, tome Ier ; Cretineau-Joly, tome V ; p. 176).

Hyacinthe-Antoine-Jean-Victor du Botderu, né à Plouay (Morbihan) en 1764, capitaine dans Artois-cavalerie depuis 1786, émigra en mai 1791, fit la campagne de l’armée des princes en 1792, celle de 1815 à l'armée royale du Morbihan, el fut sous la Restauration député puis pair de France (Arch. Guerre).

Jean-Marie du Bouetiez, de Hennebont, lieutenant dans Navarre-infanterie, venait d'être nommé capitaine-adjudant-major le 1er mars 1791, lorsqu'il émigra et fit la campagne de 1792 dans la compagnie de Navarre, commandée par le marquis de Mortemart (Arch. Guerre).

Louis-Malo du Breil du Chalonge, né à Pleudihen en 1752, ancien officier dans Lorraine-infanterie, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, puis servit dans les cadres du prince de Léon. Son cousin Guillaume-Bonaventure du Breil de Rays, né à Lannebert en 1747, ancien capitaine dans Jarnac-dragons, émigra en 1792 et fit la campagne de l'armée des princes. Un autre cousin, Jean-Malo-Hyacinthe du Breil de Nével, né à Quimper en 1743, ancien capitaine de dragons, d'abord agent actif du marquis de la Rouërie, émigra pour échapper aux poursuites dirigées contre lui à cette occasion, fit la campagne de l'île d'Yeu et rentra en France en 1800. A une autre branche appartenaient les trois frères du Breil de Ponthriand : Augustin-Marie-Joseph-Prosper, né à Dinan en 1773, qui émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, entra en 1793 dans les cadres de du Dresnay, et passa en 1794 dans ceux du prince de Léon : Louis-Marie-Victor, né à Dinan en 1774, qui suivit partout son frère aîné ; et Toussaint-Marie, né à Dinan en 1776, émigré en 1791, rentré en Bretagne un 1792, arrêté prés de Dol le 25 décembre, élargi après huit mois de détention à condition d'entrer dans l'armée républicaine, qu'il quitta dès qu'il le put pour aller rejoindre les chouans, auteur de curieux Mémoires publiés en 1897. (Histoire généalogique de la maison du Breil).

Corentin du Brieux, fils de Joseph du Brieux et de Francoise du Chatel, né à Plougastel-Saint-Germain le 29 décembre 1766, entra canuse cadet gentilhomme dans la milice garde-côtes en 1782, fut nommé lieutenant de la compagnie de Crozon le 22 mai 1789, émigra, fit la campagne de 1792 à l’armée des princes avec les officiers d'Angoulême-infanterie, celles de 1793 et 1794 dans La Châtre, celles de 1795 et 1796 dans le corps du prince de Léon, et fit partie de 1797 à 1814, de la compagnie des vélérans de Gouvello. Il fut breveté major en 1814. Il composa en 1815 et fit imprimer à Londres en 1822 une curieuse petite brochure en vers de 32 pages, que je crois tris rare, intitulée Le Libéral et l’Ultra contractés, signée simplement de son prénom, le chevalier Corentin. Son frère Victor, né à Plougastel-Saint-Germain le 13 janvier 1768, lieutenant dans la garde-côtes, attaché à la marine à Brest en 1789, émigra en octobre 1791, fit la campagne de 1792 avec son frère, entra en 1793 dans La Châtre, compagnie Haize, fut grièvement blessé à Hondschoote, passa en Angleterre en 1794 pour guérir ses blessures, rentra en Bretagne au début de 1795, fut blessé d'un coup de feu à l'affaire de Saint-Quay près de Saint-Brieuc, fut employé comme chef de canton dans la division de Quimperlé et Pont-l'Abbé jusqu'en 1800, fut détenu pendant plusieurs mois à Paris au Temple, puis transféré à Tours et enfin à Moulins où il resta interné jusqu'en 1814, fut alors breveté cher de bataillon, entra dans les gardes de la porte et fit la campagne de Belgique en 1815, sous le duc de Berry (Arch. Guerre).

Thomas-Louis du Couëdic émigra, fit la campagne de 1792 dans la cavalerie de la coalition bretonne, puis passa en Hanovre et fut nommé chevalier de Saint-Louis comme capitaine en 1799. Thomas-Jean-Marie, son fils, né en 1762, lieutenant de vaisseau, émigra, fit la campagne de 1792 avec son père, passa en 1793 dans l'armée russe fut nommé chevalier de Saint-Louis en 1796, reprit les armes en 1815 el fut tué le 21 juin au combat d'Auras. Charles-Louis, appartenant à une autre branche, né en 1777, fit la campagne de 1792 dans la cavalerie de la coalition bretonne, rejoignit l'armée de Condé en 1793 et fit cette campagne dans la cavalerie noble, 1ère du 2ème escadron, passa comme sous-lieutenant dans les uhlans de la légion de Mirabeau en 1794, puis dans les dragons d'Enghien en 1798, fut blessé le 7 octobre 1799 au combat de Constance et nommé chevalier de Saint-Louis en 1800, rentra en France en 1801, entra dans l'armée en 1812 et fut en 1815 attaché à l'état-major du duc de Bourbon Saint-Allais, tome 17 ; Mazas, tome III, p 26, 57 et 154).

Jérôme-Bonaventure du Fou de Kerdaniel, de Plélo, lieutenant dans Lyonnais-infanterie, de 1762 à 1767, gourverneur de Pontivy en 1784, émigré en 1791, fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, servit dans les cadres de du Dresnay de 1793 à 1794, fit l'expédition de Quiberon en 1795, fit partie des vétérans de Gouvello de 1796 à 1814, et recut en 1814 un brevet de colonel (Arch. Guerre).

Le marquis du Hallay, né à Romazy, avait servi dans les mousquetaire, (il figure comme cornette dans la 2ème compagnie dans l'Etat Militaire de 1768). Ceux-ci avaient été licenciés en 1775, mais lorsque les nombreux survivants se retrouvèrent en émigration en 1791, ils constituèrent avec quelques nouvelles recrues ce qu'on amide la 2ème compagnie noble d'ordonnance dont le marquis du Hallay eut le commandement. Après le licenciement de l'armée des princes, il fut successivement colonel à la suite d'un régiment de hussards au service de l'Autriche, puis officier dans le régiment d'infanterie de Maugé au service de l'Angleterre (Saint-Allais, tome X).

Pierre-Marie-Alexis du Messis d'Argentré, d'abord chevau-léger de la Garde 1777, était depuis 1782 capitaine de remplacement dans Royal-Lorraine-cavalerie (Etat Militaire de 1790). Il émigra en 1791 et fit la campagne de 1792 à l’armée des princes (Arch. Guerre).

Cinq du Plessis de Grénédan ont un dossier à la commission des anciens officiers émigrés : 1er Louis-François, né à Rennes en 1744, entré comme volontaire en 1760 dans Penthièvre-infanterie, y était capitaine depuis 1777, lorsqu'il emigra en 1791. Il commanda d'abord une compagnie réunie à Gréven-Macher sur l'ordre du général de Bouillé, puis fit la campagne de 1792 à l'armée des princes comme commandant en second la compagnie de Penthièvre ; servit de 1794 à 1796 dans le corps du prince de Léon et reçut en 1814 le brevet de colonel ; 2° Laurent-Jude, né à Rennes le 1er octobre 1747, sucessivement sous-lieutenant (1765), lieutenant, puis capitaine (1775) dans Reine-dragons, puis major au 6ème chasseurs à cheval, enfin en 1785, lieutenant-colonel du 12ème chasseurs. Il émigra en 1792, commanda à l'armée des princes la compagnie formée des officiers de son régiment, puis à Jersey de décembre 1794 à décembre 1795 le premier des cadres du prince de Léon et fut breveté colonel en 1814 ; 3° René-Jean, né en 1763, sous-lieutenant (1779), puis lieutenant (1787) dans Navarre-infanterie venait d’être nommé capitaine lorsqu'il émigra en 1791. Il fit la campagne de 1792 avec les officiers de son régiment, celles de 1793 et 1794 dans l'infantrie noble à l'armée de Condé, et celles de 1795 à 1802 dans le régiment de Mortemart : 4° François-Fortuné était depuis 1785 sous-lieutenant hors cadres dans les chasseurs à pied des Ardennes. Il émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes avec les officiers du 12ème chasseus à cheval ou chasseurs de Champagne, passa en Angleterre en 1793 et fit la campagne de Quiberon ; 5° Philippe-Marie, né à Rennes en 1773, entré en 1787 dans la marine royale, émigré en 1791, fit la campagne de 1792 avec les officiers de Penthièvre-infanterie, celles de 1793 et 1794 dans l'armée autrichienne, entra dans le corps du prince de Léon, passa en Bretagne en novembre 1795 après l'expédition de l’île d'Yeu et servit comme chef de bataillon dans l'armée de Cadoudal, division de Saint-Régent. Incarcéré en mars ou avril 1798, il ne fut élargi qu'en février 1800, et ne put par conséquent prendre part à la seconde guerre civile, mais il reprit les armes en 1815, ayant reçu le 1er mai le brevet de lieutenant-colonel de la 6ème légion dans l'armée royale du Morbihan (Arch. Guerre).

J'ai trouvé quatre du Pontavice dans les dossiers de la commission des anciens officiers : 1° René-François, lieutenant dans Roussillon-infanterie, embarqué en 1781 pour l'Inde où il prit part au combat du 13 juin 1783, émigra, fit la campagne de 1792 avec les officiers de son régiment et de 1793 à 1795 au régiment de Lœwenstein ; 2° Louis, né à Landéan le 1er novembre 1763, émigra le 10 septembre 1790, lit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, compagnie du comte de Kermadec avez MM. Dufeu, de Vallois, du Pays du Teilleul, qui lui délivrent un certificat, rentra en Bretagne après le licenciement de novembre 1792, se joignit aux vendéens en septembre 1793 (lisez octobre) lors de leur arrivée à Laval en même temps que du Boisguy, fut attaché à la division Piron, armée de la Trémoille, ou comme dit le lieutenant-colonel Boiton, servit dans la petite Vendée sous les ordres de Talmont, fut blessé à Granville à Laval et au Mans (Laval devrait être placé avant Granville), pril part en outre aux affaires de Dol, d'Antrain et de Pontorson (octobre-décembre 1793), continua la lutte en Bretagne sous du Boisguy et combattit notamment au Chatelier et à la Vieuxville, fut emprisonné à Rennes en 1795, s'échappa, passa à Jersey où il fut incorporé dans le corps du prince de Léon, 1er février 1796 (ses états disent à tort qu'il servit aux cadres du comte du Dresnay formés par ordres du prince de Léon), rentra en Bretagne en 1798 reprit sa place dans la légion de Fougères dont il devint major (le tableau publié par Muret le dit simplement chef de canton) et où il servit jusqu'en 1802, enfin lors de la prise d'armes de 1815, il se fit inscrire pour l’exemple comme premier grenadier dans la 2ème compagnie sous les ordres de Pillet, qui, en l'absence de Boisguy emprisonné à Saumur, essayait de réorganiser les royalistes du pays fougerais ; 3° Julien-Pierre-Victor était né en 1773 à Saint-Senier de Beuvron (Manche). Dans ses états de service, il dit avoir été, en 1791 et 1792, recruteur pour la coalition de M le marquis de la Rouërie, être entré en 1793 dans l'armée vendéenne commandé par le prince Tallemon (Talmont) dans la division Lirotte (Lyrot) et avoir pris part aux affaires de Granville, le Bois de la Clis, la Pellerine et le Mans. Rentré chez lui après cette dernière et désastreuse bataille, il fut dénoncé par Frain, agent du pouvoir exéculif, et incarcéré à Avranches. Mis en liberté le 24 juillet 1794, il alla rejoindre du Boisguy qui le nomma capitaine de l'une des compagnies de chasseurs 1795, pris part aux affaires de la Piochés, de la Croix-Avranchin, de la Chapelle-Janson, de la Técherie, de la Batallière et de Romagny où il reçut deux blessures. Il fit sa soumission en juillet 1796, fut incarcéré trente-deux mois au mont Saint-Michel d'avril 1797 à décembre 1799, assita probablement aux derniers combats el accepta en 1801 un emploi dans les douanes ; 4° Son frère Jacques-René, né en 1777, servit sous du Boisguy d'abord comme sous-lieutenant, puis comme lieutenant, enfin en 1799 comme capitaine et prit part en 1795-1796 aux affaires de la Piochais, de Saint-James, de la Croix de Valennes, de Poillé, de Romazy, de Romagny, de la Chapelle-Janson où il fut blessé et en 1799, à celles de la Croix (nouvelle blessure), de Saint-Benaist, etc. (Arch. Guerre).

Victor du Rocher de Saint-Riveul, sous-lieutenant de remplacement dans Aquitaine-infanterie en 1786, émigra en octobre 1791 et fit à l'armée de Condé les campagnes de 1792 à 1797 dans la compagnie n° 2 des chasseurs nobles, où il prit par aux combats des 20 et 21 août, 12 septembre, 13 octobre, 2 et 8 décembre 1793, 13 août, 2, 18, 19 et 24 octobre 1796. Il rentra en France en 1802. Son frère aîné, André-François-Jean, né à Plénée en 1769, chevau-leger de la garde en 1784, avait été tué à Rennes dans la sanglante bagarre du 27 janvier 1789. Son père, Henri-François-Jean, né en 1730, et ses deux oncles : Jean-Victor, né en 1733, ancien capitaine dans Aquitaine-infanierie, et Emmanuel, né en 1734, chef de division des armées navales, émigrèrent tous trois, J'ignore les services en émigration des deux premiers, qui moururent à Jersey, l'un en 1810, l'autre en 1809. Emmanuel fut major dans Hector en 1794-1795 et mourut en 1800 en Angleterre. (Association Bretonne, année 1896, p. 111 à 113).

Quatre frère Espivent de Perran, émigrérent en 1791 : 1° Antoine, élève de la marine fit la compagne de 1792 dans la cavalerie de la coalition bretonne, passa dans la légion de Rohan-infanterie, puis dans le corps du prince de Léon, rentra en Bretagne en 1795 après l'expédition de l'île d'Yeu, devint chef de canton dans l'armée de Scepeaux, fut emprisonné à Oléron en 1798 el s'évada en 1801 ; 2° François, rentra en France dès 1792 ; 3° Louis, sous-lieutenant depuis 1789 dans Piémont-infanterie. servit abord à l'armée de Condé dans l'infanterie noble, puis avec son frère Antoine dans Rohan, dans Léon et dans l'armée de Scépeaux ; 4° Charles, servit d'abord aux chevau-légers, puis à l'armée de Condé, se retira pour cause de maladie et mourut à Juliers en 1794. Leur père, Antoine-Guillaume, né à Nantes en 1731, qui avait également émigré, mourut près de Munster en 1795. Leur oncle Denis-Jean fit la campagne de 1792 dans l'infanterie de la coalition bretonne. Enfin leur cousin germain Pierre-Sébastien-Daniel Espivent de la Villesboisnet fit la campagne de 1792 dans la cavalerie de la coalition bretonne, rentra en France, fut emprisonné à Paris en juin 1795 et retourna en Angleterre où il se maria en 1805 (Saint-Allais, tome XV).

Euzenou de Kersalaun (Ange-Louis), élève de l'école militaire, sous-lieutenant le 1er mars 1791, émigra en 1792, entra comme volontaire dans la légion de Mirabeau, puis passa en 1794 dans la légion de Rohan, d'abord dans l'infanterie, puis dans la cavalerie et de nouveau dans l'infanterie. Il y servit jusqu'en 1800 et y reçut trois blessures graves. Il obtint, en 1814, un brevet de capitaine (Arch. Guerre).

Hilarion de Forsanz du Houx, né en 1749, mousquetaire de la garde, fit la campagne de 1792 comme brigadier dans son ancien corps. Jean-Baptiste-Joseph-Ange, probablement son fils, né le 13 juin 1776), émigra le 1er août 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, entra en 1793 dans l'infanterie de la légion de Damas, y fut blessé en 1794, passa en 1795 dans Rohan-Montbazon, et rejoignit en 1796 l'armée de Condé, où il servit dans l'infanterie noble jusqu'en 1798 (Arch. Guerre).

Foucher de la Fertière, de Rennes, né le 23 décembre 1764, entra dans l'armée à Lorient en 1784 comme cadet, fut nommé, en 1785, sous-lieutenant au régiment de la Guadeloupe, revint en France en 1790, émigra en 1792, fit la campagne de cette année dans la compagnie de Piémont, celle de 1793 dans la légion de Béon, celles de 1794 et 1795 dans l'infanterie de la légion de Rohan, rejoignit les Chouans en 1796, et fit cette campagne et celles de 1799-1800 dans l'armée de Haute-Bretagne (Arch. Guerre).

Fournier de Pellan (Jean-Louis-Marie), né à Guérande en 1753, page du duc de Penthièvre en 1769, volontaire (1771) puis officier (1772) dans Penthièvre-dragons, major de Reine-dragons depuis 1789, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans les gardes du corps, et celle de 1794 comme colonel de cavalerie dans la petite armée du prince évêque de Liège (Mazas, tome III, p. 483).

Fournier de la Chataigneraie (Émile-Casimir), né à Rennes en 1763 demeurant au Boisauvoyer, en Maure, capitaine réformé dans Reine-dragons, émigra et fit la campagne de 1792 comme agrégé aux gardes du corps (Arch. Guerre).

Gardin de la Bourdonnaye (Jacques-François), né à Rennes en 1770, sous-lieutenant dans Condé-infanterie, émigra le 14 décembre 1791, rejoignit l'armée de Condé le 1er mars 1792 et servit dans l'infanterie noble jusqu'en 1801 (Arch. Guerre).

Gardin de la Pillardière (Auguste-Bon-François), né à Martigné-Ferchaud en 1753, embarqué en 1774 sur le Duc de Penthièvre sous M. de Kerangal, capitaine de la compagnie des Indes, fit la campagne de 1775 à Mahé sous les ordres de M. de Clonard, embarqué comme volontaire en 1779 sur le Diadème, commandé par M. de Dampierre, en nommé officier en récompense de sa belle conduite à la prise de la Grenade, au siège de Savannah et au combat de la Martinique du 18 décembre, émigra et fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne sous MM. de Talhouet et de Cély (Arch. Guerre).

Gardin de la Marchée (Jean-Marie), entré comme sous-lieutenant dans Dauphin-dragons en 1772, était capitaine depuis 1788 lorsqu'il émigra en 1791. Il fit toutes les campagnes de l’armée de Condé, de 1792 à 1794 dans la cavalerie noble, de 1795 à 1797 comme aide-major des chevaliers de la Couronne, et celles de 1798 à 1801 comme aide-major de la cavalerie noble. Il ne rentra en France qu'en 1814, fui nommé sous-aide-major des chevau-légers de la garde, marechal de camp en 1815 et rejoignit Louis XVIII à Gand (Mazas, tome III, p. 425).

Garnier du Fougerais (Laurent), né à Saint-Malo en 1772, émigra en 1792, fit la campagne dans la cavalerie de la coalition bretonne, entra comme cadet en 1793 dans les hussards de Saxe et passa en 1795 dans les hussards de Choiseul, se trouva au passage de la Roer, aux batailles de Tirlemont. de la Sambre, de Charleroi, etc…, fit partie du détachement qui, embarqué pour l'Inde, fit naufrage sur la côte de Calais, resta emprisonné pendant cinq ans (1795-1800), et reprit les armes en mars 1815 comme major du corps de volontaires royaux levé à destination d'Angers pour combattre Napoléon sous les ordres de son parent Jean Garnier du Fougerais, lequel fut licencié au bout de quelques jours (Arch. Guerre).

Gasté de la Palu (Maurice-Simon), né à Saint-Malo le 18 décembre 1771, aspirant d'artillerie en 1786, sous-licutenant hors cadres dans Orléans-dragons en 1789, sortit de France le 28 février 1791, fit la campagne de 1792 dans les mousquetaires, celles de 1793-1794 dans la légion de Damas, passa en avril 1795 dans le corps d’Oilliamson, compagnie de Chambray alors commandée par Jean-Armand de Hercé en l'absence du capitaine et du lieutenant, fit la campagne de l'île d'Yeu, passa en Bretagne en avril 1796, fut arrêté en 1798 à Saint-Mars-sur-Colmont (Mayenne) et emprisonné à Oléron d'où il s'évada en 1804 (Arch. Guerre).

Jean-Julien-Judith de Gaudrion, né en 1739, ancien officier de dragons, émigra en 1791 avec ses trois fils aînés et fut rejoint en 1792 par sa femme et ses trois autres enfants, deux fils et une fille. Je ne connais de façon un peu précise que les états de service du second fils, Victor, né à Plouer en 1771 (Saint-Allais) ou à Saint-Malo en 1772 (Arch. Guerre), élève d'artillerie en 1789, ayant fait la campagne de 1792 à l'armée de Condé, passé en 1795 dans le régiment de Rotalier, où il devint lieutenant en 1795 et où il fit les campagnes de Quiberon (1795) et de Portugal (1800-1801) puis rentré en Angleterre et placé jusqu'en 1814 dans la compagnie des vétérans de Gouvello. Des autres frères Saint-Allais dit simplement que Jean mourut à l'armée des princes, que Louis-Francois et Henri moururent en Angleterre, et que Ferdinand servit en Angleterre jusqu’en 1814, puis fut chef de bataillon et sous-directeur d'artillerie (tome VII, p. 48). Le dossier de Ferdinand aux Archives de la Guerre ajoute qu'il était né à Rennes en 1784 et qu'il servit dans les vétérans de Gouvello depuis 1804.

Gauthier (Jean), de Mésangé (Loire-Inférieure), né en 1774, soldat dans Béon en 1794, prit part à la retraite de Namur, reçut trois blessures à la défense de Bois-le-Duc, échappa au désastre de Quiberon, entra comme brigadier dans l'armée de Condé en 1796, rentra en Bretagne en 1797, fut lieutenant-colonel sous Chatillon (1799) assista aux affaires de Nantes, de Meilleray, des Touches, etc..., fut placé jusqu'en 1812 sous la surveillance de la police, fit la campagne de 1815 comme chef de bataillon sous d'Andigné et combattit à Pannecé et à Ingrande (Arch. Guerre).

Gazet du Chatelier (Michel), émigra en décembre 1791, rejoignit l'armée de Condé le 21 mars 1792 et servit dans l'infanterie noble, compagnie n° 2, d'abord jusqu'en juin 1795, puis de décembre 1795 à mai 1809 (Arch. Guerre).

Geffroy de Villeblanche (René-Louis-Félicité), était depuis 1787 sous-lieutenant dans Royal-Cravattes-cavalerie. Il émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans les gardes du corps, compagnie de Luxembourg, fit partie en 1793 de ce qu'on appelle le rassemblement de Jersey, entra au régiment de du Dresnay en 1794, réussit à échapper au désastre de Quiberon, rentra en Bretagne, et fit les campagnes de 1799-1800 comme major sous les ordres de Courson de la Villevalio dans la première légion de l'armée royale des Côtes-du-Nord (Arch. Guerre).

Geslin de Bourgogne (Julien-Charles-Gédéon), né en 1764, lieutenant dans Maine-Infanterie en 1791, émigra en novembre 1791, rejoignit à Atth la compagnie des officiers du régiment de Languedoc-infanterie, commandée par le vicomte Henri de Ségur, major en second du régiment, et fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, passa en 1793 à Jersey dans les cadres de du Dresnay, fut sous-lieutenant puis lieutenant dans le régiment du même nom, entra « avant l'affaire de Quiberon, à ce qu'il semble », dans les cadres du prince de Léon, compagnie du vicomte de Pontbellanger, rentra en Bretagne en 1797, mais ne prit pas part à la Chouannerie (Arch. Guerre).

Geslin de Bourgogne (Toussaint-Jérôme-Amateur), né en 1764 à Lantic (Côtes-du-Nord), sous-lieutenant dans Maine-Infanterie (1784), quitta son régiment en 1786 (ou d'après d'autres pièces en 1789) pour affaires de famille, émigra en 1791, rentra en France à la fin de l'année (et non, comme il l'a dit, à la fin de 1792), « resta quelque temps à Paris. cherchant à se rendre utile près du malheureux Louis XVI », se trouva notamment au château des Tuileries à l'affaire de 20 juin 1792 et signa la pétition des Vingt Mille en faveur du roi, fut emprisonné à sa rentrée dans son pays le 15 octobre 1793, rejoignit les Chouans aussitôt après sa sortie de prison (1794), fut fait prisonnier au combat de la Villemario, et échappa par miracle à la mort en profitant d'un moment de distraction des soldats chargés de le fusiller (1795), incarcéré de nouveau le 25 avril 1798 ou 1799, remis en liberté, reprit du service dans le parti royaliste, non plus comme combattant mais comme membre du conseil royal du département et employé à la correspondance en 1799 (Arch. Guerre).

Auguste-François-Marie de Gouyon de Vaurouault, né à Lamballe le 19 février 1770, volontaire (ou aspirant) dans la marine de 1786 à décembre 1790, émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée de Condé dans la compagnie de Condé-infanterie du 17 mai au 10 novembre (alias mai 1791 à février 1793), passa à Jersey, servit successivement dans les cadres de du Dresnay (1793), puis dans ceux du prince de Léon (1794), fit la campagne de l'île d'Yeu, passa en Bretagne avec MM. les chevaliers de Caruel et de Guimar, afin de « disposer à tous risques les habitants du Finistère à se déclarer ouvertement », revint en Angleterre après l'échec de sa tentative, repassa en Bretagne en 1798 avec mission de parcourir l'Ille-et-Vilaine et les Côtes-du-Nord et fit à son retour un rapport au comte d'Artois sur l'esprit des populations. Dans ses états de services, il parle de ses deux frères fusillés pour la cause du roi, l'un, Thomas-Henri trouvé porteur d'ordres du comte d'Artois, à Saint-Brieuc, en 1799, l'autre, Armand, à Paris, en 1809, avec Armand de Chateaubriand (Arch. Guerre).

Gabriel-Julien-Servan de Gouyon, né à Saint-Servan le 30 mars 1774, demeurant à Saint-Enogat, élève de la marine de 1788 au 30 avril 1791, a assisté en novembre 1791 (lisez probablement 1790) à un combat contre deux frégates anglaises où ils eurent 12 tués et 80 blessés, d'après un certificat de M. de Callamand, quitte Brest pour émigrer en juin 1792 (lisez probablement 1791), inscrit le 1er mai 1792 comme volontaire dans l'infanterie du corps de la Marine, commandée par le comte d'Hector, enrégimenté en 1793 à Jersey sous les ordres du marquis du Dresnay, commandant en Bretagne dans la compagnie de M. de Kerné, ou, comme il dit dans une autre pièce de son dossier, « fit partie à Jersey de la compagnie de la Marine commandée par M. de Kerné, quand on eut l'espoir de rejoindre les Vendéens qui avaient passé la Loire », entra en 1794 dans le corps du prince de Léon, rentré en Bretagne en février 1795, a servi dans l'armée royale de Bretagne commandée, par le comte de Puisaye, à la division des Côtes-du-Nord dont MM. de Boishardy et Le Veneur de la Roche ont été successivement les commandants, d'abord comme chef de canton puis comme commandant en second la division, a pris part à des « affaires journalières de poste et de parti », passé en 1796 dans la division de M. de la Baronnais, chevalier de Saint-Louis le 15 mai 1796, reçu par M. Poulain du Reposoir, a fait la campagne de 1799-1800 dans l'armée du chevalier de la Prévalaye (Arch. Guerre).

Louis de Gouyon de Coipel, né à Renac le 25 septembre 1765, émigra en 1791, entra d'abord dans les gendarmes puis dans « le bataillon de la noblesse de Bretagne sous MM. de Penhouët et de Céli » où il fit la campagne de 1792 « et assista à toutes les affaires qui ont eu lieu », passa à Jersey après le licenciement de l'armée des prince, et « servit dans les cadres commandés par M. le comte du Dresnay devant joindre l'armée de la Vendée lorsqu'elle vint à Granville, puis dans la correspondance avec MM. de Gouyon et de Chateaubriand qui ont été fusillés », devint sous-lieutenant quand une partie des cadres de du Dresnay fut constituée en régiment (1794), fit partie de l'expédition de Quiberon, assista « aux affaires du 3, du 7 et du 16 juillet, où il fut blessé d'un biscaïen à la jambe gauche » et réussit le 21 à gagner la flotte anglaise à la nage, nommé lieutenant le 24 août, entra dans les cadres du prince de Léon où il reçut à Jersey la croix de Saint-Louis le 15 juin 1796 ; licencié à la fin de l'année il rentra en Bretagne en 1797, fit la campagne de 1799 à l'armée de Cadoudal, division de M. du Bouays comme officier volontaire attaché à l’état-major, emprisonné, puis placé sous la surveillance de la police jusqu'en 1810, breveté capitaine en 1814, fit la campagne de 1815 comme officier volontaire dans l'armée royale du Morbihan et « assista à l'attaque de Redon où M. de Pioger fut blessé à côté de lui » et fut nommé en 1816 major da la 2ème légion de la garde nationale du Morbihan (Arch. Guerre).

Son frère Jean, plus jeune que lui de quatre ans, a laissé de curieux Mémoires que M. le comte de Gouyon a bien voulu me communiquer. Ce document est doublement intéressant. Il nous renseigne d'abord très en détail sur les allées et venues d'un émigré désireux de se battre. Jean de Gouyon quitte Glénac le 5 octobre 1791 et s'embarque le 10 à Saint-Malo avec son frère, son intime ami des Aulnays et les deux de Quélo. Par Jersey, Lyme, Douvres et Ostende, ils gagnent l'Allemagne et arrivent à Coblentz le 15 novembre. Jean de Gouyon entre dans les gardes de la porte et assiste à l'infructueux siège de Thionville (septembre 1792). Après la dissolution de son corps, il essaie d'entrer aux chasseurs de Calonne tuais ceux-ci sont licenciés presque aussitôt. Ses démarches pour être admis dans les hussards le Bercheny demeurent infruetueuses. Il s'engage alors dans un régiment wallon au service d'Espagne, où ses camarades et lui sont fort mal traités. Heureusement, le régiment ayant été transféré à Bilbao, il retrouve dans cette ville des parents, qui émus de leur sort, les rachètent en remboursant le pris de leur engagement. Il s'embarque alors pour l'Angleterre avec ses amis des Aulnays et du Plessis de Grenédan. A Falmouth, ils rencontrent un officier de marine vannetais, M. de Penhoët : du Plessis reste en Angleterre avec celui-ci ; les deux autres amis rejoignent l'armée de Condé qu'ils trouvent le 24 août 1793 à Hagenbach, et où ils retrouvent les frères de Quélo, et sont incorporés dans la 11ème compagnie de l'infanterie noble, alors commandée par le général de la Saulais. Ils y font la campagne de 1793 et celle de 1794. Au début de 1795 Jean de Gouyon apprend par son oncle, M. de Foucher, qu'on lève en Brisgau un second bataillon du régiment de Rohan destiné comme le premier à faire partie de l'expédition projetée en Bretagne, il se hâte de quitter l'armée de Condé (3 mai 1795) pour s'y incorporer avec son ami des Aulnays et un jeune homme de Vannes nommé de Bréville. Leur voyage est fertile en incidents de toutes sortes. Je signale comme l’un des plus intéressants, leur visite au cardinal de Rohan. « Nous nous fimes présenter à Son Eminence qui nous recut avec toute l’affabilité possible, et nous dit même qu'il y avoit toujours chez lui un gîte pour les Bretons ».

C'est à Francfort qu'ils trouvent le dépôt commandé par le chevalier de Lansalut. « Nous vimes là une bonne partie des officiers du second bataillon, qui tous étoient Bretons… et nous fûmes inscrits en qualité de cadets... Nous y retrouvâmes le frère de du Plessis de Grenédan, que nous avions connu à l'armée de Condé ; M. de Lesné, gentilhomme bas-breton : M. de la Barre, gentilhomme nantais, aussi officier dans Rohan ; M. de Carheil, mon voisin, mon parent et mon intime ami ». En arrivant à Stade, ils apprennent le désastre de Quiberon, et la destruction presque complète du premier bataillon de Rohan. Renonçant à son projet, le prince de Rohan incorpore dans les hussards ceux des hommes du second bataillon qui y consentent. Mais Gouyon, des Aulnays et d'autres Bretons préfèrent revenir à l'armée de Condé, et « Bréville passa dans le corps d'York, qui avoit les Grandes Indes pour destination ». Jean de Gouyon, rentre donc dans son ancienne compagnie dont le comte de la Saulais avait quitté le commandement pour devenir major du second bataillon, et où il avait été remplacé par le comte de Tsoudy. Quelques semaines après il passait à la compagnie n° 18. L'année suivante il était tué à Kamlach (Kammlach). Ces mémoires présentent encore un autre intérêt. Ils nous font connaître un caractère. Ce tout jeune homme est extrêmement curieux de s'instruire. Dans tous les pays où le promènent ses courses errantes, il s'informe des mœurs des habitants, et note les résultats de son enquête. Partout il visite les monuments et consigne ce qu'ils présentent de remarquable. Son cahier est encore le confident de ses peines de cœur ; en prose, en vers, il y dit son amour passionné pour une jeune compatriote, dans le style un peu déclamatoire de l'époque, mais avec une note mélancolique, un amour de la solitude et de la nature où son compatriote et contemporain Chateaubriand aurait reconnu ses sentiments.

Joseph Marie de Goyon (tel est l'orthographe des Archives de la Guerre et de l'Etat Militaire), né à Plémy (Côtes-du-Nord) en 1752, était depuis 1789 capitaine dans Bretagne-infanterie, où il avait fait les campagnes de Corse (1769) et de Gibraltar (1781-1783). Il donna sa démission le 1er mai 1792. Il fut arrêté au village de la Picodé le 4 août 1798 « comme prévenu d'émigration et s'étant trouvé à Paris lors du 18 Fructidor » (Arch. Guerre).

Amaury-Louis-Hyacinthe de Goyon de Marcé, né à Joué (Loire-Inférieure) le 17 avril 1772, page de la reine en 1787, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans les mousquetaires, et servit de 1793 à 1797 dans les cadres du prince de Léon (Arch. Guerre).

Louis-François de Goyon, né à Nantes en 1750, élève de la marine en 1796, fit une campagne de deux ans aux Grandes Indes, entra comme sous-lieutenant dans Artois-infanterie en 1768, devint lieutenant en 1776 et capitaine à la suite en 1778, donna sa démission en 1780 et fut nommé lieutenant des maréchaux, émigra en mars 1791, fit la campagne de 1792 dans la première compagnie noble d'ordonnance, passa à Jersey et servit sous les ordres de du Dresnay d'abord dans ses cadres (1793), puis comme lieutenant dans son régiment (1794-1796). Il eut la chance d'échapper au désastre de Quiberon (Arch. Guerre).

Michel-Augustin de Goyon, né à Nantes en 1764, sous-lieutenant aux gardes françaises en 1780, fut un des quatre officiers bretons qui donnèrent leur démission le 4 septembre 1788, « à l'occasion des troubles qui se sont élevés en Bretagne ». Il prétend dans ses états de services que, s'il prit ce parti et se retira alors dans la province, c'était « pour ne prendre aucune part aux troubles politiques qui déjà menaçaient la prérogative royale ». Il est beaucoup plus probable que sa démission est une protestation contre les mesures prises quelques mois auparavant par le chancelier de Lamoignon, dans lesquelles les Bretons voyaient une sorte de coup d'état contre les privilèges de leur province. Il ne tarda pas à rentrer dans l'armée comme lieutenant au 2ème régiment provincial d'état-major (30 juin 1790), passa avec son grade dans la garde constitutionnelle (30 septembre 1791), fut arrêté le 10 août 1792 aux Tuileries avec son colonel, M. de Chantereine, réussit miraculeusement à s'échapper, émigra en Allemagne, mais ne fit aucune campagne pendant l'émigration. Rentré en France, il fut nommé préfet et comte de l'Empire (Arch. Guerre).

Deux de Goyon figurent à l'armée de Condé en 1801. L'un, chasseur noble de la compagnie n° 7. appartient à une branche fixée en Gascogne : c'est Charles-Etienne de Goyon de Brichot, né à Condom (Gers) en 1743, ancien lieutenant dans Auvergne-infanterie (1760-1767), qui émigra en 1791 fit la campagne de 1792 dans la 1ère compagnie noble d’ordonnance et rejoignit l'armée de Condé en 1794 ; l’autre, officier aux dragons d'Enghien dans l'escadron du dépôt, est probablement Breton, mais pourrait appartenir soit à une autre famille, soit à une branche établie hors de Bretagne, car je trouve notamment dans la Liste des Emigrés un Goyon, chevau-léger de la Garde, domicilié à Rufiec (Indre).

Gouzillon de Kermeno (Louis-Charles), de Rennes, sous.-lieutenant dans Penthièvre-infanterie de 1786 à 1788, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, fut incorporé dans les cadres de du Dresnay puis dans ceux du prince de Léon (1793-1795) et reçut en 1814 un brevet de lieutenant (Arch. Guerre).

Deux de Grandin, de Guérande, ont été nommés chevaliers de Saint-Louis en 1797 à l'armée de Condé, mais l'avaient quittée lors du licenciement de 1801 : Jean-Robert-Louis, capitaine dans Bourbon-infanterie en 1790, servait dans la compagnie n° 10 des chasseurs nobles : Joseph-Augustin, lieutenant dans Enghien-infanterie en 1790, servait dans la compagnie n° 17 et fut blessé à Kamlach (Mazas, tome III, p. 48).

Gravé de la Rive (C. J.), demeurant à Lorient en 1814, servit de 1792 à 1797 aux chevaliers de la couronne et de 1798 à 1801 dans la cavalerie noble à l'armée de Condé, compagnie n° 10 (Arch. Guerre).

Guillotou de Kerever (C.-J.-R.-M.). né à Morlaix le 31 décembre 1760, venait d'être nommé lieutenant dans Monsieur-infanterie lorsqu'il émigra en 1791, il fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, celles de 1793 à 1797 à l'armée de Condé, celles de 1798 et 1799 à l'armée royale de Bretagne et reçut en 1814 un brevet de capitaine (Arch. Guerre). C'est très probablement lui qui figure sous la forme Kervert sur la liste des blessés de Berstheim en 1793 (Muret. tome I, p. 190).

Hacquet des Naudières (Germain), ancien major de cavalerie, commandant des dragons volontaires de l'armée anglo-émigrée à Saint-Domingue, blessé au combat des Gonaives (Saint-Allais, tome XIII).

Henry de Kermartin (Charles), né en 1771 à Ligné (Loire-Inferieure), demeurant en 1814 à Guingamp. émigra, fit la campagne de 1792 dans les hommes d'armes à cheval, assista au siège de Thionville et à l’affaire de la Hauve, fut « chargé, en décembre 1792, de se rendre à l’armée de Dumouriez et d’y répandre des proclamations pour y changer l'esprit du soldat et le porter à se déclarer contre le jugement dont était menacé à cette époque le malheureux roi Louis XVI », prit part en 1793 au siège et à la sortie de Maestricht dans la compagnie de d'Autichamp, passa dans l'infanterie de la légion de Damas et en 1794 dans la cavalerie, fit la retraite de Dinant et assista au combat de Grave, entra en septembre 1794 comme sous-lieutenant dans le regiment de d'Autichamp, rentra en Bretagne en 1795, fut d'abord aide de camp de Scepeaux et prit part aux affaires de Petit-Mars, de Saint-Julien-de-Vouvantes, de Couffé, etc., fut, en 1796, « envoyé pour remplacer le chef de canton et remplir les fonctions de chef de division ». combattit à Mouzemar (peut-être Mouzeil), passa en Angleterre avec Chatillon après la pacification, revint avec lui comme aide de camp en 1797. « chargé d'influencer l'esprit public au moment des élections », retourna en Angleterre en 1798 avec Chatillon, en revint avec lui en 1799, fit la campagne de 1799-1800 comme lieutenant-colonel, s'enrôla dans les volontaires royaux en 1814 (?) et combattit en 1815 dans les Côtes-du-Nord comme officier d'état-major sous Courson (Arch. Guerre).

Dans ses états de services Kermartin parle de son cousin Henry de Kermadec., capitaine dans la légion de Rohan, pris et fusillé, en 1794 à Bois-le-Duc, ainsi que des parents de celui-ci, trois frères morts au service du roi, un beau-frère mort dans les prisons de Nantes, un oncle, Fleuriot, tué au siège de Nantes en 1793. Ce Kermadec nous est également connu par une pétition de sa belle-sœur, Corentine-Guillemette Henry de Kerhontenant, demeurant à Kerhontenant, en Crozon (Finistère), veuve de son frère aîmé, Claude-Pierre-Jean Henry de Kermadec, officier aux grenadiers royaux de Bretagne. Ce document dit simplement que l'exécution eut lieu en vertu d'une sentence de la commission militaire de l'armée de Sambre-et-Meuse et ne parle pas de Bois-le-Duc, ce qui est je crois plus exact, Claude de Kermadec, qui me paraît avoir appartenu lui aussi à la légion de Rohan, échappa au désastre de Quiberon et mourut en émigration (Arch. Guerre).

Les deux frères avaient débuté à l'armée de Condé, comme en témoigne d'ailleurs un document contemporain publié par M. Pingaud (L'Invasion Prussienne, p. 162), et racontant les exploits de l’un d'eux au combat du 26 août 1793.

Hingant (Henri-Hilarion), né à Guitté (Côtes-du-Nord) en 1750, lieutenant dans Penthièvre-infanterie et embarqué sur La Bretagne en 1782-1783, officier garde-côtes dans la division de Lannion, puis en 1789 capitaine dans celle de Dol, émigré à Ath en avril 1791, fit les campagnes de 1792 à 1797 dans l'armée de Condé, d'abord comme volontaire dans la cavalerie de Mirabeau, où il fut blessé au combat de Belheim le 19 juillet 1793, nommé chevalier de Saint-Louis en 1794 pour sa belle conduite dans cette affaire, par promotion exceptionnelle annoncée au prince de Condé par le maréchal de Broglie au nom du comte de Provence, régent de France, passa en 1794 dans la compagnie n° 5 de l'infanterie noble, fut blessé à Kamlach, rentra en France en 1797, fut chargé d'organiser les cinq légions royales du département de l'Eure, fut blessé au combat de Nonancourt (décembre 1799) arrêté à Paris en 1800 et emprisonné pendant quatre ans. En 1815, il commanda pendant quelque temps par intérim les volontaires royaux des Côtes-du-Nord en l'absence de Courson (Arch. Guerre).

Hingant de Saint-Maur (Constant-Henri), frère du précédent, né à Guitté en 1752, « servit dans la marine de 1764 à 1791, cinq ans au commerce, un an sur des navires de l'Etat », émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes dans les chasseurs nobles (?), entra en 1793 comme chef de section dans les cadres de du Dresnay, ne fit pas la campagne de Quiberon pour cause de maladie, fut chargé en 1800 par le prince de Bouillon de porter des dépêches en France, et fit la campagne de 1815 sous Pontbriand comme chef de cohorte dans la légion de Dinan (Arch, Guerre).

Un second frère, Henri-Alexis-Joseph, né à Guitté, d'abord volontaire dans la marine en 1778, puis lieutenant des canonniers garde-côtes en 1779 dans la division de Dol, puis dans celle de Plancoët, emprisonné quelque temps à Broons en 1791, émigra en septembre de cette année et se rendit d'abord à Wittich où se trouvait le cantonnement breton. « Nous avions pour chef M. de Talhouet, et j'avais pour capitaine M. de Boischateau, officier dans la marine, qui s'est perdu (c’est-à-dire noyé) avec une grande partie de ma compagnie en repassant en Angleterre ; j'étais chef de section et M. Botherel de Moron était fourrier dans ma compagnie ». Il fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, passa à Jersey en 1793 où il servit comme volontaire dans les cadres de du Dresnay dans une compagnie dont le capitaine était « M. de Saint-Pierre, capitaine de dragons, à fusillé à Quiberon », passa aux cadres du prince de Léon en 1794 dans la compagnie de M. du Plessis de Grenedan, rentra en Bretagne en 1795 et rejoignit d'abord Puisaye au quartier général de Cadoudal, puis fut nommé le 23 janvier 1796 par le conseil général de l'armée royale chef de division dans l'arrondissement de Léon et Tréguier, fit les campagnes de 1799-1800 sous les ordres de Cadoudal, et combattit dans plusieurs affaires « en autres Pommerit, Penvénan et Brélidy près Tréguier » (Arch. Guerre).

Imbert de la Choltière (Joseph-Jacques), né 1769 à la Choltière-en-Paulx (Loire-Inférieure), émigra en 1791 , « servit dans le premier rassemblement formé à Antoing sous le nom de compagnie normande », fit la campagne de 1792 dans les mousquetaires, servit deux ans et demi (1793-1795) dans la cavalerie de la légion de Mirabeau, d'abord dans la compagnie des volontaires, puis dans la compagnie de Jasson, rejoignit les Vendéens en août 1795 et fut attaché à l'état-major de la division de Machecoul, à l'armée de Charrette, servit comme volontaire en 1799 à l'armée royale de Bretagne dans la 4ème légion commandée par M. de Sécillon passa en Angleterre à la fin de 1799, revint en France en 1900, avec les députés du duc de Portland, et fit partie du rassemblement royaliste de 1814, et fit la campagne de 1815 comme major de la division de Machecoul, commandée par Louis de Cornulier (Arch. Guerre).

Guillaume-Jean de Keranflech, né à Launay, près Guingamp, émigra en 1791, fit, la campagne de 1792 à l'armée des princes, celles de 1793 et 1794 dans les chasseurs nobles (de Damas ou de Béon), échappa au désastre de Quiberon, fut licencié en 1796, rentra en France en 1797 et devint chef de bataillon à l'armée royale du Morbihan, division de Saint-Régent (1798-1800) (Arch. Guerre).

Charles-Marie-Joseph de Keremar, né à Clisson en 1774, emigra le 20 novembre 1791, fit la campagne de 1792 comme volontaire dans la coalition bretonne, servit comme gentilhomme (1794-1795) dans les hussards de Wales à l'armée anglaise du duc d'York et se trouva à l'affaire de Bommel, rentra en France, servit comme major de division dans l'armée royale des Côtes-du-Nord de 1796 à 1798, fit comme volontaire les campagnes de 1799-1800 à l'armée de Suzannet, comme commissaire des guerres à la même armée celle de 1815 et se trouva à l'affaire d'Aizenay (Arch. Guerre).

Urbain-François-Marie de Kerespertz, né à Guingamp en 1756, capitaine en 1779 au 2ème chasseurs à cheval, passé en 1785 au 8ème chasseurs ou chasseurs de Guyenne (et non chasseur des Pyrénées connue dit son dossier), fit toutes les campagnes de l'armée de Condé dans la cavalerie noble de 1792 à 1801, et cependant ne figure pas sur la liste de Muret. Il avait été blessé en 1793 au combat de Berstheim, où son frère aîné (chef d'escadron en 1790 aux dragons de Monsieur) fut tué. Un de leurs oncles, qui servait également dans l'armée de Condé, mourut à Rastadt en 1791 (Arch. Guerre).

Gabriel-Louis-Marie de Kergorlay, garde du corps dans la compagnie de Noailles en 1782, capitaine dans Royal-Champagne-cavalerie en 1786 puis dans Commissaire-Général-cavalerie en 1789, émigra en 1792 et fit la campagne dans l'escadron des carabiniers. Comme sa femme était dame d'honneur de la comtesse de Provence, il avait espéré être nommé aide de camp de Monsieur, mais il ne put obtenir cette situation, et il se plaint dans sa pétition que, toutes les fois où il a demandé à être employé, on lui a toujours répondu « de se tenir tranquille ». La commission des anciens officiers, dont il avait sollicité le grade de maréchal de camp, ne lui accorda en 1814 qu'un brevet de chef d'escadron (Arch. Guerre).

Louis-Florian-Paul de Kergorlay, né à Paris en 1769, garde du corps dans la compagnie Noailles en 1782, sous-lieutenant de remplacement dans Commissaire-général-cavalerie en 1785, capitaine hors cadres dans Royal-Lorraine en 1788, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes et fut, sous la Restauration, député et pair de France (Mazas, tome III, p. 197 ; Robert, Dictionnaire des parlementaires).

Charles-Jean-Yves-Marie de Kerguelen, page de Madame en 1781, sous-lieutenant dans Royal-Picardie en 1784, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, celles de 1794-1795 aux hussards de Choiseul, celles de 1796 et 1797 à l'armée de Condé dans la compagnie Colonel-général, rentra en France, servit en 1799 à l'armée de d'Autichamp qu'il appelle à tort armée royale de Bretagne, fui arrêté et emprisonné pendant quelques mois au Temple en 1801 (Arch. Guerre).

Auguste-François-Annibal de Kerguern, de Quimperlé, sous-lieutenant dans Dauphiné-infanterie en 1769, lieutenant au 1er chasseurs en 1779, démissionnaire en 1785, émigra en août 1791 avec MM. Harscouet de Saint-Georges, Henry de Beauchamps, Geslin de Bourgogne, Rolland du Roscoët et Chrétien de Tréveneuc, qui attestent le fait, mais fut obligé de rentrer en France quelques semaines après pour raison de santé (Arch. Guerre).

Jean-René de Kerguézec, né à Ploézal (Côtes-du-Nord) le 24 mai 1772, sous-lieutenent dans Dauphin-infanterie en 1788, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, celles de 1793-1794 à celle de Condé (?), passa dans la légion de Béon, échappa au désastre de Quiberon en 1795. rejoignit l'armée royale de Bretagne et y servit jusqu'à la pacification de 1800. Toussaint-Marie-Benjamin, probablement son frère, né à Ploézal en 1774, page du roi, émigra le 18 septembre 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes dans la compagnie de Dauphin-infanterie, celle de 1793 à la légion de Carneville, celles de 1794 à 1795 dans Béon, celle de 1796 dans du Trésor, celle de 1797 à la compagnie n° 7 de l'infanterie noble condéenne. Lors du licenciement de 1801, il faisait partie du dépôt du même corps (Arch. Guerre).

Joseph-Alexandre de Kerguisiau de Kervasdoué, né en 1779, émigra en 1791 avec son père, volontaire en 1792 dans la cavalerie de la légion de Mirabeau, passa en 1793 comme cadet dans la légion de Rohan, sous-lieutenant en 1794, lieutenant en 1799, fut licencié en 1800, rentra en France, demanda en 1812 à être employé dans l'armée et malgré l'avis défavorable des autorités qui le signalent comme « turbulent » fut nommé officier aux chevau-légers lanciers, fit la campagne de Russie, fut nommé garde-du-corps en 1814, fit la campagne de 1815 dans l'armée royale de Bretagne et fut notamment chargé d'une mission à Gand. Il était probablement le fils de Charles-Marie, né en 1749, à Lesneven, volontaire en 1771 dans la légion de Condé, sous-lieutenant à la suite en 1772, fut réformé en 1776, sous-lieutenant au 4ème chasseurs en 1781. lieutenant au 10ème chasseurs en 1788, émigra en 1791, fit probablement la campagne de 1792 à l'armée de Condé, rentra en France au début de 1793, se joignit aux insurgés de Lyon et se distingua notamment au combat du 29 septembre (Billard des Portes l'Insurrection de Lyon, p. 492), réussit à s'échapper après la prise de la ville par les révolutionnaires, revint en Bretagne, se joignit aux chouans et participa notamment à l'expédition du Pont-de-Buis (juin 1795), d'après un certificat de l'ancien chef de division du Leslay, fut pris à Quiberon le 21 juillet et fusillé (Arch. Guerre).

Jean-Baptiste-Félicité de Kermarec de Trauront des Tronchais, né à Plélo en 1757, lieutenant dans Flandre-infanterie en 1778, retiré du service en 1783 pour raison de santé, émigra le 1er mai 1791, fit la campagne de 1792 dans la cavalerie de la coalition bretonne, celle de 1794-1795 au régiment de Broglie, celle de 1796 dans Léon puis dans Mortemart et fut licencié le 31 décembre 1796 (Arch. Guerre).

Olivier-François-Marie de Kermel, de Tréguier, né en 1760, sous-lieutenant dans Royal-Roussillon en 1779, fit la campagne de 1792 dans les chevau-légers, fut, en 1793, chef d'escouade dans les cadres de du Dresnay, et fit partie en 1795 des volontaires de Moira (Arch. Guerre).

Jean-René-Louis de Kermoisan ou Kermoysan, fils d'un avocat du roi au présidial de Vannes, né dans cette ville le 15 juin 1769, sous-lieutenant de remplacement dans Royal-Auvergne-infanterie en 1786, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée de Bourbon, entra comme cadet aux hussards de Saxe en 1793, reçut trois blessures, notamment à Avesnes-le-Sec en 1793 et à Fleurus en 1794, fut fait prisonnier en 1796 en se dévouant pour sauver son chef le baron de Gottesheim ; condamné à mort il dut la vie à l'humanité du général Bucquet ; détenu jusqu'en 1801, breveté capitaine en 1814, il fit la campagne de 1815 à l'état-major général de l'armée du Morbihan. « C'est à lui, dit de Sol, que cette réunion d'hommes sans armes, sans instruction et sans discipline, doit la régularisation qui en a fait une armée ». Il avait reçu la décoration autrichienne de Marie-Thérèse « pour avoir enlevé une batterie de canons et délivré son général » (Arch. Guerre).

Joseph-Nicolas-Marie de Kernezne, né en 1756 au Plessis-en-Laz (Finistère), aspirant d'artillerie en 1770, lieutenant au régiment provincial de Vannes en 1775, sous-lieutenant dans Viennois en 1778, fit la guerre d'Amérique, était lieutenant depuis 1783, émigra le 24 janvier 1791, fit la campagne de 1792 comme commandant en second d'une compagnie de gentilshommes bretons, lieutenant dans Rohan-infanterie (1794-1795), passa à l'armée de Condé dans la cavalerie noble (1er janvier 1796) où il servit jusqu'en 1801, (C'est trés probablement lui qui figure sous la forme de Kernen à la compagnie n° 3 dans la liste de Muret), reçut en 1814 un brevet de chef de bataillon, fit la campagne de 1815 à l'armée royale du Morbihan du 22 mai au 31 juillet, comme commandant du 1er bataillon de la 9ème légion (Arch. Guerre).

Joachim-Joseph-Louis-Marie de Kernezne, né à Pabu (Côtes-du-Nord) en 1770, sous-lieutenant dans Flandre-infanterie, émigra en décembre 1791, sous-lieutenant dans la coalition bretonne, d'abord dans la 2ème, puis dans la 8ème compagnie, volontaire dans La Châtre (2 mai 1793), fut blessé à Nieuport, prit part à l'expédition de Quiberon dans ce qu'on pourrait appeler les volontaires de l'état-major (Beauchamp, Histoire de la guerre de la Vendée, tome III, p. 421), fut aide de camp du comte de Vauban, réussit à regagner la flotte anglaise, débarqua de nouveau en Bretagne avec Puisaye en septembre 1795, fut blessé au combat de la Béraye le 10 décembre, devint officier d'état-major à l'armée royale des Côtes-du-Nord et après la pacification, fut emprisonné à Saint-Brieuc du 8 octobre 1797 au 3 novembre 1799 (Arch. Guerre).

Guillaume de Keroignant, né à Sainte-Tréphine (Côtes-du-Nord) en 1766, émigra en janvier 1792, fit la campagne de 1792 dans la coalition de Bretagne, celle de 1793 aux hussards de Saxe, passa en août 1794 aux hussards de Choiseul, fut jeté par la tempête avec plusieurs de ses camarades sur la côte française en 1795 ; il fut détenu à Calais jusqu'en 1799 (Arch. Guerre).

Claude-Louis-Marie de Keroualan, de Quimperlé, lieutenant dans Champagne-infanterie en 1783, émigra en 1792 et fit la campagne de 1792 à l'armée des princes avec les officiers de son régiment (Arch. Guerre).

Jacques-Joseph, vicomte de Kerouartz, de Morlaix, né en 1739, lieutenant en 1755, puis capitaine en 1760 dans Rohan-Rochefort, puis dans Poitou-infanterie en 1768, émigra en 1792, fit la campagne comme aide de camp du comte d'Hector, son beau-frère « Il était, dit-il, destiné à la 2ème expédition de Quiberon qui ne put partir ». Il reçut en 1814 un brevet de lieutenant-colonel. Louis-Marie de Kerouartz, né à Morlaix, lieutenant-colonel dans Roi-cavalerie en 1785, émigra en 1792, fit la campagne comme capitaine dans les hommes d'armes à cheval entra en 1794 dans le régiment de lord Moira, fit la compagne de l'île d'Yeu en 1795 et fut breveté colonel en 1814. François-Marie-Louis, comte de Kerouartz, de Morlaix, né en 1768, sous-lieutenant dans Roi-infanterie en 1785 « s'est trouvé à l'affaire de Nancy en 1790 », émigra le 15 septembre 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée du duc de Bourbon avec les officiers du régiment de Beauce, passa en 1795 au régiment d'Oilliamson, compagnie de Contades, où il fit la campagne de l'île d'Yeu, et reçut en 1814 un brevet de lieutenant (Arch. Guerre).

Antoine-Constant de Kerpaen de Kersallo, de Belon près de Quimperlé, né en 1766 sous-lieutenant en 1790 dans Colonel-général-infanterie, émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée de Bourbon, entra en 1794 dans le régiment d'Autichamp et servit, disent ses états de services, à l'armée de Condé de 1796 à 1801 (Muret qui signale sa présence dans la cavalerie noble en 1796, tome I, p. 370, ne le fait pas figurer sur la liste de 1801) (Arch. Guerre).

Jean-Marc de Kersauzon de Goasmelquin, de Morlaix, lieutenant dans Guyenne-infanterie en 1778, capitaine de canonniers garde-côtes le 14 février 1789, émigra en 1791, et fit la campagne de 1792 à l'armée des princes avec les officiers de son régiment (Arch. Guerre).

Outre la général de la Belinaye qui fit la campagne de 1792 à l'armée de Condé, je trouve, parmi les émigrés, deux autres officiers de ce nom, nommés chevaliers de Saint-Louis, l'un en 1814, l'autre en 1815 : 1° Le vicomte Jean-Marie, sous-lieutenant dans Condé en 1779, capitaine aux dragons de Montmorency en 1785, qui émigra en 1789, rejoignit les princes à Turin en 1790, fit quatre campagnes en émigration (1790-1791-1793 et 1794), quitta le service pour raison de santé, et rentra en France en 1800 ; le marquis Armand, cadet dans Condé-infanterie en 1776, capitaine dans Condé-dragons de 1781 à 1788, qui émigra en 1792, fit cette campagne avec les officiers de son régiment et ne rentra en France qu'en 1814 (Mazas, tome III, p. 117 et 187).

Sévère de la Bourdonnaye, né à Bruz (Ille-et-Vilaine) en 1766, lieutenant d'artillerie en 1782, sous-lieutenant dans Royal-cavalerie en 1785, capitaine hors cadres dans Roi-drgons en 1786, considéré en 1790 comme démissionnaire pour avoir refusé de « prêter serment à la Nation », émigré en 1791, fit la campagne de 1792 comme capitaine en second dans la cavalerie de la coalition bretonne, et celles de 1793-1794 dans le régiment autrichien du Prince de Ligne, rentra en 1795 en Bretagne, et fut successivement, chef de division, major général en 1796, et chef de légion en 1799-1800. Au combat d'Irodouer il enleva sur ses épaules et réussit, malgré un feu très vif, à mettre eu sûreté un capitaine Chouan, qui venait d'être blessé à côté de lui. Volontaire royal en mars 1815, il fut arrêté deux mois après pour avoir cherché à lever un corps de royalistes, et emprisonné pendant deux mois à Saint-Malo (mai-juin 1815). Son père, Charles-Sévère-Louis, qui avait émigré, revint à l'âge de 61 ans combattre en Bretagne sous les ordres de son fils, et mourut à Londres l'année suivante des suites de ses blessures. Deux de ses frères périrent en émigration. Auguste, servant dans le régiment autrichien de Vierzay, tué en 1793 à l'âge de 19 ans à la bataille de Vigogne, l'autre, Amand, servant dans le régiment autrichien des dragons de la cour, nommé chevalier de Saint-Louis à 17 ans pour une action d'éclat au siège de Valenciennes, mort de ses blessures à 20 ans en 1797. Son cousin François-Régis de la Bourdonnaye, né à la Varenne (Maine-et-Loire) en 1767, était depuis 1786 sous-lieutenant dans Austrasie-infanterie. Etant de congé à Paris, il fut un de ceux qui lors de l'émeute du 28 février 1791 se rendirent aux Tuileries pour défendre le roi, et les journaux révolutionnaires de l'époque le dénoncèrent comme un des cinq ou six chefs du rassemblement. Emigré en octobre 1791, il fit la campagne de 1792 à l'armée de Condé, rentra en France en 1797, et émigra de nouveau à la suite du 18 fructidor. Sous la Restauration il fut député, ministre et pair de France (Arch. Guerre ; Mazas, tome III, p. 53, 55, 304 et 387 ; Robert Dictionnaire des Parlementaires).

Armand de la Briffe, né à Rennes en 1765, était fils du premier Président du Parlement qui, parisien, d'origine gascogne, s'était marié et établi en Bretagne. Sous-lieutenant dans Roi-infanterie, il émigra, rentra en Bretagne et fut tué en 1796. Son frère cadet, Henri, lui aussi sous-lieutenant dans Roi-infanterie, émigra, devint capitaine dans un régiment de dragons autrichiens et fut tué en 1800 (Saint-Allais).

Lambert du Boisjean (Jean-François-Marie), né à Pipriac en 1766, officier hors cadres dans Reine-dragons en 1782, émigra en octobre 1791 à Coblentz, fut nommé le 3 septembre 1792, chef d'escouade dans la 3ème compagnie des volontaires bretons commandée par le chevalier Scot, passa à Jersey, fut « employé pendant 10 mois à la correspondance sous les ordres du capitaine Masson qui périt », puis dans la compagnie d'artillerie du capitaine du Fort qui fut attachée pendant quelque temps au régiment du Dresnay, passa lors de sa dissolution en 1795 dans les cadres du prince Léon, et après le licenciement de ceux-ci en 1796, fut de nouveau employé à Jersey à la correspondance sous M. de Gouyon jusqu'en 1801 (Arch. Guerre).

Edouard-Olivier-Toussaint de la Motte de la Guyomarais, de Lamballe, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans le corps de la Marine, celles de 1793 à 1795 dans le régiment de Wirtemberg, celles de 1796 à 1801 dans le régiment de Mortemart, fut licencié en juillet 1802 et reçut en 1814 un brevet de capitaine (Arch. Guerre).

Pierre-Jacques-Martial de la Motte de Montnauran, né à Saint-Domingue en 1757, demeurant en 1814 au château de Fraux, près de Saint-Malo, sous-lieutenant dans Hainau-infanterie en 1773, était capitaine dans Royal-Bourgogne-cavalerie depuis 1778 lorsqu'il émigra le 15 septembre 1791. Il fit la campagne de 1792 comme capitaine commandant la 1ère compagnie de l'escadron breton, passa en 1793 dans l'armée britannique ou plus exactement dans un corps d'émigrés au service de l'Angleterre, fit la campagne de Quiberon en 1795, fut nommé chevalier de Saint-Louis en 1796, et reçut en 1814 un brevet de lieutenant-colonel (Arch. Guerre).

Bertrand-Hyacinthe de la Motte de Vauvert, né le 23 août 1742, à Jugan (Côtes-du-Nord), sucessivement sous-lieutenant (1758), lieutenant (1765) et capitaine (1774) dans Penthièvre-infanterie major de grenadiers royaux en 1783, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes et prit part en 1793 à la défense de Maestricht.

Jean-Louis-Jacques-Ange de la Motte de Vauvert, né le 26 mai 1772, page du roi en 1786, émigra en 1791, fit les deux mêmes campagnes et reçut en 1814 un brevet de sous-lieutenant (Arch. Guerre).

Joseph-Marie de la Motte de la Motterouge, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, entra dans La Châtre en 1793 et y servit jusqu'au licenciement de 1802 (Arch. Guerre).

Guillaume de la Motte-Portal, de Vannes, lieutenant des troupes indiennes au régiment de Pondichéry en 1772, fit campagne dans les Indes de 1777 à 1779, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, celles de 1793 à 1801 dans l'infanterie noble de l'armée de Condé, fut nommé chevalier de Saint-Louis en 1797, et reçut en 1814 un brevet de chef de bataillon (Arch. Guerre).

Henri-Auguste-Dominique de la Motte-Fouquet, né le 3 août 1754 à Matignon (Côtes-du-Nord), volontaire (1774), puis lieutenant (1780), démissionnaire en 1790, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, celle de 1793 à l'armée de Condé, celles de 1795 à 1800 à l'armée royale de Bretagne et reçut en 1814 un brevet de capitaine (Arch. Guerre).

Guy-Anne de la Motte, né le 20 février 1758, lieutenant au régiment provincial de Nantes en 1773, cadet dans Belsunce-dragons en 1776, sous-lieutenant (1779), puis lieutenant (1788) dans Bourbon-infanterie, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, et celles de 1796 à 1800 à l'armée de Condé dans les chasseurs-nobles (Arch. Guerre).

Auguste-Marie-Joseph de Langle, élève d'artillerie en 1785, lieutenant en second en 1787, venait d'être nommé lieutenant en premier lorsqu'il émigra en 1791 à l'armée de Condé. Rentré en France en 1795, il fut en 1796 un des chefs de l'insurrection royaliste du Berry, fut arrêté à Orléans, emprisonné à Châteauroux, s'évada et rejoignit l'armée de Condé où il était lieutenant d'artillerie en 1801. Joseph-Jean-Marie de Langle, page du comte d'Artois en 1773, sous-lieutenant dans Roi-cavalerie en 1776, puis dans Commissaire-général-cavalerie, donna sa démission en 1783, et fit deux campagnes en émigration (Mazas, tome III, p. 146, 199, 350, 497 et 498).

J.-G.-M. de la Pommraye de Kerambar, de Lorient, sous-lieutenant dans Monsieur-dragons en 1774, démissionnaire en 1779, émigra en 1792, fit cette campagne dans la coalition bretonne, et reçut en 1814 un brevet de lieutenant (Arch. Guerre).

J. M. C. P. de la Porte-Vezins, de Plouhinec (Finistère), fils d'un Poitevin et d'une Bretonne, né le 27 septembre 1770 était sous-lieutenant de remplacement dans Artois-dragons depuis 1787 quand il émigra en 1791 ; il fit la campagne de 1792 à l'armée des princes avec les officiers de son régiment, entra dans Rohan en 1793, passa au régiment de Béthisy en 1794 et fut licencié le 24 octobre 1795 (Arch. Guerre).

Etienne-René de la Saulaye, officier dans Penthièvre dragons, émigra en 1791 et mourut en émigration (Saint-Allais, art. Trémaudan, tome XV, p. 311).

François-Louis de Launay, né à Rostrenen en 1769, lieutenant au régiment de Port-au-Prince en 1789, émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes dans le régiment de Lorraine (?), servit dans l'armée de Condé jusqu'au licenciement, et fit la campagne de 1815 à l'armée royale du Morbihan comme major de la légion Guillemot.

D.-M.-R. de la Villéon de Kergeon, de Lamballe, était depuis 1790 lieutenant au régiment de Normandie : il émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans « la compagnie noble de Bretagne » celles de 1793 à 1797 à l'armée de Condé, et reçut en 1814 un brevet de capitaine (Arch. Guerre).

Louis-Yves le Gonidec de Kerloc, de Guingamp, enseigne au régiment provincial de Vannes en 1775, lieutenant dans Reine-infanterie en 1783, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes avec les officiers de régiment du marquis du Dresnay, cessa de servir en 1793 et reçut en 1814 un brevet de capitaine (Arch. Guerre).

Paul le Gouvello de Comeraix, né à Auray en 1748, sous-lieutenant en 1766 dans Penthièvre-infanterie, capitaine depuis 1779, démissionnaire le 1er novembre 1791, émigra, fut grièvement blessé à Quiberon, mais réussit à se rembarquer (Mazas, tome II, p. 474, et tome III, p. 613).

A. V. J. le Gouvello de Keryaval, né à Hennebont en 1750. sous-lieutenant dans Penthièvre-infanterie en 1766, capitaine depuis 1779, démissionnaire le 15 septembre 1791, émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes et celles de 1793 à 1797 « à l'armée anglaise » ; breveté lieutenant-colonel par le comte d'Artois en 1797, il n'obtint en 1814 que la retraite de chef de bataillon (Arch. Guerre, Mazas, tome II, p. 474).

Marie-René-Gervais le Gouvello de Keryaval, de Vannes, page du roi en 1779, était lieutenant dans Angoulême-dragons depuis 1789 lorsqu'il émigra en 1792. Il fit cette campagne à l'armée des princes avec les chasseurs à cheval de Picardie, fit dans le corps du prince de Léon l'expédition de l'île d'Yeu, et cessa de servir en 1796 (Arch. Guerre).

Louis-Paul de Gouvello, né à Monnières (Loire-Inférieure), garde du corps en 1775, capitaine dans Bourgogne-infanterie en 1788, sous-lieutenant des gardes du corps du comte d'Artois la même année, envoyé à Turin par le roi le 14 juillet 1790 pour porter des dépêches au comte d'Artois, fit la campagne de 1792 dans les gardes de ce prince, l'accompagna en Prusse en 1793, entra en 1794 dans le régiment d'Autichamp, passa capitaine aux hussards de Rohan en 1795, fut envoyé à Saint-Domingue, revint en Angleterre en 1800 avec les débris de son régiment (Il ne restait plus que 6 officiers sur 54), fut placé à la tête d'une compagnie d'anciens officiers émigrés auxquels le gouvernement anglais accordait une pension de retraite, rentra en France en 1814, redevint sous-lieutenant des gardes du comte d'Artois, fit la campagne de 1815, à l'arrière-garde au départ de Paris le 20 mars et à l'avant-garde lors de la l'entrée dans cette ville le 8 juillet, et fut nommé le 14 octobre maréchal de camp (Mazas, tome III, p. 27 et 622, Churchill, tome II, p. 212).

Quatre frères le Jeune de Malherbe vivaient en 1789 : 1° Pierre, lieutenant dans Bretagne-infanterie, fit la campagne de 1792 dans la 2ème compagnie de la coalition bretonne : 2° Roland, lieutenant au régiment provincial d'artillerie d'Auxonne en 1788, réformé le 20 mars 1791, fit la campagne de 1792 à la 1ère compagnie de cavalerie de la coalition bretonne, fut « officier dans le 4ème cadre de noblesse au service de S. M. B. formé dans l’île de Wight le 1er janvier 1796 jusqu'au licenciement ». Garde du corps en 1814 dans la compagnie de Béthune ; 3° Yves, garde de la porte en 1785, fit la campagne de 1792 à l'armée de Bourbon dans la compagnie d'Auxerrois ; 4° Charles, garde de la porte en 1785, ne paraît pas avoir émigré (Saint-Allais, tome IV, p. 171).

Le Livec, lieutenant de vaisseau en 1786, émigra, servit dans la marine espagnole de 1793 à 1802, et fut fait chevalier de Saint-Louis en 1814 (Mazas, tome III, p. 173).

Jean le Roux de Coetando, né en 1739 à Goudelin (Côtes-du-Nord), page du roi en 1750, mousquetaire en 1752, officier au régiment de Brissac en 1757, blessé au combat de Saint-Cast en 1758, lieutenant dans Roi-infanterie en 1760, blessé à Fillinghausen, émigra en 1791 et se joignit d'abord au rassemblement organisé en Espagne sous les ordres du général Ricardos, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes comme premier volontaire dans l'escadron de Royal-Navarre, puis servit dans les volontaires de Moira et dans le corps Oilliamson, fut nommé maréchal de camp en 1795 et ne rentra en France qu'en 1814 (Mémoires de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord).

Une note des Archives de la Guerre dit que six de Lesquen servaient ensemble à l'armée de Condé, et que l'un d'eux y fut tué le 13 août 1796. Ce dernier est très probablement celui que Muret appelle de Lesquen père, chasseur noble de la compagnie n° 8 ; s'il le fait figurer simplement sur la liste des blessés, c'est qu'il mourut de ses blessures : ce serait donc René-Alexandre de Lesquen, capitaine dans Poitou-infanterie en 1790. Muret cite également parmi les blessés de cette journée un de Lesquen, chasseur noble de la compagnie n° 10 : d'après les Archives de la Guerre, il s'agit de Paul-Toussaint, fils de René-Alexandre, né à Casso en Pontchâteau en 1770, sous-lieutenant dans Poitou-infanterie en 1790, qui émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes et rejoignit en 1794 l'armée de Condé où il servit jusqu'au licenciement dans la compagnie n° 15 ; il y figure, en effet, en 1801 dans la liste de Muret. Un troisième de Lesquen, Victor-Claude-Charles, de la branche de Saint-Lormel, né à Trégon (Côtes-du-Nord) en 1762, fut successivement, d'après les Archives de la Guerre, volontaire en 1778 sur la Pallas, commandée par M. de Buor, fait prisonnier par les Anglais, lieutenant garde-côtes, émigré, volontaire dans la coalition bretonne en 1792, et chasseur noble à l'armée de Condé dans la compagnie n° 8 depuis le 11 juin 1794 jusqu'en 1801. Un quatrième et un cinquième de Lesquen figurent encore en 1801 dans la compagnie n° 8 : Claude, comme fourrier ; Louis, comme chef d'escouade : le premier, à son retour d'émigration, entra dans les Ordres et devint évêque de Rennes. Je n'ai pas retrouvé à l'armée de Condé le sixième de Lesquen dont parle la note des Archives ; peut-être a-t-elle voulu dire simplement que six de Lesquen avaient servi en émigration : dans ce cas il s'agirait de Joseph-Hyacinthe, fils cadet de René-Alexandre, né à Pontchâteau, en 1772, élève de l'école militaire en 1784, émigré le 21 juillet 1791, qui fit la campagne de 1792 avec les officiers du régiment de Poitou, celles de 1793 et 1794 dans la 2ème compagnie de cavalerie de la légion de Béon commandée par le comte d'Asson, servit dans le régiment de Castries du mois d'avril 1794 au 17 octobre 1800, fit la campagne de 1815 comme chef de bataillon à l'armée royale de Bretagne, division Coislin, et fut blessé le 8 juin au combat de Guérande. Son dossier dit en effet qu'il a servi à l'armée de Condé dans le régiment de Béon, lequel en réalité faisait partie d'une armée toute différente.

Camille-Jean-Marie de Meur de Kerigonan, de Lannion, garde de la marine en 1783, retiré du service en 1788, émigré en 1791, fit la campagne de 1792 dans le corps de la Marine, servit de 1794 à 1801, dans l'artillerie noble à l'armée de Condé et reçut, en 1914, un brevet de major et la croix de Saint-Louis (Arch. Guerre).

Joseph-Gabriel-Marie de Monti de Lormières, né à Rennes en 1752, sous-lieutenant dans Poitou-infanterie en 1768, passé dans Bresse, où il fit les campagnes d'Amérique de 1780 à 1783, devint capitaine en 1784, quitta le service en 1788 pour devenir lieutenant des maréchaux, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 et appartint en 1795 au corps de Moira (Arch. Guerre).

Joseph-René-Marie de Monti de Rézé, né en 1766, sous-lieutenant dans Beaujolais-infanterie en 1784, donna sa démission en 1789 ou 1790, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, concourut à la défense de Maestricht en 1793, entra comme sous-officier dans le régiment d'Autichamp en 1794, et servit de 1795 à 1801 dans l'infanterie noble de l'armée de Condé, compagnie n° 9. Son frère Louis, qui, au péril de sa vie, avait été prévenir Mesdames tantes du roi « de la marche des factieux sur Bellevue (le château qu'habitaient Mesdames en 1791) » et les avait accompagnées, émigra et fut tué à l'armée de Condé à Kamlach, servant alors dans la compagnie n° 10 de l'infanterie noble (Arch. Guerre).

Le marquis de Morant (Thomas-Marie-Louis-Geneviève), né à Rennes, sous-lieutenant (1774), puis capitaine (1777), dans Reine-dragons, major dans Navarre-infanterie en 1788, lieutenant-colonel en 1791, émigra en 1792 et fit cette campagne dans la compagnie des chasseurs à cheval de Franche-Comté (Arch. Guerre).

Jean-Marie Morio de Lisle, né en 1760, émigra le 1er janvier 1792, fit cette campagne dans la coalition bretonne, servit à l'armée de Condé dans l'infanterie noble de 1793 à 1801 et mourut en Allemagne en 1814 (Arch. Guerre).

Nouel de Kergré (Yves-Joseph-Marie), né à Pontrieux le 2 août 1753, gendarme de la garde en 1771, garde du corps en 1774, capitaine aux chasseurs à cheval de Hainau en 1784, émigra le 15 août 1791, fit la campagne de 1792 dans les gardes du corps, entra comme cornette dans les hussards de Rohan en 1793, fut nommé lieutenant en 1794, après le combat d'Appeltern près Nimègue, puis capitaine en 1795, fut envoyé à Saint-Domingue avec son régiment, nommé chevalier de Saint-Louis en 1796 et licencié en 1800 (Arch. Guerre).

Onffroy (Jacques-Roland), né à Saint-Domingue en 1751, appartenait à une famille originaire de Normandie, mais était devenu Breton par son mariage, et avait été élu notamment membre de la commission intermédiaire des Etats de Bretagne en 1784, 1786 et 1788. De la notice un peu embrouillée que lui a consacrée Saint-Allais, je crois qu'il faut conclure qu'il s'était rendu à Saint-Domingue en 1790 avec trois de ses fils, Guy, Anne et Achille, et que les deux autres, Benjamin et Emmanuel, étaient restés en Bretagne. Lorsqu'en août 1793 les Anglais débarquèrent à Saint Domingue pour venir au secours des colons royalistes les Onffroy se joignirent à eux, le père « comme colonel chef de district », les fils « dans la légion de Montalembert et dans le régiment des guides ». Saint-Allais dit plus loin que Guy, l’aîné, « élève de la marine, fut capitaine de cavalerie, puis des grenadiers au régiment de Clarence » ; qu'Anne, né en 1778, fut à l'âge de 18 ans capitaine d'artillerie dans la légion de Montalembert et qu'Achille se fixa à la Jamaïque. Benjamin et Emmanuel firent la campagne de 1799 avec les chouans comme capitaines aides-majors dans la légion de Vitré, et Benjamin fut en 1815 colonel des volontaires royaux de Vitré (Saint-Allais, tome X, p. 196 à 198).

Les trois frères Picot de Peccaduc, fils d'un conseiller au Parlement de Bretagne, marié en 1760 à une la Chevière, étaient : 1° Pierre-Marie-Auguste, officier au régiment d'artillerie de Metz, émigré en 1791, servit d'abord à l'armée de Condé et fut ensuite général-major au service de l'Autriche ; 2° Placide-Marie-Fidèle, officier dans Anjou-infanterie, émigra en 1791 et fut tué en 1793 ; 3° Henri-René-Marie, officier au régiment de la Guadeloupe, émigra en 1791, rejoignit d'abord le cantonnement d'Ath, fit la campagne de 1792 à l'armée de Bourbon avec les officiers du régiment d'Angoulême, entra au régiment d'Orange, fut pris en avril 1793, passa au service de l'Angleterre en 1795 et à celui de la Confédération du Rhin en 1808 (Saint-Allais).

Henri-Armand de Pioger de Saint-Perreux, né à Casson (Loire-Inférieure) en 1755, sous-lieutenant dans Quercy-idfanterie en 1773, capitaine dans Rohan-Soubise depuis 1787, fit la campagne de 1791 en Amérique, c'est-à-dire aux Antilles, sous M. de Béhague, émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée de Condé où il eut une jambe cassée, volontaire à l'armée de lord Moira et officier des volontaires nobles de du Dresnay en 1793, lieutenant dans Hervilly en 1794, capitaine dans un des régiments d'infanterie du prince de Rohan en 1795, capitaine d'une compagnie noble formée à l’île d'Yeu le 8 octobre 1795 (Arch. Guerre).

Poulain de Frémeur (Mathurin), né à Yvignac, volontaire dans la marine royale en 1787, émigra, rejoignit d'abord la coalition bretonne à Wittich « avec un de ses frères mort dans la seconde campagne », puis servit aux chevaliers de la Couronne de 1792 à 1801. Rentré prématurément en France, il fut incarcéré pendant trois mois à Sainte-Pélagie, mais fut libéré lors de l'amnistie (Arch. Guerre).

Poulain de la Fontaine-Saint-Père (Auguste-François-Félix, de Quessoy (Côtes-du-Nord), né en 1767, sous-lieutenant dans Vieille-Marine-infanterie, émigra en février 1792, rejoignit l'armée de Condé le 18 mars et y fit toutes les campagnes jusqu'en 1801, époque où il était chef d'escouade dans la compagnie n° 16 de l'infanterie noble, disent ses états de services (Arch. Guerre). Il ne figure pas en 1801 sur la liste de Muret.

Poulain de Melian du Reposoir (Victor-Henri-Mathurin), né en 1796 à Maroué (Côtes-du-Nord), demeurant à Saint-Enogat, volontaire dans la marine en 1781, prit part aux combats des 9 et 12 avril 1782, puis sous-lieutenant dans Picardie-infanterie en 1790, émigra le 4 mai 1792, fit cette campagne à l'armée de Bourbon, et celles de 1793 à 1801 à l'armée de Condé dans l'infanterie noble, compagnie n° 2, où il se trouva aux combats des 20 et 24 août, 12 septembre, 13 octobre, 2 et 8 décembre 1793 ; 13 août, 2, 18, 19 et 21 octobre 1796 (Arch. Guerre).

Poulain de la Vincendière (Andronic-François), né à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) en 1773, mais d'origine bretonne et domicilié en 1814 à la Chapelle-Bassemer (Loire-Inférieure), émigra le 1er novembre 1791, fit la campagne de 1792 dans les gendarmes de la garde sous le marquis d’Autichamp, prit part sous le même général à la défense de Maestricht en 1793, entra en 1794 dans la légion de Damas, d'abord dans l'infanterie, 2ème compagnie, puis dans la cavalerie 2ème compagnie, combattit à Dinant, à Fleurus, etc., fut mommé en 1795 sous-lieutenant au régiment d'Autichamp, rentra en France en 1796, fut officier d'état-major à l’armée de Scépeaux et se trouva aux affaires de Saint-Sulpice, de Beauchêne et de Maumusson, passa en 1799 à l’armée de d’Autichamp comme chef de la division du Loroux et se trouva aux combats de Nueil-sous-les-Aubiers en 1799 et de Rocheservière en 1815 (Arch. Guerre ; Crétineau-Joly. Histoire de la Vendée militaire, tome V, p. 57).

Pourceau de Montdoret (Jean-Baptiste-Louis), né en 1761 à Guérande, lieutenant dans Bourbon-infanterie, puis lieutenant garde-côtes, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée de Bourbon dans la compagnie de Bourbon que commandait le lieutenant-colonel de Franval, entra en 1793 dans les cadres de du Dresnay à la compagnie du comte de Montmuran, servit ensuite dans le corps du prince de Léon, rentra en Bretagne en 1797, fut chef de bataillon à l'armée de Cadoudal dans la division de Sol, et, quand celui-ci devint adjudant général, le remplaça à la tête de la division, fut arrêté à Paris en juillet 1801, incarcéré pendant huit mois à Sainte-Pélagie et mis en liberté le 14 février 1802. (Arch. Guerre : Crétinau-Joly, tome V, p. 174).

Prigent de Kerebars (Pierre-Auguste), né à Saint-Pol-de-Léon, le 16 mars 1752, volontaire dans Royal-infanterie en 1770, capitaine dans Brie-infanterie en 1784, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes dans la compagnie de Brie, fut lieutenant au régiment de Béthisy en 1794-1795 et servit à l'armée de Condé dans l'infanterie noble de 1796 à 1801, époque à laquelle il était sous-lieutenant de la compagnie n° 7 avec rang de lieutenant-colonel (Arch. Guerre).

Jacques-Louis-Joseph de Quélen de Kerohan, de Hanvec (Finistère), né le 4 avril 1773, page du roi en 1787, émigra en 1791, fil la campagne de 1792 dans l'escadron de la coalition bretonne, celles de 1793-1794 dans l'armée anglaise commandée par lord Moira et prit part à l'expédition de Quiberon (Arch. Guerre).

Olivier-Marie de Quélen du Plessis, né en 1769, à Pommerit-le-Vicomte, sous-lieutenant au 8ème chasseurs à cheval (Guyenne ou Pyrénées) en 1790, fit les campagnes de 1792 à 1801 à l'armée de Condé, d'abord dans les hussards de Mirabeau, puis, à partir de 1798 comme sous-lieutenant aux dragons d'Enghien, et prit part notamment aux combats de Botenthal, des lignes de Wissembourg et de Berstheim (Arch. Guerre).

Le comte Amble-Gilles de Quélen, de Plélo, surnuméraire à la suite des gardes du corps en 1788, fit avec eux la campagne de 1792, entra au régiment d'Autichamp en 1795 et servit aux cadres de Léon jusqu'en 1798 (Arch. Guerre).

François-Marie-Joseph de Quélo de Cadouzan, né à Saint-Dolay en 1772, élève d'artillerie, émigra, arriva à Worms à l'armée de Condé le 28 novembre 1791 et y servit dans l'artillerie jusqu'en 1801. En 1815 il commanda l'artillerie de la division Coislin (Arch. Guerre).

Vincent-François de Quélo des Chambots, né à Bains (Ille-et-Vilaine) en 1766, volontaire de la marine en 1785, fut « après le départ du roi Louis XVI emprisonné avec son père et 28 gentilshommes bretons au Port-Louis où ils passèrent 104 jours, » émigra aussitôt après son élargissement le 28 octobre 1791, entra d'abord dans la coalition bretonne à la compagnie du chevalier Scott, puis passa dans le corps de la marine, à la compagnie d'un capitaine de vaisseau qu'il appelle le chevalier d'Ademard ou d'Emar, et dont le véritable nom est d'Aymar, où il fit la campagne de 1792, rejoignit l'armée de Condé le 1er avril 1793, entra dans l'infanterie noble compagnie n° 11, passa en 1796 dans la compagnie n° 18, fut blessé à Kamlach et ne quitta l'armée qu'en 1801. Il fit la campagne de 1815 à l'armée royale du Morbihan dans la compagnie des anciens officiers dont le chevalier de la Ruée était capitaine (Arch. Guerre).

Guy-Auguste-Ange-François de Quengo de Crénolles, successivement cadet (1776), capitaine (1780) et major en second (1788), émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée de Condé connue aide-maréchal-général des logis, celles de 1793 et 1794 dans la légion de Béon, passa en 1795 dans les hussards de Hompesch, puis dans les uhlans britanniques, avec lesquels il fit l'expédition de l'île d'Yeu, passa en Amérique, servit dans les îles du Vent et rentra en Europe en 1796. (Arch. Guerre).

Le condéen Quentin de Trémisot (Jean-Simon-Henri), était fils d'un ancien commandant de Yanaon et d'une sœur du condéen de Kerlidec. Il avait un frère. René-Francois, émigré en 1791, enrôlé dans La Châtre, blessé dans la campagne des Pays-Bas pris et fusillé à Nieuport en 1794 (Saint-Allais, tome XIII, p. 322).

Paul-Guy-Michel de Ralet, fils d'un conseiller à la Chambre des comptes de Bretagne et neveu de M. de la Feronnière, né à Nantes en 1775, servit de 1791 à 1797 à l'armée de Condé, d'abord comme volontaire dans la légion de Mirabeau, puis comme maréchal-des-logis aux dragons de Clermont-Tonnerre (1796), reçut trois blessures dont une à Wissembourg le 13 octobre 1793, où son capitaine, le chevalier de Blair, fut tué ; fut fait prisonnier à Fribourg (lisez Neubourg) et détenu pendant deux ans, devint en 1814 capitaine dans la garde nationale active de l'Indre, et en 1811, capitaine-adjudant à la place de Lyon. « Je ne parle pas, dit-il, des services rendus par mon père à l'armée royale de l'Ouest, ni de sa fin tragique dans les prisons de Rennes, après avoir été condamné à mort par le conseil de guerre. » (Arch. Guerre).

Rat d'Amblemont (Geffroy-Epiphane), dit avoir fait la campagne de 1792 dans « la coalition de Bretagne, sa patrie » à la compagnie n° 7, avoir rejoint l'armée de Condé le 1er avril 1793, avoir fait les campagnes de 1793, où il fut blessé le 13 octobre, celles de 1794 à 1797 comme sous-lieutenant puis comme lieutenant dans la légion de Mirabeau, et celles de 1798 à 1801 dans le régiment de Bourbon (Arch. Guerre).

Hilaire-François de Raveneau, de Quimper, né en 1738, major dans Béarn, émigra en 1792, mais ne put faire ancune campagne à cause de sa mauvaise santé (Arch. Guerre).

Réal des Perrières, de Machecoul, auditeur à la Chambre des comptes de Bretagne, émigra et « mourut en combattant pour son roi, » dit son fils (Arch. Guerre).

François de Riou, né à Saint-Malon en 1757, émigra, fit la campagne de 1792 comme fourrier dans la coalition bretonne à la compagnie du marquis de la Vieuville, entra en 1793 dans le corps noble commandé par M. du Dresnay comme volontaire de la compagnie d'artillerie dont le chevalier Dufort était capitaine, passa en décembre 1791 comme lieutenant dans les cadres du prince de Léon et y servit jusqu'en novembre 1796. Il fit la campagne de 1815 dans l'armée armée royale d'Ille-et-Vilaine (Arch. Guerre).

Le condéen de Rison, quoique né en Nivernais, doit être considéré comme Breton car sa famille, d'origine gasconne était fixée en Bretagne : lui-même s'y maria et ses enfants y naquirent. Il était, en 1790, lieutenant-colonel an régiment d'artillerie de Metz. Emigré à l'armée de Condé, il fut un des chefs de l'artillerie : ce fut lui qui au combat du 21 juillet (lisez août) 1793 arrêta la déroute qui commencait à se produire (Pingaud, l'Invasion prussienne, p. 154). Nommé général en 1797, cité comme un des principaux officiers dans le rapport d’un agent français en 1809 (Bittard des Portes, l’Armée de Condé, p 358), nommé commandeur de Saint-Louis le 20 janvier 1801 (Mazas, tome III, p. 7) il était, lors du licenciement, commandant en second de l'artillerie condéenne. Son fils ainé, Maurice-François-Alexandre né à Laz (Finistère) en 1772, élève à l'école d'artillerie en 1789, émigra en 1791, et servit à l'armée de Condé jusqu'en 1801, époque où il était lieutenant d'artillerie. Son fils cadet, François-Charles-Joseph-Marie-Benjamin, né à Carhaix en 1775, élève de la marine en 1789, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, celles de 1793 et 1794 dans l'artillerie de l'armée de Condé, fut nommé le 1er octobre 1794 sous-lieutenant dans l'infanterie de la légion de Rohan, fit les campagnes de 1796 et 1797 en Allemagne sous les généraux Clerfayt, Wartensleben et Wermeck, combattit aux batailles de Friedberg et d'Amberg, fut incorporé le 7 février 1797 dans l'armée autrichienne avec son régiment devenu « le corps franc de Rohan » et le 21 juin 1798 « le bataillon d'infanterie légère Charles de Rohan », fit les campagnes de 1799 à 1801 en Italie sous le général Mélas, passa en 1801 comme sous-lieutenant au 24ème régiment d'infanterie autrichienne ; devint capitaine en 1809, donna sa démission en 1811 pour entrer dans le 127ème régiment d'infanterie française et fit la campagne de 1815 comme colonel à l'armée royale de Bretagne dans la division des Côtes-du-Nord (il habitait alors Lanvollon). En 1825 il était colonel du 1er régiment d'infanterie (Arch. Guerre).

Antoine-Marie-Hyacinthe de Rivière de Lezoualch, lieutenant dans Royal-Roussillon, démissionnaire en 1782, capitaine garde-côtes de Plomodiern en 1783, émigra et fit la campagne de 1792 dans l’escadron du corps de la Marine. Son dossier très incomplet ne permet pas d'affirmer qu'il n'ait pas fait d'autres campagnes (Arch. Guerre).

Alexandre-Emmanuel de Rivière de Vauguérin, lieutenant au régiment provincial de Nantes, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, compagnie du marquis de la Moussaye, puis servit dans les cadres du prince de Léon et mourut à Jersey le 7 juin 1796. En émigrant, il avait laissé en Bretagne ses deux jeunes fils. L'aîné, Alexandre-Honoré-Guillaume, né en 1781, fit la campage de 1815 comme commissaire des guerres à l'armée de d’Andigné ; le second, Emmanuel-César, né en 1782, fit les campagnes de 1799 et 1800 à l'armée de Châtillon (Saint-Allais, tome 7, p. 252).

Rolland de Rengerve (Pierre-Marie), né à Guipry en 1759, élève à l'Hôtel des gentilshommes à Rennes, cadet au régiment de Port-au-Prince dans le dépôt de l'île de Ré en 1780, sous-lieutenant en 1782, lieutenant en 1788, émigra en 1791, rejoignit le 21 janvier 1792 à Oudenarde la coalition bretonne et fit la campagne dans la compagnie du marquis de la Vieuville, entré en 1793 dans les cadres de du Dresnay compagnie du marquis de Montmuran, passé en décembre 1794 dans le corps du prince de Léon au troisième cadre commandé par le comte de Pontbellanger, « destiné à être capitaine quand le cadre deviendrait un régiment » dit le certificat du comte de la Prévalaye, rentré en Bretagne le 14 mars 1796, fait la campagne dans la division de Sévère de la Bourdonnaye, poursuivi par les autorités révolutionnaires en 1797 et 1798, arrêté en mai 1799, fut élargi à la pacification de 1800 (Arch. Guerre).

Rolland du Breuil de Chalonge (Louis-Ancelo-Jean), de la Vallée, près de Dol, né en 1752, lieutenant dans Lorraine-infanterie, démissionnaire en 1783, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 avec les officiers de son régiment et servit de 1794 à 1796 dans le corps du prince de Léon (Arch. Guerre).

Rolland du Noday (Marie-Alexandre-Malo), né à Mauron en 1756, chevau-léger de la garde de 1774 à 1776, émigra, flt la campagne de 1792 à l'armée de Condé dans l'escadron de Royal-Navarre commandé par le comte d'Ecquevilly, quitta l'armée le 4 novembre 1792 entra en 1793 dans les cadres de du Dresnays servit de decembre 1794 à novembre 1796 dans le corps du prince de Léon, compagnie du Plessis, rentra en Bretagne en août 1797, fut arrêté en août 1799, emprisonné à Vannes et traduit devant une commission militaire qui, « vu ses infirmités », ne le condamna qu'à la détention par jugement du 2 septembre (Arch. Guerre).

Rolland du Noday (Louis-René-Bertrand), né à Rennes en 1769, volontaire dans Auvergne-infanterie, émigra le 1er août 1791, rejoignit l'armée de Condé à Worms le 2 septembre, et servit jusqu'en 1801, d'abord dans la compagnie n° 7 de l'infanterie noble, où il reçut à Berstheim en 1793 une blessure dont il resta estropié, puis au dépôt (Arch. Guerre).

Le marquis de Roquefeuil (Innocent-Adrien-Maurice), né le 21 mai 1752, fut successivement garde de la marine en 1762, enseigne de vaisseau en 1768, capitaine dans Noailles-dragons en 1773, réformé en 1776, colonel en second dans Royal-Piémont-cavalerie en 1780, colonel en second dans le régiment provincial d'artillerie de Besançon en 1788, enfin colonel de Médoc-infanterie la même année. Il venait d'être nommé maréchal de camp lorsqu'il émigra en 1791. Il se rendit d'abord à Rome, où s'étaient réfugiées sa femme et sa belle-mère, Mme de Calan, car le comte de Vaudretil écrit de Vicence au comte d'Artois : « M. de Roquefeuil est parti de Rome pour vous porter son zèle et sa volonté ». Il fit la campagne de 1792 à l'armée de Condé avec les officiers de son régiment et revint passer l'hiver à Rome. Il faillit périr dans l'émeute du 11 février 1793, la populace romaine, soulevée contre les révolutionnaires français, s'en prenant sans distinction à tous ceux qui parlaient notre langue. Il fit à l'armée de Condé les campagnes de 1793 et 1794. Au début de 1795 il passa en Angleterre. On prétendit même qu'il avait réussi à passer en Bretagne, car en juin 1795 les délégués de la Convention à Lorient promettaient une somme de cent louis en or « à qui découvrira la retraite du marquis de Roquefeuil et de l'évêque de Léon, débarqués depuis peu ». Il apposa sa signature le 8 septembre 1795 à Londres au contrat de mariage du comte de Vaudreuil, à côté de celles du duc de Bourbon, des anciens ministres Calonne et Bertrand, etc... Revenu à l'armée de Condé et nommé colonel d'un régiment d'infanterie, il fut grièvement blessé le 16 septembre 1796 de deux balles, l'une à la machoire, l'autre au bras, et mourut à Augsbourg quelques jours après (Mazas, tome II). Correspondance du comte de Vaudreuil et du comte d'Artois : Moniteur universel de juin 1795 ; Ecquevilly, Campagnes du corps sous les ordres du prince de Condé.

Rousseau de Saint-Aignan (Louis-Marie), né à Nantes en 1767, sous-lieutenant dans Roi-infanterie depuis 1785, se distingua à l'affaire de Nancy en 1790, émigra en 1791, rentra en France à la fin de l'année, se trouva près du roi Louis XVI aux Tuileries lors de l'émeute du 20 juin 1792, émigra de nouveau après cette journée, mais ne fit aucune campagne. Il revint en France pour la seconde fois après le 9 thermidor, et fut préfet et député sous la Restauration (Levot, Biographie Bretonne).

Le chevalier de Saint-Germain, né à Fougères en 1772, était lieutenant d'artillerie quand il émigra, Il servit dans l'infanterie noble à l'armée de Condé de 1792 à 1797, rentra en France, chargé d'une mission près des royalistes parisiens, puis revint en Bretagne, où il fut attaché au parti royaliste de 1798 à 1800. Emprisonné pendant plusieurs mois en 1801, il fut mis en liberté lors de l'amnistie de 1802 (Arch. Guerre).

Le marquis de Saint-Gilles (Jean-Marie-Auguste), né en 1772 à la Fosse-aux-Loups (Côtes-du-Nord), demeurant au Chatellier (Ille-et-Vilaine) en 1814, sous-lieutenant en 1781 dans Royal-Vaisseaux, capitaine dans Reine-cavalerie en 1790, émigra, fit la campagne de 1792 comme maréchal-des-logis dans la cavalerie de la coalition bretonne, assista au siège de Thionville et à l'affaire de Scer, passa l'année 1793 en Allemagne, entra en 1794 comme capitaine à la suite dans les hussards de Damas dont le marquis de Nantouillet était colonel, rentra en Bretagne, devint chef de légion à l'armée royale sous MM. de Puisaye et de Vauban et reçut de celui-ci un brevet d'aide-maréchal-général-des-logis. Il assista à treize combats, notamment à celui de la Chapelle-Pouexic, où, « commandant trois légions réunies, il s'est battu trois fois dans le même jour », et à Guer dont il s'empara à la tête de deux légions, reçut deux blessures, un coup de baïonnette à la main droite et une balle dans la cuisse droite, fut « déporté en Espagne » après le 18 fructidor, et rentra en France à la fin de 1800 (Arch. Guerre).

Paul-Henri de Saint-Pern, né en 1754, capitaine dans Berry-cavalerie, fit la campagne de 1792 dans la compagnie des chasseurs de Champagne commandée par M. du Plessis, et servit de 1795 à 1796 dans le corps de Léon (qu'il appelle régiment de Rohan), compagnie du Plessis (Arch. Guerre).

Quatre frères de Saisy de Kerampuil figurent sur l’Etat Militaire de 1790 : 1°, Charles-Marie-François, né en 1753 à Pédernec (Côtes-du-Nord), page du roi en 1769, capitaine dans Berry-cavalerie en 1786, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 comme brigadier dans la compagnie d'Escars-dragons, servit « à l'armée anglaise » de 1794 à 1796, fut fait chevalier de Saint-Louis en 1796 et recut en 1814 un brevet de lieutenant-colonel ; 2° Henri-Jacques, né à Carhaix en 1754 ou 1756, page du roi en 1771, capitaine dans Artois-dragons en 1784, émigra en juin 1791, fit la campagne de 1792 dans la compagnie de Monsieur-dragons, rejoignit l'armée de Condé en avril 1793 et entra dans la cavalerie noble, escadron d'Harcourt, compagnie de Lansalut, passa en 1795 lieutenant dans les Chevaliers de la couronne, compagnie de la Roche-Aymon, rentra en 1799 comme lieutenant dans la cavalerie noble où il servit jusqu'en 1801 et reçut en 1814 un brevet de major ; 3° Pierre-Marie, né en 1757, page du roi en 1773, sous-lieutenant dans Jarnac-dragons en 1775, puis au 3ème chasseurs à cheval ou chasseurs de Flandre, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes dans la compagnie d'Artois-dragons, servit eu 1793 sous les ordres de M, de Caraman dans le rassemblement d'émigrés que le général autrichien Bender avait organisé à Bruxelles, fut inscrit dans la légion du comte d'Hector pour la deuxième expédition de Quiberon, et reçut en 1814 un brevet de capitaine ; 4° Joseph-Joachim, page du roi en 1778, sous-lieutenant dans Berry-cavalerie en 1781, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes dans la compagnie de Monsieur-dragons, servit de 1793 à 1796 « dans le corps de Royan au service anglais », c'est-à-dire très probablement dans le corps de Léon, et reçut en 1814 un brevet de capitaine (Arch. Guerre).

Salaun de Kertanguy (Auguste), de Saint-Pol-de-Léon, né en 1769, sous-lieutenant dans Quercy-cavalerie, puis dans le 11ème chasseurs à cheval, émigra en 1791, rentra au début de 1792, prit part le 10 août à la défense des Tuileries, émigra de nouveau, rejoignit l'armée des princes le 25 août et fit la campagne avec les chasseurs de Champagne, compagnie du Plessis (Arch. Guerre).

Suasse de Kervégan (F.-H.), né à Quintin, capitaine d'artillerie depuis le 1er avril 1791, émigra en 1792, fit la campagne à l'armée des princes, et servit de 1793 à 1802 « aux rassemblements de Jersey et de Quiberon et à l'armée de Portugal », c'est-à-dire très probablement dans le régiment de Rotalier. Il obtint en 1814 un brevet de major (Arch. Guerre).

Louis-Marie-Joseph de Trédern, né à Thourie en 1772, sous-lieutenant dans Poitou-infanterie en 1788, lieutenant au 1er régiment d'infanterie en 1791, embarqué pour la Martinique. revint en Europe pour faire la campagne de 1792 avec les officiers de son régiment, servit de 1793 à 1796 dans la légion de Béon et dans le « corps du prince de Rohan » et fut grièvement blessé en 1793 (Arch. Guerre).

Du dossier très incomplet d'un autre de Trédern, Louis-Anne, lieutenant de vaisseau, il ne subsiste qu'une pièce dans laquelle il dit « avoir reçu le grade de lieutenant-colonel à l'armée de Condé », mais je ne l'ai pas retrouvée dans la liste de Muret.

Jean-François de Trégouet, né à Dinan en 1740, ancien officier de grenadiers royaux, chevalier de Saint-Louis, mort en 1815, « a servi vingt-six ans sous Louis XVI et douze ans à l'armée de Condé », dit une pétition de sa veuve (Arch. Guerre).

Une curieuse lettre de Louis Urvoy de Portzamparc, né en 1754, fait prisonnier à Quiberon et fusillé à en Auray en 1795, nous permet de le suivre dans les péripéties de son émigration. Elle me fut communiquée autrefois par mon cousin Charles de Portzamparc. Elle est adressée à sa femme et constitue à la fois un récit de son émigration et une sorte de testament juridique et moral. Au moment de la révolution Louis de Portzamper était lieutenant de vaisseau. « La journée du 18 décembre 1791, époque de notre séparation, écrit-il, à laissé dans mon cœur une impression inneffaçable ». C'est donc à cette date que remonte son émigration. Sa lettre est datée d'Aix-la-Chapelle, 12 juillet 1794. Il y était arrivé le 23 septembre 1793, après dix-huit mois de séjour en Angleterre, ce qui semblerait indiquer qu'il n'a pas fait la campagne de 1792, quoiqu'un autre passage de sa lettre semble dire le contraire. Il y était venu avec son beau-frère, M. le Carlier d'Erlye, officier de marine comme lui, et ils y avaient été attirés par MM. de Rospiec « qui vivaient à Aix d'une manière aussi pacifique que nous à Londres... Depuis dix mois environ, nous avons joui avec eux d'une existence très douce et aussi agréable que les circonstances peuvent le permettre, par le concours d'une société nombreuse et composée de beaucoup de femmes de notre connaissance habituelle en France. A tous égards, nous avons été mieux ici qu'en Angleterre. Mais la Meuse, seul abri pour cette ville, ne sera-t-elle pas encore franchie par les Français, mon frère (enrôlé dans la légion de La Châtre) est enfermé à Nieuport et en grand danger d'y être pris. Il jouit dans son état d'une existence très supportable, il est parvenu au grade d'officier, et il a de bons appointements. Mon cousin, l'abbé Urvoy, habite Liège, dans un couvent des Carmes. J'ai perdu deux de mes amis. M. du Parc, l’aîné, mort de maladie, et M. de Kerespertz. l’aîné, tué à l'armée de Condé. J'ai reçu dans le courant d'octobre dernier une lettre de mon cousin Jolly, alors nouvellement échappé de Saint-Malo et réfugié à Jersey. Ton frère et MM. de Rospiec font des démarches pour obtenir du service dans la marine de Russie ». Il terminait par des conseils adressés à sa femme et à ses enfants : « Evitez les procès..., fuyez la terre où la religion serait persécutée, etc. ». Il annonçait son prochain départ pour l'armée de Condé, « actuellement sur les bords du Rhin, à Rastadt ». C'est dans ces dispositions que vint le trouver l'appel de son ancien chef, le comte d'Hector. Changeant ses projets, il alla rejoindre ses camarades et, comme beaucoup d'entre eux, trouva la mort à Quiberon.

Vittu de Kerraoul (Guillaume-Louis) fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne et servit ensuite dans un corps franc à la solde anglaise. Son fils, Jean-Louis-Prosper, né en 1774, fit la campagne de 1792 dans la compagnie de Royal-Vaisseaux et les deux suivantes au service de l'Autriche (Saint-Allais, tome II, p. 40).

Aléno de Saint-Alouarn (Hippolyte), sous-lieutenant d'infanterie, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 dans la coalition bretonne, et celle de 1795 dans les cadres de Léon qu'il appelle dans ses états de service le régiment de Rohan. Son frère cadet, Aimé, né vers 1770, émigra avec lui, mais comme le séjour d'Allemagne lui déplaisait, il ne tarda pas à rentrer en France et alla rejoindre à Paris les royalistes groupés pour la défense de Louis XVI. Revenu à Quimper à la fin d'août 1792, il y fut arrêté, sa présence à Paris au moment du 10 août ayant paru suspecte aux révolutionnaires. Mis en liberté après une assez courte détention, il fut de nouveau emprisonné en 1793, envoyé au tribunal révolutionnaire de Paris et guillotiné avec les Magon, les Saint-Luc. etc.

Caron de la Morinais (Jean-Marie), né à Hédé le 17 décembre 1772, émigra en 1791, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, servit sous du Dresnay (1793, 1794), se trouva à Quiberon en 1795, fut mis en demi-solde de 1796 à 1804, et servit dans les vétérans de Gouvello de 1805-1814.

(Comte Ch. de Calan).

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