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Les anciens seigneurs de Châteaubriant avaient pour auteur Thibernus, mari d'Enoguent, qui eurent trois fils, dont un nommé Briant qui fit bâtir le château auquel il donna son nom. L'an 1219, Amaury de Craon, sénéchal d'Anjou, s'étant joint à plusieurs seigneurs bretons qui étaient mécontents de Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, et voulant profiter de leurs démêlés avec le duc pour s'approprier quelques terres en Bretagne, s'empara de Châteaubriant, y portant dans les environs le meurtre et le ravage. Sitôt que Mauclerc en eût avis, il se réconcilia avec l'évêque de Nantes et plusieurs seigneurs ; il se rendit à Châteaubriant, livra bataille, remporta unc victoire complète sur Amaury, le fit prisonnier ainsi que Jean de Montoir, les fit conduire au château de Touffou près Nantes, et se remit ainsi en possession de Châteaubriant. Ce fut dans cette ville et l'an 1432, que Jean V, duc de Bretagne, après une longue guerre avec le duc d'Alençon et autres seigneurs, fit un traité de paix. C'est aussi dans cette ville que le duc de Bretagne, Pierre II, régla, le 28 mars 1454, de son autorité ducale, la fameuse question sur la préséance et le pas dans les processions publiques, entre l'abbé et les moines de St-Melaine de Rennes, et l'abbesse de St-Georges et ses religieuses. Cette affaire et sa décision seraient un peu trop longues à rapporter.

C'est à Châteaubriant que le maréchal de Rieux et plusieurs seigneurs bretons se liguèrent avec la France en 1487, en présence de la comtesse de Laval, contre François II, dernier duc de Bretagne, ce qui occasionna une longue guerre ; mais le seigneur de Rieux et plusieurs seigneurs bretons s'apercevant que le roi de France ne tendait qu'à envahir la Bretagne et à la réunir par la force à la couronne, se raccommodèrent promptement avec le duc. Le maréchal de Rieux se mit à la tête des troupes, mit une garnison dans Ancenis, et s'empara par surprise de Châteaubriant où étaient enfermés les seigneurs ligués contre le duc, et où il établit aussi une garnison. Le roi de France ayant appris ce revers, partit de Paris, assembla une armée à Tours, la fit marcher droit à Châteaubriant, sous la conduite du seigneur de la Trémouille ; elle y arriva le 15 avril 1488, on investit la place. Les assiégés firent plusieurs sorties ; mais accablés par le nombre, ils furent obligés de se renfermer dans le château. L'armée françoise investit la ville et le château, établit ses batteries et foudroya les murs ; il y eut bientôt une brèche considérable où il y eut plusieurs assauts, et il s'y fit de part et d'autre des actions héroïques. Les assiégés harcelés et à découvert, ne voyant personne venir à leur secours, furent obligés de capituler et de se rendre au roi, le 23 avril. Le roi fit abattre et démolir le château, ainsi que les tours et la plupart des murs, et réduisit la ville à l'état à peu près où on la voit aujourd'hui.

Cette ville est célèbre par les aventures de la comtesse de Châteaubriant, maîtresse de François Ier, qui venant en Bretagne en 1532, y fit avec la comtesse un fort long séjour, lui fit beaucoup de présents et de dons viagers assez considérables assis sur plusieurs terres, et qu'il continua à son mari après la mort de la comtesse ; ce qui pourrait servir à détruire les soupçons d'une mort précipitée, occasionnée par la jalousie du mari, qui, suivant quelques auteurs, la fit périr secrètement en lui faisant ouvrir les veines.

La ville de Châteaubriant a droit de nommer et d'envoyer un député aux Etats de la province. Tout le pays est fertile en mines, et célèbre par ses forges et son grand commerce de fer de toutes espèces et qualités.

Châteaubriant est une ville très-considérable et fort peuplée. Elle contient une paroisse hors la ville, et une succursale située dans la ville ; une communauté de Trinitaires, une de Dames Ursulines, un hôpital, une école charitable, une communauté de ville et trois juridictions.

Baron de Châteaubriant, le prince de Condé, à Paris.

Recteur et doyen, Guérin. - Lieutenant, Bernard du Treil. - Sénéchal, Maujouan du Gasset. - Procureur fiscal, Ernoul de la Chenelière. - Alloué, Fermont de la Chapellière. - Lieutenant, Ernoul de la Chenelière. - Greffier, Lorette. - Maire, Fermont de la Chapellière. - Procureur fiscal, Cotelle. - Syndic, Bernard de la Bernardais. - Greffier, de la Harlière. - Subdélégué, Ernoul de la Chenelière. - Président des traites, Louard. - Procureur du roi, Bimont. - Contrôleur des actes et domaines, Viseau. - Maître particulier des eaux, bois et forêts, Gardin du Boishamon. - Entreposeur, Duval de la Poterie. - Contrôleur du dépôt des sels, Angoulvent.

(P. I. Brun, 1765).

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