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LES BARONS DE BRETAGNE AU XIVème siècle

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§ I. — Avant la bataille d'Aurai.

Le commencement du XIVème siècle est marqué, en Bretagne comme en France, par l'innovation si libérale et si importante qui introduit les délégués du Tiers-Etat, c'est-à-dire des non privilégiés, dans l'assemblée générale de la nation. On a quelques extraits des registres des Parlements généraux de Bretagne tenus en 1309 et en 1315, ainsi signés du greffier : « Par le Parlement général, presens les trois Etats, ROUSSEAU » (Dom Morice, Preuves, T. I, col. 1252, et III, p. XV). Comment la noblesse était-elle représentée dans ces assemblées ? Les barons y figuraient sans doute ; sans doute ils n'y figuraient pas seuls, et l'on voyait auprès d'eux quelques représentants des « autres gens » nobles de 1294, des vassalli et des vavassores de 1240 et de 12O5. Mais nous sommes réduits aux conjectures.

Un document du mois de mars 1317 (nouveau style) montre que le titre baronal, pendant longtemps purement personnel, commençait à devenir territorial. Ce sont deux pièces contenant l'échange de la seigneurie de Châteaugiron, cédée par Brient de Châteaugiron au duc de Bretagne Jean III, qui lui donne en échange le comté de Léon. Le vieux fief de Giron est intitulé dans cet acte « la chastellenie et baronie de Chasteaulgiron » (Dom Morice, Preuves, T. I, col. 1267, 1268). Le duc Gefroi II dans son assise de 1185, écrite en latin, avait bien parlé de baroniae, terme fréquent dans la langue féodale de l'Angleterre, d’où ce prince l'avait importé chez nous. Mais il n'y fit pas d'abord fortune ; je ne sais si on le trouverait dans les documents bretons avant le XIVème siècle. En ce siècle il commença d'être usité [Note : On trouve encore, dans un acte du 5 janvier 1357 (nouveau style), la « baronie de la Roche Moysan » (Dom Morice, Preuves, T. I, 1512)] et le fut surtout au suivant.

Les barons de Bretagne prirent forcément une grande part à la longue e! cruelle guerre de Blois et de Montfort (1341-1364). Mais ce n'est pas dans des époques de ce genre qu'on peut trouver des lumières sur l'ordre hiérarchique, l'organisation ou le développement des institutions. Les assemblées politiques sont rares, tout se règle par la force, et — quoi qu'on ait dit — la force, qui peut temporairement primer le droit, est impuissante à le créer. Dans cette longue période un seul fait intéresse nos recherches, l'assemblée des Etats tenue à Dinan en novembre 1352 par le parti de Charles de Blois et où fut, entre autres choses, nommée une ambassade pour aller en Angleterre négocier la délivrance de ce prince qui y était alors prisonnier. Un acte de Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne, fait connaître la composition de l'assemblée, quand elle nous dit que l'ambassade fut faite par « l'avisement, conseil et assentement des prélats, chapitres, barons et autres nobles, et des bourgeois et habitans de noz bonnes villes de nostre duché de Bretagne ». Plus bas on nomme les membres présents ; ceux de la noblesse sont :

« 1) Nous Jehan, vicomte de Rohan,

2) Nous Thibaut, sire de Rochefort et vicomte de Donge,

3) Jehan, sire de Rieux,

4) Et les sires de Rougé et Derval,

5) De Monfort,

6) De Montauban,

7) De Quintin (ramage de Goëllo),

8) De Rostrenan,

9) De Montafilant (Dinan),

10) De la Hunaudaie,

11) Le vicomte de Coetmaen (Coëtmen),

12) Le sire de Penhoët,

13) Le sire de Tinténiac,

14) Le sire de Matignon,

15) Les sires de Combour,

16) Du Chastelier d'Eréac,

17) De Quoiquen (Coëtquen),

18) Du Guerclin (seigneur de Broons),

19) De Beaufort,

20) De Maure,

21) Jehan, sire du Perier,

22) Geffroy de Tremerreuc, sire de Plumoyson [Note : Plumaison ou Plumasson, village sur la rive gauche de la Rance, un peu au-dessous de Dinan, appelé aussi aujourd'hui le Chêne-Vert],

23) Et Guillaume, sire de Montbourcher » (Dom Morice, Preuves, T. I, 1486).

La duchesse nous a dit qu'à cette assemblée de Dinan il y avait des barons et des autres nobles, mais il est évident que sur cette liste on a omis les autres nobles et inscrit uniquement ceux qui se paraient du titre de baron, encore bien que quelques-uns d'entre eux eussent des fiefs un peu médiocres pour soutenir une pareille prétention. Comme on avait besoin des services de tous, on ne pouvait contester à aucun un titre fort honorable, mais somme toute assez flottant et assez élastique. C'est pourquoi cette liste n'est pas d'un grand usage pour déterminer les seigneurs reconnus à cette époque comme barons de Bretagne. Si nous la comparons à celles de 1203 et de 1225, nous retrouvons dans ces deux-ci treize des noms de 1352 (n° 1 à 7, 9, 10, 13, 15, 17 et 19 ci-dessus) ; dix autres n'y figurent pas (n° 8, 11, 12, 14, 16, 18, 20 à 23) ; et toutefois l'on ne peut douter que tous ne fussent alors sans contestation tenus pour barons.

Un trait à noter : pas une seule des baronnies anciennes ne figure sur la liste de 1352.

 

§ 2. — Sous le duc Jean IV. ( 1364-1399).

Après la bataille d'Aurai (Auray) et le triomphe de la maison de Montfort (1364), le gouvernement de Bretagne tend de plus en plus vers la forme que nous appelons aujourd'hui le régime représentatif. Obligés de demander d'importantes ressources à l'impôt et ne pouvant les obtenir que du libre consentement de leurs sujets, Jean IV et ses successeurs se plaisent à les associer à l'exercice de leur pouvoir par la tenue fréquente de l'assemblée des Etats, par la fréquente admission et consultation en leur conseil privé, surtout aux occasions importantes, des principaux de la nation, évêques, barons, magistrats, etc. : toutes choses dont les successeurs de Pierre de Dreux jusqu'en 1341 s'étaient la plupart du temps soigneusement abstenus, au point que pendant cette période, comme je viens de le dire, le rôle politique des barons s'efface en quelque sorte dans les actes publics ; on a bien de la peine à le constater.

Il en est tout autrement sous Jean IV ( 1364 à 1399). Pour connaître le nom et le rôle des barons, nous n'avons qu'à feuilleter les documents les plus importants de ce règne.

1° Pour quelques tenues des Etats ou « Parlements généraux » de ce temps on a même conservé « l'assiette » des Etats, c'est-à-dire l'ordre dans lequel y siégeaient les principaux seigneurs. Voici le début du registre des Etats de 1386, je crois devoir le citer intégralement :

« Le Parlement de Bretagne tenu à Rennes et commencé le lundi après Jabilate, 14 mai 1386.

Le Duc assis en sa majesté avoit à sa dextre les prélats qui ensuivent, c'est à sçavoir, l'evesque de Rennes, l'evesque de Dol, l'evesque de Nantes, l'evesque de Cornoaille, l'evesque de Sainct Brieuc, et les abbés de Sainct-Maen, de Sainct Jagu, de Begar, de Montfort et de Prieres.

Et à senestre LES BARONS, sçavoir :

1) Le vicomte de Rohan, sire de Léon,

2) Le sire de Montfort et de la Roche-Bernard,

3) Le sire de Rieux et d'Ancenis,

4) Le sire de Quintin,

5) Le sire de Beaumanoir,

6) Le sire de Derval,

7) Le sire de la Hunaudaie,

8) Le sire de Combour,

9) Le sire de Malestroit,

10) Le sire du Pont,

11) Le sire de Regnac,

12) Le sire de Montauban,

13) Le sire de Matignon,

14) Le sire de Coëtquen.

15) Le sire de Beaufort,

16) Le sire de Maure,

17) Le sire de la Bellière,

18) Le sire de Penhoët,

19) Le sire de Rostrenen,

20) Le sire de la Muce,

21) Le vicomte du Fou,

22) Le sire de Molac,

23) Le sire de Plusquellec,

24) Le sire de la Feillée,

Et plusieurs autres seigneurs en grant nombre » (Dom Morice, Preuves, T. II, col. 513).

Les barons portés sur cette liste étant tous exclusivement désignés ici par le nom des seigneuries qu'ils possèdent, cela montre que leur droit de siéger aux Etats en qualité de barons leur était conféré par leurs terres plutôt que par leur importance et leur valeur personnelle [Note : A deux exceptions près tout au plus, mais sur lesquelles il n'y a pas lieu d’insister]. Il convient donc de remarquer que s'il n'y a sur cette liste que 24 barons, ces 24 barons représentent 27 baronnies, puisque les trois premiers d'entre eux sont indiqués ici comme en possédant chacun deux. En réalité ils en représentent même jusqu'à 30, car le sire de Montfort et de la Roche-Bernard possédait à cette époque la terre de Lohéac ; celui de Rieux et d'Ancenis, celle de Rochefort ; enfin le sire de Malestroit joignait au fief de son nom l'immense seigneurie de l'Argouët ou Elven ; or l'Argouët, Rochefort, Lohéac, trois de nos plus vieilles seigneuries bretonnes, sont de celles dont les titulaires jusqu'au XVème siècle ont toujours été placés parmi les barons de Bretagne.

2° La fameuse session des Etats de Vannes de 1387, terminée par le traîtreux attentat du duc Jean IV contre le connétable de Clisson, ne nous a pas laissé son registre ; mais un chroniqueur contemporain donne les noms des principaux barons de Bretagne qui y assistaient, à savoir (nous traduisons du latin) :

« 1) Gui, sire de Laval et de Vitré,

2) Jean, vicomte de Rohan,

3) Olivier, sire de Clisson, connétable de France,

4) Charles de Dinan, sire de Châteaubriant,

5) Jean, sire de Rieux et de Rochefort,

6) Raoul, sire de Montfort et de Lohéac,

7) Jean, sire de Malestroit,

8) Jean, sire de la Hunaudaie,

9) Geofroi, sire de Quintin,

10) Hervé, sire de Pont-l'Abbé,

11) Robert de Beaumanoir,

12) Alain, sire du Perier, maréchal de Bretagne,

13) Jean, sire de Montauban,

14) Hervé, sire du Chastel » [Note : « Ob hoc, ad dictum locum et civitatem Venetensem nonnulli prelatorum et baronum Britanniae accesserunt, precipue dominus Guido dominus de Lavalle et de Vitreio, dominus Johanne, vicecomes de Rohan, Oliverius dominus de Clicio tunc conestabularius Francie » etc. (Chronicon Briocense, dans dom Morice, Preuves T. I, col. 59)].

Cette liste, quoique incomplète, est bonne à recueillir. Elle nous fournit le nom de cinq baronnies, non représentées aux Etats de 1386, savoir : Vitré, Clisson, Châteaubriant, le Perier, le Chastel. On peut même y joindre la baronnie de Pontchâteau et la vicomté de Porhoët, représentées ici par le connétable de Clisson qui les possédait alors.

3° Nous avons encore « l'assiette » des barons d'une autre session d'Etats, tenue à Rennes en 1398. Les barons, pas plus nombreux qu’en 1387, étaient :

« 1) Le sire de Chasteaubriant,

2) Le sire de Montauban,

3) Les sires de Malestroit,

4) De Beaumanoir,

5) De la Hunaudaie,

6) De Combour,

7) De Rostrenen,

8) De Matignon,

9) Les sires de Chasteaugiron,

10) Du Chastelier (d'Eréac),

11) Le sire de Quintin,

12) Le sire de Penhoët,

13) Messire Amauri de Fontenai » (Dom Morice, Preuves, T. II, 686 et 689).

Nous avons encore là trois barons qui ne figuraient ni aux Etats de 1386 ni à ceux de 1387, les sires de Châteaugiron, du Chastelier d'Eréac (en Eréac) et de Fontenai (en Chartres près de Rennes). Avec celles qui étaient représentées aux Etats de 1386 et 1387, cela fait déjà 40 terres donnant à leurs possesseurs le droit de siéger dans les Etats en qualité de barons. — Les documents authentiques où ce fait se trouve constaté ont été publiés par dom Morice dans le volume même en tête duquel il soutient, comme on l'a vu, que l'institution des « neuf baronies anciennes » a existé de tout temps en Bretagne, c'est-à-dire que de tout temps il y eut en Bretagne neuf seigneuries seulement donnant à leurs possesseurs le privilège de siéger dans l'assemblée des Etats avec le titre et les droits de « baron de Bretagne ». C'est à croire que le bon Bénédictin n’aurait pas même lu les titres qu'il a imprimés [Note : Cela ne serait pas impossible. Ce n’est pas lui en tout cas qui les avait ni découverts, ni copiés, ni colligés. Tout cela avait été fait, un demi-siècle plus tôt, par dom Lobineau et ses collaborateurs qui avaient laissé une énorme moisson de pièces inédites. Dom Morice put bien se borner à les mettre en ordre chronologique et à les envoyer à l'imprimerie, laissant aux protes (qui en ce temps savaient le latin) le soin de revoir les épreuves].

Outre les « assiettes » des Etats dont on vient de parler, il nous reste plusieurs actes de gouvernement du duc Jean IV donnant le nom des barons appelés à délibérer sur les décisions à prendre, ou à confirmer les décisions prises par ce prince.

4° Dans les ratifications du second traité de Guérande (4 avril 1381), en tête des seigneurs, par conséquent au rang des barons, on trouve le sire de Vitré et de Châteaubriant, — le vicomte de Rohan. — le sire de Rieux et de Rochefort, — celui de Montfort et de Lohéac. — puis les sires de Montafilant, — de Montauban. — de Châteaugiron. — d'Assérac, — de Malestroit. — de Quintin, — de la Feillée, — de Bossac (ou Renac). — de Fontenai (Dom Morice, Preuves, T. I, 274-275).

5° Le traité de Tours, arrêté le 26 janvier 1392, sous le patronage du roi de France, pour rétablir la paix entre le duc de Bretagne et le connétable de Clisson, fut conclu avec l'assentiment et en présence des barons dont les noms suivent, à savoir : le sire de Laval et de Vitré, — les sires de Châteaubriant. — de Montfort. — de Malestroit, — de Montauban. — le vicomte du Fou, — Abraham seigneur de Coëtquen, — Alain de Malestroit seigneur d'Oudon [Note : « Acta fuerunt haec Turonis, presentibus nobilibus baronibus dominis Guidone domino de Lavalle, Carolo de Dinanno domino Castribrientii » etc. (Ibid. 588)].

6° En 1396 (nouv. style), 25 février, le duc Jean IV confirma solennellement la fondation et dotation de la collégiale de Saint-Michel du Champ, érigée sur le lieu même de la bataille d'Aurai, et cela, dit ce prince, « en la présence et par le consentement exprès de nos prelatz et barons estans en nostre grand conseil ». Les barons désignés comme présents sont les sires de Vitré, — de Montfort, — de Rieux et Rochefort, — de Montauban, — de Quintin, — de Malestroit, — de Beaumanoir, — de Coëtquen, — de Châteaugiron (Dom Morice, Preuves, T. I, 661).

7° Le 26 février 1396 (nouveau style), fut dressé l'acte du douaire accordé par Jean IV à sa troisième femme, la duchesse Jeanne de Navarre. Douze des principaux barons de Bretagne furent appelés à ratifier cet acte en y apposant leurs sceaux : en tête, « Jehan de Bretagne, comte de Penthevre », et après lui les sires de Laval et de Vitré, — les sires de Clisson, — de Rohan. — de Châteaubriant, — de Rochefort (et de Rieux), — de Quintin, — de Malestroit, — de Beaumanoir, — de Montauban, — et de la Hunaudaie [Note : « Et afin (dit le duc) que les choses dessusdites soient valables, fermes el estables, nous avons donné et baillé nos présentes lettres seellées de nostre grant seel... avec les seaux de noz prelatz et barons dessoubz nommez... Jehan, comte de Penthevre, Guy, sire de Laval et de Vitré », etc... (Ibid. 663)].

8° Enfin, pour clore le XIVème siècle, nous trouvons un traité de paix et d'accord fort important, conclu le 1er janvier 1400 (nouv. style) entre la duchesse veuve du duc Jean IV, mère-tutrice du duc Jean V, d'une part, et de l'autre le comte de Penthièvre, les sires de Clisson et de Rohan, « par le conseil, avisement et assentement des prélats et barons du pays de Bretaigne, c’est à savoir, des evesques de Doul, de Rennes, de Nantes, de Saint-Malo, de Cornouaille, de Saint-Brieuc, de Léon et de Treguer ; des seigneurs de Laval et de Vitré, — de Chasteaubrient, — de Rochefort, — Montfort, — Quintin, — Malestroit, — Montauban, — Tournemine (la Hunaudaie), — Matignon, — Chasteaugiron » (Ibid col. 702).

Rassemblons maintenant dans une seule série, par ordre alphabétique, tous les noms des seigneuries baronales contenus dans ces diverses listes ; nous aurons ainsi l'état complet du baronage breton sous le règne de Jean IV, la nomenclature de toutes les terres considérées à cette époque comme baronnies, c'est-à-dire, donnant à leurs possesseurs le nom, le rang, les honneurs affectés et réservés aux barons de Bretagne. Comme indice de l'importance respective de ces baronnies et de ces barons, nous noterons à la suite de chaque nom le numéro des diverses pièces ci-dessus alléguées où ce nom se rencontre.

Baronies de Bretagne sous le duc Jean IV.

1) Ancenis 1.

2) Assérac 4.

3) Beaufort 1.

4) Beaumanoir 1, 2, 3, 6, 7.

5) Bellière (la) 1.

6) Bossac 4.

7) Chastel (le) 2.

8) Chastelier (le) d'Ereac 3.

9) Châteaubriant 2, 3, 4, 5, 7, 8.

10) Châteaugiron 3, 4, 6, 8.

11) Clisson 2, 7, 8.

12) Coëtquen 1, 5, 6.

13) Combourg 1, 3.

14) Derval 1.

15) Feillée (la) 1, 4.

16) Fontenai 3, 4.

17) Fou (le), vicomte 1, 5.

18) Hunaudaie (la) 1, 2, 3, 7, 8.

19) L'Argouët (possédée et représentée par le sire de Malestroit).

20) Léon, vicomte 1.

21) Lohéac 2, 4.

22) Malestroit 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8.

23) Matignon 1, 3, 8.

24) Maure 1.

25) Molac 1.

26) Montafilant 4.

27) Montauban 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8.

28) Montfort 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8.

29) Muce (la) 1.

30) Oudon 5.

31) Penhoët 1.

32) Penthièvre, comté 7, 8.

33) Perier (le) 2.

34) Plusquellec 1.

35) Pont-Château (possédée et représentée par le sire de Clisson).

36) Pont-l'Abbé 1, 2.

37) Porhoët, vicomté (possédée et représentée par le sire de Clisson).

38) Quintin 1, 2, 4, 6, 7, 8.

39) Renac 1, 4.

40) Rieux 1, 2, 4, 6.

41) Roche-Bernard (la) 1.

42) Rochefort 2, 4, 6, 7, 8.

43) Rohan, vicomté, 1, 2, 4, 7, 8.

44) Rostrenen 1, 3.

45) Vitré 2, 4, 5, 6, 7, 8.

Cette liste suggère quelques réflexions. D'abord il y a quatre baronnies dites « anciennes » dont le nom ne s'y montre pas : Avaugour-Goëllo, Fougères, Lanvaux et Retz. Ce n'en était pas moins incontestablement des terres baronales ; mais à ce moment Lanvaux et Retz étaient en la main du duc ; Fougères appartenait aux princes français de la branche d'Alençon qui ne venaient jamais en Bretagne ; Avaugour était représenté par le comte de Penthièvre, dont le vaste apanage comprenait le Goëllo.

Quant aux sept autres « anciennes baronnies » (car d’après la fausse charte d'Alain Fergent, nous l'avons vu, il y en avait onze), à part Vitré et Châteaubriant, les autres (Ancenis, Léon, la Roche-Bernard) ne sont nommées qu'une fois, deux tout au plus (Pont-l'Abbé), dans les diverses pièces que nous avons consultées ci-dessus : il y en a même (comme Pont-Château) qui ne le sont nulle part. Plusieurs d'entre elles, il est vrai, étaient possédées et par conséquent représentées par les seigneurs d'autres terres baronales dont ils prenaient le titre, comme Ancenis, par le sire de Rieux, Léon par Rohan, la Roche-Bernard par Montfort, Pontchâteau par Clisson. Mais si, comme le prétend dom Morice, les baronnies dites anciennes eussent eu de tout temps sur les autres une supériorité essentielle, incontestable ; si, à l'exclusion des autres seigneuries, elles seules avaient conféré à leurs possesseurs dans toute sa plénitude le privilège de la dignité baronale, n'est-il pas évident que leurs possesseurs se seraient parés avec orgueil du nom de ces baronnies d'une nature si éminente et l'eussent préféré à tout autre titre ? Or c'est le contraire qui arrive. Les barons d'Ancenis, de la Roche-Bernard, de Pontchâteau, de Léon, dédaignent ces titres et préfèrent s'appeler sires de Rieux ou de Rochefort, de Montfort, de Clisson, de Rohan. Ce fait seul suffirait à ruiner la thèse de dom Morice. Et en effet, sous le règne de Jean IV, jusqu'à la fin du XIVème siècle, la vérité est qu'il existait dans le duché quarante à cinquante terres donnant à leurs possesseurs, ni plus ni moins que les baronnies prétendues « anciennes », le titre, le rang, les honneurs de baron de Bretagne. Nous allons voir cet état de choses se prolonger assez longtemps encore dans le siècle suivant (A. de La Borderie).

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