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LA PAROISSE DE BIEUZY (en Bieuzy-les-Eaux)

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Du doyenné de Guémené ou Kemenet-Guégant, cette paroisse de Bieuzy, à collation libre, avait pour patron, ainsi que pour titulaire de son église, le saint dont elle porte le nom. J'ai dit ailleurs comment saint Gildas vint, en 538, chercher la solitude sur un coin de son territoire et sur les rives du Blavet, comment il y fit édifier un monastère sur les ruines d'un temple du paganisme, et répandit de là sur les pays environnants la semence de la bonne nouvelle, comment aussi, après le retour de ce saint abbé à Rhuys, saint Bieuzy, un de ses disciples, y avait reçu la mort de la main d'un homme cruel (Histoire de Saint-Gildas, p. 51 et suivantes). La légende de ce dernier permettrait de présumer que, dès cette époque, il existait, dans ce quartier, une paroisse qui le choisit pour patron et prit son nom. Quoiqu'il en soit de la créance à attribuer à cette légende, l'ancienneté de la paroisse de Bieuzy est incontestable. En 1125, Alain de Porhoët, vicomte du Castrum Noici (Castennec, Castel-Noëc, Châteaunoix), fonda, pour l'abbaye de Redon, le prieuré de la Couarde, sur la pointe de Castennec, alors appelée la Couarde, et lui annexa des revenus et des privilèges sur la paroisse de Bieuzy (parochia sancti Bilci) [Note : Auprès de la seule maison élevée sur cette presqu'île, on voit encre les ruines de la chapelle du prieuré et celles du château, sur le chemin même, entre cette maison et le village de Castennec]. Parmi ses libéralités en faveur des moines, se trouvent les dîmes sur toute la presqu'île de Castennec et les deux tiers des dîmes sur la villa où était situé son château, et sur tout le reste de la paroisse de Bieuzy. Cette donation, faite en présence de Morvan, évêque de Vannes, fut, au moment même, confirmée par lui. Ce prélat y ajouta, de son côté, le droit de patronage sur cette paroisse. On ignore l'époque à laquelle la susdite abbaye perdit la faculté de présenter le vicaire perpétuel de Bieuzy et comment la paroisse revint à la collation libre. Quant aux dîmes, le prieur de la Couarde continua à les percevoir, même après l'annexion de ce bénéfice au prieuré de Saint-Nicolas de Carhaix, et jusqu'en 1790. Elles se levaient à la 33ème gerbe sur les six frairies de la paroisse et se partageaient entre ce prieur et le recteur. Conformément à un ancien concordat fait entre eux, les novales, qui auraient dû appartenir exclusivement au recteur, se confondaient, au commencement du XVIIème siècle, avec les anciennes dîmes. Sur le tout, de chaque 9 perrées de seigle, le prieur en prenait cinq et en laissait quatre au recteur. Au profit du dernier, ces conditions se modifièrent par la suite : le recteur prélevait ses novales, excepté sur la frairie du bourg, dîme seul à Castennec, avait partout ailleurs la moitié des dîmes, plus 15 perrées de seigle, hors part, sur la frairie de Kergoff. Les quatre autres frairies étaient celles de Lézerhy, du Divit, de Castennec et de Traufgouer.

Nous n'avons vu jusqu'ici qu'une partie des largesses du vicomte Alain à l'égard des religieux de Saint-Sauveur. Outre le susdit prieuré de la Couarde, il leur donna un terrain situé dans le susdit castrum, de l'autre côté et auprès de son château, pour y édifier une église, des maisons destinées à leur propre logement et un bourg. La nouvelle paroisse, qui devait se desservir dans cette église, s'étendait depuis le vieux fossé du camp jusqu'à un carrefour marqué, alors par un if [Note : A veteri fossato castri taque ad quadruvium in quo sita est arbor ivus (cartulaire de Redon, p. 349 et suiv.)]. Sur le territoire, ainsi décrit, se trouvait une léproserie qui fut déclarée faire partie de la paroisse. Les habitants du nouveau bourg ne pouvaient faire moudre leurs grains et cuire leur pain qu'au moulin et au four des moines. Nous avons déjà dit que le prieuré avait les deux tiers des dîmes sur la villa du château ; par conséquent, le titulaire de la paroisse ne pouvait avoir, comme tel, que les dîmes sur son bénéfice et, peut-être, l'autre tiers sur la susdite villa. Le service paroissial se fit d'abord par les religieux eux-mêmes. Lorsqu'ils durent se retirer, ils conservèrent, selon l'habitude, le droit de présenter le vicaire perpétuel. Voilà la fondation de la paroisse de Castennec, encore mentionnée au XIVème siècle et donnée, au XVème siècle, comme trève de Bieuzy. En faisant retour à la paroisse de Bieuzy, dont elle avait été démembrée, cette paroisse subit une extinction de titre. Aucun acte officiel, postérieur au XIVème siècle, ne la désigne, en effet, sous le nom de paroisse, et, contrairement à ce que nous rencontrons ailleurs pour les paroisses unies, les recteurs de Bieuzy n'ont jamais ajouté à leur titre celui de recteurs de Castennec. Nous croyons même qu'on pourrait lui nier la dénomination canonique de trève, puisque rien ne prouve qu'elle ait été, même au XVème siècle, desservie, en cette qualité, et avec les fonctions curiales, par des curés ou autres ecclésiastiques députés par les recteurs de Bieuzy. Quant au point précis où s'élevaient et l'église et le bourg construits par les moines de Redon, il ne faut le chercher que dans le village même de Castennec. La chapelle de la Trinité, qui a longtemps porté, dans les titres, le nom d'église, a dû être rebâtie sur l'emplacement de l'église paroissiale primitive, située, conformément à la règle signalée par M. Rosenzweig (Etude sur les anciennes circonscriptions paroissiales du Morbihan), en dehors du fossé du camp, entre le bourg et le château.

Outre son église paroissiale et cette chapelle de la Trinité, la paroisse de Bieuzy renfermait le prieuré de la Couarde, dont la chapelle, maintenant détruite, avait Notre-Dame pour titulaire ; celui de Saint-Gildas-sur-Blavet, dont la chapelle, dédiée à ce Saint, existe encore ; les chapelles de la Vraie-Croix, au village de la Villeneuve, de Saint-Samson, au hameau de ce nom, de Saint-Jean, isolée, de Saint-Michel, isolée, appartenant au prieuré de Saint-Gildas et dont on voit encore les ruines à un demi-kilomètre de ce prieuré.

Auprès du bourg se trouve la fontaine de Saint-Bieuzy, déjà, mentionnée, en 1125, par la pièce précitée du Cartulaire de Redon. Les gens et les animaux atteints de la rage, appelée mal de saint Bieuzy, trouvaient guérison, en buvant de son eau. On sait que, de son vivant, saint Bieuzy avait déjà obtenu de Dieu la vertu de guérir de cette maladie. Le cimetière, qui entoure l'église paroissiale, possède, depuis plusieurs siècles, une pierre sonnante qui passe pour avoir servi à saint Bieuzy pendant qu'il vivait dans la grotte sur le Blavet. Vers 1660, un seigneur de Kervéno l'avait enlevée et portée à son manoir, en Pluméliau. Le 31 décembre 1702, le recteur se rendit à Pontivy auprès du successeur de ce larron, pour la réclamer et l'obtint ; il la fit prendre, le lendemain, par une voiture. Elle fut, le 4 avril de l'année suivante, solennellement replacée auprès de la croix du cimetière. Ce zélé recteur s'occupait beaucoup de tout ce qui pouvait honorer sa paroisse. Il avait refondu le cantique breton de saint Bieuzy. Son œuvre fut chantée, pour la première fois, à la grand'messe de la fête patronale, le 24 novembre 1697. Ce chant nouveau attira une si grande foule, et les assistants étaient tellement pressés vers le haut de l'église, que la sainte Table et la balustrade du Rosaire furent brisées. Saint Bieuzy était populaire et en singulière vénération dans tout ce quartier, et sa réputation venait de recevoir un nouveau lustre. Au mois de novembre 1695, un chien enragé avait mordu, dans l'église de Saint-Michel, en Guern, plusieurs personnes de différentes paroisses. Parmi celles qui étaient étrangères à Bieuzy, trois moururent de la rage, tandis que l'accident n'eut aucune suite fâcheuse pour celles sur lesquelles s'étendait le patronage du saint. Le recteur susdit ne manqua point de consigner le fait dans ses registres. Le Souverain Pontife Pie VI accorda, en 1780, à cette paroisse, une parcelle de la vraie Croix dont on fit, dans l'église de Saint-Bieuzy, l'exaltation, le 30 juillet, avec un grand concours de peuple.

Un pouillé de 1516 mentionne l'existence, sur cette paroisse, de la chapellenie d'Olivier Guégan, laquelle ne figure plus sur un autre de 1580. Ailleurs, je n'ai trouvé aucune trace de ce bénéfice.

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Recteurs de Bieuzy (en Bieuzy-les-Eaux).

1437. Philippe Corrée.
1460-1463. R. Olivier de Kerriec, résigna, en faveur du suivant.
1463-1502. R. Alain de Kerriec.
1529. R. Tristan de Languecnez
1529-1560. Louis du Botdéru, mort en décembre.
1561-1579. Guillaume Pierres.
1579-1613. R. Jean Pierres, originaire de cette paroisse, pourvu par le Pape le 28 mai 1579, prit possession le 22 novembre. Il résigna en Cour de Rome le 1er juillet 1613, en faveur du suivant, avec réserve d'une pension de 100 livres.
1613-1646. Jacques Pierres, de Bieuzy, pourvu par le Pape le 1er juillet 1613, prit possession le 24 novembre.
1647-1663. R. Pierre Le Couyer, résigne Bieuzy et passe à Arzano.
1663-1670. André Teffany, de Sarzeau, résigne à une date inconnue.
1674-1677. Grégoire Raoul.
1680-1685. Guillaume Le Marouil. Il ne mourut pas dans sa paroisse.
1685-1691. R. Joseph Dréanic résigne, en 1691, et devient ensuite recteur de Neuillac, dans le diocèse de Quimper.
1691-1715. Jacques Le Strat, originaire de Bieuzy ou de Pluméliau.
1715-1723. R. Yves Garraud, curé de Languidic, pourvu par l'Évêque le 24 avril 1715, prit, possession le 3 mai. Devenu recteur de Melrand, il résigna Bieuzy, en 1723, entre les mains de l'Ordinaire.
1724-1751. R. Guillaume Guilloux, de Sarzeau, pourvu par un vicaire général le 20 juillet 1723, prit possession le 26. Il résigna entre les mains de l'Évêque, en mars 1751, mourut, à l'âge de 55 ans, le 3 avril de cette même année, et fut inhumé, le 5, dans le cimetière.
1751-1756. Julien Duguay, prêtre du diocèse et curé de cette paroisse, pourvu par l'Évêque le 31 mars 1751, prit possession le même jour. Décédé, à l'âge de 48 ans, le 24 juin 1756, il fut enterré, le 26, au cimetière.
1756-1761. Julien Anno, de Plougoumelen et sous-curé de Locmariaquer, pourvu par l'Évêque le 1er juillet 1756, prit possession le 4. Mort, à 56 ans, le 27 juillet 1751, il fut inhumé, le 29, au cimetière.
1761-1771. Alain Le Tilly, prêtre du diocèse, pourvu en Cour de Rome le 18 novembre 1761, l'ayant emporté au concours du 22 octobre précédent, prit possession le 5 janvier 1762. Agé seulement de 44 ans, il décéda, le 28 décembre 1771, et fut enterré, le lendemain, au cimetière.
1772-1784. Louis-Laurent Pirvaux, de Vannes, pourvu par l'Évêque le 18 janvier 1772, prit possession le 24. Mort, à l'âge de 54 ans, le 20 janvier 1784, il fut inhumé, le 23, dans le cimetière.
1784-1791…… Roland, pourvu par le Pape, prêta le serment à la constitution civile du clergé et garda son bénéfice.

(Abbé Luco).

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