Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

CAHIER DE DOLÉANCES DE GUÉNÉZAN EN BÉGARD

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Bégard 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Subdélégation de Guingamp. — Département des Côtes-du-Nord, arrondissement de Guingamp, canton et commune de Bégard.
POPULATION. — (Comptée avec celle de Bégard).
CAPITATION. — Total en 1770, 377 l. 6 a 3 d., se décomposant ainsi : capitation, 257 l. 10 s. ; 21 d. p. l. de la capitation, 22 l. 10 s. 7 d. ; milice, 34 l. 7 s. ; casernement, 62 l. 18 s. 8 d. (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 3981). — Rôle de 1785 (Arch. des Côtes-du-Nord, C 79) : 67 articles total, 446 l. 10 d., se décomposant ainsi : capitation, 282 l. 2 s. 10 d. ; 21 d. p. l. de la capitation, 24 l. 14 s. 6 d. ; casernement, 36 l. 2 s. ; milice, 102 l. 13 s. 6 d. ; 100 pauvres.
VINGTIÈMES. — En 1788, 388 l. 6 s. 9 d.
FOUAGES. — 9 feux 3/4. — Fouages extraordinaires, 216 l. 9 s. 1 d.

OGÉE. — A 3 lieues 3/4 de Tréguier ; à 28 lieues de Rennes ; à 2 lieues 2/3 de Guingamp. — 700 communiants. — Ce territoire est coupé de ruisseaux qui coulent dans les vallons et qui fertilisent les prairies qui sont sur ses bords. Les terres sont abondantes en toutes sortes de grains et assez exactement cultivées.

PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale le 31 mars à la sacristie, lieu ordinaire des délibérations, « sans la présence des juges des lieux ni d'autres officiers publics ». — Comparants : Yves Congar (14,10 ; 2 domestiques, 2,10) ; François Brignonen (6 ; 3 domestiques, 3,15) ; Guillaume Hamon (2) ; Claude Le Bourdonnec (3) ; François Le Goff (12 ; 1 servante, 1,5) ; Joseph Le Garerez (13 ; 2 domestiques, 2,10) ; Hervé Simonet (9 ; 1 servante, 1,5) ; Yves Le Bourdonnec (4,10) ; Thomas Bouget (2,10), membres du général de la paroisse ; Guillaume Ledu ; Yves Le Bonnice (3,5 ; 1 servante, 1,5 ; 1 valet, 1) ; G. Caradec ; L. Gaudu ; Henri Geffroy ; G. Henry, notables ; Guillaume Tanguy (8 ; 4 domestiques, 5) ; L[ouis] Gorec (4,10 ; 1 servante, 1,5) ; F. Gorec ; Le Caerez, commis. — Député : Henri Godest.

 

[Cahier de doléances de Guénézan].
(Inséré dans le corps du procès-verbal).

Nous déclarons renoncer à l'adhésion à la délibération de la municipalité de Guingamp référée en notre délibération du premier février dernier, contrôlée à Guénézan le cinq, n'ayant point eu assez de connaissance de la délibération des dix paroisses de Rennes, ni de celle dudit Guingamp ; mais, sachant aujourd'hui les volontés de Sa Majesté, nous allons proposer nos moyens de doléances, plaintes et remontrances. Nous remontrons :

1° — Que l'usement de Tréguier sur les quevaises étant une loi dure et barbare, il serait doux et favorable pour nous qu’il serait entièrement supprimé et aboli, et qu'il fût converti en titre de rente censive.

[Note : Dans leur déliberation du 24 septembre 1790, les habitants de Guénézan devaient dire : « A l’égard de la mesure de Bégard dont nous sommes grevés sur nos quevaises par sa grandeur et son poids énorme, nous désirons de tous nos cœurs pour notre subsistance et celle de nos enfants qu’elle fût diminuée, ou, sinon, qu’on remit annuellement à la Saint-Michel, lors de nos payements, une somme proportionnée au nombre de boisseaux que paye chacun de nous …. Nous ajoutons et continuons d’ajouter que le domaine congéable est un usement barbare et affreux, par les ruines et malheurs qu’il entraine… » (Arch. Nat., D XIV 3). L’abbaye de Bégard possédait plusieurs convenants dans la paroisse (Arch. des Côtes-du-Nord, série H, Rentier portatif de Bégard)].

2° — Que, suivant l'usement des domaines congéables, les colons convenanciers sont sujets à différentes corvées vers les seigneurs fonciers, qu'ils sont obligés de faire gratis avec leurs harnois et charrettes, lesquelles charrettes ils sont contraints de payer auxdits seigneurs, lorsqu'ils veulent les refaire de bois convenanciers, étant privés d'abattre le moindre pied d'arbre, pour l'entretien du grand chemin, faire les charrois de Sa Majesté, leurs corvées, services et labeurs, sans souffrir des détriments et des ruines exorbitantes. En égard aux vexations dont nous sommes les seules victimes, nous espérons avec confiance avoir la liberté de disposer au moins des bois blancs, consistant en orme, hêtre, châtaignier, noyer et frêne, mis hors les chênes que nous n'entendons comprendre en la présente.

3° — Nous réclamons la liberté de suivre tel moulin que nous jugerons à propos, sans être, comme des esclaves, assujettis à un seul, pour y être excessivement pillés et endommagés en nos blés.

4° — Comme nos terres sont journellement ravagées par les pigeons qui fourmillent dans notre canton, vu la multitude des colombiers qu'y possèdent les seigneurs, sans que ces derniers chassent que très rarement les autres volatiles nuisibles ni les autres animaux voraces, qui, de leurs forêts, viennent ravager nos bestiaux, nous espérons du moins être délivrés du ravage de ces animaux domestiques.

5° — Depuis plusieurs années, le Tiers Etat tient en réparation les grands chemins gratis, sans que ni le clergé, ni la noblesse y aient contribué. En conséquence, nous espérons qu'à l'avenir ils contribueront comme nous aux dites réparations et aux charrois royaux, et contribueront avec nous à toutes les impositions dont notre province est chargée envers Sa Majesté.

[Note : La tâche de cette paroisse, sur la route de Guingamp à Lannion, était, en 1788, longue de 350 toises ; elle avait son centre à trois quarts de lieue du clocher (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 4883)].

(H. E. Sée).

 © Copyright - Tous droits réservés.