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Le Pape Urbain V (1362-1370)

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Le pape Urbain V à Avignon (1362-1370).

Les pontificats successifs de Clément VI et d'Innocent VI avaient eu pour effet la centralisation, à la cour d'Avignon, d'un parti limousin qui, naturellement, n'aspirait qu'à conserver le plus longtemps possible les avantages dont il avait joui jusque-là et qui, par suite, avait un suprême intérêt à soutenir la candidature d'un des siens à la tiare. D'autre part, l'ambition personnelle des cardinaux de Boulogne et Talleyrand de Périgord empêchait l'unité de vues de régner parmi ceux qui n'étaient pas limousins. Aussi, le conclave, qui s'ouvrit le 22 septembre 1362, menaçait d'être mouvementé, orageux. Ne sachant à quel parti se résoudre, certains cardinaux crurent retarder l'élection et perdre leurs voix en votant sans se consulter. Les votes ainsi émis sans concert préalable se réunirent sur la personne de Hugues Roger, le frère du défunt pape Clément VI. A la surprise générale, quand on proclama le résultat du scrutin, Hugues Roger se trouva élu par quinze voix sur vingt.

L'élection mécontenta toute l'assemblée. L'inquiétude disparut quand, par humilité et crainte du fardeau, Hugues eut signifié son refus d'accepter la dignité apostolique. Rendus prudents par l'aventure, les cardinaux disséminèrent si habilement leurs voix que l'accord sur le nom de l'un d'entre eux parut impossible. Dès lors le choix d'un Prélat étranger au Sacré Collège s'imposait. Le 28 septembre, Guillaume de Grimoard, abbé de Saint-Victor de Marseille et à ce moment nonce dans le royaume de Naples, était élu à l'unanimité [Note : MATTEO VILLANI, Istorie Fiorentine, l. XI c. XXVI. — BALUZE, Vitae, t. II, p. 356. — Guillaume naquit, en 1310, au château de Grisac (Lozère), de Guillaume de Grimoard, seigneur de Grisac, Bédouès, Bellegardc, Montbel et Grasvillar, et d'Amphélise de Montferrand. A l'âge de douze ans, il fut tonsuré et alla étudier à Montpellier et à Toulouse. Après avoir achevé son droit civil, il entra au prieuré bénédictin de Chirac. Il fait profession à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, puis revient à Chirac, suit les cours des universités de Toulouse, Montpellier, Avignon, Paris. Reçu docteur le 31 octobre 1342, il professe le droit canonique dans diverses universités. Ses succès attirent sur lui l'attention et lui méritent la charge de vicaire général de Pierre d'Aigrefeuille à Clermont et à Uzès, les titres d'abbé de Saint-Germain d'Auxerre (13 février 1352) et d'abbé de Saint-Victor de Marseille (2 août 1361), et plusieurs légations en Italie (1332, 1354, 1360, 1362)].

Des courriers partirent pour l'Italie dans le plus grand secret, avec mission de ramener Guillaume sans délai. Dès qu'il eut connaissance de leur message, l'abbé de Saint-Victor obéit et prit la mer. Débarqué à Marseille le 27 octobre, il entra dans Avignon le 31 et fut intronisé le même jour (PROU, Étude..., p. 3-7).

La cérémonie du couronnement eut lieu le 6 novembre, sans l'apparat ordinaire. Au lieu de chevaucher à travers les rues d'Avignon, escorté d'un brillant cortège de cardinaux, de princes et d'évêques, Urbain V ne sortit pas de son palais (ALBANÈS, Actes, p. 40). Dès le début de son pontificat, il affichait ainsi son horreur du faste et du luxe.

Sur le trône de S. Pierre, sa vie sera celle d'un religieux fidèle à accomplir les moindres détails de sa règle. Jamais il ne se résoudra à quitter la robe monacale.

Sa journée était extrêmement laborieuse. Très délicat de conscience, Urbain se confessait avant de dire sa messe et demeurait longtemps agenouillé à l'endroit même où il avait avoué ses fautes, épanchant son cœur en de ferventes oraisons, balbutiant des psaumes ou suppliant la miséricorde divine de lui pardonner.

Après avoir récité ses petites heures, le pape recevait en audience et traitait les affaires courantes jusqu'au déjeuner. Son repas était frugal. Durant l'avent et le carême il jeûnait chaque jour et en autre temps deux ou trois fois la semaine. Il causait aimablement avec ses familiers tout en mangeant, s'inquiétait de la santé des gens de la Cour, ordonnait des distributions de secours aux nécessiteux.

Une sieste d'une demi-heure était consacrée au repos ; après quoi, Urbain signait les suppliques, expédiait son courrier et se livrait à l'étude.

Le catalogue de sa riche bibliothèque, dressé en 1369, énumère une foule d'ouvrages d'Écriture sainte, d'histoire, de droit, de théologie, de philosophie, de controverse dont la lecture ne convenait qu'à un homme versé dans les sciences ecclésiastiques, épris de la sanctification des âmes, ayant à cœur de sauvegarder les biens et les droits temporels du Saint-Siège, soucieux de relier son pontificat à celui de ses prédécesseurs (F. EHRLE, Historia, p. 274-450).

A l'étude succédaient la prière, la récitation des vêpres des morts et celle de l'office du jour ; puis, les audiences reprenaient leur cours.

Vers la fin de la journée, Urbain aimait à parcourir les vastes promenoirs du palais ou les gracieux jardins agrandis par ses soins. A cette heure, les cardinaux, les prélats de marque étaient volontiers admis dans sa compagnie.

A un signal donné, la conversation s'interrompait ; et le pape rentrait dans ses appartements pour souper, lire quelque peu, s'entretenir de ses lectures avec ses chambriers, parler des consolations du ministère apostolique, conter des traits de la vie des saints, gémir sur les maux de ce monde. Son confesseur, ses prélats et ses chambriers se réunissaient ensuite pour réciter matines. A l'heure du coucher, le saint homme s'étendait, tout habillé, sur la dure (M. CHAILLAN, Le Bienheureux Urbain V, p. 32-39).

L'amour de l'étude porta Urbain V à protéger libéralement les lettres et les sciences. A Trets, il fonda un studium, sorte de maison d'études supérieures, destinée à préparer les jeunes gens aux universités célèbres du temps. En 1365, le collège de Trets fut transporté à Manosque, localité des Alpes qui parut plus propice. Les écoliers y accoururent nombreux, ainsi qu'à un autre studium institué dans le diocèse de Mende, à Saint-Germain-de-Calberte.

Toutes les universités ressentirent les effets salutaires de la protection éclairée du pontife qui y entretint à ses frais jusqu'à quatorze cents étudiants. Aux universités d'Orléans, d'Orvieto, de Toulouse, de Paris, Urbain octroie de nouveaux statuts ou révise les anciens. A Orange, à Cracovie, à Vienne s'érigent des universités ; à Toulouse, une école de musique. Montpellier, « ce riant jardin des sciences », selon l'expression d'Urbain, eut une part prépondérante à ses bienfaits. A la suite de la peste de 1361 et du passage des Compagnies, la faculté de droit était quasi déserte ; celle de médecine, naguère si florissante, ne comptait plus qu'une trentaine d'élèves. Afin de repeupler ces sanctuaires de la science, le pape érige les collèges de Saint-Benoît et des Douze-Médecins. Il a ses fondations tant à cœur qu'avant de partir pour Rome il vient visiter les chantiers de construction et s'assurer de l'exécution ponctuelle de ses ordres (9 janvier-8 mars 1367). L'entreprise, était considérable. A elle seule, la construction du monastère et du collège Saint-Benoît entraîna l'expropriation et la démolition d'une soixantaine d'immeubles (CHAILLAN, op. cit., p. 40-75).

L'impulsion donnée à l'art par Urbain fut non moins vive que celle qu'il imprima aux lettres et aux sciences. On lui doit des modifications et des embellissements apportés au palais apostolique, les fortifications d'Avignon, surtout la restauration de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille En octobre 1365, le pontife désira admirer par lui-même l'œuvre de ses architectes ; il se rendit à Marseille, consacra l'autel majeur de l'église de son ancienne abbaye et combla celle-ci de magnifiques cadeaux, de reliquaires de prix, de joyaux, tapisseries et ornements sacerdotaux (CHAILLAN, op. cit., p. 93-106) ...

Urbain se montra grand bâtisseur, surtout en Lozère. Il construit une cathédrale à Mende, restaure et embellit le prieuré de Chirac, fonde les collégiales de Quézac et de Bédoués, dote son village natal, Grisac, d'une église paroissiale, jette un pont sur le Lot à Salmon, répand ses libéralités à Saint-Bonnet, Moriès, Montjézieu, Banassac, Montferrand, Marijoulet, Auxillac, Ispagnac, Florac (CHAILLAN, op. cit., p. 107-118).

Un pontife aussi généreux devait s'attirer l'amour des peuples. De fait, de son vivant, il paraît avoir été très estimé, très aimé, très vénéré. Pétrarque [Note : De rebus senilibus, l. VIII, ep. I. — CHAILLAN, op. cit., p. 125] lui-même, peu enclin aux compliments à l'égard des papes d'Avignon, cède au sentiment public, quand il écrit à l'occasion du voyage du pape à Marseille : « Dernièrement, lorsque vous vous rendîtes à Marseille, poussé par votre piété et par le désir de revoir cet humble nid d'où la divine Providence et votre vertu vous ont fait voler au sommet des honneurs, le peuple qui vous est dévoué et qui vous chérit vous a reçu non comme un homme, mais comme Dieu lui-même dont vous êtes le vicaire et le représentant. Marseille vous a accueilli avec une joie sans borne et un respect infini. Ému par un spectacle si attendrissant, je ne sais si vous avez pu retenir vos larmes, mais vous avez laissé échapper des paroles qui ont résonné agréablement à nos oreilles et nous ont apporté douces espérances. Quand vous n'auriez, avez-vous dit, d’autre motif d'aller à Rome et en Italie, que celui d'exciter ainsi la dévotion des fidèles, cela suffirait largement à vous déterminer ».

Les contemporains ont encore célébré avec éclat les réformes qu'Urbain introduisit dans l'Église. Dans son style imagé Pétrarque les a louées magnifiquement : « J'ai appris, S.- Père, dit-il dans une de ses lettres, les grandes choses que vous faites et auxquelles je m'attendais. J'ai appris que vous aviez renvoyé dans leurs églises les prélats qui remplissaient la Cour romaine. C'est bien et très bien fait. Car y a-t-il rien de plus inepte et qui contribue davantage à amener un naufrage que de voir les matelots abandonner rames et cordages, se ramasser tous sur l'arrière du navire, embarrasser sans cesse le pilote dans ses mouvements ? Vous avez mis un frein à la poursuite effrénée des bénéfices et forcé les ambitieux insatiables à se contenter d'un seul. C'est juste. N'était-il pas honteux de voir les uns surchargés de revenus, et beaucoup d'autres, meilleurs qu'eux, vivre dans le besoin ?

Je sais que vous vous donnez beaucoup de peine pour ramener la modestie et la décence dans les vêtements. En cela, vous êtes digne de toute louange, car on ne pouvait plus souffrir les modes ridicules que notre siècle a introduites, croyant s'embellir et se rendre intéressant, tandis qu'il se déshonorait. Comment, en effet, supporter, sans se plaindre, les nouveautés monstrueuses qui s'étalaient sous nos yeux, des souliers pointus comme la proue des galères, des chapeaux à ailes, des chevelures entorttillées, à longues queues, des peignes d'ivoire plantés sue le front des hommes, simulant les femmes... Il convenait à vous, qui êtes le Vicaire du Soleil de Justice, de remettr la justice dans tous ses droits et de faire disparaître tous le usages condamnables ... » (Op. cit., l. VII, ep. I. — CHAILLAN, op. cit., p. 105).

Les louanges de Pétrarque, comme l'admiration des biographes d'Urbain V, sont un peu empreintes d'exagération. Elles s'inspirent — on le sent — de l'enthousiasme qui s'empara des contemporains. Tout réformateur qu'il ait été, Urbain V n'a cependant fait que suivre l'exemple de son prédécesseur, Innocent VI. Son œuvre propre, bien inférieure à celle de Benoît XII, se réduisit à refréner la cupidité des procureurs et des avocats de la Cour, à diminuer de moitié le taux de la décime, à édicter des peines sévères par la Constitution Horribilis contre le cumul des bénéfices, à réglementer les services de la Chambre apostolique à presser la tenue des conciles provinciaux (G. MOLLAT, La fiscalité pontificale..., p. 18-21, 231-236).

De même a-t-on dépassé la mesure dans l'exaltation des mérites d'Urbain. On ne peut lui reconnaître de génie. Mais il possédait un heureux ensemble de qualités et surtout cette attirance propre à la sainteté et à la bonté d'âme qui lui acquirent la sympathie universelle. Ses vertus mêmes n'allèrent pas sans quelques défauts. Il suivait ses impulsions généreuses sans se préoccuper assez de leurs suites. Il crut nécessaires les libéralités excessives qui obérèrent gravement les finances apostoliques et qui le conduiront à négocier des emprunts aux cardinaux et à décréter des mesures fiscales oppressives pour le clergé (LECACHEUX, n. 800-813). Lui reprochait-on ses largesses aux étudiants, il répondait : « Je souhaite que les hommes instruits abondent dans l'Église de Dieu. Tous ceux que je fais élever et soutiens ne seront pas ecclésiastiques, j'en conviens. Beaucoup se feront religieux ou séculiers, les autres resteront dans le monde et deviendront pères de famille. Eh bien ! quel que soit l'état qu'ils embrasseront, dussent-ils même exercer des profesions à travaux manuels, il leur sera toujours utile d'avoir étudié » (ALBANÈS, op. cit., p. 414. — CHAILLAN, op. cit., p. 207).

La politique pontificale, toute d'apaisement, compta des succès inconnus au temps d'Innocent VI. Elle pécha cependant par une certaine méconnaissance des hommes et par un excès de bonté. La sage tactique employée par Albornoz contre Bernabo Visconti fut contrecarrée en maintes occasions. Le pape commit une imprévoyance regrettable, en empêchant l'écrasement du tyran milanais, faute qu'il paya cher dans la suite. N'était-ce pas aussi naïveté ou utopie que de vouloir lancer les Compagnies à la conquête des Lieux saints (ALBANÈS, op. cit., p. 68) ?

Urbain montra un réel courage et une véritable perspicacité dans l'accomplissement d'un dessein qui a illustré son pontificat : le retour de la papauté à Rome, seul capable de rendre durable l'ordre rétabli dans la péninsule par Albornoz. D'ailleurs le séjour en Avignon manquait momentanément de sécurité. Les incursions des Compagnies dans le Comtat constituaient un péril constant. La richesse supposée de la Curie excitait la soif de gain des routiers, Sous couleur de favoriser l'expulsion de ces bandits et de réaliser une expédition contre les infidèles, en 1365, Bertrand du Guesclin avait obtenu d'Urbain, outre la cession des décimes de la province ecclésiastique de Tours, une contribution de guerre énorme qu'avec exagération Cuvelier évalue à 200 000 francs. En réalité, c'était une rançon (DENIFLE, La désolation..., t. II, p. 485-488, 498-499).

Le vendredi 30 avril 1367, Urbain V quitta Avignon ; il coucha deux nuits au château de Sorgues, s'arrêta à Noves, à Orgon, à Aix, et parvint à Marseille le 6 mai. Tandis qu'on attend une brise favorable, les cardinaux essayent une dernière fois de s'opposer au départ pour l'Italie et vont jusqu'à menacer le pape de l'abandonner. Ce procédé d'intimidation ne réussit pas. Afin de prouver aux membres du Sacré Collège qu'il n'a nul besoin d'eux, il élève à la pourpre cardinalice Guillaume d'Aigrefeuille, à peine âgé de vingt-huit ans, et assure, au dire de Pierre de Hérenthals, que de son capuchon peuvent sortir d'autres cardinaux (BALUZE, Vitae paparum Avenionensium, t. I, p. 403).

Le 19 mai, la flotte, composée de galères napolitaines, pisanes, génoises, vénitiennes et de celles du grand maître de l'Hôpital, Raimond Bérenger, met à la voile, tandis que sous la protection des hospitaliers la Cour et un certain nombre de cardinaux suivent la voie de terre. Le soir du 19 elle touche à Toulon, le 20 à Port-Olive près de Nice, le 21 à Sint-Étienne, le 22 à Albenga, le 23 à Gênes. Le 28, on appareille pour se rendre à Porto Venere, à Salsadas (31), à Pise (1er juin), à Piombino (2 juin). Le 3 juin, on débarque à Corneto parmi une foule considérable venue pour saluer le pape. Le 9 juin, après avoir passé une nuit à Toscanella, la Cour pénètre dans Viterbe.

Le 16 octobre, Urbain V entrait à Rome. A l'approche des chaleurs de l'été suivant, il se retira au château de Montefiascone. Dans cette résidence grandiose, où le regard jouit du spectacle magnifique des Apennins se mirant dans les eaux profondes du lac de Bolsène, le pape songeait à la douce terre du Comtat, car ses sujets ne lui donnaient guère de satisfaction. Toutefois Urbain V reparut parni eux le 21 octobre 1368, monté sur une haquenée que tenait par la bride l'empereur Charles IV. Le jour de la Toussaint, l'impératrice reçut à Saint-Pierre la couronne impériale, en présence de son noble époux qui créa des chevaliers et servit à l'autel comme diacre.

La série des solennités n'était pas close. En 1369, le 15 avril, eut lieu la canonisation d'Elzéar de Sabran, puis le 18 octobre, à l'église Santo Spirito, l'abjuration de Jean V Paléologue, empereur de Constantinople [Note : PROU, op. cit., p. 79-81. — O. HALECKI, Un empereur de Byzance à Rome, Varsovie, 1930, p. 188-212. — A. VASILIEV, Il viaggio dell' Imperatore bizantino Giovanni V Paleologo (1368-1371) e l'unione di Roma, dans Studi bizantini, t. III, 1931, p. 153-193].

Le 5 septembre 1370, Urbain s'embarqua à Corneto. Les trente-quatre galères, fournies par les rois de France et d'Aragon, par la reine Jeanne de Naples, les Avignonnais et les Provençaux, abordaient à Marseille, le 16 septembre. Onze jours après, la Cour entrait en grande pompe à Avignon.

Au mois de novembre, le pape ressentit les premières atteintes du mal qui devait l'emporter dans la tombe. Dès lors, il se prépara à la mort, qui le saisit le jeudi 19 décembre 1370, vers trois heures de l'après-midi, dans l'hôtel de son frère où, par humilité, il avait tenu à être transporté et à terminer sa belle vie (CHAILLAN, op. cit., p. 196-209). Cinq siècles plus tard, le 10 mars 1870, l'Église, reconnaissant ses mérites, le déclara Bienheureux.

 

BIBLIOGRAPHIE — SOURCES.

J.-H. ALBANÈS, Entrée solennelle du pape Urbain V à Marseille en 1365, programme de la fête…, texte provencal inédit du XIVème siècle, notes histoire et pièces justificatives, Marseille, 1865 ; Oraison funèbre du pape Urbain V, prononcée le jour de ses funérailles, 21 décembre 1370, dans léglise de Notre-Dame-des-Doms, à Avignon, par le cardinal Guy de Boulogne, Marseille, 1870 ; et U CHEVALIER, Actes anciens et documents concernant le Bienbeureux Urbain V, pape, sa famille, sa personne, son pontificat, ses miracles et son culte, t. I, Paris, 1897. Ce recuil se compose de trois parties : 1° Les quatre Vies anciennes d’Urbain V, publiées par Baluze et éditées à nouveau de facon critique, auxquelles neuf autres, de valeur très inégale, ont été ajoutées ; la treizième, extraite du Petit Thalamus de Montpellier, est importante. 2° Procès-verbaux de l’enquête faite à Marseille en 1376-1379 sur les miracles opérés par l’intercession du pape. 3° Texte du procès de cononisation ordonnée par Clément VII en 1390. — DENIFLE et CHATELAIN, Chartularium universitatis Parisiensis, et M. FOURNIER, Les status et privilèges. — M. CHAILLAN, Le studium d’Urbain V à Trets, Aix, 1898 ; Le studium d’Urbain V à Manosque, Aix, 1904 ; Documents nouveaux sur le studium du pape Urbain V à Trets- Manosque (1364-1367), dans Mémoires de l’académie des sciences d’Aix, t. XIX, 1908, p. 59-83. — F. EHRLE, Die Chronik des Garoscus de Ulmoisca Veteri und Bertrand Boysset (1365-1415), dans Archiv, t. VII, 1893, p. 311-420, édition de la chronique de Bertrand Boysset, dans laquelle est insérée une chronique latine d’Urbain V, de 1367 à 1370, publiée par Baluze (Vitae…, t. IV, p. 131-137) sous le nom de Garoscus de Ulmoisca Veteri, mauvaise lecture des mots Jacobus de Evelino. — F.X. GLAS-SCHROEDER, Notizen über Urbans V. Romreise, 1367-1370, dans Roemische Quartalschrift, t. III, 1889, p. 299-302. — E. GOELLER, Inventarium instrumentorum Camerae apostolicae. Verzeichniss des Schuldurkunden des paepstlichen Kammerarchivs aus des Zeit Urbans V., Ibid., t. XXIII, 1909, p. 65-109 (inventaire dressé à l’occasion du départ d’Urbain V pour l’Italie). — L. P. KIRSCH, Die Rüskkehr der Paepste Urban V. und Gregor XI von Avignon nach Rom, Auszüge aus den Kameral-registern des Vatikanischen Archivs, Paderborn, 1898 (extraits des registres de la Chambre apostolique relative au voyage d’Urbain à Rome (avril-octobre 1367) et aux dépenses faites à Avignon et à Rome en 1367-1368). — P. LECACHEUX, Urbain V. Lettes secrètes. — R. MICHEL, La défense d’Avignon sous Urbain V et Grégoire XI, dans Mélanges d’histoire, t. XXX, 1910, p. 129-154 (extraits des comptes de la Chambre apostolique). — M. PROU, Étude sur les ralations politiques du pape Urbain V avec les rois de France Jean II et Charles V, Paris, 1887 (extraits très copieux des archives du Vatican). — F. NOVATI, Epistolario di Colucio Salutati, Rome, 1891-1911, 4 vol. — PETRARQUE, Opera, éd. de Bâle, 1581. — E. DELCAMBRE, Une bulle inédite d’Urbain V, dans Le Moyen Age, 1930, p. 99-103, bulle du 22 janvier 1369 ayant trait à l’application du droit de réserve. — R. PASTE, Interno alla morte di Urbano V, dans Scuola cattolica, 1932, p. 251-255, récit d’un voyageur du 28 mars 1371. — J. VIVÈS, Galères catalanes enviades al papa Urban V, dans Analecta sacra Tarraconensia, t. VIII, 1932, p. 24. — M. CHAILLAN, Le studium d'Urbain V à S.-Germain de Calberte, dans Bulletin trimestriel de la Société d'agriculture de la Lozère, Archives Gévaudaises, t. III, 1915-1916, p. 73-107 ; Le studium du pape Urbain V à S.-Roman, dans Mémoires de l’académie de Nîmes, sér. VII, t. XXXIX, 1918-1919, p 5-42 ; Le studium d’Urbain V à Gigean, dans Mémoires de la Société archéologique de Nîmes, sér. II, t. VIII, 1920, p. 107-214 ; Comptes journaliers de Guillaume Sicard, administrateur du collège SS.-Benoît-et-Germain à Montpellier, ibid., p. 167-214 ; Documents sur Villeneuve, Poussan, Balarue ; Dotations du studium de Gigean (1364-1365), dans Mémoires de la Société archéologique de Montpellier, sér. II, t. VIII, 1922, p. 309-343. — Magistri Johannis de Hysdinio Invectiva contra Franciscum Petrarcham et Francisci Petrarchae contra cujusdam Galli calumnias Apologia, éd ENRICO COCCHIA, Naples, 1920 (édition critique de deux textes suscités par la controverse que souleva le retour d’Urbain V à Rome). — H. COCHIN a publié une réplique inédite à l’Apologie de Pétrarque ; cf. La grande controverse de Rome et d’Avignon au XIVème siècle, Un document inédit, dans Études italiennes, t. III, 1921, p. 1-14, 83-94.

(G. Mollat).

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