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LES CHARTREUX D'AURAY DURANT LA REVOLUTION

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La confiscation des biens de l'Église de France fut bientôt suivie de leur vente publique.

Les Chartreux étaient à peine sortis de chez eux que leur couvent était mis aux enchères.

Ville de Brec'h (Bretagne).

« Le 10 septembre 1791, le Directoire du district d'Auray...

Attendu la rétractation faite par le sieur Augustin Périer, de la soumission par lui faite d'acquérir l'enclos et les bâtiments de la Chartreuse d'Auray, …. contenant 15 journaux 31 cordes, et les bois de haute futaye, taillis et avenues, avec le terrain, contenant 46 journaux 57 cordes, le tout pour 105.911 livres …, parce que des arbres ont été vendus ou distraits pour 12.220 livres ... ce qui réduit le prix de vente à 93.691 livres ;

Ayant demandé à haute voix par le héraut qui vouloit prendre et tenir l'enchère susdite, sous les distractions y faites, pour la somme de 93.691 livres, le sieur Le Conte a déclaré tenir la dite soumission ; une première bougie éteinte, et une seconde et une troisième allumées et éteintes, sans qu'il ait été fait aucune enchère ;

Le Directoire, ouï le procurateur et le procureur syndic, a déclaré adjuger et adjuge au dit sieur Arnoux Le Conte, demeurant en la ville de Lorient, paroisse de Saint-Louis :

1° l'enclos et les bâtiments de la d. Chartreuse, avec l'église, l'autel de marbre et les boiseries, à l'exception des cloches, des tableaux et autres meubles et effets, tant de l'église que de la communauté ;

2° les bois de haute futaye, taillis et avenues, et autres de décoration, avec l'étang, le tout contenant sous fonds et édifices 62 journaux 8 cordes, sous les distractions indiquées, pour la d. somme de 93.691 livres.

Signé : Le Gall, — Cauzique aîné,— Fougeré, — Boullais, sec., — Moran, pr. Syndic, — Le Conte. »
( Arch. dép. Q. 171, p. 103).

Le même jour, la métairie du Merdy fut vendue à M. Sauvager pour 28.100 livres ; la métairie de vélin, avec deux tenues, à M. Chedeville, de Lorient, pour 25.600 livres ; la veille, huit prairies avaient été adjugées à M. Périer, de Lorient, pour 37.675 livres ; les métairies de Kerperdrix et de Kerlois, avec le moulin de Saint-Julien, au sieur Drogart, pour 31.300 livres. Il en fut de même de tous les autres biens des Chartreux, dans les paroisses de Brech, Pluvigner, Grand-Champ, Plumergat, Crach, Locmariaquer, Belz, Mendon, Vannes, etc... Rien ne fut épargné, tout fut vendu, jusqu'au mobilier de la maison. Il serait trop long de faire ici l'énumération de toutes ces ventes, d'indiquer les prix et de donner les noms des acquéreurs : on trouvera le tout aux archives départementales, série Q.

L'acquéreur de la Chartreuse, M. Le Conte, n'eut rien de plus pressé que de démolir la plupart des cellules des religieux, qui ne pouvaient lui être d'aucune utilité ; il avait même plus de logement qu'il ne lui en fallait dans le reste du monastère ; néanmoins il conserva les divers édifices et même l'église, et il faut lui savoir gré de cette conservation.

Pendant qu'il jouissait de cette belle propriété, et qu'il pouvait se promener en été sous les ombrages de ses grands arbres, il fut témoin en 1795 d'un drame épouvantable. C'est à quelques pas de la Chartreuse que les malheureux prisonniers de Quiberon, jugés par les commissions militaires d'Auray, furent impitoyablement fusillés. Durant un mois, depuis le 29 juillet jusqu'au 31 août, des bandes de condamnés, composées chacure d'une vingtaine d'hommes en moyenne, furent, conduites dans le champ de l'exécution, presque journellement, puis rangées le long d'une fosse préparée d'avance et passées par les armes. Deux cent sept victimes furent immolées dans ce lieu sinistre, qui a reçu depuis le nom de Champ-des-Martyrs.

Parmi les victimes tombées près de la Chartreuse, le Morbihan comptait 4 émigrés, 12 chouans et 2 déserteurs, savoir :

Jacques-Joseph du Bouëtiez de Kerorguen, d'Hennebont.
Guy des Forges, de la ville de Vannes.
Jean-Louis de La Haye, de Vannes.
Louis-Charles de Rieux d'Asserac, le dernier rejeton de sa famille.
Louis Blaize, chouan, de Plougoumelen ?
François Caudon, de Plouharnel.
Noël Elec, laboureur, de Locmariaker.
Pierre Ezanno, laboureur, d'Erdeven.
Jean Le Guénédal, laboureur, de Plœren.
Antoine Jéhanno, laboureur, de Bignan.
Paul de Lantivy de Kervéno, d'Auray.
Louis Léty, marchand à Auray.
Mathurin Maubert, maréchal, de Pluvigner.
Joseph Ollier, laboureur, de Plouhinec.
Jean Pessel, laboureur, de Plouhinec.
Pierre Proux, huissier à Auray.
François Bréhaut, déserteur, d'Auray.
Mathurin Le Touze, tisserand, de Landévant.

Jh.-M. Le Mené.

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