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Les différentes opinions

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OPINIONS DES UNS ET DES AUTRES

Lorsqu'il, s'agit de changer quelque chose qui est inscrit dans un ordre établi, il faut s'attendre à des réactions toutes aussi valables et sincères les unes que les autres. Aussi bien arrive-t-il de rencontrer par la suite, parmi les protagonistes d'une idée, ceux-là même qui la combattirent à sa naissance. Nous devons dire en toute objectivité, que les arguments « pour » pèsent beaucoup plus lourd que les arguments « contre » dans la balance. 

A la suite du vœu de la Société d'Emulation, nous avons reçu une lettre d'un éminent correspondant : 

« Les Côtes-du-Nord de quoi ?... Bien sûr de la Bretagne ou indifféremment de l'Armorique. La force de l'habitude fait ici l'évidence. Il est bon de rappeler que « si cela va sans dire », cela irait mieux « en le disant ». Il est alors digne de remarquer que l'expression allongée de Côtes-du-Nord de l'Armorique n'évoque pas la moindre idée de double emploi entre « Côtes  » et «Armorique ». Y a-t-il idée de rivage ou de mer dans « Côte-d'Or » ou même dans « Côtes-du-Rhône ». 

« Côtes d'Armorique » situe à la fois, et sur le plan géographique et sur le plan national, le territoire breton de nos trois départements, Finistère et Morbihan compris. Les deux derniers départements ont pour eux d'être fort bien définis sur les deux plans cités, l'un en consonance française, l'autre en consonance bretonne et ni l'un ni l'autre n'ont revendiqué ni ne revendiquent le nom de « Côtes d'Armor ». 

« En toute logique, pourquoi cette expression contractée cacherait-elle un quelconque pléonasme absent de l'expression développée, au terme « du Nord » près ? 

Et notre aimable correspondant d'ajouter : 

« Armor, Argoat, bipolarité géographique remarquable qui subsiste et subsistera malgré «vents et marées ». Mais l'Histoire n'a pas voulu que la Bretagne actuelle s'appelât dans le passé «l'Arcoatique » mais bien «l'Armorique », marquant ainsi la note dominante du territoire dont chaque département est le reflet harmonique. » 

Dans La Liberté des Côtes-du-Nord. un journaliste briochin fait un petit tour d'horizon sur la question. Avant de livrer au papier docile ses idées et ses propos, il parcourut les mers du globe sous la casquette galonnée et ceci explique ses commentaires : 

« Côtes d'Armor », ça arrangerait tout, mais, car, il y a un mais, les membres de la Société d'Emulation ont rendu leurs oracles et ce nom qui sonnait si bien ne peut coller. Pourquoi ? tout bonnement parce que « Côtes-d'Armor » constitue une tautologie. Vous alliez le dire ? Nous étions sûrs que la chose ne vous avait pas échappé. 

Ainsi donc, par la faute de quelques-uns, nous aurions été, dans les siècles à venir, la risée des lettrés français et étrangers à cause de cette tautologie contraire à la logique de la langue française. Nous aurions été aussi ridicule que le Var ainsi nommé parce que le Var justement n'y passe pas. Vous vous rendez compte de ce qui nous pendait au nez... » 

Nous retrouvons le marin quand il ajoute : 

« La Société d'Emulation propose « Côtes du Norois », c'est sans doute ce que les marins nomment Noroit dans leur langage vulgaire. Entre nous, Noroit, surtout lorsqu’il est précédé de vent et non de côtes n'évoque pas de riantes images... » 

Le vœu du Conseil municipal rappelle, à juste titre, que le Tourisme représente, avec l'Agriculture, la principale ressource du département, et que le préjudice qui lui est causé, spécialement auprès des étrangers, est considérable. 

Le nom actuel de notre département les égare complètement. Il suffit de compulser les lettres qui parviennent de tous les coins du monde au pavillon du Tourisme pour s'en rendre compte. 

Tout dernièrement encore, un Professeur italien, ayant une thèse à faire sur les régions du Nord de la France, nous écrivait en nous priant de bien vouloir le documenter. Le Secrétariat de l'Union Départementale des Côtes-du-Nord, ainsi que les bureaux locaux des Syndicats d'Initiative, peuvent produire des documents du même genre qui démontrent, d'une manière irréfutable que l'appellation « Côtes-du-Nord » contrarie injustement les efforts de propagande des Syndicats d'Initiative. 

Voici ce qu'écrivait un hôtelier : 

« Le nom de « Côtes-d'Armor » remplacerait avantageusement celui de « Côtes-du-Nord ». Il m'est arrivé souvent de recevoir de l'étranger des lettres de personnes qui, trompées par ce dernier nom, croyaient s'adresser à un établissement se trouvant quelque part du côté de la frontière belge. 

J'ai notamment reçu une demande d'une dame hollandaise qui désirait venir chez nous parce quelle se trouverait, disait-elle, à côté de Dunkerque où habitait sa sœur ! 

Une autre fois, un Suédois m'écrivait avoir cherché vainement sur une carte détaillée le nom de notre localité entre la frontière belge et l'embouchure de la Seine. 

Une personne m'a conté qu'en venant en vacances, elle avait voyagé avec une Londonnienne qui lui déclarait avoir choisi de préférence Carantec dans le Finistère parce que dans les Côtes-du-Nord, il faisait trop froid ! » 

Ce vilain mot de « Nord » occasionne beaucoup de méprises à notre détriment. 

Ce correspondant ajoutait : 

« Je me rappelle que lorsque je fréquentais l'école primaire, notre institutrice nous faisait chanter : 

« Tendre pays d'Armor 

« Te reverrai-je encor ? 

et je vous assure qu'il ne nous est jamais venu à l'idée de célébrer dans ces termes les mérites d'une mer ou d'un rivage.  »

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TAUTOLOGIE ET PLEONASME

Nous avons l'impression d'assister à une bataille de grammairiens. Vivons de notre temps. Que la grammaire demeure une règle impérieuse mais ne se transforme pas en carcan. S'ils vivaient au siècle de l'avion à réaction, ni Vaugelas, ni Malherbe n'emprunteraient leur « vélocipède » pour se rendre au « cinématographe ». 

Nous ne pouvons nous empêcher de penser au grand savant Arago qui fit partie de l'opposition quand les premiers chemins de fer apparurent en France et qui ne craignit pas d'écrire à propos des tunnels que l'on projetait « J'affirme sans hésiter que, dans ce passage subit, les personnes sujettes à la transpiration seront incommodées, qu'elles gagneront des fluxions de poitrine, des pleurésies ». 

Est-ce une raison suffisante parce qu'une dénomination « que l'on reconnaît ambiguë » a été consacrée par plus de cent cinquante ans d'histoire de France, pour qu'elle soit maintenue ? 

Certes non. 

Et parmi les lettrés, gageons que l'Académicien Marcel Pagnol qui vient de passer d'agréables vacances à Loguivy-de-la-Mer, sera le premier à applaudir au changement du nom de notre département. Il n'aura plus l'occasion de répondre à un reporter « Quand je pense que je croyais y trouver des pingouins ! Pour moi, c'était le Nord, le Norrd!» 

En fait, elles seront rares les critiques qui se manifesteront, pas plus qu'il n'y en eut à s'affliger que le département voisin fut appelé « Morbihan » c'est-à-dire « petite mer » alors qu'une partie seulement de sa superficie est baignée par l'Atlantique. 

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L'OPINION DU PRESIDENT DU S.I. DE CALLAC

Le Dr Rebillé, organisateur du Circuit de l'Argoat qui prend de plus en plus d'importance dans le développement touristique de notre département, a été interrogé au sujet de la modification du nom de notre département. « Personnellement, nous a-t-il dit, j'ai entériné tacitement ce nom de «Côtes d'Armor » qui me paraît euphonique, suffisamment poétique et immédiatement évocateur de la Bretagne. Il est possible que cette appellation constitue un pléonasme. Il semble toutefois qu'il s'agisse d'une logique linguistique paraissant assez loin de l'usage. » 

Le Dr Rebillé estime qu'il faut bien convenir que l'intérêt touristique des côtes du département est plus important, du strict point de vue économique, que celui de l'intérieur et qu'il a la satisfaction de voir ses efforts parfaitement compris et appuyés par toutes les personnalités «maritimes » de l'Administration ou des S.I. qu'il a pu rencontrer. Il estime donc que toute propagande entreprise en faveur de notre département profitera automatiquement à l'Argoat. Il conclut que, personnellement, il accepte que le nom du département évoque plutôt la mer que l'intérieur. 

Le risque à courir d'un reproche par les puristes ne lui paraît pas considérable et il est difficile de trouver une autre dénomination qui puisse à la fois être suffisamment évocatrice du département et s'inscrire dans cet ordre administratif duquel on ne peut s'échapper.

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