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LA PAROISSE D'ANTRAIN

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Entreiacum ; Intramnum (XIème SIÈCLE).
Jolie petite ville, coquette et point banale (marché le mardi).
Altitude : 45 mètres. — Superficie : 931 hectares.
Population : en 1792, 1.522 habitants ; en 1798, 1.419 ; en 1801, 1.375 ; en 1841, 1.567 ; en 1902, 1.550 ; en 1911, 1.552 ; en 1921, 1.494.

Nous rappelons ici ce que nous avons dit concernant le pagus du Coglais, qui, selon nous, devait, à l'origine, s'étendre à l'ouest jusqu'au Couesnon, et comprendre par conséquent la région d'Antrain. Lors de la formation de la seigneurie de Fougères, cette région, me semble-t-il, en fit partie. Cependant, dès le début du XIème siècle, nous la voyons attachée à la seigneurie de Dol, par suite, probablement, de partages d'héritages. Mais en 1163, en conséquence, peut-être, d'un mariage, ou pour un autre motif, l'Antrenois dépendait de la baronnie de Fougères ; et, depuis, cette région ne cessa plus d'en faire partie.

Antrain fut jadis, comme Bazouges, le siège d'une châtellenie, circonscription fiscale et judiciaire comprenant les paroisses d'Antrain, de Chauvigné, de Romazy, de Tremblay, de Saint-Marc-le-Blanc, du Tiercent, et la partie de la paroisse de Vieuxvy située à l'est du Couesnon et au nord de la Minette [Note : Aveu d'Oranges de 1466 : « ... Cognoet tenir... en la chastellenie d'Antrin... le fié de Brays... en la dite paroesse de Vieuxvy… » (mémoire pour Vieuxvy, 1864, p. XI, M. Dorange). Le fief de Brays comprenait ce qui, en Vieuxvy, se trouve à l'Est du Couësnon et au Nord de la Minette. Dans le Rentier de Fougères de 1676-1684 (bibliothèque municipale), Moreul, qui est en Saint-Marc-le-Blanc, est dit : « en la châtellenie d'Antrain.... ». Chauvigné et Le Tiercent devaient aussi faire partie de cette châtellenie, ces paroisses relevant du siège de justice d'Antrain].

Nous avons indiqué les gages féodés de cette châtellenie. Je crois que, quand la Chattière fut réunie à la terre de Saint-Brice, la Chatelais devint à la fois le gage féodé de la vairie de Tremblay, pour les rentes dues à la seigneurie de Saint-Brice ; et celui de la châtellenie d'Antrain, pour les rentes dues au seigneur de Fougères.

La châtellenie d'Antrain rapportait au baron de Fougères environ 850 livres en argent, et 1150 boisseaux de céréales, sans compter les droits casuels (Lods et Ventes, etc...). Ces revenus furent attribués, en 1600, par Henri IV, au Maréchal de Brissac.

La paroisse existait dès le XIème siècle. Depuis le XIIème siècle, la cure d'Antrain était à présentation d'un chanoine de l'Eglise-Cathédrale de Rennes. Les dîmes appartenaient au Prieur de Tremblay, qui versait au recteur d'Antrain et à son vicaire la portion congrue. Selon M. Delarue, la paroisse possédait 372 l. 9 s. 17 d. de rentes annuelles qui se percevaient au profit des prêtres (fondations), et 397 l. 12 s. 4 d. au profit de la Fabrique.

Le recteur d'Antrain, M. Cadeu, et son vicaire, M. Roussin, prêtèrent le serment constitutionnel le 6 février 1791. Ce dernier fut élu curé constitutionnel de Trans. La tradition veut que M. Cadeu, décédé à Antrain en 1803, se soit rétracté sur son lit de mort devant le curé d'Antrain, M. Lacoquerie — et que M. Roussin se soit rétracté, en chaire, dans l'église d'Antrain en 1803. Il mourut dans cette ville en 1822 (DELARUE, I, 9 et 10). M. Feuillet, originaire de la paroisse, qui tenait une école à Antrain, prêta le serment d'allégeance à Dol le 10 mai 1792. Il abdiqua le 7 mars 1794, adhéra au synode schismatique de 1799 et mourut à Antrain le 4 février 1801, à 78 ans. Un prêtre normand, M. Destouches, retiré à Antrain depuis un mois, y prêta le serment d'allégeance le 1er février 1793. (Delarue, I, 20). Un vicaire de Bazouges-la-Pérouse, natif d'Antrain, M. Lacoquerie. resté fidèle, exerça dans le pays, pendant la Révolution, un ministère secret, et fit le plus grand bien. Il fut nommé curé d'Antrain en 1803.

L'église d'Antrain, dédiée à saint André, date en partie de la fin du XIIème siècle. Elle est très remarquable. L'emploi simultané du plein-cintre et de l'arc aigu marque bien l'époque de transition. Dans le chœur, des stalles sculptées, qui semblent du XVIème siècle, présentent des détails bien traités ; la tour et le chevet sont du XVIIème siècle. La sacristie a été établi dans une abside, flanquée de contreforts romans, qui s'ouvrait dans le transept nord. Une autre abside, aujourd'hui disparue, s'ouvrait dans le bras sud du transept. Saint Vincent Ferrier prêcha dans l'église d'Antrain en mai 1418. Depuis 1688, le presbytère se trouvait dans la maison seigneuriale de Bonnefontaine, dite de l'Ecu 3 (achetée alors 200 livres). Il a été récemment reconstruit (1902) au même endroit 4. Le cimetière actuel remonte à 1791. (Delarue).

Il y avait une chapelle : 1° à l'entrée de la ville, sur la route de Fougères ; elle était dédiée à saint Denis. En mauvais état en 1795, elle fut probablement démolie alors, parce qu'on craignait qu'elle ne servit, d'abri aux chouans ; 2° à Saint-Laurent, signalée en 1540 — détruite ; 3° à Bonnefontaine, sous le vocable de Notre-Dame ; 4° la chapelle Saint-Jean et Saint-Denis fut bâtie en 1875 en vue d'un hôpital projeté.

Antrain était une place militaire. Un château-fort se trouvait près de l'église (DELARUE, Notes manuscrites). En 1449, Jean de Porcon occupait Antrain avec une compagnie de 40 hommes d'armes. En 1468. Pierre de Tréguene, capitaine d'Antrain, fut remplacé dans cette charge par Guillaume Le Voyer. En 1561, M. de Langle commandait à Antrain une compagnie de gens d'armes. Le château dut disparaître à la fin du XVème siècle. Une rue a conservé le nom de rue des Douves, et un acte de 1754 mentionne le « fief du château, autrement dit des douves » [Note : En le reconstruisant, on trouva des objets préhistoriques (voir Soc. arch., XXXII, p. XVI et n° 5)]. La ville elle-même était fortifiée. En 1468, on s'occupe de la « fortification et emparement » de la tour et de l'église ; des barrières fermaient les rues et, au besoin, on inondait les abords en barrant la rivière (DELARUE, Revue d'Aleth, 1908).

Antrain fut le siège : d'une justice royale ; d'une subdélégation ; d'une brigade de maréchaussée ; d'une poste aux chevaux et aux lettres. Malgré son importance, la ville d'Antrain ne jouissait pas du droit de communauté.

C'était un entrepôt assez considérable de grains, apportés par les cultivateurs de Normandie et achetés par les « blatiers », qui les portaient à Rennes et à Saint-Malo (DELARUE, Notes manuscrites). On y faisait le commerce du fil, de la filasse et des toiles. Il y avait des halles domaniales et plusieurs fabriques de serge et de toile, de draps et de tiretaine, des manufactures de chapeaux de feutre, etc... La serge d'Antrain était « d'une qualité qui égale, pour le moins, le drap de Vire » [Note : DELARUE (note du receveur d'enregistrement en 1795)].

Le « Vieux pont de Couesnon », sur la vieille route de Dol, était fort ancien. Il comportait « 7 arches et une levée de 110 toises de long sur 15 de large ». Son mauvais état était signalé depuis 1705. On y fit des réparations en 1744. Le pont de Loysance avait été détruit avant 1746, et réparé peu après. Dès 1763, il menaçait encore ruine. On attribua les dégradations au moulin établi près du pont. Ce moulin fut acheté à M. Ruellan, seigneur de la Ballue, et démoli. (Delarue).

Dans les premiers jours d'août 1793, quelques Girondins mis hors la loi, dont Pétion, gagnant la Bretagne sous la protection des Fédérés du Finistère, passèrent une nuit à Antrain. Louvet, l'un des Girondins, raconte dans ses mémoires que les « patriotes » de la petite ville projetèrent de désarmer les Fédérés et de livrer les proscrits aux Montagnards ; mais le complot, découvert, échoua. (Delarue).

On sait qu'Antrain fut occupé par les Vendéens en novembre 1793 et que, dans la petite ville et les environs, une armée républicaine de 20.000 hommes se concentra pour livrer bataille aux Vendéens. Ceux-ci, vainqueurs, traversèrent à nouveau Antrain. C'est dans cette ville que fut créée la Commission révolutionnaire Brutus Magnier. Etant donnée la proximité du château de la Rouërie, la région d'Antrain prit une part active à la Conjuration dite de la Rouërie. C'est, dit M. Delarue (notes manuscrites, arch. départ.), un habitant d'Antrain, Jean Gendron, maréchal-vétérinaire, qui prévint le fameux Marquis des mesures prises contre lui. Muni d'une grosse seringue en étain, dont il se servait pour soigner les animaux, il quitta ostensiblement la petite ville, du côté opposé à la Rouërie ; les sentinelles le laissèrent passer ; par des chemins détournés, il gagna le château de la Rouërie, où il donna l'alarme.

(Emile Pautrel).

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