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Ville d'Antrain.
HISTOlRE ET FAITS REMARQUABLES.
Les commencements de la ville d'Antrain peuvent être reportés jusqu'aux premières années du XIème siècle ; mais son accroissement ne date que des premières années du XVème. Elle en fut surtout redevable aux migrations des familles normandes, qui, pour se soustraire au fléau de la guerre dont leur pays était le théâtre, vinrent s'établir sur les confins de la Bretagne et se fixérent particulièrement à Fougères et à Antrain.
Cette petite ville n'occupe pas une place bien considérable dans l'histoire, quoique au temps de l'indépendance de la Bretagne elle ait pu être considérée comme la clef de la province de ce côté de la Normandie, et qu'elle ait été alors pourvue d’une forteresse qui, suivant Ogée (art. Antrain), auroit été assiégée plusieurs fois, sans jamais avoir été prise ; double assertion dont, je dois le dire, je n'ai rencontré aucune preuve dans l'histoire.
Je me suis livré à d'assez longues recherches, dans la ville d'Antrain, pour découvrir, s'il était possible, quelques traces de cette forteresse et déterminer l'emplacement qu'elle occupait ; mais elles n'ont abouti à aucun résultat : ce qui me fait croire qu'elle n'était pas attenante à la ville même. Je crois, du reste, avoir trouvé son emplacement à environ 1,500 mètres au-dessous, en aval et sur les bords du Coësnon, à l'endroit même qu'occupe aujourd'hui le village de la Motte. J'ai, en effet, d'après les indications d'un habitant du pays, constaté l'existence d'un vieux pan de muraille servant d'appui à un bâtiment d'exploitation qui doit avoir fait partie d'un ancien ouvrage de fortification. Son épaisseur, son mode de construction, et mieux que cela encore, une meurtrière ou plutôt une archière, car ce n'est qu'une fente très-étroite et allongée que l'on remarque sur un de ses côtés, ne permettent pas le plus léger doute à cet égard. Cette archière témoigne de l’antiquité de cette construction et semble devoir la faire remonter à une époque antérieure à l'invention du canon.
D'un autre côté, sa position près de la rivière tendrait à faire supposer qu'elle avait été élevée à une époque où l'on avait encore à craindre les attaques ou les invasions par eau, et qu'elle avait été élevée en cet endroit pour leur opposer une barrière et en défendre la contrée.
Du reste, si l'on juge de l'importance de cette forteresse par la surface que l'on est autorisé à lui donner et qui semble déterminée par un mamelon de forme quasi circulaire, dont l'aspect, au milieu des prairies, rappelle assez celui d'un château à motte sans donjon, son étendue devait être considérable et ne pas s'éloigner beaucoup d'un hectare. Le pan de muraille qui a échappé à la destrution se trouve dans la partie basse et la plus rapprochée de la rivière. Il y a tout lieu de supposer qu'il faisait partie d'une tour élevée à cet endroit.
Quoi qu'il en soit, le rôle de cette forteresse ne paraît pas, d'après l'histoire, avoir jamais été à la hauteur de son importance présumée, car elle ne nous présente aucun évènement, aucun fait d'armes qui s'y rattache : ce qui pourrait induire à penser qu'elle ne fut jamais complètement achevée.
Les historiens de Bretagne nous apprennent qu'après la bataille de Saint-James-de-Beuvron (1426), les troupes du connétable de Richemont, qui s'étaient débandées, se rallièrent à Antrain, sans nous dire si ce fut dans la ville ou dans la forteresse ; mais comme ils ajoutent que, dès le lendemain, elles se rendirent à Rennes, on est fondé à croire que la forteresse, si elle existait encore, ne pouvait plus du moins leur offrir des conditions telles qu'ils eussent pu y tenir quelque temps et résister à une attaque.
La ville d'Antrain ne paraît pas néanmoins avoir cessé d'être un poste militaire jusqu'à la fin du XVIème siècle.
En 1449, nous la voyons occupée par Jean de Porcon, qui, avec sa compagnie de quarante hommes d'armes, sut protéger le pays et le défendre des Anglais, qui occupaient Saint-James et le Mont-Saint-Michel. (Dupaz, p. 685).
Huit ans plus tard, en 1557, le même Jean de Porcon y commande encore et fait esgailler sur les habitants des deux châtellenies d'Antrain et de Bazouges une somme de 150 liv., à laquelle ils avaient été taxés, pour la réparation des fortifications de la ville de Fougères. (D. Mor., P. 2, col. 1713).
Au mois de janvier (26) 1468, nous voyons le duc de Bretagne, François II, adresser un mandement au trésorier général et à André Le Voyer, receveur du fouage en l'évêché de Rennes, pour qu'ils aient à remettre aux mains d'Allain Perrier, lieutenant de la justice d'Entrain, la somme de cinquante livres, sur les deniers du fouage ordonné être levé dans la paroisse, pour être employée à la fortifficacion et emparement de l'église et de la tour d'Antrain ; et dans le cas d'insuffisance de cette somme, qu'ils aient à prendre l'excédant sur les deniers du fouage de la châtellenie.
Par le même mandement, le duc commet et institue Allain Perrier, miseur, et Michelot Le Camus, contrôleur desdites réparations, et ordonne à Raoulet Le Bateurs, lieutenant des bois et forêt de Villecartier, de mettre à leur disposition le nombre de trente-six pieds de chêne et de six pieds de hêtre, pour être employés auxdites fortifications. (Registre de la Chancellerie de Bretagne pour l’an 1468, f° 12 r°, communiqué par M. A. de la Borderie).
Quatre mois plus tard, le 25 mai, nous voyons le même duc ordonner Robert de Tréguenc, ou de Tréguené, à la garde de la place d'Antrain avec cinquante combattants ; et celui-ci s'étant sans doute excusé, le remplacer huit jours après (3 juin) par Guillaume Le Voyer. (Ibid., f° 104 r° et f° 109 v°).
A partir de là, il nous faut traverser un siècle presque tout entier pour retrouver dans l'histoire de notre province le nom de la petite ville d'Antrain, qui n'y reparaît qu'à l'occasion des troubles suscités par la querelle religieuse.
Il existe aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, série G, un registre des trésoriers de la paroisse d'Antrain de 1542 à 1577, qui nous fournit de curieux renseignements, moins peut-être sur les évènements eux-mêmes que sur le mouvement qu'ils imprimèrent à la petite localité dont nous nous occupons. Je me permettrai d'y faire quelques emprunts, qui pourront donner une idée fidèle de l'aspect que devait présenter la ville d'Antrain pendant cette période.
Ce registre nous apprend d'abord que dès 1561, la ville était occupée par une compagnie de gens d'armes, sous le commandement de M. de l'Angle. Par son ordre et de l'avis des paroissiens, les trésoriers durent délivrer à ses gens une somme de trente sols et leur faire distribuer une pipe de cidre qui cousta dix sols.
La même année, le capitaine Mustellier fit sa montre à Antrain et reçut, pour sa dépense, la somme de sept livres.
L’entrée de la ville était alors défendue par des barrières que le sacristain était chargé d'ouvrir et de fermer matin et soir. Pour ses doubles fonctions, il recevait vingt livres de salaire par an.
En 1564, la ville d'Antrain fut cruellement éprouvée par une maladie épidémique qui se déclara vers le fin de l’été. Elle donna lieu, le 24 septembre, à une communion générale, pour laquelle les trésoriers fournirent cinq pots de vin, qu'ils payèrent à raison de 3 sous 6 deniers le pot.
La paroisse alla, à cette occasion, en procession jusqu'à Mézières.
En 1573, le registre nous montre, en présence des circonstances devenues plus graves, les habitants d'Antrain se préparant aux évènements et se mettant en devoir de fortifier leur ville.
Voici quelques articles des comptes qui nous font connaître plusieurs des mesures et des précautions qu'ils jugèrent convenable de prendre alors, et nous donnent une idée des préoccupations qui les agitaient :
« Ont payé les trésoriers par le commandement de M. de Bouillé et consentement des paroissiens pour soixante journées d'hommes à faire les remparts et taudys du dit Antrain, à raison de cinq sous, pour jour, pour chacun homme, qu'est ensemble la somme quinze livres, cy. XV liv.
Item pour deux limandes de boys et troys fuctz de pippe à mettre aux dits remparts, vingt-cinq sous, cy. XXV. s.
(1574) Pour avoir envoyé par commandement de M. le comte de Bouillé porté leurs missives du dit lieu tant à Fougères, Dol, Sacey, Bazouges, Trembay, etc., la somme de vingt-quatre sous, cy. XXIIII s.
Pour peaulx de parchemin pour faire recoustrer le tabourin (sic) pour faire la garde, la somme de dix sous, cy. X s.
Pour les cordes de bouyaulx pour mettre aud. tabourin .... V s.
A Rolland Moulins pour avoir racoustré led. tabourin ..... V s.
(1575.) Pour avoir caché les richesses du trésor durant les séditions dernières ...... XX s.
A Collas Herbel et Julien Noguet pour aller à Ardennes et Mauxsou (Mauçon, commune de Saint-Ellier) porter des lettres à chacun, seix solz ....... XII s.
A Jean Goudet, pour estre allé à Marcillé, S. Rémy, Rimou et autres paroisses présenter des lettres pur le commadement de Monsieur ... VIII s.
Au Chastelier et à Bazouges ..... X s.
A St Sauveur voyr sy estoient arrivez les soldarts à loger que on disoit ... VII s.
A Pontorson pour savoir des nouvelles des souldarts qui y estoient ... VI s.
A Allain Pellé et Léonard Riou à chacun quattre sous qui font ouict solz pour avoir esté aider à arrester l'eau à Louazance et pour ce .... VIII s.
Pour avoir fait abattre les chesnes au travers des chemins pour faire des embûches à combattre, pour seix hommes à chacun cinq solz, pour ce ... XXX s.
Dix livres pour deulx pippes de cidre et quatre livres de pain blanc et gasche d'avoyne pour donner le repayer à la commune de Bazouges, pour ce ..... XIIII liv. ».
Il est à regretter que les registres subséquents ne nous aient pas été conservés, ils nous auraient donné sans aucun doute des détails intéressants sur les évènements qui s'accomplirent jusqu'à la pacification.
A la fin du XVIIème siècle, Antrain avait une compagnie de miliciens, dont M. du Boisbaudry était capitaine en 1689.
En 1793, cette ville reçut, à leur passage, les girondins proscrits, sous la conduite du bataillon du Finistère.
La même année, elle fut occupée par l'armée vendéenne, lors de sa marche sur Granville, puis abandonnée par elle lorsqu'elle se dirigea sur Dol. Kléber l’occupa alors et la fit fortifier dans le dessein de couper la retraite à l'ennemi ; mais les Vendéens, à leur retour, battirent les républicains et les forcèrent de se replier sur Rennes.
L’armée royale, en quittant Antrain, y laissa le germe de l'épidémie qui la décimait.
Malgré son importance, la ville d'Antrain n'a jamais été en possession du droit ni des prérogatives d'une communauté ; cependant, elle députa aux Etats extraordinaires tenus à Rennes en 1571. Son député se nommait Jean Gerard. Son droit de représentation fut même reconnu aux États de 1616, et elle se trouva comprise, ainsi que Bazouges et Hédé, au nombre des villes qui auraient droit de députer aux États de Bretagne, mais le principe de n'admettre à la représentation que les villes qui avaient droit de communauté prévalut, et la ville d'Antrain, ainsi que les deux autres, se trouva déchue de son privilége.
Voici la haie et le nom des rues d'Antrain en 1679 :
RUES du Pont-Billon, du Puy, de la Filandrie, de l'Aumaillerie, de la Croix-Bouessée, de la Blatterie, de la Poterie, Grand’Rue, Petite-Rue, rue Roche-Corbon et rue Mousset.
Histoire religieuse. — Au milieu le XIème siècle, un certain nombre de nos églises étaient encore possédées par les seigneurs qui les avaient fondées, ou bien par leurs représentants, qui les avaient recueillies dans leurs héritages et les détenaient, au mépris de toutes les lois ecclésiastiques. Ces églises étaient pour eux une source de revenus, quelquefois considérables, soit qu'ils les donnassent à ferme comme toute autre propriété, soit qu'ils traitassent avec des clercs pour l'administration et le gouvernement spirituel de la paroisse, moyennant une portion des revenus, dont ils savaient bien ordinairement se réserver la plus large part.
Telle était la situation de l'église d'Antrain à l'époque où elle nous apparaît dans l'histoire, vingt années à peu prés avant la fin du XIème siècle.
Elle était alors la propriété de trois seigneurs dont les actes contemporains nous ont conservé les noms : Turulle, fils de Réginald-le-Gros ; Yves, fils d'Vrvodius ou Vrvoy, et Hervé, fils de Burchard, celui-là même que nous connaisons dejà et qui, comme je l’ai dit, exerçait un droit de suzeraineté dans la contrée.
Il est assez difficile de déterminer d’une manière précise quelle était la part afférente à chacun de ces seigneurs dans la propriété de notre église. Nous savons seulement que celle de Turulle se composait du quart du produit des oblations et des sépultures, et du quart également des dîmes de toute la paroisse. (D. Mor., P. 1, col. 389).
La part d'Yves semble avoir été égale à celle de Turulle ; enfin, tout porte à croire que celle d'Hervé était égale à celle des deux autres, c'est-à-dire qu'elle représentait la moitié des revenus de l'église et de la paroisse. (Biblioth. imp., Cart. de Marmoutiers, mss latin, t. III, n°s 236, 437).
Turulle paraît avoir été le premier qui, pour obéir aux injonctions de l’Église et se soustraire aux censures dont elle frappait les violateurs de ses lois en pareille matière, ait songé à se dessaisir de sa portion ; il en disposa en faveur de l'abbaye de Saint-Florent, et, non content de cette libéralité, il y ajouta le don de la terre et de l'étang de Montbulain, dans la paroisse de Romazy [Note : Cet étang est desséché depuis longtemps ; mais la prairie qui l’a remplacé porte encore aujourd’hui le nom d’Etang-aux-Moines ; elle se trouve à l’Est de la route de Rennes à Antrain, qui doit occuper la place de l’ancienne chaussée].
Cette donation ne permit pas aux religieux de Saint-Florent de prendre possession de l'église d'Antrain ; puisqu'elle ne les rendait propriétaires que de la moindre portion : ils se déterminèrent, en conséquence, à faire profiter des avantages qu'elle leur conférait le prieuré de Tremblay, qu'ils avaient fondé quelques années auparavant, et ils l'y annexèrent.
L'exemple de Turulle ne tarda pas à être suivi par le second des copropriétaires, Yves, fils d'Vrvodius ou Vrvoy, qui fit la cession de ses droits à l'abbaye de Marmoutiers. L'histoire ne nous dit pas l'époque à laquelle eut lieu cette cession ; mais elle nous apprend qu'Yves étant lui-même entré comme religieux à l'abbaye de Marmoutiers, en 1095, profita de la circonstance pour lui confirmer la donation de l'Église d'Antrain, qu'il lui avait faite sans doute quelques années auparavant.
Au commencement du XIIème siècle, l'église d’Antrain se trouvait donc partagée, d'un côté, entre les deux abbayes de Saint-Florent de Saumur et de Marmoutiers, qui en possédaient chacune un quart ; et, de l'autre côté, Hervé, fils de Burchard, qui persistait à détenir l'autre moitié ; mais le moment n'était pas éloigné où ce seigneur lui-même allait cesser de fermer l'oreille aux pressantes sollicitations de l'Église et se dessaisir de sa portion. Ce fut en 1105 que, comme Yves, il en disposa en faveur de l'abbaye de Marmoutiers. Cette disposition, toutefois, ne fut pas à titre purement gratuit l'acte qui nous en a conservé le souvenir constate qu'il reçut une somme de dix livres des mains de Fulbert, un des religieux, chargé de la paroisse de Saint-Ouen, et exigea que, dans le cas où ses fils ou bien quelques-uns de ses gens viendraient par la suite à créer, dans l'église d'Antrain, des ressources suffisantes pour l'entretien de deux religieux, l'abbaye serait tenue de les y envoyer et de les y maintenir. (Ibid., n° 437).
Par suite de cette donation, l'abbaye de Marmoutiers se trouvait réunir en sa possession environ les trois quarts de l'église d'Antrain. Cependant, de cette quotité, il y avait encore à défalquer la part qui appartenait à un prêtre, nommé Godefroy, que les seigneurs avaient sans doute chargé du gouvernement de la paroisse, lorsqu'ils en étaient encore en possession.
Cet ecclésiastique lui-même céda à l'entrainement de l'exemple qui lui était donné, et remit sa personne et ses biens à la disposition de Marmoutiers. Se et sua omnia dedit, non pas qu'il se soit fait religieux, mais, sans doute, qu'il consentit à recevoir d'elle une nouvelle investiture. Il stipula, en effet, que les revenus de l’autel seraient partagés par portions égales entre lui et les religieux ; mais qu'il profiterait seul des messes privées, des confessions, des baptêmes et des purifications (de 1124 à 1137). (Ibid., page 237).
Les religieux de Marmoutiers semblent avoir, dès lors, annexé l'église d'Antrain à leur prieuré de la Trinité. Bien que Marbodus, évêque de Rennes, ait approuvé les dispositions d’Hervé et concédé le droit de patronage de l’église d'Antrain à l'abbaye de Marmoutiers, des difficultés ne laissèrent pas de s'élever par la suite entre ses successeurs et les religieux, sur l'étendue et l’application de leurs droits.
A la fin du XIIème siècle, ceux de l'abbaye nous paraissent avoir été déjà sensiblement amoindris ; car ils se réduisent alors au patronage, à la moitié des oblations et des autres revenus de l'église, et à une égale portion dans les dîmes de la paroisse : encore ces droits lui sont-ils contestés par l'évêque Herbert, qui lui suscite également des difficultés relativement à l'église de Romagné.
Ces difficultés, du reste, ne tardèrent pas à être aplanies, grâce à la médiation et aux bons offices de Guillaume de Fougères, de l'archidiacre de Rennes et de quelques autres sages et discrètes personnes (1197).
Une transaction, qui régla définitivement les rapports de l'abbaye de Marmoutiers avec l'évêque de Rennes, en ce qui touchait les églises que cette abbaye possédait dans son diocèse, aussi bien que les points en litige concernant les églises d’Antrain et de Romagné, fut le résultat de cette bienveillante médiation.
Cette transaction a trop d'importance, an point de vue de l'histoire de notre église, pour que je n'en rapporte pas ici les principales dispositions.
D'un côté, les religieux renoncèrent entièrement au patronage et aux autres droits qu'ils avaient exercés jusqu'alors dans la perception des oblations et des autres revenus de l'église d'Antrain, et en firent à tout jamais l'abandon en faveur de l'évêque et de ses successeurs.
De l'autre côté, celui-ci, pour tenir compte aux religieux et les indemniser de ce sacrifice, éleva leur portion dans le partage des dîmes qui leur étaient communes avec le recteur, en leur étaient communes avec le recteur en leur accordant les trois quarts là où ils n’avaient auparavant que la moitié ; l’autre quart restant affecté au recteur.
Une réserve fut faite néanmoins pour le milet et le panais, dont le partage dut se faire moitié par moitié.
La transaction ne se borna pas à régler les conditions du partage ; elle détermina la manière dont il devait se faire et prescrivit des mesures qui devaient en garantir la sincérité.
Ainsi, il fut réglé que le prieur et le recteur auraient leurs collecteurs dans la campagne aussi bien que leurs batteurs dans l'aire, chacun en raison de la portion qui lui était afférente dans le partage ; que toutes les dîmes seraient apportées à la grange du prieur, dont le recteur aurait une clef ; que celui-ci pourrait y établir un gardien et l'y maintenir aussi longtemps que les dîmes y seraient en dépôt.
Cette obligation d'apport et de partage était sans aucune réserve et s'appliquait à toutes les dîmes, aussi bien à celles que le recteur pourrait être accidentellement appelé à percevoir ou à partager qu'à celles que lui et les religieux pourraient acquérir par la suite ; leur part contributive dans l'acquisition étant réglée en conséquence, au prorata de leurs droits.
Enfin, le recteur nommé devait, avant d'entrer en fonctions, prêter serment entre les mains du prieur de la Trinité de Fougères, d'exécuter fidèlement toutes les conditions qui lui étaient imposées par la transaction. (Bulletin Archéol. de l'Assoc. Bret., t. III, page 239).
Par suite de ces dispositions, le prieur de la Trinité devint gros décimateur de la paroisse d'Antrain. Mais combien de temps conserva-t-il cet avantage ? L'histoire nous laisse dans une ignorance complète à cet égard : elle nous offre ici une lacune qui ne dure pas moins de trois siècles, et pendant ce long laps de temps, elle ne laisse pas percer la moindre lueur qui nous permette même d'entrevoir les faits qui modifièrent, d'une manière si sensible, les conditions d'existence de notre église.
Quoi qu'il en soit, au milieu du XVIème siècle, lorsque la lumière reparaît pour nous, tout est changé, et il ne reste plus aucun souvenir de la transaction de 1197.
Un aveu rendu au roi en 1542, par M. Pierre Damalo, archidiacre de Rennes et prieur de la Trinité de Fougères, des biens de son prieuré, ne fait nulle mention des dîmes de la paroisse d'Antrain.
Je suppose que, dès lors, elles étaient, par suite d'arrangements entre les deux abbayes, passées de Marmoutiers à Saint-Florent de Saumur, qui, comme nous l'avons vu, en possédait déjà un quart, en vertu de la donation de Turulle, et qui finit par en absorber la totalité.
C'est du moins ce qui me paraît résulter d'une transaction passée entre les trésoriers d'Antrain et le prieur de Tremblay, le 15 juin 1687, et dont une copie se trouve aux Archives d'Ille-et-Vilaine, série G.
D'après cette transaction, le prieur eut la libre disposition de toutes les dîmes, tant grosses que menues, même des novales, de la ville et de la paroisse d'Antrain, à la charge de payer chaque année : 1° au recteur, la somme de quatre cent cinquante livres, pour sa portion congrue et celle de son curé ; 2° au trésor de l'église d'Antrain, soixante-huit boisseaux (65 hectolitres) de froment rouge, mesure d'Antrain ; 3° aux prêtres de la ville, soixante livres, pour trois messes par semaine, dues par le prieur de la Trinité de Fougères sur les dîmes de la paroisse ; 4° au chapitre de la cathédrale, la somme de quinze livres quatre sous six deniers ; et, enfin, d'acquitter tous les droits de visite et autres dont la charge pouvait incomber à la paroisse.
De leur côté, les trésoriers durent payer au prieur de Tremblay une rente annuelle de cent vingt livres, destinée sans doute à lui tenir lieu de la part à laquelle il avait droit dans la perception des revenus casuels de l'église.
La cure d’Antrain était à la présentation d’un chanoine de l'église cathédrale. Voici les noms de quelques recteurs depuis le XVIème. En 1508, M. Nicolas Hallard, chapelain de Saint-Léonard de Fougères ; — 1550, M. Marc Gérault, id. ; — 1639, M. Pierre Deschamps, licencié en droit canon ; — vers 1690-1690, M. Jaques Debregel, docteur en Sorbonne ; — 1706, M. Joseph Daniel ; — 1736, M. Jean Morel ; — 1753, M. Gilles-Pierre Bertin ; — 1759, M. Baptiste Cadeu.
Au XVIème siècle, le Carême était prêché chaque année, dans l'église d'Antrain, par des religieux qui, pendant la station, donnaient également des instructions à La Fontenelle [Note : Antrain est le patrie de Philippe-Jacques Charruel de Ruffigné, bachelier et professeur de théologie à Paris, et auteur de la Réthorique (Rhétorique) des savants].
Archéologie. — L'église d'Antrain est considérée généralement comme appartenant à l'époque de transition (fin du XIIème siècle), dont elle présente tous les caractères. (M. Brune, Archéologie Relig., p. 239 ; Bulletin Arch. de l'Ass. Bret., tome I, p. 117). Sa construction doit par conséquent se rapporter aux années qui précédèrent ou suivirent la transaction dont j'ai parlé, entre Herbert, évêque de Rennes, et les religieux de Marmoutiers.
Elle est formée d'une seule nef, accompagnée de deux transepts et terminée à l'Est par un chevet circulaire. Elle présente dans son ensemble, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, l'emploi simultané du plein cintre et de l'ogive. La porte occidentale, ainsi qu'une autre porte ouverte dans le mur méridional, sont en plein cintre et ont leurs archivoltes subdivisées : deux petites colonnettes placées de chaque côté supportent leurs voussures, qui sont ornées d'un rang de dents de scie.
Au-dessus de la première de ces portes s'ouvre une fenêtre en lancette, encadrée dans un plein cintre. Cette fenêtre semble placée là, au frontispice de notre église, comme pour en marquer la date par son double caractère.
Deux autres fenêtres en meurtrières, percées dans le mur septentrional de la nef, mais aujourd'hui bouchées ; huit contreforts romans et une petite abside accolée au mur transversal du transept nord sembleraient devoir lui faire assigner une origine plus ancienne ; mais il est possible que bien des années se soient écoulées entre l'époque où elle fut commencée et celle où elle fut achevée ; et comme les caractères de celle-ci sont beaucoup plus saillants, je les ai pris de préférence, suivant en cela l'exemple des archéologues qui m'ont précédé, comme déterminateurs de l'ensemble de la construction. L'abside dont je viens de parler, et qui sert aujourd'hui de sacristie, est assez curieuse ; elle est flanquée de quatre contreforts romans, et dans les vides qu'ils laissent entre eux, se dessinent trois baies, avec amortissement en plein cintre, destinées à laisser pénétrer la lumière à l'intérieur. Ses parois étaient intérieurement décorés de peintures à fresque dont on voit encore quelques restes à la voûte, mais tellement détériorés par l'humidité, qu'il est difficile de reconnaître les sujets. « Il semble pourtant, dit M. Brune, qu'on y a représenté les trois personnes de la Sainte-Trinité, environnées d'anges. Quelques bordures en couleur rouge, noire et jaune sont mieux conservées. Il paraît, du reste, que deux enduits ont été peints successivement, et le premier n'est guère plus endommagé que le second. » (Arch. Religieuse, p. 40).
On aperçoit, au-dessus de la boiserie des petits autels qui sont appliqués au mur transversal des transepts, une forte moulure torique qui dessine la forme de l'arcade cintrée au moyen de laquelle ils étaient mis en communication avec leurs absides, Celle du transept sud a probablement été détruite à l'époque où l'on a reconstruit le chevet.
L'inter-transept ou carré central, sur lequel repose la tour, est la partie la plus remarquable de l'édifice. Les colonnes qui soutiennent les arcades sont disposées en faisceau et surmontées de chapiteaux moitié romans, moitié gothiques. Les arcades elles-mêmes sont formées par des ogives, ou plutôt par des cintres à peine brisés, qui accusent l'ogive aux premiers moments de son apparition, et leurs archivoltes, ornées de moulures croisées sur leur face extérieure, viennent appuyer ce premier témoignage, que confirment encore les nervures toriques qui décorent la voûte.
On doit féliciter le conseil de fabrique d'Antrain d'avoir eu l'heureuse pensée de rétablir ce petit monument dans son état primitif et de lui avoir rendu sa couleur native en faisant enlever le disgracieux badigeon, dont l’œil souffrait de le voir recouvert, et qui en altérait essentiellement le caractère.
Dans l'angle formé par la rencontre du mur transversal du transept et du chevet, au Nord, on remarque une tourelle extérieure qui devait contenir autrefois un escalier pour monter à la tour carrée qui s'élève au-dessus de l'inter-transept. La partie inférieure de cette tour seulement est ancienne et appartient à la construction primitive. La partie supérieure date de 1675 ; elle a la forme d'un dôme et a remplacé une autre construction qui avait été élevée en 1546, et dans laquelle on avait admis des fillettes comme ornement, ce qui donne à supposer qu'elle affectait la forme pyramidale.
Le chevet a dû être refait à une époque assez rapprochée de nous, peut-être à l'époque de la reconstruction de la tour. Il est dans le style ogival, mais du plus mauvais goût. M. Brune mentionne dans son cours d'archéolegie religieuse une des fenêtres absidales, qui renferme une assez bonne verrière. Les autres fenêtres ont reçu depuis (en 1867) des verrières qui les mettent en harmonie avec celle-ci.
On remarque encore dans le chœur des stalles sculptées qui, quoique mutilées, présentent des détails assez bien traités : elles semblent appartenir au XVIème siècle.
Vers le milieu de ce siècle, on comptait dans l'église d'Antrain quatre chapelles, consacrées à Notre-Dame, à saint Eloy, à saint Denys et à saint Laurent. L'église possédait aussi, à cette époque, un orgue qui était touché par M. Nicollet, lequel recevait la somme de 15 livres par an pour ses honoraires.
Il n'y avait d'autre chapelle, sur le territoire de cette paroisse, que celle du château de Bonnefontaine.
Histoire féodale. — La terre de Bonnefontaine était la terre seigneuriale de la paroisse d'Antrain.
Dès la fin du XIVème siècle, elle appartenait à Jean de Porcon, qui me semble l'avoir possédée du chef de Jeanne de Saint-Brice, sa femme.
La famille de Porcon me paraît, en effet, avoir eu pour berceau le manoir de la Harcherie, dans la paroisse de Chauvigné, et non pas la terre de Bonnefontaine.
C'était près de ce manoir, qui est resté, jusque vers le milieu du dernier siècle, la propriété et l'habitation des membres d'une branche cadette de cette famille, qu'était située l'église de Saint-Georges, dont je parlerai à l'occasion de la paroisse de Chauvigné, église qui appartenait à la famille de Porcon et qui, si l’on en juge par le grand nombre de pierres tombales que l'on en a retirées et transportées dans l'église de Chauvigné, a dû, temps immémorial, servir à la sépulture de ses membres.
Mais une autre considération qui m'a conduit à cette supposition, et que je regarde comme déterminante, c'est que le domaine proche de Bonnefontaine était en quelque sorte une enclave de la terre de Saint-Brice, enfermée entre les vairies de Tremblay et d'Antrain, dépendant l'une et l'autre de cette terre, dont tout me porte à croire qu'elle avait été détachée.
Une remarque, en effet, que je ne dois pas passer sous silence, c'est que les fiefs de la mouvance de Bonnefontaine les plus rapprochés du château ne semblent avoir été, dans le principe, que des arrière-fiefs de Saint-Brice, puisqu'ils figurent également dans les dénombrements des deux baronnies.
Par ces motifs, je n'hésite pas à dire que la formation de la terre de Bonnefontaine a été le résultat successif des alliances des Porcon, surtout avec les héritières de Saint-Brice et du Tiercent, et que sa constitution définitive ne remonte pas à une époque antérieure à celle à laquelle elle a été érigée en baronnie.
Quoi qu'il en soit, le premier seigneur de Bonnefontaine qui nous apparaisse dans l'histoire est Jean de Porcon, fils d'Olivier de Porcon, le compagnon de du Guesclin, et époux de Jeanne de Saint-Brice. Le P. Dupaz nous apprend qu'il vivait vers 1380 et qu'il se qualifiait seigneur de Bonnefontaine et du Vivier.
Ses descendants, dans la ligne masculine, possédèrent le terre de Bonnefontaine jusque vers 1530 ou 1540, que Françoise de Porcon, fille unique et héritière de Gilles de Porcon et de Jeanne de Romillé, la porta dans la maison de La Marzelière, par son mariage avec Pierre de La Marzelière, seigneur du Fretay, dans la paroisse de Bain.
Henri II, pour reconnaître les services que ce seigneur avait rendus à la monarchie, l'autorisa, par lettres-patentes du mois de juillet 1547, à construire à sa terre de Bonnefontaine une forteresse et un château ; c'est le château qui existe encore aujourd'hui et qui sert d'habitation au propriétaire. Il consiste dans un bâtiment rectangulaire, construit dans le style de l'époque et flanqué de tourelles à ses angles.
Dans le cours de l'année 1590, MM. de Saint-Quentin et de la Villebasse s'y établirent et y tinrent garnison avec leurs troupes.
Non content de cette faveur, le roi accorda au seigneur de Bonnefontaine l'autorisation d'y établir un marché, le vendredi de chaque semaine, et deux foires franches par an, l'une au jour et fête de Saint-Luc, l’autre au jour de Saint-André.
Plus tard, Henri III érigea en baronnie la terre de Bonnefontaine, en faveur de Renaud de La Marzelière, fils du précédent, et les lettres d'érection furent enregistrées au Parlement de Bretagne, le 13 août 1578.
La terre de Bonnefontaine resta dans la maison de la Marzelière jusqu'en 1655, que Françoise de La Marzelière la porta dans celle des Coëtquen, par son mariage avec Malo de Coëtquen, marquis de Coëtquen.
En 1735, Maclovie-Céleste de Coëtquen, petite-fille des précédents, la porta à Emmanuel-Félicité Durfort, duc de Duras, qui, quelques années après, la vendit, pour le prix de 350,000 livres, à M. Jean-Pierre de la Motte, seigneur de Lesnage et de Saint-Suliac, etc., lequel, aux titres qu'il possédait déjà, joignit celui de baron de Bonnefontaine.
M. de La Motte Lesnage étant mort sans enfants, ses héritiers la vendirent au commencement du siècle (vers 1809) à M. Aubert de Trégomain, qui lui-même l'a revendue en 1859 à M. le vicomte Guitton de La Villeberge, propriétaire actuel.
La terre de Bonnefontaine donnait à son possesseur des droits et des honneurs fort considérables : j'en donne ici le détail abrégé d'après la réformation de 1676-1680 :
Droit de haute, moyenne et basse justice dans tous les fiefs dépendant de la baronnie.
Droit de prééminence, et les autres droits de seigneur fondateur dans les églises, cimetières et chapelles d'Antrain, de Chauvigné et de La Fontenelle ; dans cette dernière, à cause du manoir seigneurial de Vaublain.
Droit de foire dans la paroisse de Chauvigné, aux jours de la mi-carême, de Saint-Georges et de la Transfiguration.
Droit de pêche prohibitive dans les rivières de Coësnon et de Loisance.
Droit de grangeage, pailles, balles, vannures et écossons des dîmes cueillies et serrées dans la paroisse de Chauvigné et appartenant soit au recteur, soit au prieur de Saint-Sauveur-des-Landes, lesquelles pailles, balles, etc., les hommes et teneurs étaient tenus de charroyer et de conduire aux fanneries du seigneur.
Outre ces droits, le seigneur du Bonnefontaine en avait quelques autres, moins importants, il est vrai, mais que je crois devoir noter ici à raison de leur singularité.
Sur diverses maisons de le ville d'Antrain, il lui était dû entre autres redevances, sous peine de soixante sous monnaye d'amende : une gibecière à faucon, un jeu de quilles, deux boules, un gant à fauconnier, une boule de buis, un collier à lévrier avec laise de soie, aux couleurs du seigneur, deux sonnettes d'argent pour un épervier, plusieurs étrilles, etc.
Sur la maison presbytérale de Chauvigné, un chapeau de roses, dû par le recteur le jour du Sacre, à peine de soixante sous d'amende.
Sur une maison du bourg, une mesure d'avoine pour son cheval ou celui de sa dame, lorsqu'ils allaient à la messe à Chauvigné.
Je donne ici, d'après la réformation du domaine de 1676, la composition de la terre de Bonnefontaine.
DOMAINE
PROCHE.
En Antrain : 1° le château de
Bannefontaine et ses circonstances, avec quatre métairies contenant ensemble 340
journaux ; 2° la métairie et les moulins du Vivier, 76 j. ; 3° la métairie de
l'Abage, 60 j. ; 4° la prairie de la Varenne, 43 j. ; le manoir et la métairie de
l'Angle, 105 j.
En Chauvigné : 1° la maison et métairie de la Barbotais, 49 j. ; 2° la métairie des Juandreries, 40 j. ; 3° de la Fauvelais ; 4° trois moulins, dont un à blé et les deux autres à draps.
En La Fontenelle : 1° le lieu et manoir seigneurial et les moulins de Vaublain ; 2° la prairie des Boisselées, 45 j.
En Tremblay : le moulin de Briand.
MOUVANCES.
En
Antrain
: 1° le fief Éveline, autrement dit le grand fief d'Antrain ; 2° le petit fief
d'Antrain ; 3° le fief de Nuglé ; 4° le fief d'Orange ou de la Trinité d'Antrain
tenu par le seigneur d'Orange ; 5° le fief Fouquet.
En Tremblay : 1° le fief de la Hailandière, tenu noblement ; 2° la métairie de la Roussais, tenue nobl. ; 3° le fief du bourg de Tremblay ; 4° le fief Franc ; 5° le fief et masure de la Besnardais ; 6° le fief de Villechien ; 7° le fief de la Villeheaume avec les masures de la Tirelais, de Gaudray, de la Villenais et le Bois-Briand ; 8° le fief de la Beucherais ; 9° le fief d'Ardilloux ; 10° le fief de la Chaperie ; 11° le fief de la Vesquerie ; 12° le fief de la Gastinais ; 13° le fief de la Pauthonnière ; 14° le fief de la Huettière ; 15° les fiefs de la Beuscherais, de Corbigny, de la Michelais et de la Cour-Rondel, tenus noblement par le seigneur de la Rouërie ; 16° les fiefs de Villechien, de Corbigny et de la métairie, tenus noblement et prochainement par le seigneur de Montmoron ; 17° les terres vagues, landes et vallées du Tertre, de la Villeheaume, de Quincampoix, du Bois-Briand, de Clerheux et d'Ardilloux ; 18° le fief du Bois-Baudry avec les masures de la Champas ; 19° le fief de Tran ; 20° le fief des Planchettes.
En Chauvigné : 1° le grand fief de Chauvigné, autrement dit le fief des Acres, contenant 1,257 j. ; 2° le fief de la Ritor, autrement dit le fief des Acres, 362 j. ; 3° le fief des Sautecoudres, 150 j. ; 4° le fief Corbel ; 5° les fiefs de Malnoë et des Nouveaux-Fouagers.
En Rimou : les fiefs du Verger et de la Touche.
En La Fontenelle et Sougeal : 1° le fief de la Cour-aux-Marteaux et les fiefs et masures en dépendant, savoir : les fiefs de Romazou, de la Meignanne, des Quatre-Frères, de la Ville-Montaise, des Paisseaux et des Champs-Plu ; 2° le grand et le petit fief de la Roche ; 3° le fief de Bonnefontaine ; 4° le fief des Nouveaux-Fouagers.
En Bazouges et Marcillé : les fiefs de Juillé et de la Ville-Marie.
En Saint-Brice et la Selle-en-Cogles : le lieu et moulin du Rocher, tenu en juveigueurie.
En Saint-Hilaire-des-Landes : le fief de Bonnefontaine, autrement dit de la Renasière.
En Saint-Marc-le-Blanc : 1° les manoir et maison de la Renasière et de la Vallée, les fiefs de la Couvrie et des Pretais, tenus par le seigneur du Tiercent ; 2° les maisons et fiefs de Saint-Crespin, de la Couvrie, au Tessier, tenus par le seigneur de Saint-Hilaire ; 3° les fiefs du Rocher-Hue, de Champavisse, du Champ-Ory et du Poncet, tenus par le marquis de Saint-Brice ; 4° le Moulin-Neuf et les fiefs de la Gravelle, de Morent et du Bourg-Neuf, tenus par le seigneur de la Belinaye ; 5° les maisons et métairies de la Vairie, de la Portais, de la Ville-Alain et du Feil, tenues par le propriétaire de la Vairie, etc.
Terres nobles. — Les autres terres nobles de cette paroisse étaient :
1° la Choltais, à Francois Douart, écuyer, seigneur de la Morinais. La Choltais devait fournir un fer à cheval en argent au seigneur de Fougères passant par Antrain.
2° Launay-Galbois, à messire Louis Douart, seigneur de Launay-Galbois, chanoine de l'église de Saint-Malo ;
3° La Barbais, à Gabriel Arthur, écuyer, seigneur du Ronceray ;
4° Les fiefs du Haut et Bas-Homme, à M. le marquis de la Rouërie.
(L. Maupillé).
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