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LES BÉNÉFICES DE L'ABBAYE DE TOUSSAINT (d'Angers) DANS LE PAYS NANTAIS

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Vers 1040-1049, une aumônerie charitable appelée "elemosinaria Omnorum Sanctorum" dédiée à Notre-Dame et à Tous-les-Saints est fondée par Girard, chantre de la cathédrale d'Angers. Après un passage à la Trinité de Vendôme, et un retour au chapitre cathédrale, l'évêque Renaud de Martigné y établit les premiers chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin au début du XIIème siècle, provenant du diocèse de Poitiers (abbaye poitevine d'Airvault). Le premier abbé connu, Robert, fut nommé en l'an 1140. Le second abbé également nommé Robert, dirigea le couvent de 1207 à 1213. La Révolution y trouva 10 chanoines. L'abbatiale, rebâtie au milieu du XIIIème siècle suivant un plan en tau, est encore debout aujourd'hui. L’église, ruinée en 1810, est restaurée dans la deuxième moitié du XXème siècle pour devenir musée.

L'abbaye de Toussaint à Angers.

De toutes les grandes cités de l'Ouest, Angers est assurément la ville qui présente encore les plus nombreux et les plus intéressants vestiges des établissements monastiques du Moyen âge. Les ruines imposantes du Ronceray et de Toussaint, la majestueuse tour romane de Saint-Aubin, la vieille Église de Saint-Serge offrent à l'archéologue et à l'artiste les spécimens les plus variés de l'art religieux à toutes les époques. Les Annales de leurs abbayes, intimement liées à l'histoire de la Province, ouvrent à l'érudit un champ fécond en recherches sur le passé de l'Anjou. Mais si les Bibliothèques et les dépôts d'Archives, libéralement ouverts à l'étude des esprits curieux, préservent de l'oubli les précieux cartulaires, les édifices eux-mêmes, minés par le temps ou condamnés par les travaux utilitaires du siècle, s'effritent pierre par pierre ou s'écroulent sous la pioche du démolisseur. Bientôt Angers peut-être, comme tant d'autres villes, hélas ! verra disparaître ces admirables chefs-d'œuvre « des grands bâtisseurs » d'autrefois.

Le touriste qui d'aventure s'engage dans l'étroite artère reliant la place Sainte-Croix, derrière l'abside de Saint-Maurice, au Château, voit bientôt à sa gauche s'ouvrir sous un large portail demi-ruiné, un arceau ogival tout enguirlandé de lierre et de verdure. A droite et à gauche, l'œil perçoit sur des murs rasés à mi-hauteur de fines colonnettes, d'élégants chapiteaux et de gracieuses voussures qu'ombragent des arbustes et que festonnent des plantes grimpantes. Au fond, et l'occupant presque en entier rayonne une magnifique rosace dans le style du XIVème siècle ; à travers ses meneaux vides le soleil répand sur l'antique sanctuaire profané une lumière mélancolique et douce. La voûte n'existe plus y a quelques années encore, dans ce cadre où l'art et la nature rivalisaient de pittoresque et de grandiose, on voyait groupées sur les dalles des statues d'apôtres, de saints, de guerriers ou de grands personnages dans des attitudes diverses, des pierres tumulaires, des fûts de colonnes, etc. La Ville avait recueilli là tous les objets que fournissaient les travaux de démolition et les fouilles entreprises à Angers [Note : Ces objets ont été transportés vers 1902 au musée Saint-Jean et au musée David, dans les bâtiments du Logis Barraut].

Les ruines de l'Abbatiale de Toussaint sont tout ce qui demeure de cet élégant vaisseau gothique qui faisait l'admiration des grands architectes du temps de Louis XV. Bâti au XIIIème siècle, en forme de croix latine, sa voûte au transept reposait sur deux colonnes élancées d'une légèreté et d'une hardiesse extraordinaires. En 1723 elle subit d'importants remaniements, et vit son chœur reconstruit dans le goût du style flambloyant. La Révolution l'utilisa pour les besoins de la manutention militaire, et l'Empire le transforma en magasin à fourrages. Sa voûte s'étant écroulée en 1815, la ville obtint d'en reprendre possession.

L'origine de l'Abbaye est modeste et touchante, et c'est uniquement une pensée de chaulé et de compassion chrétiennes qui inspira son fondateur. En 1028 un chanoise de la cathédrale, Girard, établissait à quelques pas de Saint-Maurice, une aumônerie, pour héberger les pauvres avec un hospice pour les malades. Un cimetière y fut ajouté pour leur assurer le dernier repos et l'évêque Hubert de Vendôme, vint consacrer la chapelle et y attacha deux prêtres pour la desservir et soigner les infirmes. En 1049, Geoffroy Martel, comte d'Anjou, confia la fondation aux moines de Vendôme qui bientôt s'en dessaisirent entre les mains de l'évêque Eusèbe Brunon ; et ce fut le successeur de ce dernier qui y installa définitivement, en 1115, des Religieux de Saint-Augustin : ceux-ci s'y maintinrent jusqu'à la Révolution. Mais c'est seulement en 1635 qu'ils cessèrent de relever du chapitre de la cathédrale et que l'Abbaye fut réunie à la Congrégation de France.

A la veille de la Révolution, l'Abbaye de Toussaint possédait, en Anjou, en Touraine, dans le Maine et en Bretagne, un domaine important et de nombreux bénéfices. Le Chartrier de Boylesve renferme un dossier qui permet de reconstituer ses possessions à cette époque ; et c'est aux documents qui le composent que sont puisés les principaux éléments de cette étude.

En 1780, l'Abbé de Toussaint avait droit de nomination et de présentation sur les paroisses suivantes :

Diocèse d'Angers : Saint-Augustin-lès-Angers, Beaufort-en-Vallée, Juigné-Bené-sur-Mayenne, Trélazé, Tiercé, Villemoisant, Jumelles, Lassé, la Lande-Chasles et Chemillé ;

Diocèse du Mans : Argentré, Saint-Germain-de-l'Houreau, Louverné, Sacé, Saint-Vénérand et Saint-Melaine près de Laval ;

Diocèse de Tours : Saint-Hilaire dans la ville de Tours, Linières et Savonnières ;

Diocèse de Rennes : Saint-Etienne-en-Coglès ;

Diocèse de Nantes : le Pin, Rochementru, la Chapelle-Glain et Vritz.

En outre, il avait droit de présentation (la nomination étant réservée aux laïcs), aux cures de Fontaine-Milon, Saint-Georges-du-Bois, Gée Saint-Jean-des-Mauvrets, Jarzé, et aux chapellenies de la Royère, Sainte-Marie-d'Avrillé près Beaufort, Rosseau près du Plessis-Grammoire, du Froid-Foyer et de Saint-Clément dans la cathédrale d'Angers. Et il possédait la nomination aux prieurés simples et réguliers de la Magdeleine sur les Ponts de Nantes et de Sainte-Marie-de-Monthonac, sis en Nivillac, qui faisait alors partie de notre diocèse. Tous ces bénéfices, dont pouvaient seuls être pourvus les religieux de l'ordre de Saint-Augustin, dépendaient de sa mense qui s'étendait encore sur un grand nombre d'immeubles et de métairies, et comprenait en plus de riches prébendes, rentes, prestations et redevances de toute nature. C'est à l'histoire de ses biens et bénéfices, situés dans les limites de l'ancien diocèse de Nantes, que nous bornerons nos recherches.

L'abbaye de Toussaint à Angers.

PRIEURÉ DE LA MAGDELEINE

Le Prieuré de la Magdeleine fut fondé le 9 octobre 1119, par lettres-patentes du duc Conan III, lequel en fit don à l'Abbaye de Toussaint. La duchesse Constance, en 1187, confirma cette donation, et concéda même aux Religieux desservants la possession des Ponts sur la Loire jusqu'aux murs de la ville (Guépin, Histoire de Nantes, p. 82) [Note : TRAVERS, tome II, page 244, conteste la juridiction des Ponts aux Prieurs de la Magdeleine, qui, d'après cet historien, n'en auraient jamais joui. La preuve en est, dit-il, que Pierre Landais, le ministre de François II, et plusieurs autres après lui, furent seigneurs des Ponts avec droit de justice. A l'autorité discutable de Travers, on peut opposer celle de Guépin et de la plupart des annalistes nantais. Si, d'ailleurs, les Religieux de Toussaint ne conservèrent pas au delà du XVème siècle les avantages que leur avait octroyés Constance, on ne peut les leur dénier jusqu'à cette époque]. « Nous commandons à nos successeurs, dit la Princesse, d'entretenir cette donaizon, ou autrement qu'ils soient damnés chez tous les diables, et qu'ils endurent la peine avec le trahiste Judas, et que leurs malins efforts ne sortent à effect ».

Six siècles durant la pieuse fondation fut respectée ; le Prieuré se développa et forma bientôt un Chapitre de Chanoines réguliers. Au XVème siècle, rapporte Travers, son Chantre tenait une École de musique, et le Scolastique enseignait la grammaire à la jeunesse de la ville. Mais le lien qui l'unissait à l'Abbaye ne se relâcha pas, et ne subit aucune atteinte. Les Etats ou cueilloirs du revenu temporel de la mense mentionnent expressément sa dépendance. Celui de 1680, dont les dispositions essentielles se trouvent reproduites dans la déclaration présentée en 1728 à l'Assemblée générale du Clergé de France, signale même cette curieuse redevance : « Le Prieur de la Magdeleine sur les ponts de Nantes doit par chacun an au dimanche des Rameaux douze lamproyes de Loyre ». Et le scribe ajoute : « Il y a procès au Présidial de Nantes contre M. le Prieur pour avoir paiement des arriérés ». Les bons moines angevins n'entendaient pas raillerie sur l'exécution des charges imposées à leur bénéficier nantais ; et pour n'être pas privés à la collation de Carême des grasses murènes de Pirmil, ils n'hésitaient pas à mettre en mouvement tout l'appareil judiciaire !

Aucun document ne permet de fixer de façon certaine la nature et l'étendue du domaine dépendant du Prieuré au temps des Ducs. Il est probable que les libéralités de Conan et de Constance eurent des continuateurs, et que leurs successeurs se plurent à enrichir et à doter de privilèges et de fiefs les religieux de Saint-Augustin, des Ponts. Mais sur ce point, et en l'absence de tout texte, il n'est pas permis de rien conjecturer.

La déclaration officielle des biens de la mense de Toussaint faite au greffe d'Angers le 25 février 1790, en exécution du décret de l'Assemblée nationale, fournit du moins la désignation précise des revenus et charges du Prieuré à la fin du XVIIIème siècle. Ses droits portaient sur :

1° Une maison louée à la veuve Pionneau, ainsi que le droit de gallois dans la prairie de la Magdeleine, le tout affermé la somme de ....... 250 Livres
2° Une métairie dite la Magdeleine, paroisse de Saint-Donatien, consistant en terres, prés et pâtures, affermée à Philippe Nogues, pour .......... 400 L.
3° Une maisonnette près la chapelle, affermée ....... 160 L.
4° Une rente sur l’Hotel-de-Ville de Nantes ........ 540 L.
5° Une autre rente sur l'Hôtel-Dieu ......... 300 L.
Soit un total de revenus de : 1.650 L.

Les charges pesant sur le bénéfice comprenaient :
1° Les décimes estimés ....... 284 L. 2 sols
2° Les frais de desserte de la chapelle .......... 60 L
3° Les honoraires du receveur .......... 60 L.
4° Les réparations de la chapelle, de la métairie et des maisons ......... 300 L.
Les charges s'élevaient donc à la somme de : 704 L. 2 sols.

La chapelle était située au bout de la Chaussée de la Magdeleine et immédiatement avant le pont de ce nom.

Le 14 novembre 1789, Messire Pierre Cœur de Roy, chanoine régulier et desservant du Prieuré, en résignait le bénéfice en faveur de Louis Madot, prêtre du diocèse de Paris et Procureur de Toussaint. L'année suivante celui-ci entreprenait d'importantes réparations sous la direction de l'architecte de la ville, Ceineray. Le détail des mémoires indique l'état de délabrement et d'abandon où était déjà tombé l'antique sanctuaire. La charpente et la toiture durent être reprises ; les vitraux, ferrures, peintures et plâtres, remis à neuf ; les moulures « entièrement dégradées », refaites ; l'église et la sacristie, reblanchies. Le nouveau Prieur faisait en même temps remplacer l'ancien dais « complètement hors de service », et repeindre ou redorer les gradins, l'autel, les tableaux, le Christ, le Saint-Esprit, les Gloires et tètes de chérubins. Une balustrade en bois, provenant de Saint-Nicolas et qui « n'y était plus d'aucun usage », était placée à l'entour du chœur, etc., etc. — Le compte de ces divers travaux se montait à 1.351 livres.

La Révolution supprima le Prieuré, et ses bâtiments tranformés intérieurement furent occupés par une fabrique. Les travaux de voirie qui, au milieu du siècle dernier (XIXème) ont complètement renouvelé le quartier des Ponts, firent également disparaître la vieille chapelle, dont Verger, dans ses Annales curieuses de la Ville de Nantes, nous a laissé la description suivante, heureusement accompagnée d'une gravure. « Peu remarquable de construction, le monument présente pour façade sur la rue un pignon de la hauteur de 25 à 30 pieds qui a été percé de diverses ouvertures appropriées aux besoins des locataires qui y tiennent une fabrique pour l'apprêt des draps. De ce côté rien n'annonce une chapelle. A l'Est, l'architecture religieuse ne s'annonce plus que par une forte assise de granit, dont le pourtour demi-circulaire révèle la forme du chœur qui était soutenu par des contreforts qui subsistent encore. Ces restes sont insuffisants pour nous donner l'âge de ce monument qui va disparaître quand on fera le quai qui doit unir la rue neuve projetée, parlant du pont suspendu au-dessus du château et traversant la prairie de la Magdeleine » [Note : Verger écrivait en 1837].

PRIEURÉ DE SAINTE-MARIE DE MONTHONAC

Le prieuré simple de Sainte-Marie de Monthonac était situé dans la paroisse de Nivillac, à une lieue de la Roche-Bernard, et ressortissait alors avec toute la rive droite de la Vilaine au-dessous de Redon, au diocèse de Nantes. Il ne dut entrer dans la mense de Toussaint que vers la fin du XVIème siècle, puisqu'en 1573 le domaine portant son nom appartenait à Guillaume Gaultier. Il figure en tout cas au Cueilloir de l'Abbaye de 1680, où son Prieur est taxé à une rente annuelle de 30 livres.

La déclaration précitée du 25 février 1790 porte que le bénéfice consistait alors en une chapelle, le logement d'un métayer situé auprès, et en terres labourables. Les revenus comprenaient en outre une dime à la onzième sur les gros grains de la paroisse de Nivillac, une autre dîme nommée guellat sur la paroisse d'Herbignac, une rente de 32 boisseaux de blé seigle, mesure de la Roche-Bernard, due sur toutes les dîmes du Recteur de Saint-Dolay, une pareille rente de 32 boisseaux de seigle même mesure, due par indivis par l'Abbé et les Religieux de Saint-Gildas-des-Bois et le Recteur de Niviliac, le devoir de coutume ordinaire qui se lève à la foire de Sainte-Croix, laquelle se tient au Prieuré, le droit de pacage pour cochons et bestiaux dans la forêt de la Roche-Bernard : le tout affermé à Guillaume Thomas et René Berageais, moyennant 1,201 livres et 10 sols. En outre les fermiers doivent l'acquit d'une messe tous les dimanches et fêtes de l'année, évalué à 60 livres, plus le paieraient des décimes estimé à 213 livres, 3 sols, 6 deniers. Le total du revenu s'élève ainsi à 1.474 livres 13 sols 6 deniers.

Les charges qui comprennent les frais du service divin, les décimes au diocèse de Nantes, les frais de régie, et, l'entretien et les réparations à la chapelle, et aux bâtiments du métayer, montent à 497 livres, 3 sols, 6 deniers.

La déclaration énonçant les revenus et charges de ce bénéfice fut publiée au prône de la grand'messe de Nivillac, le 7 mars 1790, par le vicaire de la paroisse, M. Boterf ; et déposée au greffe de la municipalité de cette commune par René-Jean-Baptiste Thomas de la Borde, avocat au Parlement, lieutenant-général au siège de la Roche-Bernard, ancien maire de cette ville, qui remplissait alors les fonctions de Procureur de la Commune.

PRIEURÉ-CURE DU PIN

Le prieuré-cure du Pin, placé sous le patronage de Saint-Lambert, fut fondé, d'après la tradition, sur les ruines d'un ancien monastère de l'ordre de Saint-Benoît.

Il comprenait au XVIIIème siècle environ neuf cents communiants. Son titulaire acquittait dès 1680, une rente annuelle de 40 livres au Chapitre de l'Abbaye et ses revenus soumis au partage par moitié avec celle-ci, étaient évalués, en 1790, à 1.440 livres.

L'estimation des meubles trouvés au logis du Prieur, le 3 juin 1785, après son décès, s'élève à la somme de 1.824 livres. On y voit figurer « une cavalle, avec la selle, la bride, le bridon et une enferge de fer évalués 70 livres 25 sols.
Une vache brune ....... 48 L.
Un petit cheval brun ......... 25 L.
Deux barriques de vin ........ 48 L.
Une barrique de cidre .......... 6 L.
Huit cuillers, huit fourchettes, une grande cuiller à soupe et à ragoût, en argent........... 293 L.
Cinq paires de draps de maître presque neufs, portant dix aulnes la couple, 4 paires de blancs et une de gris, le tout de brin ..... 85 L.
Huit paires de reparon gris pour les domestiques ......... 48 L.
Deux douzaines de serviettes fines, grises .......... 30 L.
Un bois de lit garni d'une paillasse, une couette, un traversin, un petit oreiller, le tout de couëtty, garni de plume d'oye, un matelas de toile à carreaux piqué garni de laine et de crin, une couvrerture de laine blanche, une courtepointe d'indienne piquée garnie de coton, rideaux et grande pante de reps bleu relevé d'un ruban jaune, estimés ......... 110 L.
Deux tables de jeu à pieds de biche, etc., etc. 10 L.

En vertu d'un acte du 15 septembre de la même année, le chapitre de Toussaint cède à Messire Jean Hué, le nouveau Prieur, tous les meubles, effets et bestiaux compris dans cet inventaire et restants de la succession du sieur Chesneau, son prédécesseur, plus la part du revenu de la Cure revenant à la mense, à charge de faire réparer le Prieuré et ses dépendances dans le délai de six ans.

A défaut de la déclaration officielle, analogue à celles qui nous ont renseigné sur la consistance des Prieurés de la Magdeleine et Sainte-Marie de Monthonnac, ces documents facilitent la reconstitution du domaine du Pin. Il comprenait alors une métairie avec terres labourables, prés et bois, prairies de réserve et jardin dont le produit s'ajoutait au casuel du Prieur. Cependant le devis des travaux à faire en 1785, tant au presbytère et ses dépendances qu'à l'Eglise, démontre l'insuffisance de ce revenu, puisque pour y faire face l'abbaye dut consentir d'importants sacrifices. Sur l'état de ces réparations, il en est une concernant le chœur qui mérite d'être relevée « Remettre au tabernacle les colonnes en bois doré, l'architrave, et tout l'entour de moulures brisées et détachées par la chûte du Père Éternel de pierre, qui s'est cassé le col, et que les paroissiens voudraient bien revoir monter, mais qui ne remontera pas ».

PRIEURÉ-CURE DE ROCHEMENTRU

Rochementru, petite paroisse de 200 communiants, érigée en commune en 1790, et depuis 1831 réunie à celle du Pin, était également un prieuré dépendant de Toussaint. Il était placé sous le vocable de Sainte-Magdeleine, et son bénéficier, qui au dire d'Ogée avait le titre de Baron, possédait entre autres droits seigneuriaux celui de haute justice sur les terres de son ressort spirituel. Il était dès 1680 tenu d'une renie de 18 septiers de seigle, qu'il devait acquitter chaque année, le jour de la fête de Saint-Augustin, au Chapitre de l'Abbaye.

PRIEURÉ DE LA CHAPELLE-GLAIN

La Chapelle-Glain, sous le patronage de Saint-Pierre, comptait 1.200 communiants. Son prieur mentionné au Cueilloir de 1680 devait également à la Saint-Augustin une rente de 10 livres. Il exerçait la haute et basse justice sur le domaine de Ruigné. En 1791 il prêta serment à la Constitution.

PRIEURÉ DE VRITZ

Le prieuré de Vritz, sous l'invocation des saints Gervais et Protais, était plus important que le précédent. Il englobait 1.700 fidèles. Son titulaire jouissait d'une grande métairie et était taxé à une rente annuelle de 40 Livres. Il desservait en outre la Chapelle rurale de la Grée-Saint-Jacques.

LA MOSSETIÈRE

Indépendamment des prieurés dont nous venons de parler, l'Abbaye de Toussaint possédait, au diocèse de Nantes, la métairie de la Mossetière située paroisse de la Remaudière et qui dépendait de l'important domaine du Lac-Roger, en la Chaussaire (Anjou).

En 1680 la Mossetière était affermée à Julien Jubin et à Simon Le Mée, au prix de 300 Livres.

La déclaration des biens de la mense du 28 octobre 1728, porte que cette métairie se composait de deux maisons, d'un moulin à vent dont le meunier devait chaque année deux chapons à l'Abbé, d'une grange, d'un pressoir, d'une étable, de toits à porcs et à brebis, etc. Le domaine comprenait cinquante arpents de terres labourables, des vignes et prés, en plus certains fruits et rentes dus par différents particuliers, énoncés au bail passé le 19 octobre 1722, et affermé à François Oger, Julien Halloreau, et autres pour la somme de 340 Livres.

Le métayer de la Mossetière était en outre tenu de contribuer avec ceux du Lac-Roger, du Parmenier et de la Roussière (diocèse d'Angers) à l'acquit de deux messes par semaine en la Chapelle du Lac-Roger et au paiement de diverses rentes en blé et avoine.

(J. Senot de la Londe).

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