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ABBAYE SAINT-SULPICE-DES-BOIS

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Une cabale à l'abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois.

(1321-1322).

Selon une ancienne coutume observée à l’abbaye bénédictine de Saint-Sulpice-des-Bois, au diocèse de Rennes, quand elles le jugeaient utile et surtout après avoir pris l’avis de leur couvent, les abbesses administraient leur monastère de concert avec celles de leurs religieuses qui leur agréaient. Ces sortes de coadjutrices étaient révocables à volonté. Certaines abbesses s’étaient même choisi des aides parmi les moines d’âge vénérable qui habitaient le monastère d’hommes, soumis à leur juridiction et situé non loin de Saint-Sulpice. Elles se passaient également au gré de leur bon plaisir des services de ces auxiliaires.

Sous le gouvernement de Perrone des Granges, des frères condonats [Note : C’est-à-dire les profès ainsi qu’il ressort d’une bulle de Jean XXII, éditée par Dom Morice (Histoire de Bretagne, Preuves, t. I, col. 1355), où on lit ces mots : « fratribus professis dumtaxat condonatis vulgariter appellatis »] et des religieuses, ligués ensemble dans le même but, l’empêchèrent d’administrer son abbaye au spirituel et au temporel et commirent à ce soin de jeunes moines qui, non sans danger et non sans scandale, s’entretenaient en raison de leur charge avec des soeurs également jeunes. Sur les instances de Perrone, auxquelles se joignirent celles du roi de France et du duc de Bretagne, Jean XXII résolut de mettre ordre à ce déplorable état de choses et pria l’évêque de Nantes et l’abbé de Saint-Florent de Saumur d’instruire une enquête en forme sommaire, d’appliquer les réformes nécessaires de plein droit et sans appel et d’imposer celles-ci en recourant au bras séculier, si besoin en était. Permission leur était donnée de passer outre aux règlements contraires qu’avait dressés l’évêque de Rennes [Note : Alain de Châteaugiron (1311-1327); cfr. C. Eubel, Hierarchia..., t. I, p. 437. — Une clause d’une bulle de Clément VI (24 mai 1349) délimite ainsi les droits de l’évêque de Rennes sur Saint-Sulpice : « per hoc venerabili fratri nostro.. episcopo Redonensi, cui dictum monasterium Sancti Sulpilii ordinario jure subesse dinoscitur, nullum imposterum prefudicium generetur ». Reg. Vat. 198, f. 43 vo, ep. 10], un an et demi auparavant, sans avoir ni sollicité ni obtenu l’assentiment du chapitre de la cathédrale de Rennes ni celui du couvent (G. Mollat, bulle du 2 mars 1321).

Par une autre lettre, le pape informa ses mandataires de la situation précaire dans laquelle se trouvait le monastère de Saint-Sulpice par suite de la mauvaise administration des abbesses. Tandis que le budget était en déficit et que les dettes s’accumulaient, condonats et nonnes jouissaient de bonnes rentes et possédaient des biens meubles qu’ils s’étaient appropriés indûment aux dépens de la mense abbatiale. En conséquence, le pape ordonnait, si l’enquête était favorable à Perrone, de faire rendre gorge aux délinquants et de les contraindre à venir en aide à leur abbesse. A celle-ci, de plus, appartiendrait le droit de commuer les voeux émis par les religieuses en subsides propres à éteindre les dettes de la communauté.

L’évêque de Nantes se trouvant momentanément à la cour pontificale, l’abbé de Saint-Florent de Saumur veilla seul à l’exécution du mandat qui lui avait été départi et cita à comparaître devant lui les prieurs de tous les membres de Saint-Sulpice, les moines, les soeurs et les autres gens qu’il jugea opportun de convoquer, soit personnellement, soit par procureur. Mais les uns et les autres révoquèrent en doute ses pouvoirs et portèrent appel au Saint-Siège : ce que voyant, l’abbé leur signifia un délai dans lequel leurs procureurs auraient à se présenter en cour d'Avignon, munis de toutes les pièces indispensables à la solution de l’affaire.

Au lieu de déférer à l’appel qu’ils avaient interjeté, prieurs, moines et moniales chassèrent violemment Perrone des Granges hors de l’abbaye et élirent à sa place l’intruse Denise de Piron. A cette nouvelle, Jean XXII écrivit à l’évêque de Luçon et à l’abbé de Saint-Vincent du Mans de remettre en possession l’infortunée abbesse et d’obliger ses inférieurs à lui rendre l’obéissance et le respect qui lui étaient dus. L’élection de Denise était déclarée nulle et, sans effet. Les religieuses coupables d’excès et d’injures contre Perrone devaient être punies suivant les sanctions du droit. Quant aux frères condonats, il fallait les citer péremptoirement à comparaître personnellement en cour d'Avignon dans le mois qui suivrait la notification de la citation. L’enquête dont étaient chargés l’évêque de Luçon et l’abbé de Saint-Vincent du Mans serait mandée au Saint-Siège, qui se réservait la faculté de châtier les coupables suivant le degré de leurs fautes.

Pendant son exil hors de son monastère, Perrone des Granges n’avait payé ni les décimes perçues par l'Eglise romaine ni ses dettes, et de ce chef avait été excommuniée. Le pape se montra indulgent et la releva des peines canoniques qu’elle avait encourues, mais lui imposa l’obligation de se libérer dans les trois mois qui suivraient sa prise de possession. La bulle contenait à ce sujet des clauses fort curieuses : Perrone était tenue de prendre l’avis d’un conseil, composé de prudhommes et de matrones et nommé par les deux délégués pontificaux, et de fixer avec son assentiment la part dans laquelle frères et soeurs contribueraient au payement des dettes de l’abbaye. De la même manière et pour la même fin, l’abbesse mettrait la main sur les biens meubles injustement acquis ou possédés en propre par ses inférieurs, contrairement à la règle de l’ordre, et commuerait leurs voeux (13 avril 1322).

Rétablie dans sa charge à une époque difficile à déterminer, Perrone excita encore contre elle l’animosité des frères condonats, qui ne lui pardonnaient pas d’entreprendre la réforme d’abus dont ils tiraient profit. Il lui fallut de nouveau recourir à la protection du Saint-Siège pour obtenir le versement du surplus des revenus, toutes charges déduites, que les moines, chargés d’administrer comme vicaires perpétuels les églises sujettes à Saint-Sulpice, percevaient à leur entrée en fonctions [Note : Dom Morice, Histoire de Bretagne, Preuves, t. I, col. 1355 ; bulle du 25 octobre 1330 adressée à l’abbé de Saint-Melaine].

En 1331, la situation financière de l’abbaye était toujours précaire ; les revenus ne suffisaient pas à subvenir à l’entretien de l’abbesse et du couvent, à faire face aux charges inhérentes et aux réparations indispensables, encore moins à payer les anciennes dettes. Aussi, soucieux des intérêts de la communauté, l’évêque de Rennes, alors Guillaume Ouvrouin, consentit à lui unir le prieuré de saint-Malo-de-Teillay, annexion que Jean XXII, par l’intermédiaire de l’évêque de Vannes, confirma le 9 avril 1331 [Note : D’après M. de Corson, Perrone des Granges serait morte le mardi avant la Saint-Jacques vers l’an 1345. En réalité, il faut reculer de quatre ans la date de son décès, car le 24 mai 1349, Jeanne de Quesnes, religieuse de Fontevrault, est appelée à succéder à Perrone qui vient de mourir (Bulle de Clément VI ; Reg. Vat. 198, f. 43 v°, ep. 10)].

(G. Mollat).

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  Abbaye Saint-Sulpice : abbesse Peronne des Granges (Partie 1)

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Abbaye Saint-Sulpice : abbesse Peronne des Granges (Partie 2)

   

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Abbaye Saint-Sulpice : abbesse Peronne des Granges (Partie 3)

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Abbaye Saint-Sulpice : abbesse Peronne des Granges (Partie 4)

   

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Abbaye Saint-Sulpice : abbesse Peronne des Granges (Partie 5)

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Abbaye Saint-Sulpice : abbesse Peronne des Granges (Partie 6)

   

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Union du prieuré de Saint-Malo de Teillay à l'abbaye Saint-Sulpice des Bois

   

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