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L'ABBAYE DE SAINT-JACUT-DE-LA-MER (l'an 1600)

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SUBSECTION XIV - CE QUI S'EST PASSÉ EN CE MONASTÈRE EN L'AN 1600

Un enfant de quinze ans obtient l'abbaye en commande. Sa famille dilapide l'abbaye. Pierre de Francheville commendataire. Ses démarches pour réformer l'abbaye.

Si vous avez vu l'abbaye de Saint Jagu affligée dans le siècle passé, vous allez voir toute autre chose au commencement du présent, car encore que dans le siècle passé, l'abbaye fut oppressée, si est-ce toutefois que le chef était religieux, jusques à ce que Robert Harens estant mort l'an mil six cens, Anthoine de Brehant, sieur de la Roche, obtint de Sa Majesté (Henri IV), au nom de son fils Louys de Brehant, la nomination de l'abbaye. Mais comme il s'y trouva beaucoup de difficultés, il fit Jacques de Brehant, sr. de la Bretesche (frère du sr. de la Roche), économe de l'Abbaye ; lequel entra en économat le quatrieme d'Aoust et se saisit de tous les meubles, grains et revenus de l'Abbaye et traicta fort mal les religieux ; lesquels présentèrent requeste au présidial de Rennes, à ce que les fruicts et revenus fussent arrestez pour leur nourriture et, pour les réparations de l'Abbaye.

Sur ces entrefaites, le sieur de la Roche fit pourvoir de ladicte abbaye son fils Louys de Brehant, l'an 1604, comme je diray en son lieu et suitte. De quoy, il fit contenter les Religieux pour ce qui estoit de leur pension et s'obligea à faire les réparations, quoi qu'il n'en fit rien ; ce qui obligea les religieux de poursuivre leur abbé en justice, affin de l'obliger à faire les réparations. Ils firent donner arrest à Rennes pour cet effect, mais Monsieur de Brehant fist rompre par un autre arrest du privé conseil, tout ce que les Religieux avoient fait contre luy.

Enfin, le Révérend Père en Dieu de Francheville ayant succédé à Louys de Brehant et voyant l'estat déplorable auquel estait son abbaye, fit tout son possible pour la remettre dans son lustre et premier estat, et pour ce faire tenta toutes sortes de voyer, en quoy il fut secondé par ses religieux. Il écrivit donc diverses fois au Révérend Père François Stemple, Supérieur de la Société de Bretaigne, à ce qu'il luy envoya de ses religieux pour réformer son abbaye, ce qu'il ne peut obtenir pour le peu de religieux qui étoient en ladite société de Bretaigne.

Monsieur de Francheville voyant qu'il ne pouvoit rien faire de ce costé-là, et ayant entendu avec combien de perfection vivoient les Religieux de la Congrégation de St Maur de France, s'adressa à eux et comme il n'eut pas le contentement si promptement qu'il désira, il prit lui mesme la peine d'aller au chapitre général de ladite Congrégation qui se trouva à Vendosme, l'an 1633, pour obtenir des Religieux de la Congrégation. Les Révérends Pères assemblés lui donnèrent bonne espérance, quoy qu'ils différèrent de faire le concordat pour bonnes raisons. Les anciens Religieux ennuiez de ces dilaiements, s'estans assemblez capitulairement 12 Avril 1634, résolurent de présenter requeste au Révérend P. D. Placier de Sercus, visiteur de la Congrégation en la province de Bretaigne, à ce qu'il pria les Pères de la Congrégation de Saint Maur de vouloir s'établir dans leur abbaye, ce qu'ils ne peurent encor obtenir.

L'an 1641, estant encor survenu quelques difficultés pour la rente de Jugon, le 20 septembre de la mesme année fût donnée sentence aux Etats de Nantes au profit de Rd. P. en Dieu Pierre de Francheville, à ce qu'il lui fut payé par chacun an huit mines de froment qui luy estoient deues sur les moulins de Jugon, ainsi qu'il avoit faict paroitre par de bons actes.

 

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SUBSECTION XV - CONTINUATION DE LA SUBSECTION PRÉCÉDENTE.

Essai des Moines de Saint-Jacut pour se réformer. On veut introduire des bénédictins anglais dans l'abbaye. Opposition du Parlement. L'abbé de Saint-Jacut signe un concordat avec la Congrégation de Saint-Maur.

L'Abbé et les Religieux picquez de ce qu'ils ne pouvoient si promptement obtenir l'accomplissement de leurs désirs, ils se résolurent de recevoir des novices pour les aider à faire l'office divin et pour cet effet receurent toutes sortes de personnes, tant prestres qu'autres religieux. De quoy n'ayant eu beaucoup de satisfaction, appellèrent le Révérend Père Dom Thomas Hingant, lequel ayant de bons commencement dans la société, devoit ce semble, remettre ce monastère dans sa splendeur ; mais plusieurs s'étant bandez contre luy, il fut contraint de sortir de l'Abbaye.

Enfin monsieur l'Abbé voyant qu'il ne pouvoit mettre dans un bon ordre son abbaye, alla trouver les Révérends Pères Anglais de St Malo pour les prier de vouloir accepter son abbaye, ce qu'ilz lui accordèrent, car le 9 d'Août 1642, Monsieur l'Abbé fit concordat avec eux. Mais le Parlement de Rennes, en Bretagne, s'y opposa, et par arrest du 15 septembre 1643, deffendit ausdits pères d'entrer en ceste abbaïe et commanda aux Rds. Pères de la Congrégation de Saint Maur de fournir des religieux audict sieur abbé. Comme ils estoient pressez de s'introduire dans d'autres monastères de plus grande importance, ils différèrent encore de prendre cette abbaïe, ce qui obligea Monsieur l'Abbé de prendre des prestres pour ayder à faire le divin service. Mais enfin les Révérends Pères de la Congrégation de Saint Maur pressez derechef par Monsieur de Francheville, abbé de Saint Jagu, se résolurent de prendre cette abbaye. C'est pourquoy ils firent concordat avec lui le septiesme juillet 1646, par lequel le revenu du Monastère fut mis en deux, l'un pour l'abbé et l'autre pour les Religieux, lesquels s'obligèrent à toutes les charges de l'Abbaye, comme l'on peut voir plus amplement dans le Concordat, lequel quoiqu'il fut fait dès l'an 1646 (comme je viens de dire), toutefois l'on ne prit possession de l'Abbaye de Saint Jagu que l'année suivante comme vous allez voir.

 

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SUBSECTION DERNIÈRE OU XVI - CE QUI S'EST PASSÉ A SAINT JAGU DEPUIS LA PRISE DE POSSESSION JUSQU'A PRÉSENT.

La Congrégation de Saint-Maur prend possession de Saint-Jacut. Elle se met en oeuvre pour relever l'abbaye de ses ruines. 

Le Concordat fait entre monsieur l'Abbé et la Congrégation de Saint Maur, cela obligea les pères de ladite congrégation de prendre possession. C'est pourquoy le Révérend Père Dom Germain Morel, pour lors prieur de Saint Melaine de Rennes, se transporta jusqu'à Saint-Jagu ; où estant arrivé le 29 mars 1647, il en prit possession pour la Congrégation, avec les cérémonies accoustumées, en telles choses.

Mais afin que la prise de possession fut plus célèbre, on détermina le jour de la Saint Jean en suivant pour y faire venir des Religieux de la Congrégation. En effet, six desdits Pères se rendirent à Saint-Jagu, la vigile de la Saint Jean et le lendemain après le Te Deum chanté et les autres cérémonies observées à la prise de possession des monastères par la Congrégation de Saint Maur, Monsieur l'Abbé officia solennellement, après quoy l'on se mit en possession de l'abbaye.

Dès le commencement que l'on fut entré en ce monastère, l'on commença à songer aux réparations. Et comme l'église estoit extrêmement humide, à raison des terres qui estoient à l'entour, on les osta et haussa-t-on le dedans de cinq à six pieds. Je ne parle point icy de plusieurs autres petits accommodements, pour dire en un mot que tout le reste du revenu (toutes charges faites) a esté employé aux réparations.

Six mois après notre introduction en ce monastère, arriva un accident estrange. C'est que le 3 janvier 1648, le tonnerre tomba dans nostre moulin, qui tua Julien Michel, meusnier (lequel avoit laissé les deux portes du moulin ouvertes pendant un gros temps) car il passa par une porte, puis après avoir tué subitement le meusnier, il sortit par l'autre.

La mesme année, l'on achepta pour 500 livres de gros bois pour faire les nouveaux bastimentz. Car le monastère n'estant en estat de recevoir une communauté à raison du peu de logementz et peu commodes, l'on est contrainct de bâtir un grand corps de logis, depuis le logis des Sablons jusques à l'église, dans lequel sera le dortoir, chambres d'hostes, réfectoire et Chapitre. L'an 1649, l'on fit l'autel de bois que l'on voit au grand autel, et ce, aux fraiz de la Communauté, comme toutes les autres réparations (M. Lemasson).

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