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L'abbaye Notre-Dame du Relec au XVIème siècle |
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Pierre de Kerléau était abbé du Relec en 1511, suivant un acte du château de Blain (Tresvaux, Histoire de Bretagne, p. 548). Nous l'y retrouvons à la date du 25 février 1512 (1513) (Archives du Finistère, 4 H 22).
Il appartenait sans doute à la même famille que Philippe de Kerléau, grand prieur de France, de l'Ordre de Malte, qui écrivit le 14 mars 1543 à Hervé du Coëtlosquet, son cousin, au sujet de la réception du fils de ce dernier chez les moines du Relec ; à la même famille aussi que Vincent de Kerléau, abbé de Bégar (1443-1476), et évêque du Léon (Tresvaux, op. cit., I, LXI). Pierre fut élu à l'abbaye de Bégar en 1515 et mourut en 1526 (Ibid., p. 546). Ses armoiries : d'azur au cerf passant d'or, sont sculptées sur le fût du calvaire qui avoisine la chapelle de Saint-Corentin de Trénivel, en Scrignac, ancienne dépendance de l'abbaye. Les armes des Poulart, décrites plus haut, figurent également sur ce fût.
En 1526, la crosse abbatiale fut confiée à Loys d'Acigné, fils de Guillaume, seigneur de la Roche-Jagu, et de Françoise Péan (Revue historique de l'Ouest, 1892, p. 166 ss.).
Protonotaire apostolique et maître des requêtes à la chancellerie et au conseil de Bretagne, il devint plus tard doyen de Notre-Dame de Lamballe, prieur de Combour et de Léhon, et en 1532, évêque de Nantes. Rarement il visita son diocèse, plus rarement encore son abbaye du Relec. Il mourut le 13 février 1541, à son château de Fontenay, non loin de Rennes, et fut inhumé en cette dernière cité, dans l'église de Bonne-Nouvelle. Il avait comme armes d'hermines à la fasce alésée de gueules chargées de 3 fleurs de lys d'or.
A la nouvelle de sa mort, les religieux du Relec se hâtèrent de choisir comme abbé, l'un des leurs, Guillaume Le Roux, qui appartenait à une famille marquante de Lannéanou, dans la région de Morlaix. Sans se soucier des moines, le roi François Ier présenta au pape la candidature de Jacques Torsolis, aumônier de sa bru, Catherine de Médicis. Celui-ci fut nommé abbé du Relec le 17 mars 1541 (Reg. Vatican., n° 1570, folio 35).
Cet Italien, résidant à Paris « fut, sinon le premier abbé commendataire, du moins le premier étranger auquel la faveur royale procura la dignité d'abbé sans l'assentiment, au moins apparent, des moines, qu'il était appelé à diriger. Ce n'est pas à dire qu'avant cette époque le vieux monastère cistercien ait toujours été gouverné par des abbés régulièrement et librement élus : dès le XVème siècle, au Relec comme dans plusieurs autres abbayes de Basse-Bretagne, les abbés étaient nommés par le Pape ou désignés, recommandés aux suffrages des moines par le Duc ou le Roi ». [Note : Analyse d'un compte de l'abbaye du Relec (1542-1546), dans le Bull. de la Société archéol. du Finistère, 1904, p 63. — Les canonistes définissent la commende : « La provision d'un bénéfice régulier faite à un séculier, avec dispense de la régularité ». Cette définition s'applique directement à la commende abbatiale].
Un compte établi par Pierre Chouart, commissaire de jacques Torsolis, nous permet d'assister aux péripéties de l'étrange conflit qui mit aux prises Torsolis et le Roux, le premier appuyé par le Roi, le second soutenu par ses confrères.
En juin 1542, l'abbaye du Relec était « en la main » du Roi, représenté par les magistrats de la barre royale de Carhaix, et l'abbé de Beauport en touchait les revenus, afin d'assurer les recouvrement des décimes que le dernier abbé du Relec avait omis de payer. Chouart se fit attribuer, en juillet, ces pouvoirs royaux, puis au cours des deux mois suivants, il agit en maître dans tous les domaines de l'abbaye, empêchant les débiteurs de plusieurs paroisses de rien payer à Le Roux. Muni de bulles apostoliques obtenues en octobre et accompagné de commissaires, il se présenta, le 26 novembre, au monastère du Relec, mais Le Roux et ses moines, barricadés chez eux, lui en interdirent l'accès.
Contraint de se retirer, Chouart et ses auxiliaires, dont il paie généreusement la pension, promulguent les bulles dans les paroisses voisines. La nuit du 28 au 29 novembre, ils s'égarent au sein de la forêt de Coat-an-Noz, et ne retrouvent leur chemin que grâce à l'obligeance d'un brave paysan. Quelques jours plus tard, ils prennent d'assaut le presbytère de Commana, entrent dans la salle à manger, et, au cours d'un banquet offert par le recteur au partisans de Le Roux, capturent Allain Morice, l'un de ses défenseurs les plus acharnés.
A l'instigation de Chouart, les magistrats de Lesneven procèdent à une enquête secrète sur les menées de Le Roux. On apprend ainsi que celui-ci a vendu à des paysans quelques coupes de bois de l'abbaye et que des objets précieux ont disparu du monastère. Chouart se met alors à parcourir le pays, accompagné de sergents pour interdire aux paysans de rien payer à Le Roux du prix de bois indûment aliénés et saisir les bois qui se trouvaient chez certains d'entre eux. Au village de Lesmenez, en Plounéour, un sergent voulut mettre la main sur le bois d'Yvon Pichon ; celui-ci, aussitôt, et ses gens s'élancent avec des bâtons et des fourches sur Chouart et ses partisans, rossent le sergent, le dépouillent du bois qu'il a pris, et c'est à grand peine que Chouart et ceux qui l'accompagnent sauvent leur vie en se jetant dans les marais, et en fuyant d'une seule traite jusqu'à Lesneven.
Le lendemain, le représentant de Torsolis obtient des décrets de prise de corps contre les rebelles, qui sont incarcérés.
A force d'arrêts de justice et de monitoires, il réussit à recouvrer la mître et la crosse du monastère qui étaient en possession de Madame du Bois de La Roche, de Commana. Celle-ci vint les lui apporter à Morlaix. Il s'empara, d'autre part, de Charles Pommeret, curé de Ploézal, au diocèse de Tréguier, accusé de détenir des meubles de l'abbaye. Capturé, par ruse, dans son presbytère, le bon curé fut mené en prison où il demeura au moins huit mois (février à septembre 1543).
Muni de nouvelles bulles apostoliques, Chouart prend possession du monastère, en l'absence de Le Roux, d'abord en février ou au début de mars 1543, puis, de façon définitive, le 10 mars. A partir de ce moment, il s'y comporte en maître, et pour prévenir un retour offensif de son adversaire, il fait changer par un serrurier de Morlaix les 70 serrures du monastère. Inutile précaution ! Le 2 juin 1543, Le Roux pénètre dans l'abbaye et en chasse M. de La Boissière, que Chouart y a laissé comme procureur. Le soir même, Chouart arrive au Relec et, à sa grande stupéfaction, il trouve son procureur et deux valets réfugiés sous le porche, et tous les huis hermétiquement fermés. Force lui est de passer droit jusqu'à Lesneven.
Une procédure en réintégrande fut bientôt introduite devant le haut tribunal royal des Grands-Jours de Bretagne [Note : Juridiction créée en 1485 par le duc François II, et qui siégeait chaque année, du 1er septembre au 5 octobre, pour juger les causes d'appel]. Jacques Torsolis eut aisément gain de cause. Il fut décidé que celui-ci serait mis en possession de l'abbaye et que Le Roux serait incarcéré à la conciergerie de Rennes à cause des actes de « force et de violence » qu'il avait commis.
Chargé de mettre l'arrêt à exécution, Chouart quitte Rennes, le 10 octobre 1544, accompagné d'un sergent. Trois jours plus tard, à Lantréguier, il s'assure de nouveaux auxiliaires, et le 15 octobre, Le Roux est fait prisonnier au monastère du Relec. Incarcéré à Morlaix, puis à Tréguier, il est finalement conduit jusqu'à Rennes.
Peu après, un accommodement à l'amiable mit fin à cette déplorable affaire. Guillaume Le Roux se contenta d'une indemnité de 50 livres, et revint au Relec, où on le retrouve en 1562, prieur de l'abbaye, et procureur de l'abbé Loys Le Bouteiller, successeur de Jacques Torsolis [Note : Cf. Bourde de La Rogerie, Analyse d'un compte . . . p. 60-67, 111-113].
En bon administrateur, Chouart, au nom de Torsolis, fit réparer la prison abbatiale qui tombait en ruines ; les fenêtres, en furent murées et remplacées par d'étroites meurtrières. L'église et les autres bâtiments du monastère reçurent également les soins convenables On refit les portes des jardins ; les vergers, les prés et étangs furent clos et nettoyés. On améliora aussi les conduites d'eau qui aboutissaient à la fontaine construite devant l'église. Pendant un court séjour au Relec, Torsolis, fit cadeau à l'église d'une belle lampe de sanctuaire et prescrivit l'achat d'une certaine quantité de vaisselle d'étain.
Plusieurs manoirs et de nombreux moulins relevant de l'abbaye furent l'objet d'importantes réparations.
Pour contraindre certains sujets à venir moudre au moulin de l'abbaye, on rebâtit la chaussée et le pont construit sur la rivière Le Queffleut, à l'est du monastère. Plusieurs procès furent entamés pour faire rentrer les dîmes et protester contre l'usurpation de quelques terres. « On croyait dans le pays du Relec, note M. Bourde de La Rogerie, que, depuis un injuste litige soutenu contre un client de saint Yves, l'abbaye était condamnée à ne jamais cesser d'avoir des procès ; Jacques Torsolis semble avoir voulu se conformer à la tradition » [Note : C'est à tort que les historiens ont fait de Sébastien Thomé un abbé du Relec. Ce personnage étant abbé de Rillé, on s'explique la confusion faite par Dom Morice et les écrivains qui l'ont suivi (Bourde de La Rogerie, Analyse d'un compte . . . Bull. de la Société archéol. du Finistère, p. 61, note 1)].
A la mort de Torsolis, survenue au début de 1550, Jacques Le Maczon, seigneur de Héricourt, fut député le 15 mars de par le roi, en qualité de commissaire, au régime et gouvernement de l'abbaye « attendant estre pourveu d'abbé » [Note : Titre pour La Villeneuve en Plounéour-Ménez Titre pour Le Clos (Archives du Finistère, 4 H 2)].
Son attente fut vaine, car trois mois plus tard le 25 juin 1550 (Reg. Vatican. Jules III, Bull. L. 64, folio 140) la crosse abbatiale fut confiée à Louis Le Bouteiller, docteur en théologie, qui sera grand aumônier de Catherine de Médicis de 1560 à 1573 [Note : Lettres de Catherine de Médicis dans la Collection des documents inédits, tome X, p. 527, 528]. Les documents nous le montrent abbé du Relec le 21 juin 1551 (Archives du Finistère, 4 H 2) et le 7 octobre 1560 (Archives du Finistère, 4 H 238), puis, le 10 septembre 1562, « grand aumônier de la Reine, abbé du benoist monastère de N. D. du Relec à présent y résidant et foisant sa demeurance » (Titre pour Kerguz. Archives du Finistère, 4 H 2). En 1563 il aliène le domaine de Lanven (Archives du Finistère, 4 H 238, 4 H 249). En 1564, dans la Chambre des comptes de Nantes, il fait au Roi serment de fidélité (Tresvaux, p. 549). Devant la barre de Morlaix, il fournit le même serment (Archives de la Loire-Inférieure, B 810). Le 31 mars 1567 (Archives du Finistère, 4 H 238), le 14 mai 1568 [Note : Archives du Finistère, 4 H 95. Vente de quevaise. Cette pièce mentionne Alain Morice, prieur de Languen, vicaire de Louis Le Bouteiller, abbé], et en 1569 (Bulletin de la Société archéol. du Finistère, XII, p. 53-80), il régit toujours son abbaye.
Un acte de vente de décembre 1567 mentionné Yves Le Bouteiller comme abbé du Relec (Archives de MM. du Coëtlosquet). Il s'agit sans doute de Louis qui devait porter aussi le prénom de Yves.
En 1551, sous l'abbatiat de Louis Le Bouteiller éclata dans le dortoir du monastère un incendie qui détruisit une très grande partie des archives (Archives du Finistère, 4 H 21, n° 27).
Dans un registre de contrats qui va du 10 septembre 1562 au 12 avril 1563, figure constamment après le sous-prieur en tête des profès de chœur, le nom de Hervé du Coëtlosquet. Il s'agit sans aucun doute de Hervé II du Coëtlosquet qui avait, recueilli la succession de son frère aîné Jean II.
A la date du 16 février 1547, Hervé du Coëtlosquet fit de son vivant un partage de biens entre ses enfants. Il faut donc supposer qu'après la mort de sa femme il entra dans l'ordre de Cîteaux [Note : Sa femme était Gilette du Bois. De leur mariage naquirent trois fils et six filles. Le second fils, Jean, accompagna à Malte Philippe de Kerléau, Grand Prieur de France, auquel il était apparenté, et fut admis, en 1543, dans l'ordre des Chevaliers de Malte. (Renseignements dus à la complaisance du Révérendissime Dom Edouard du Coëtlosquet, abbé de Saint-Maurice de Clairvaux - Grand-Duché de Luxembourg)], choisissant spécialement l'abbaye dont les bois confinaient à ceux de la terre et seigneurie du Coëtlosquet.
Une lettre adressée le 31 mai 1898, par le comte Edmond de Carné à Dom Edouard du Coëtlosquet, abbé de Saint-Maur-de-Glanfeuil, mentionne comme abbé du Relec en janvier 1574 Marcus Sitticus d'Altaemps, abbé de Vendôme. Ce personnage n'est autre que celui qui figure dans la Gallia Christiana (Tome VIII, col. 1378), parmi les abbés de la Trinité de Vendôme. Fils du comte Théodore et de Claire de Médicis, il fut abbé de Carenavo, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, grand aumônier de la Reine Catherine en 1568, abbé de la Trinité de Vendôme en 1569, grand prieur d'Auvergne en 1583 ; cardinal de Saint-Ange depuis 1561, il fut nommé par Charles IX, le 30 novembre 1565, évêque de Constance en Suisse. Préconisé par Pie V, le 17 février 1566, il prit possession de son siège au mois d'août suivant. C'est à Rome qu'il mourut en 1595 (Lettres de Catherine de Médicis …., tome X, p. 527).
Henry Le Deuff est abbé du Relec le 22 janvier 1575 [Note : Bull. de la Société archéol. du Finistère, XVI, 1885, p. 57, Archives du Finistère, 4 H 64], le 22 juillet 1576 (Archives du Finistère, 4 H 2), le 9 avril 1580 (Archives de MM. du Coëtlosquet, Contrat de quevaise), en 1582, en février 1583 (Archives du Finistère, 4 H 13), le 7 février (Titre pour Kerguz en Plounéour-Ménez - Arch. du Finist., 4 H 2) et le 17 juin 1584 (Titre pour Kerguz en Plounéour-Ménez - Arch. du Finist., 4 H 2).
Dans la seconde moitié du XVIème siècle, vivait au Relec un moine qui eut une brillante carrière : François de La Tour, originaire de Plougonven. Il devint recteur de sa paroisse natale (1570), archidiacre de Tréguier, évêque de Cornouaille (1573), abbé de Coetmalaouen (1576), puis évêque de Tréguier (1583). Il mourut en 1593, en son manoir de Pen-ar-Stang, en Plougonven, et fut inhumé dans l'église de cette paroisse (Louis Le Guennec, Notice sur la commune de Plougonven, p. 249, 250).
Huit ans avant la mort de François de La Tour, en 1585, Christophe de Carné seigneur de Crémeur, jeune gentilhomme laïque, déjà pourvu depuis 1567 de la paroisse de Melgven, avait été nommé abbé du Relec [Note : Le 20 mars 1585, il signe un bail à ferme. Archives de MM. du Coëtlosquet]. Nous lui retrouvons ce titre le 6 mars 1586 (Le Fureteur breton, 1906-1907, p. 35) et le 30 août 1587 (Archives du Finistère, 4 H 1). Blessé à l'affaire de Plestin (Plestin-les-Grèves), où le ban et l'arrière-ban de Bretagne fut mis en déroute par la garnison de Tonquédec, il mourut le 19 septembre 1590, captif des Royaux, au château de Coatfrec. On lui fit de pompeuses obsèques et il fut inhumé dans l'église des Dominicains de Morlaix (Note de M. Le Guennec).
A la mort de Christophe de Carné, Pierre de La Martinière, fut nommé commissaire de notre abbaye (Lettres de Catherine de Médicis, t. VII, p. 218), puis Philippe de Lénoncourt se vit octroyer, à titre d'abbé, le gouvernement Relec ; évêque de Châlons, puis d'Auxerre, il était en 1578 commandeur des ordres du Roi. Promu en 1586 au cardinalat grâce à la protection de Catherine de Médicis, il fut nommé archevêque de Reims en 1589, et mourut à Reims en 1591 ou 1592 sans avoir pu prendre possession de son siège (Archives du Finistère, 4 H. 2).
Nicolas Raoul fut pourvu de l'abbaye le 7 mars 1593. Un acte capitulaire relatif à Kergor en Plougonven le signale comme « présent au chapitre ».
Trois ans plus tard, un titre pour Kerguz nous apprend que René Potier Blancmenil, évêque de Beauvais, est abbé du Relec le 13 septembre 1596 (Titre pour Kergus, (Ibid)). Il mourut en 1616 [Note : D'après la Gallia Christiana, il aurait été abbé du Relec en 1608. Mais nous savons qu'à ce moment la crosse abbatiale était aux mains de René de Rieux]. Comme armoiries, il portait d'azur à deux mains dextres d'or au franc quartier échiqueté d'argent et d'azur.
Au cours de la période désastreuse de la Ligue, l'abbaye du Relec fut pillée et ruinée à plus d'une reprise, par les noyaux et les ligueurs qui tour à tour y passèrent. C'est au point que les tenanciers du monastère furent réduits à la plus grande misère et contraints de vivre d'aumônes. Nous le savons par un document conservé aux archives du Finistère, (Archives du Finistère, 4 H 21) et publié par Luzel (Bull. de la Société archéol. du Finistère, 1892, p. 99-102). Il appert de cette pièce datée de 1598, que les gens de guerre « ont demeuré en ladite abbaye.., entre autres touts les régiments Français à la fois, les régiments du Comte de La Maignanne... le régiment de la Roche.. et les compagnies de La Fontenelle, d'ordinaire pillants et ravageants et emportantz tout ce qu'ils ont trouvé... tant blé, bestiaulx que autres meubles... de faczon que... les hommes et subgets d'icelle sont réduits à si grande pauvreté qu'ilz sont pour la plupart à l'aumosne, qu'ilz ont délaissé leurs convenants, n'ayantz peu pour les revenuz d'iceulx pour une tiercze partye qui n'est bastant (Suffisant. Cf. l'italien basta, « assez ») pour nourrir les relligieux de ladite abbaye ; les moulins quittés et demeurés chommantz, les terres demeurées sans estre ensemencées... ».
C'est au Relec que se réunirent en septembre 1594, les troupes du duc de Mercoeur et celles du chef espagnol don Juan d'Aquila, venues de Cornouaille, pour tenter de débloquer le château de Morlaix, assiégé par les royalistes. Mais les deux chefs ne purent s'entendre, et leur mésintelligence sauva le duc d'Aumont (Moreau, Histoire de la Ligue en Bretagne, 1857, p. 214).
(H. Pérennès).
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