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L'abbaye Notre-Dame du Relec du XIIème siècle au XVème siècle

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L'abbaye du XIIème siècle au XVème siècle. [Note : Gallia Christiana, tome XIV, col. 991. — Tresvaux, L'Eglise de Bretagne depuis ses commencements jusqu'à nos jours, Paris, 1839, p. 548].

Le premier abbé du Relec que nous connaissions portait le nom de David, et vivait à l'époque de Bernard de Moélan, évêque de Quimper (1159-1167). Il souscrivit à une donation, par laquelle le duc de Bretagne, Conan IV. Mort en 1171 (Dom Morice, Preuves..., tome I, col. 661), confirmait à l'abbaye de Sainte-Croix de Guingamp les possessions qu'elle tenait de la libéralité de la duchesse Marguerite.

Au XIIIème siècle, l'abbé Yves est témoin, en novembre 1265, de l'acte de donation par lequel Hervé, vicomte de Léon, cède au duc Jean Le Roux le droit de percevoir les taxes du port de Saint-Mahé (Saint-Mathieu-fin-de-terre). Une transaction passée avec le même Hervé montre qu'Yves vivait encore en 1279 (Dom Morice, Preuves...., col. 994, 1048).

Alain, en l'an 1300, conclut un accord avec Hervé du Penhoët, chevalier, relativement à la juridiction que ce dernier revendiquait sur les terres appartenant aux moines du Relec (Dom Morice, Preuves..., col. 894, 1048 ; Archives du Finistère, 4 H 11).

L'abbé Jean souscrit à une transaction passée en 1309 entre Geoffroi Tournemine, chevalier, seigneur de La Hunaudaie et Yves, abbé de Saint-Aubin-des-Bois (Tresvaux, op. cit., p. 548).

Faut-il ici inscrire le nom de Guillaume Poulart, fils de Pierre Poulart, trésorier de Jeanne de Penthièvre et de Constance Kerraoul ? Il fut chanoine de Saint-Brieuc, puis en 1357 évêque de Rennes. Transféré à Saint-Malo le 13 janvier 1359, il mourut avant 1376 (Eubel, Hierarchia catholica). Qu'il ait compté notre abbaye parmi ses bénéfices, cela paraîtra vraisemblable à quiconque examinera la grande pierre de granit fin qui gît sur le sol, appuyée à l'extrémité droite du pignon ouest de l'église du Relec. Cette pierre est chargée d'un écusson rectangulaire qui offre un écartelé aux 1 et 4 d'une rose, aux 2 et 3 plein ; il est timbré d'une crosse et d'une mitre, et soutenu de deux lions galbés de façon archaïque, dont les têtes sont brisées.

Le type de ces supports indique que les armoiries en question remontent pour le moins à la fin du XVème siècle, mais aucun des abbés connus par ailleurs, qui ont régi au moyen-âge l'abbaye du Relec ne portait ce blason. Une seule famille en Bretagne timbrait son écu d'un écartelé disposé de cette façon ; c'était la famille Poulart, ancienne lignée chevaleresque du pays de Goëlo, qui a précisément produit au milieu du XIVème siècle, époque de sa splendeur, l'évêque distingué que fut Guillaume Poulart. Si ce prélat ne régit pas l'abbaye du Relec, cet honneur revint assurément à un membre de sa famille (Notes de M. Le Guennec).

Les Actes du Saint-Siège des XIIIème-XVème siècles, concernant les évêchés de Quimper et de Léon, publiés par M. le chanoine Peyron (Quimper, Kerangal, 1915 n° 420, p. 81), nous révèlent l'existence d'un Thomas, abbé du Relec, à qui le pape Grégoire Xl accorda, le 28 juin 1373, la faculté de se choisir un confesseur à l'article de la mort.

Comme les autres monastères de France et de Bretagne, le Relec eut beaucoup à souffrir de la guerre de Cent ans et des épidémies qu'elle entraîna à sa suite. « Désormais, écrit le Père Denifle, et jusqu'à la fin de la guerre de Cent ans, les mots de mortalité, peste, disette et guerre s'accumulent lugubrement dans les plaintes incessantes sur les malheurs de la France. La diminution des revenus provient autant de la peste que de la guerre. La guerre elle-même était un grand ferment pour le fléau. Les cadavres restés sans sépulture infectaient l'air et l'atmosphère ... » [Note : La désolation des églises, monastères et hôpitaux en France pendant la guerre de Cent ans, 1902, tome II, première moitié, p. 57 et ss.]. En 1375, Saint-Pol-de-Léon fut pris par le duc de Lancastre, et ses troupes se portèrent au monastère du Relec, qu'elles détruisirent partiellement et mirent au pillage [Note : Cette même année 1375 vit la dévastation de l'abbaye de Saint-Mathieu-fin-de-terre (Gallia Christ. t. XIV, 987) et de l'église des Dominicains de Quimperlé (Denifle, op. cit., t. II, deuxième moitié. p. 745)]. En ces tristes conjonctures, les religieux demandèrent à Rome une concession d'indulgences, en vue de reconstruire leurs maisons. Grégoire XI, le 22 avril 1376, accorde ces indulgences à ceux qui contribueront aux réparations du monastère, ruiné par les maladies contagieuses et les routiers qui ont longtemps infesté tout le territoire (Peyron, Actes du Saint-Siège, n° 448).

D'ailleurs, les autres abbayes cisterciennes bretonnes étaient plongées dans la même détresse et, en 1387, le chapitre général de l'ordre ne pouvait qu'en déplorer la dévastation (Denifle, op. cit.).

Guillaume, lecteur en théologie, et abbé du Relec, reçut en 1389, du chapitre général de Cîteaux, le mandat de réformer certains abus qui s'étaient introduits dans l'abbaye de Prières, diocèse de Vannes. Ce fut lui, sans doute, qui siégea aux Etats tenus à Rennes en 1398 (Dom Morice, Preuves…………... t. II, col. 686).

Olivier, abbé du Relec, mourut le 1er juillet 1437.

Le 9 janvier 1451, un Guillaume Auffret, religieux du Relec, noble et longtemps étudiant à Angers, était autorisé par le pape à passer à un monastère bénédictin (Peyron, Actes du Saint-Siège, n° 763). L'abbaye était alors gouvernée par Henri de Kerhoent. Celui-ci, qui appartenait à une riche famille léonaise, perdit l'esprit en 1458 [Note : H. Waquet, Une crise à l'abbaye du Relec (1448-1462) dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1917, p 174-188. — Les Archives du Finistère (4 H 2) mentionnent un Henri comme abbé du Relec, le 9 octobre 1452. Il s'agit sans doute de Henri Kerhoent]. A la suite d'une enquête, menée sur l'ordre du pape Calixte III, par Vincent de Kerléau, abbé de Bégar il se trouva déchu de ses fonctions, et son successeur, Parcevaux Le Goalès, ancien moine de Bégar, dut s'engager à lui verser une pension annuelle de 200 livres de monnaie courante de Bretagne. Dans un de ses moments de lucidité, Kerhoent adressa une réclamation au Saint-Siège, et le pape Pie II consentit à un compromis. Le Goalès demeurerait abbé, et Kerhoent bénéficierait, jusqu'à la valeur de la pension, de l'usufruit du manoir de Languen en Saint-Vougay, l'un des petits établissements monastiques de l'abbaye.

Grâce à l'indiscrétion de quelques-uns de ses parents, qui s'adjugeaient le plus clair de son revenu, le manoir assigné à l'abbé déchu en vint bientôt à se détériorer, faute de réparations. Saisi de l'affaire, Pie II, le 25 janvier 1462, fit nommer à Kerhoent un curateur, chargé d'administrer son domaine sous le contrôle de Vincent de Kerléau. Peu après, Parcevaux Le Goalès mourut, et le pape, sur le conseil des religieux, nomma à sa place Guillaume Le Goalès, le 25 septembre 1462.

Le nouvel élu était un homme de valeur. Dans l'arrêt de maintenue de la famille Le Goalès de Mézaubran, rendu en 1668, il est fait état d'une déclaration des religieux du Relec attestant qu'ils ont eu un abbé de ce nom, lequel portait : de gueules à un croissant d'argent accompagné de six crozilles, 3 en chef, 3 en pointe, et que son nom est demeuré en grande vénération dans l'abbaye « pour les marques autantiques qu'il y a laissé de ses biens-faits, ce qui se sçait par ancienne tradition, les titres anciens et anciennes croniques ayant été brulés et incendiés il y a deux cents ans ». On voyait dans le chœur et sur les cinq vitres du midi de l'église les armes de cet abbé, partout timbrées de la crosse abbatiale. Sa tombe se trouvait dans la salle capitulaire, à côté de celle d'un abbé de la maison de Rohan. Enfin, le plafond d'une chambre du manoir abbatial, appelée « la chambre dorée », où sont les armes des anciens abbés « en bosse et sculpture avec les champs des armes », portait le même blason. On ne trouve aujourd'hui au Relec aucune trace des armoiries de Guillaume Le Goalès, mais à quelques kilomètres de là, sur les murs de l'église du Cloître, ancien prieuré de l'abbaye du Relec, devenu plus tard une trêve de la paroisse de Plourin-Morlaix, et actuellement commune du canton de Saint-Thégonnec, il y a deux écus gothiques avec crosse et mitre, qui portent l'un et l'autre un croissant accompagné de six coquilles. C'est le blason des Le Goalès ; leur présence au Cloître indique que l'église, reconstruite au XVIIIème siècle, avait été édifiée, après 1462, par Guillaume Le Goalès. Les mêmes armes se trouvent au-dessus d'une porte latérale et dans la vitre du chevet de la chapelle de Saint-Corentin de Trénivel en Scrignac, qui dépendait de l'abbaye du Relec (Note de M. Le Guennec). C'est donc à bon droit qu'en avisant le nouvel abbé de sa nomination, le pape Pie II exprimait l'espoir que sous sa direction, grâce à sa prudence et à son zèle, le monastère recouvrerait sa prospérité et ferait d'heureux progrès au double point de vue spirituel et temporel (H. Waquet, op. cit.).

Le 1er mai 1463, le Souverain Pontife chargea Guillaume Le Goalès et deux chanoines de Tours, d'une mission de confiance relative à Guillaume Ferron, évêque de Léon. Se trouvant en conflit avec un de ses archidiacres et divers seigneurs au sujet de ses droits en matière de juridiction et de pêche, ce prélat, dans la nuit du 17 octobre 1462 et les nuits suivantes, avait, vu son palais épiscopal attaqué par une bande d'énergumènes qui se livrèrent aux plus grands excès. Il put heureusement échapper et mettre sa vie en sécurité. Quelques mois plus tard, le pape Pie II mandait à l'abbé du Relec de frapper les malfaiteurs d'excommunication réservée au Saint-Siège et, en cas d'obstination, de jeter l'interdit sur les localités qui leur appartenaient, et de les priver de tout bénéfice, office, dignité et honneur ecclésiastiques, eux et leurs successeurs jusqu'à la deuxième génération [Note : Peyron, Guillaume Ferron, évêque de Léon (1439-1472), dans le Bull. de la Soc. Archéol. du Finistère, 1908, p. 69].

Le 8 octobre 1472, notre abbaye est régie par un personnage dont nous ne connaissons que le nom : Alain Geffroy (Archives du Finistère, 4 H 2). Il devait appartenir à une famille noble de Saint-Martin de Morlaix, qui possédait dans cette paroisse le manoir de Tréoudal, et qui portait : d'argent à la fasce d'azur, accompagnée de 2 étoiles de gueules en chef, une merlette d'azur entre elles, et en pointe d'une autre étoile de même. Les Geffroy de Tréoudal ont produit une abbesse de la Joie, près de Hennebont, en 1595 (Note de M. Le Guennec).

Le 1er janvier 1473, l'abbé du Relec, les archidiacres de Plougastel, en Tréguier, et du Désert au diocèse de Rennes, furent chargés par Sixte IV de transmettre à Vincent de Kerléau évêque élu de Léon, l'indult lui permettant de députer quelqu'un pour la visite de son diocèse (Peyron, Actes du Saint-Siège, n° 924).

Un peu plus tard, c'est Conan de Kerenborgne qui a le gouvernement du monastère : 1479, 1481, 1482 (Archives du Finistère, 4 H 22). Il portait de gueules à un heaume de profil d'or accompagné de 3 coquilles d'argent.

Guillaume Lespervier qui portait de sable à 3 jumelles d'or, était déjà abbé de Bégar, quand il reçut en 1487, l'abbaye du Relec. Le chapitre général de Cîteaux nomma Lespervier en 1511 commissaire pour réformer les abbayes cisterciennes de Bretagne. Il mourut le 9 novembre 1515 et fut inhumé dans l'église du Relec [Note : Gallia Christiana, t. XIV. col. 1141 ; Tresvaux, L'Eglise de Bretagne ...... p. 545, 546, 562 ; Martène, Anecd.... t. IV, p. 1519]. Ses armoiries le rattachent à une famille cornouaillaise de Lespervez, originaire de la paroisse de Ploaré, et qui a produit à la même époque d'autres dignitaires religieux considérables : Henri, abbé de Quimperlé, mort en 1434 ; Alain, évêque de Dol et de Quimper, puis archevêque de Césarée, mort en 1455, et un autre Alain, neveu du précédent, aussi évêque de Quimper, mort en 1472.

(H. Pérennès).

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