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L'ABBAYE DE BLANCHE-COURONNE : l'ordre religieux.

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En dernier lieu, l'abbaye de Blanche-Couronne appartenait aux Bénédictins. Si, au XVIIèmee siècle, comme nous le verrons plus loin, les religieux de la communauté de Saint-Maur s'y établirent, ainsi qu'à Saint-Gildas, à la Chaume, à Vertou et à Saint-Jacques de Pirmil, c'est que ces établissements dépendaient de l'ordre de Saint-Benoît.

Blanche-Couronne relevait de cet ordre au moins depuis le commencement du XVème siècle. C'est ce qui ressort notamment : 1° d'une transaction passée en 1402 entre Bernard, évêque de Nantes, et l'abbé Guillaume de la Pasqueraie, au sujet de son monastère, qu'il prétendait être exempt de la juridiction épiscopale ; 2° d'une bulle par laquelle, en 1410, le pape Jean XXIII confirme l'élection de Thibaud Aubriet, moine-prêtre du même monastère, élu à la place de défunt Guillaume de la Pasqueraie.

A partir de cette époque, tous les titres de l'abbaye sont unanimes à dire qu'elle est de l'ancien ordre de Saint-Benoît : Veteris ordinis S. Benedicti.

Blanche-Couronne changea d'ordre dans la seconde moitié du XIVème siècle. Elle appartenait précédemment aux Cisterciens.

Une bulle de Benoît XI, en 1336, et une autre de Grégoire IX, en 1234, la rangent parmi les abbayes de l'ordre de Citeaux. Travers en conclut « qu'elle est plus ancienne que saint Bernard, et qu'elle prit la réforme ». Il ajoute même que, avant d'appartenir à Cîteaux, elle relevait de l'abbaye de Cluny. « Cette ancienne abbaye, dit-il, autrefois constamment de Cluny, et ensuite de Cîteaux, est, aujourd'hui, de Saint-Benoît ».

Le nouveau Gallia Christiana a complètement adopté l'opinion de Travers : Cluniacenses ibi quondam monachi, dein Cistercienses fuere.

Il est certain que Blanche-Couronne a appartenu autrefois aux Cisterciens. Aux bulles de Benoît XI, en 1336, et de Grégoire IX, en 1234, nous pouvons en ajouter une autre plus ancienne : celle de Lucius II, placée, à tort en 1140, par le Gallia Christiana, d'après D. Mabillon, puisque Lucius ne fut pape qu'en 1144, et, avec plus de raison en 1145, par D. Fonteneau.

Le texte de cette bulle, dans l'extrait malheureusement trop incomplet qui en a été imprimé, dit expressément que « les abbayes de Font-Douce, de la Tenaille et de la Grenetière vivent selon la règle de saint Benoît et selon l'ordre des frères de Cisteaux, secundum B. Benedicti regulam et Cisterciensum fratrum ordinem ».

Il est vrai que le nom de Blanche-Couronne ne figure pas dans l'extrait connu de cette bulle. Mais cette lacune regrettable est comblée, aussi bien que possible, par la lettre collective précitée des cinq abbés vers 1180. On y voit que ces cinq abbés appartenaient au même ordre : ce point ressort de leurs propres paroles. Dans chaque abbaye de notre ordre : in unaquaque abbatia ordinis nostri. Or, trois des abbayes, celles de Font-Douce, de la Tenaille et de la Grenetière étant, selon la bulle de Lucius, de l'ordre de Cisteaux, il s'ensuit que les deux autres, c'est-à-dire celle de Blanche-Couronne et de Lieu-Dieu devaient en être également.

Nous serons moins affirmatif sur les relations que Blanche-Couronne aurait eues anciennement avec l'abbaye de Cluny. Faut-il admettre, avec Travers et le Gallia Christiana, que cette ancienne abbaye fut « autrefois constamment de Cluny » avant d'être de Cisteaux ?

Il est regrettable que Travers n'ait pas cru devoir appuyer sa conjecture de la moindre référence. L'abbaye de Cluny a été l'objet d'étude importantes. En 1614, le Bibliotheca Clunaciensis publiait un catalogue très détaillé des abbayes et des prieurés qui ont été soumis, médiatement ou immédiatement, à la célèbre abbaye. Au dernier siècle, les chartes de Cluny ont été publiées en plusieurs volumes, depuis l'origine du monastère. Nous avons inutilement cherché dans ces ouvrages le moindre indice de nature à favoriser l'opinion de l'abbé Travers. Il est même à remarquer que la grande abbaye qui a projeté tant de fondations dans toute la France, et même dans toute l'Europe, n'a eu, en Bretagne, aucun établissement.

Par suite, si intéressante que serait à examiner la question indiquée par Travers et le Gallia Christiana, nous ne pouvons que la mentionner : ceux qui l'ont posée, en s'abstenant d'indiquer leurs références, nous ayant enlevé tout moyen de l'étudier utilement.

De ce que Blanche-Couronne a appartenu à Cîteaux, faut-il en conclure, avec Travers, qu'elle a pris la réforme de Saint Bernard ? Cette conclusion aurait besoin d'une meilleure preuve. De tous les documents conservés sur Blanche-Couronne, aucun ne mentionne le moindre rapport entre cette abbaye et le saint abbé de Clairvaux.

Et même, sur les relations de Blanche-Couronne et de Cîteaux, subsiste certaine obscurité que nous avons vainement cherché à dissiper. Blanche-Couronne ne figure pas, avec Buzay, Mellerai et Villeneuve, parmi les abbayes fondées par les Cisterciens. Pourquoi cette omission ? Elle faisait pourtant partie du consortiom des cinq abbayes que nos documents de 1145 et de 1180 environ, disent de l'ordre de Cîteaux. Dès 1117, date de fondation de la plus ancienne de ces cinq abbayes, les moines de Font-Douce élisent Guillaume pour abbé « afin de vivre selon la règle de saint Benoît et les institutions du couvent de Cîteaux », secundum regulam B. Benedicti et instituta Cisterciensis cœnobii. On trouve le nom de saint Géraud de Sales mêlé à la fondation de plusieurs de ces abbayes. Pourquoi les fondations dans lesquelles il paraît sont-elles dites établies selon les règles des Cisterciens, sans toutefois figurer sur la liste des abbayes fondées par Cîteaux ? (G. Durville).

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