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La Maison Abbatiale et Nicolas du Colledo.

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Les armes de Jean Briçonnet trouvées et recueillies lors de la démolition de la maison abbatiale provenaient-elles bien de cette maison ? Ce qui nous fait poser cette question c'est qu'un document de l'abbaye relate que la maison abbatiale avait été construite par l'abbé Nicolas du Colledo Ille domum abbatiatem œdificavit.

Nicolas du Colledo appartenait à une illustre famille de Bretagne. Il succéda, en sa qualité de chanoine de Nantes, à son oncle Guy de Quilfistre, seigneur de Kerleau en Elven, grand bienfaiteur de la cathédrale de Nantes et de l'église d'Elven, à laquelle par testament du 15 décembre 1537 il laissa 300 livres pour l'achèvement de la nef de ladite église qu'il a commencée.

Nicolas n'avait pas encore terminé ses études. Le 17 octobre, il demanda au chapitre la permission d'aller pour ses études à l'Université de Toulouse. Il les poussa jusqu'au doctorat dans l'un et l'autre droit.

Une bulle de Paul III, datée du 9 des kalendes de septembre 1545, lui confia l'administration de l'abbaye de Blanche-Couronne vacante par la cession qu'en avait faite entre les mains du Pape, Jean de Lorraine, cardinal du titre de Saint-Onufre. Dans cette bulle, le pape lui rappelle que, à cause de sa commende, il ne doit rien diminuer, ni du nombre des moines, ni du culte divin.

Sans compter autant de bénéfices que son prédécesseur Jean de Lorraine qui fut titulaire ou administrateur de douze archevêchés ou évêchés, parmi lesquels l'évêché de Nantes, et de neuf abbayes considérables. Nicolas possédait déjà son canonicat et trois cures. Un indult du même pape lui permit de garder l'abbaye de Blanche-Couronne avec son canonicat de Nantes et les trois cures de Cleden-Cap-Sizun, au diocèse de Quimper, de Rieux au diocèse de Vannes, et du Clion, dans ce diocèse, cure possédée en 1500 par son oncle Bertrand de Quilfistre frère de Guy.

Nicolas du Colledo fut abbé de Blanche-Couronne de 1545 à 1555. Il fut pourvu, le 13 juillet 1554, de l'office de conseiller au Parlement de Bretagne, office auquel il fut reçu le 4 février suivant. On le trouve encore avec la qualité de « vicaire général au spirituel et au temporel de Révérend Père en Dieu, Monseigneur Antoine de Créquy, par la grâce du Saint Siège, élu de Nantes ».

D'après M. Kerviler, il aurait été « recteur de Surzur où il mourut en 1555 ».

Nous n'avons pas les moyens de contrôler ce dernier renseignement tiré du Pouillé de Vannes, p. 707, 881 ; mais nous pouvons affirmer que Nicolas du Colledo, abbé de Blanche-Couronne n'a pas pu mourir à Surzur, pour la bonne raison qu'il est mort à Nantes, le jeudi 11 avril 1555. Voici en effet, la traduction de l'acte authentique qui a été dressé de son décès : « Le jeudi 11 du mois d'avril, vénérable homme, seigneur et maître Nicolas du Colledo, docteur en droit, abbé commendataire de l'insigne abbaye de Blanche-Couronne, du diocèse de Nantes, chanoine de l'insigne église de Nantes, conseiller du Roi au Parlement de Bretagne, saisi d'une grave maladie, a terminé son existence ce jour, vers huit heures du matin, dans cette ville de Nantes. Il est mort aux grands regrets et à la douleur de tout le monde. Que son âme repose avec les bienheureux. Ainsi-soit-il ».

Il mourut en sa maison prébendale située en la paroisse de Saint-Laurent, entre l'impasse de ce nom, l'archidiaconé de la Mée, plus connu aujourd'hui sous le nom de la « maison de la Psallette », et le cimetière et le cloître de la Cathédrale. Il fut inhumé le 13 avril dans la tombe de son oncle, Guy de Quilfistre. C'était une magnifique tombe « en cuivre ou leton, et insculptée ». Elle était située dans la nef de la cathédrale, à côté de celle de l'évêque Guillaume de Malestroit.

La construction de la maison abbatiale eut, du moins, pour avantage, d'offrir à l'abbé commendataire une habitation digne de le recevoir, quand il voudrait visiter son abbaye et même y résider quelque temps.

En 1582, nous trouvons cette maison occupée d'une façon permanente, sinon par l'abbé, du moins par son procureur. C'était « très haut et puissant Léon Gouffier, baron de Saint-Loup, procureur de messire Marin Melloteau, prêtre, abbé commendataire de Blanche-Couronne, faisant, pour le présent, sa continuelle résidence audit lieu de Blanche-Couronne ».

Léon Gouffier appartenait à une illustre famille. Il était le cinquième fil de Claude Gouffier, duc du Rouannais, marquis de Boisy, comte de Maulévrier, grand écuyer de France, et de Marie de Gaignon qu'il avait épousée en 1559. Par sa mère, il devait être parent de René et de François de Gaignon, les deux abbés précédents.

Il a si bien fait à Blanche-Couronne « sa continuelle résidence » que l'abbaye est devenue le lieu de son repos éternel. Il mourut jeune, et fut inhumé devant le grand autel du côté de l'Évangile.

D'après un catalogue manuscrit, il aurait été abbé du monastère. Un autre document le donne aussi comme abbé de « Genestou ». L'abbaye de Geneston ayant été à cette époque possédée par plusieurs abbés de Blanche-Couronne, nous nous demandons si « Genestou » n'est pas une faute typographique pour Geneston. Ajoutons que son nom ne figure dans aucun catalogue de ces deux abbayes.

Nicolas du Colledo avait relevé la demeure de l'abbé. Il était une autre restauration plus importante que cette restauration matérielle. Les procès-verbaux de 1563 et de 1572 nous ont appris que le service religieux était mal acquitté dans l'abbaye par manque de personnel. Il en était de même du service des aumônes, et cela par la faute de l'abbé.

L'abbaye devait donner l'aumône à tous les pauvres des environs, trois jours par semaine, à savoir : les dimanches, mardis et jeudis ; et aux pauvres de passage, tous les jours. Le jour du jeudi saint, il y avait une grande distribution de pain et de fèves. Le Présidial de Nantes, voyant que l'abbé s'acquittait mal de son devoir, lui avait ordonné de distribuer trois septiers de blé par semaine. Mais François de Gaignon, qui vivait loin de son abbaye, se préoccupait peu de remplir ce devoir de charité, et ses moines, pour le lui faire remplir, durent le poursuivre et lui rappeler la conduite de ses prédécesseurs. (G. Durville).

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