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Etat de l'abbaye de Beaulieu, en 1789

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Etat de l'abbaye en 1789

[Note : Archives Nationales, F. 19-601 (liasse n° 21.) Nous devons l'indication de cette pièce à l'amabilité de M. Léon Legrand, conservateur aux Archives Nationales].

Inventaire du mobilier de l'abbaye, donnant l'état d'esprit de ses religieux, leur genre de vie, l'état de l'agriculture à cette époque, la pénurie de la situation des derniers religieux de Beaulieu.

District de Broons (Côtes-du-Nord).

L'an mil sept cent quatre-vingt onze, le dix janvier, Nous Jean-François Guyommart, membre du directoire du district de Broons, département des Côtes-du-Nord, sommes transportés à l'Abbaye de Beaulieu, ordre de Sainte-Geneviève, Congrégation de France, à l'effet de rapporter procès-verbal et inventaire des effets mobiliers de ladite Maison ; et, pour estimer lesdits effets, avons prié de nous y accompagner le Sr François-Marie Heuseri ou (Hemery), prêtre, demeurant au Carpon, maire, paroisse de Langourla, lequel a bien voulu accepter. Arrivés à ladite Abbaye sittuée paroisse de Mégrit, y avons trouvé le Sr Gabriel Pergault, prieur de ladite Abbaye, et Jean-Baptiste Langlois et Jean-Joseph Bellouard, religieux de ladite Abbaye [Note : D'après une .pièce conservée aux Archives des Côtes-du-Nord, série Lv, travée 189, rayon 9, lot 2, les religieux de Beaulieu ne firent pas de déclaration en 1790, sur leur intention de quitter ou de continuer la vie commune. Le prieur D. Gabriel Pergaud, natif de Limoges, était, en 1790, âgé de 38 ans et Père depuis 1769. Il devait mourir sur les Pontons de Rochefort en 1794, avec son confrère Jean Veillon, prieur recteur de Mégrit. Des deux autres religieux de Beaulieu, le premier, J.-B. Langlois, était âgé de 55 ans en 1790 et père depuis 1757. Le second, J.-Joseph Bellouard, âgé de 64 ans, était père depuis 1744], auxquels avons annoncé le sujet de notre commission. Sur quoy nous ont déclaré n'avoir à débattre que les effets de ladite maison fussent inventoriés, pourvu qu'on en excepta ceux composans leurs chambres et qu'on leur accorda ce qui devoit, suivant les décrets, composer les meubles nécessaires à leurs chambres. En conséquence avant de procéder à cet inventaire, ayons vérifié si les meubles inventoriés en l'inventaire de la Municipalité de Mégrit du 1er juin 1790, existaient toujours. Vérification faite, avons trouvé que tous lesdits effets existoient, et avons commencé par vérifier les meubles placés en la chambre du Sr Pergault, prieur.

Entrés en ladite chambre, y avons trouvé un lit complet, une armoire à 2 battants, autrefois fermant, deux armoires, et comme telles employées dans l'inventaire de la Municipalité, lors placées dans la lingerie ; y avons de plus remarqué 2 tables, un secrétaire, un bureau, 4 chaises de jonc, différents petits meubles à son usage, de plus une mauvaise commode à couvert de bois, et, sur ce que ledit Sr Prieur nous a requis qu'il n'avoit point de linge et que ces meubles n'étoient pas suffisants pour meubler une chambre convenable à son état, lui avons en conséquence délivré une douzaine de serviettes, 2 paires de draps de lit, un couvert d'argent et 2 fauteuilles de canne pris dans la salle. De plus, ledit Sr Prieur nous a observé que dans différentes maisons de la Congrégation, on avoit accordé à chaque religieux 2 douzaines de serviettes, quelques naples, et que de plus, il étoit saisi d'une lettre d'un des membres du Directoire du département qui l'authorisoit à réclamer 2 douzaines de serviettes ; de plus a réclamé une cuillier à caffé. Sur tout quoy, lui ayant declaré n'avoir ordre de lui délivrer ces effets sans un pouvoir ad hoc du Département, lui avons cependant provisoirement délivré 2 douzaines de serviettes, 4 naples, un couvert d'argent et une cuillier à caffé, sauf à rapporter une douzaine de serviettes, les naples, et la cuillier à caffé, si le département les réclame.

Entrés dans la chambre du Sr Langlois, y avons remarqué un lit complet, une petite armoire, une commode, 2 tables, dont l'une lui sert de secrétaire, 4 chaises en jonc, et, pour meubler sa chambre conformément à celle dud. Sr Pergault, lui avons delivré 2 fauteuilles de canne, placés dans la salle, 2 douzaines de serviettes, 2 paires de draps de lit, 4 naples, un couvert d'argent, une cuillier à caffé. Sauf à rapporter une douzaine de serviettes, 4 naples et la cuiller à caffé, si le département l'exige.

Entrés dans la chambre du Sr Bellouard, y avons trouvé un lit complet, une grande armoire qu'il nous a dit avoir pris dans la lingerie, n'en ayant point auparavant dans sa chambre, un bas de buffet lui servant de commode, une table, 6 chaises, et, pour garnir sa chambre conformément avec les autre, lui avons laissé les petits effets à son usage ordinaire, et de plus, lui avons delivré 2 douzaines de serviettes, 2 paires de draps de lit, 4 naples, un couvert d'argent et une cuillier à caffé, sauf à rapporter une douzaine de serviettes, si le département l'exige.

Avons ensuite commencé à procéder à l'inventaire estimatif du surplus des effets suivants qui se trouvent dans les appartements cy-après.

LA CUISINE.
Une mauvaise crémaillère, une livre : 1 l.
Un grand landier prisé trois livres : 3 l.
Deux grilles prisées : 4 l.
Un tournebroche, avec 2 broches et pezée : 15 l.
Deux écumoires : 1 l.
Deux timbales de cuivre avec leurs couvertures : 12 l.
Deux tourtières avec leurs dessus : 4 l.
Deux poissonnières ensemble : 16 l.
Trois marmites de potin, dont l'une est fendue, avec une cuillier à pot en cuivre : 6 l.
Une lèchefrite ou casse à rôt avec son garde : 6 l.
Une poêle grasse : 1 l. 30 s.
Un passe purée : 15 s.
Trois mauvaises tables de cuisine et deux bancs : 2 l.
Un porte d'arme avec une grande caiubine : 4 l.
Trois porte vaisselle pour placer la batterie de cuisine : 1 l.
Une pelle à feu et des pinces : 3 l.
Trois caffetières de peu de valeur : 10 s.

Dans la SALLE A MANGER :
Deux mauvais chenetz, prisés : 1 l.
Une mauvaise pelle à feu : 14 s.
Un soufflet : 1 l.
Deux tables, l'une de décharge et l'autre de service, ensemble : 6 l.
Une table à jeu avec un tapis et jeu de trictrac : 9 l.
Deux fauteuils de Canne : 6 l.
Onze chaises en paille, tant bonnes que mauvaises : 8 l.
Deux mauvais paravents : 15 l.

Dans le VESTIBULE D'ENTRÉE :
Une table avec ses allonges, une échelle : 6 l.

OFFICE :
Un buffet à différents compartiments : 12 l.
Une petite armoire : 8 l.
Une mauvaise table et un petit coffre : 10 s.
Six douzaines d'assiettes de porcelaine d'Angleterre, de différents dessins, ensemble : 15 l.
Une douzaine de plats, de différentes grandeurs et dessins, y compris un saladier : 24 l.
Une soupière : 6 l.
Un saucier : 12 s.
Un sucrier, 6 tasses et 8 soucoupes, ensemble : 3 l.
Un moutardier, 3 caraffes félées et une cafetière de fayence, 6 pots à confitures, 6 gobelets à liqueur, ensemble : 2 l. 10 s.
Quatre salières : 2 l.

Dans la VIEILLE SALLE :
Un bois de lit avec un ciel et mauvais rideaux jaunes : 10 l.
6 limandes et un moule à chandelles : 3 l.
Une carte géographique : 1 l. 10 s.
Environ un cent de lin sur son bois et de mauvaise qualité : 6 l.

PREMIÈRE CHAMBRE DE L'ABBATIALE :
Un bois de lit avec le ciel : 4 l.

SECONDE CHAMBRE DE L'ABBATIALE :
Un lit en baldaquin, placé proche la cheminée, garni de 2 mauvais rideaux bleux, une mauvaise courte pointe, une couette, un traversin, un matelas et sommier : 45 l.
Autre lit, aussi en baldaquin, avec ses rideaux verts, garni d'une paillasse, un sommier, un traversin et un matelas, ensemble : 24 l.
Deux mauvaises chaises et un fauteuil : 1 l. 10 s.

DANS LA CHARTRIÈRE :
Deux mauvais chenets : 10 s.
Un lit avec ciel et rideaux bleux, courte pointe, couette, traversin, matelas et ballier : 50 l.
Deux tables, un vieux fauteuil, une mauvaise chaise de cuir : 3 l.
Une petite glace de toilette : 2 l.
Une armoire servant à renfermer les archives : 70 l.

4ème CHAMBRE servant de passage à celle cy après : 4 jalousies et un venteau de porte parquetté, un marchepied, environ 200 livres de chanvre, le tout 40 l.

CINQUIÈME CHAMBRE :
Un lit avec ses rideaux de coton, 2 matelas, une couette, un traversin, un courte pointe : 50 l.
Deux fauteuilles : 3 l.
Une table à jeu et une petite glace à toilette : 4 l.

GRENIER DE L'ABBATIALE :
Trois milliers et demi, ou environ 4 milliers de chanvre, y compris les 200 cy-devant : 200 l.
Un millier et demi de lattes : 7 l. 10 s.

CHAMBRES DES DOMESTIQUES :
1° Celle du garçon de salle et marmiton.
2 couchettes avec leurs ballières, une mauvaise table, et une chaise : 10 l.
2° Chambre près celle de M. le Prieur.
Un cuir de bœuf et la moitié d'un cuir de vache passé en noir : 20 l.
2 seilles de bois et différentes pièces de boiseries de ladite chambre : 10 l.
3 barattes, une barrique deffoncée et un mauvais bureau : 1 l.
Vingt six livres de laine : 12 l.

CAVES DE L'ABBATIALLE :
Douze futs de barriques : 24 l.
7 futs de 3 et 4 barriques chaque : 110 l.
Deux cent bouteilles de verre et trente de terre, bonnes et mauvaises : 75 l.

CAVES PRÈS L'EGLISE :
Sept futs neufs contenant chaque 4 barriques : 110 l.
Onze autres futs de 4, 6 et 8 barriques : 280 l.
Une barrique de cidre en barrique prisé avec la barrique : 27 l.
Environ 2 barriques et demie restantes dans un fut d'environ 6 barriques, cy-devant prisées, le cidre seul estimé : 50 l.

SACRISTIE :
Onze chasubles de différentes couleurs, dont quelques unes ne sont pas complètes ; ensemble : 248 l.
Deux tuniques noires : 12. l.
Cinq mauvaises chappes : 34 l.
Un drap mortuaire : 10 l.
Un mauvais dais : 5 l.
Une niche : 2 l.
Six chandeliers et une vieille lampe de cuivre : 12 l.
Deux Calices et 2 patènes.
Un Saint Ciboire, un soleil, un porte-Dieu, une boète pour les saintes huiles, une Croix, un encensoir et sa navette, le tout d'argent.
Un reliquaire renfermant les reliques de saint André, moitié cuivre et moitié argent.

ARGENTERIE DE TABLE :
Quinze couverts d'argent,
Quatre cuilliers à rayons,
Une cuillier potagère,
Une écuelle avec son couvert,
Cinq cuilliers à caffé, le tout d'argent.

DANS L’EGLISE :
Un maître-autel, cinq chandeliers de cuivre et deux bras de cuivre servans aussi de chandelliers, six grands chandelliers de bois, le tabernacle et toute la boisure de l'autel, y compris les gradins et marchepieds; le tout prisé : 90 l.
Les stalles du chœur au nombre de quinze, deux morceaux de boisures détachés, un marchepied et un pupitre de bois : 36 l.
Un bénitier de cuivre avec les pieds et goupillons en bois : 2 l.
Six volumes de haut in-folio à l'usage du chœur : 10 l.
Un vieux missel : 2 l.
Une grande échelle et deux poutres : 12 l.
Environ 30 chevrons et vieux morceaux de bois de balustrades : 6 l.
Trois grosses cloches, deux petites servant à l’horologe, pouvant peser ensemble environ mille. L'horologe en fer mal réglée, prisée : 150 l.

LINGE DE LA SACRISTIE :
Trois aubes, prisées ensemble : 32 l.
Quatre naples d'autel : 8 l.
Six corporaux, 5 amicts, 2 purificatoires, 7 lavabos prisés ensemble : 5 l.

LA PETITE GRANGE PRÈS L'EGLISE :
Une voiture à deux places avec les attelages de 2 chevaux, prisés : 150 l.
Un ventouer avec ses ustancilles : 18 l.
Un moulin à bled noir à meule de plâtre, tout neuf : 36 l.
Une enrayeure de petite charrette : 4 l.
Trois charrues, un couteau de terre, un soc une paire de
rouelles avec un changnon en corde et traits pour 4 chevaux : 18 l.
Une barrique effoncée, dans laquelle se trouve environ quart de ciment, le tout : 2 l. 10 s.
Une autre vieille barrique et un mauvais établi de menuisier : 1 l. 5 s.

DANS LE PRESSOIR :
Un pressoir à guibe avec tous ses ustancilles, un tour de taille, avec deux moulards de même, y compris l'auge de taille sous le pressoir, ensemble : 250 l.

LES ECURIES :
Un cheval poil de geay, avec la rais de mulet, âgée de 4 ans : 300 l.
Un cheval en poil blanc, âgé de 8 ans : 150 l.
Le gréement d'un cheval de limon avec sa bride : 12 l.
Un bat : 2 l.
Six colliers, une vieille scelle de limon, 3 paires de traits, deux cordes chartières, deux pannets, quatre brides, prisés ensemble : 55 l.
2 fourches de fer, un gavello : 2 l. 10 s.
Dans l'appartement du garçon d'écurie.
Une couchette avec une ballouère et un petit coffre, le tout : 6 l.

ETABLE AUX VACHES :
Cinq vaches de différents poils et âges : 240 l.

ECURIE DES CHEVAUX DE SELLE :
Deux scelles de cavalier, une toute en cuir : 18 l.
La 2ème dont le siège est en étoffe : 10 l.
2 brides de cavalier : 4 l.
Une jument fort vieille et borgne poil rouge : 24. l.
Une pouliche de l'année, même poil : 30 l.
Un vieux cheval usé et estropié ; poil rouge : 6 l.

DANS LA COUR :
La meilleure des charettes avec son herbeu et un chartillan et ses roues : 100 l.
La moindre des charettes avec chartillan : 50 l.
Une grande et petite auge et une poutre : 6 l.
Les marnix de la cour et écuries et des volailles : 104 l.

MENUISERIE :
Six douzaines de crêtes, différentes pièces et montures d'une tapisserie avec divers morceaux de planches : 12 l.
Un tablier de menuisier : 12 s.

LA BASSE-COUR :
Cinq bassins grands et petits, d'airain : 45 l.
La meilleure armoire placée dans la lingerie, dans laquelle il ne reste plus que cette armoire, les Srs Prieur et Bellouard, religieux, en ayant pris deux pour composer leurs chambres, ladite armoire prisée : 22 l.
Un coffre, un mauvais bas de buffet : 5 l.
Une table : 1 l. 10 s.
Un grand et petit trépied, ensemble : 7 l.
Une mauvaise table et deux seilles de bois : 2 l. 10 s.
Six plats d’étain : 10 l.
Deux barriques effoncées : 2 l. 10 s.
Une table à pain, un bain clos, une petite armoire : 24 l.
Une couchette garnis d'une ballouère, un matelas, une couverture de laine et des rideaux jaunes : 11 l.
Chanvre seille, cent soixante livres prisées : 48 l.
Un porte vaisselle : 1 l. 4 s.
Trois hachots et un coin de fer : 15 l.
Deux harpons : 4 l. 10 s.
Cinq haches ou poches : 6 l.
Deux mauvaises saches : 1 l. 5 s.

APPARTEMENS NOMMÉS « LES AUBERGES. » :
Une med à boulanger : 8 l.
Une table à faire le pain : 2 l.
Deux cuves à laissive : 6 l.
Six cent poignées de chanvre sur son bois : 30 l.
Plus 1.500 autres poignées frisées : 65 l.

CHAMBRE DU DORTOIR PRÈS L'EGLISE :
Le lit de Julien Rehel : 12 l.
Le lit du cuisinier : 6 l.
Dans ledit dortoir 30 chevrons : 10 l.

DANS LA VIEILLE EGLISE :
Il ne s'est trouvé que vingt cinq planches, sur quoy ayant observé qu'il s'en trouvoit davantage lors du premier inventaire, lesdicts Religieux Nous ont déclaré en avoir employé beaucoup à finir les futs neufs mentionnés au présent et pour faire des caisses pour transporter leurs effets, lorsqu'ils seroient forcés de retourner dans leurs familles, partant lesd. 25 planches estimées : 15 l.
Un monceau de mauvaise paille blanche et de bled noir pour litière : 15 l.

BIBLIOTHÈQUE :
Deux pièges à loup, une échelle…………………………….. 8 l.
Il s'est trouvé dans la bibliothèque environ 400 volumes, dont quelques-uns étaient dispersés dans les chambres, et que ledit Prieur nous a dit qu'il feroit remettre dans ladite bibliothèque. Parmi tous ces volumes, avons remarqué et estimé comme meilleurs cy après :
Histoire Ecclésiastique, par M. l'abbé Fleuri, in-4° : 55 l.
Bibliothèque du Prédicateur in-4° : 7 l.
Le Concile de Trente : 2 l.
Institutions Ecclésiastiques in-4°, 2 vol. : 2 l.
Les ouvrages de Saint Bernard, un vol. in-fol. : 6 l.
Histoire des Variations, 2 vol. in-4° : 2 l.
Sermon de Fromentière, 6 vol. in-12 : 12 l.
Autre Sermonaire, 7 vol. in-12 : 8 l.
Théologie Morale, 6 vol. in-2° : 9 l.
L'Année Chrétienne, 19 vol. in-12 : 4 l.
Bible françoise, 13 vol. in- 4° : 9 l.
Instruction Chrétienne, 6 vol. in-12 : 6 l.
Bibliothèque des Ecclésiastiques, 6 vol. in-4° : 10 l.
Géographie Historique, 2 vol. petit in-4 : 2 l. 10 s.
Dictionnaire Marat, 3 vol. in-12 : 2 l. 10 s.
Bible Sacrée, 1 vol. in-fol. : 6 l.
Ouvrage de Saint Basile, un vol. in-fol. : 3 l.
Discipline de l’Eglise, 3 vol. in-fol. : 10 l.
Œuvres de Grenade, un vol. in-fol. : 4 l.
Hortus Pastorum, un vol. in-fol. : 3 l.
Commentaire de l'ancien et nouveau Testament, par le R. P. Tirenne, un vol. in-fol. : 3 l.
Œuvres de Saint Bernard, 2 vol. in-fol. : 9 l.
Studium Sapientis Universalis, in-fol. : 3 l.
Les œuvres de Tertullien, un vol. in-fol. : 3 l.
Œuvres morales de Plutarque, un vol. in-fol. : 1 l. 10 s.
Corneille à Lapierre sur les Epitres de Saint Paul : 12 l.
Les 5 vols. des ouvrages de Saint Bernard réunis dans un seul vol. in-fol. : 10. l
Le surplus a été regardé comme de peu de valeur, se trouvant d'ailleurs plusieurs ouvrages incomplets, et cependant ensemble estimés : 200 l.

GRENIERS sur les écuries et appartemens de la basse-cour.
Le bled seigle placé dans les greniers de la basse-cour, nous a paru n'être pas bien nettoyé. Après l'avoir mesuré, en avons trouvé 160 boisseaux, que le Sr Prieur nous a dit être provenus tant de la récolte de 1790, que du moulin, lequel a été estimé : 960 l.

Dans un autre grenier s'est trouvé 59 boisseaux de bled noir estimés : 216 l. 10 s.
Un ventouer prisé : 9 l.

Dans les mêmes greniers s'est trouvé, après avoir été aussi mesurés 30 quarts d'avoine estimée : 37 l. 10 s.

Dans les farneries il s'est trouvé environ 6 milliers de foin, qui n'a été pezé, ni estimé, attendu qu'on serait obligé de répéter cette opération lors de la vente et que d'ailleurs il y a 5 chevaux à entretenir sur les fourages, jusqu'au moment de la vente.

Le linge trouvé, partie dans la commode du prieur, partie au sale, s'est trouvé soixante et onze paires de draps de lit, estimées tant bonnes que mauvaises : 127 l. 10 s.

Vingt deux douzaines et demie de serviettes bonnes et mauvaises : 75 l.

Trente deux naples bonnes et mauvaises : 40 l.

Avons de plus trouvé 11 tayes d'oreillers, dont 3 dans les lits des 3 Religieux, qu'ils ont regardé comme faisant indispensablement partie de la garniture de leurs lits, et n'a esté estimé que 8 : 3 l. 10 s.

Dans le JARDIN :
Douze verrines, tant bonnes que mauvaises : 15 l.
Le bateau pour pêcher sur l'étang : 90 l. [Note : Peut-être s'intéressera-t-on de savoir ce que devinrent les bâtiments et dépendances de l'abbaye de Beaulieu ? Ils furent acquis (maison principale, église et dépendances), le 7 vendémiaire an V (28 septembre 1796), par Nicolas Faisant-Champchesnel, accusateur près le Tribunal de Dinan, lequel acheta, l'année suivante, le 21 germinal an VI (10 avril 1798), le magnifique étang de Beaulieu. (Archives des Côtes-du-Nord. Sommier de la vente des biens de première origine, avec renvoi au carton 18. Série Q)].
N'avons pu apperçevoir un second bateau très vieux, de peu de valeur, étant coulé à fond.
N'avons pas cru devoir estimer les tournants, moulans et ustencilles du moulin, ne pouvant entre vendus pendant la ferme du moulin.

Duquel inventaire ci-dessus et des autres parts, avons donné lecture au Sr Prieur et autres Religieux, lesquels nous ont déclarés n'avoir connaissance qu'il y eut d'autres effets dans ladite Abbaye. Le montant duquel inventaire, sauf erreur de calcul, s'est trouvé monter à la somme de six mille quatre vingt dix huit livrés trois sols : 6.098 l. 3 s.

Pour mettre lesdits effets en sûreté, avons prié led. Sr Prieur de vouloir bien en être le dépositaire.

Pourquoi, nous a déclaré que ce n'étoit pas sans bien des soins et embarras qu'il avoit conservé jusqu'à ce moment ces mêmes effets depuis l'inventaire de la municipalité ; que connoissant l’endroit, son embarras et ses inquiétudes seroient encore plus grands dans le moment actuel. Que dans ce tems, trouvoit un lieu convenable pour se retirer, occasion qui ne se trouveroit peut-être pas dans la suite, que d'un autre côté, il seroit obligé de garder à peu près le même nombre de domestiques et faire plusieurs voyages, ce qui deviendroit bien coûteux, que cette charge lui occasionneroit bien des embarras, qu'il n'avoit point de cheval, si on le privait de sa jument employée au prisage susdit pour la somme de 24 l.

Ne trouvant autre personne dans l'endroit que nous eussions cru convenable pour confier avec sûreté un tel dépôt ; lui avons observé que ses motifs étoient trop justes pour ne pas obtenir une indemnité proportionnée à sa dépense et à ses soins, et surtout une jument achettée de ses deniers, suivant qu'il a déclaré dans l'inventaire de la Municipalité. Pour ne pas le mettre dans l'embarras de recourir à l'administration chaque fois qu'il auroit besoin de grain, lui relaissé les clefs des greniers.

En conséquence, nous a dit que jaloux d'observer le décret de conserver ces effets suivant leur destination et craignant de les voir divertir, il en acceptoit le dépôt, avec obligation de les représenter quand il sera vu appartenir. Mais que pour mettre les mêmes effets hors de danger, il étoit absolument nécessaire de condamner quelques portes et mettre sur d'autres des clavures sures. L'avons, pour cet effet, authorisé à se garentir de la manière qu'il jugeroit convenable, à charge d'être remboursé des frais qu'il feroit à ce sujet, confiant dans la sagesse de l'administration.

Sur les réclamations dud. Sr Pergaut, lui avons confié la garde des susdits effets, à charge de les représenter, en cas requis, et avons fini de rédiger le présent à Beaulieu, le 14 janvier 1791.
Signé : Pergaud prieur de Beaulieu [Note : A propos du chanoine Pergault et de sa détention sur les pontons de Rochefort, M. Labiche de Reignefort, qui était comme lui de Limoges, écrit : « Le courage et la fermeté paraissaient faire le fond de notre confrère Pergaud... Sa stature et sa complexion annonçaient un tempérament très robuste... »] ; Hemery, prêtre ; Maire de Carpon ; Guyommart.
Collationné, Lemoine, secrétaire.

(A. Lemasson).

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